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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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11 novembre 2007

Dis moi tout !

dis_moi

Dis moi tes mots. Tout ce que tu veux. Je les prends. Je les mettrais sur mon cœur ; ils n’auront plus peur. 

Dis moi ce qui te fait pleurer la nuit, en silence, la joue contre l’oreiller. Dis moi ce qui te fait rire aux éclats, aussi.

Je veux tout savoir de toi, de tes erreurs, de ton passé, de tes manquements.

Je veux connaître tes doutes, les tristesses qui mettent de l’ombre, parfois, sur ton visage.

Je veux sentir tes frissons courir sous ta peau.

Je veux te recueillir. Boire ton essence, infime.

Je veux te voir vivre.

Et t’aimer, surtout, le mieux possible, pour un jour, réussir à te laisser partir.

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10 novembre 2007

Il vaut mieux les voir comme ça

Il y a toujours une maman pour me dire cette phrase sibylline, à la sortie de l’école, tout en tenant par la main sa progéniture, docile et muette.enfant 

En général, la femme se penche un peu, chuchote doucement, d’un air entendu, tout en enroulant de son autre main son écharpe autour du cou. Et elle sourit, à mon enfant, à moi, qui pendant ce temps court en tous sens, s’accroche au portail des maternelles, disparaît, réapparaît, me fait honte.

Au début, disciplinée, je courais aussi, après ma fille, je tentais de la raisonner, le doigt devant son nez, d’un air courroucé. « Emma, il ne faut pas ! » Alors, mon enfant partait d’un grand éclat de rire, et elle courait, encore plus loin, en criant : « Maman, tu ne m’attraperas pas ! »

Avant, je voulais la rendre docile, aussi, ma « fille sauvage », je voulais qu’elle se tienne droite et debout, à côté de moi, comme l’enfant sage que j’étais certainement, qu’elle soit patiente, douce et calme.

Mais, que veulent donc dire ces femmes avec ce « il vaut mieux » ? Envient-elles la vitalité débordante de mon enfant bondissant, son sourire à fossettes ou ses baskets roses à velcros ? Ou, veulent-elles me signifier simplement, à moi, sa mère, qu’elles savent y faire, elles, pour maintenir au sol les pieds de leurs enfants ?

9 novembre 2007

C'est quand le bonheur ?

C'est maintenant, et pour toujours...du moins...je l'espère.

L’escalier était raide, étroit et sombre. Je tenais à la main le morceau de papier sur lequel était inscrit l’adresse. J’étais en avance, comme à mon habitude, et l’appréhension me tenait la gorge. Appartement 17. Voilà, je le tenais.

Quelques coups frappés et la porte s’ouvrit  sur le visage inquiet d’une vieille femme.

- Oui ?

- Bonjour, je viens…pour l’annonce.

- Oh, oui. Entrez !

J’entrais dans un salon lourdement décoré. Un chaton gris sautillait près des rideaux. La vieille femme le chassa d’un sifflement et leva la main, irritée.

« Une mauvaise idée ce chat », maugréa-t-elle.

Elle s’assit sur un fauteuil et sembla attendre que je sois installée à mon tour pour parler enfin.

« Je vais vous dire pour quelles raisons j’ai besoin de quelqu’un. Voyez-vous, je suis en train de divorcer, à mon âge. Il faut que je dresse la liste des objets que nous possédions ensemble, mon mari et moi-même. Ils ne sont pas ici. Je vais donc vous les décrire, et vous prendrez des notes, mon petit. »

C’est alors que je remarquais les cartons disséminés dans la pièce, les babioles disposées de manière  incongrue et la délicate beauté de cette femme âgée.

Elle me tendit une feuille blanche, un crayon et leva les yeux au ciel, concentrée.

Démarra alors un des plus étrange monologue qu’il me fut donné d’entendre, ponctué par des cris stridents adressés, de temps à autre, au chaton gris, grand amateur de rideaux.

chaton

7 novembre 2007

Je veux des bisous !

S'il te plait.

bisous

Je veux des bisous, partout.

Dans le cou.

Je veux des câlins, des bras qui m'entourent, une épaule chaude et accueillante.

La tienne fera l'affaire.

Je voudrais que l'on m'aime, tout le temps.

Je veux du bonheur, de la douceur, des couvertures chaudes, du feu dans la cheminée.

Mais, ce soir, tu lis. Ma boite mail est désespérémment vide et mes mots ne ressemblent à rien.

Si j'allais te retrouver, éteindre l'ordinateur, me jeter à tes côtés sur le canapé ?

Si j'allais me coucher, me blottir dans nos draps ?

Et si nous allions ronfler en coeur, blottis l'un contre l'autre ?

6 novembre 2007

Les mots

les_motsAlphabets

J’aime les mots doux, ceux qui font du bien, ceux qui enveloppent et qui bercent.

J’aime leur musique, leur vie.

J’aime savoir que,  parfois venus de loin, ils existent ici et donnent un verbe à un sens jusqu’alors orphelin.

J’aime avoir ces mots contre moi, peau contre peau.

Je déteste les mots brandis comme une arme, durs, violents.

