Pensées iconoclastes

Absorber le silence.

Décider de ne pas sauter dans ce train,

qui file, à toute allure,

vers un idéal commun, un ailleurs auquel

je ne suis plus sûre de croire.

Fuir.

Préférer les chemins doux, et tortueux de l’enfance,

Au fracas des machines.

Faire tinter dans les rayons de ma bicyclette, les cailloux des souvenirs.

Ne garder que les meilleurs,

Trier les moins bons.

Et puis.

S’asperger d’affection.

En acheter des tubes entiers, à la superette du coin.

Se dire que rien ne vaut un torse,

serré contre soi.

Alors.

Tenir ses enfants dans ses bras, le plus souvent possible,

à la moindre occasion,

l’air de rien, en profiter.

Et se nourrir de leurs fossettes,

de la blancheur de leurs dents, des sonorités aigues de leurs voix.

Aimer.

Essayer d’être femme, enfin,

comme on enfile un costume, un peu trop petit.

Et tailler secrètement dans les plis,

de fines et larges ouvertures,

invisibles à l’œil nu.

Ainsi accoutrée,

S’exposer en plein vent.

Et se sentir vivante.

Comments

[antigone]

Merci Youlia... Bises.

[youlia]

Très beau Antigone.

[antigone]

Oui, Bel Gazou, ce n'est pas un texte neuf ! J'avoue que ma capacité d'écriture est en berne en ce moment (soucis matériels personnels) mais ça revient, ça revient...
Alors, que du vieux !! Merci à toi !!

[bel gazou]

est-ce que je l'avais déjà lu? il me dit quelque chose...;je l'ai redecouvert avec le même plaisir..je m'y retrouve et j'adore cette phrase:faire tinter dans ma bicyclette les cailloux des