Ils servent parfois des idéologies avilissantes, enfermantes. Ils servent parfois la douleur.

Alors, ils deviennent ennemis.

J’aime vos mots à vous, bien que virtuels, si amicaux.

Lorsque mon serveur m’annonce votre message, ils illuminent mes heures esseulées et font sourire les touches de mon clavier.

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5 novembre 2007

Coeur

Cécile savait qu'elle avait tort.c_cile 

Elle raccrocha brutalement le combiné du téléphone.

Ce soir, le numéro composé, la sonnerie avait résonné dans le vide. Personne n'avait décroché et le répondeur ne s'était pas non plus enclenché au terme des trois sonneries habituelles.

Elle n'entendrait pas cette nuit la voix adorée débiter son message laconique.

Trois semaines qu'elle tentait de le joindre, en vain, qu'elle restait confrontée à cette solitude, toujours plus lourde.

Trois semaines qu'elle se jetait avec acharnement sur ses études, pour oublier que c'était elle qui avait réclamé une pause, que c'était elle qui l'avait quitté, que c'était elle, maintenant, qui gisait là, le coeur en miettes.

Cécile avait tort. Elle devait l'oublier.

Elle décida de se faire une tisane, prit un livre de Jane Austen dans sa bibliothèque, s'enroula confortablement dans une douce couverture et, sans s'en apercevoir, mit son coeur en hiver.

4 novembre 2007

Je ne suis pas celle que vous attendiez

Je suis humaine, désobéissante, versatile.je_ne_suis_pas_celle

Oui, parfois, je vis avec passion. J'entraîne avec moi bruits et fracas. Je dérange, je crie, je fais du désordre.

Je sais, je suis fatigante, dérangeante, absolue. Et, de cela, vous me détestez. De cela...et de tant d'autres choses !

Non, je ne suis pas celle que vous attendiez.

Et bien, ce soir, je vous renvoie le compliment.

Vous, non plus, vous n'êtes pas tels que je vous espérais.

Je vous aurais aimé présents, aimants, compréhensifs, attentifs et conciliants.

J'aurais aimé sentir vos bras autour de moi, votre regard au-dessus de mon épaule.

J'aurais aimé que vous m'aimiez...un peu...de temps en temps.

3 novembre 2007

La librairie...

librairie  ...des lectures en tous genres.

Je touche du bout des doigts les douces couvertures des livres. Tout est en place. J'aime contempler ces rectangles colorés. J'aime les ordonner. J'aime savoir que chaque titre est à sa place là sur l'étagère et qu'un client curieux va peut-être en choisir un, lire la quatrième de couverture et l'emporter.

Assise sur mon tabouret haut, je pianote sur l'ordinateur installé près de moi. J'effectue les réassortiments nécessaires. J'attends que les portes s'ouvrent, que se déverse sur moi le flot des lecteurs avides et des badauds blasés.

Les lumières s'allument doucement. Trois adolescents s'avancent, intimidés. Ils cherchent un livre, pour l'école, "Les Misérables" en version abrégée. Je prends les trois premiers de la pile et leur tends.

Ils repartent, impressionnés et soulagés, tenant dans leurs mains le poids des mots de Victor Hugo. Leur passage en caisse fait apparaître sur mon écran la fiche du livre vendu : "Les Misérables", trois exemplaires, situation : en réimpression chez l'éditeur.

2 novembre 2007

Evidemment, tu l'aimes encore

"Ca crève les yeux, tu sais.

Ca crève les yeux ! » chantonne ce groupe sur les ondes.

evidemment

Et toi ? Comment ai-je réussi à t'oublier ?

En déchirant tes lettres, une à une, en déposant chaque morceau dans la poubelle, chaque jour.

En ne recopiant plus ton numéro de téléphone sur mon nouvel agenda.

En jetant ta photo, afin de ne plus voir ton regard fouiller mon cœur.

En oubliant un soir, enfin, de penser à toi chaque seconde.

En laissant ce sentiment là, un peu à côté de moi, se détacher doucement.

En acceptant que la vie s'interpose, de plus en plus, entre toi et moi, de la vie sans toi.

En oubliant la douleur. En oubliant de t'aimer.

En laissant mon cœur battre à nouveau, sous un autre regard.

1 novembre 2007

Une vie (sans Maupassant)

Leslie est courageuse, un vrai petit soldat.

Chaque matin, elle se lève tôt pour aller travailler. Elle prend le train. Elle affronte le froid, le vent, la pluie, à longueur de journée, sur son morceau de trottoir. Elle distribue des prospectus.

"Venez ! Venez ! Un produit cosmétique vous sera donné gratuitement pour chaque visite!"une_vie

Les passantes curieuses montent au premier étage où sa patronne tente de les retenir dans son institut de beauté.

Elle déteste ce travail, cette femme qui l'emploie. Elle peut rester des heures, sans penser, le sourire accroché au visage.

Leslie est courageuse.

Ce matin, elle a rempli son sac à dos de vêtements, pris de l'argent dans le tiroir de la commode, écris un mot à Paul.

Ce soir, le chèque du mois en poche, elle ira prendre l'avion, celui qui s'envole vers le pays qui a cuivré sa peau.

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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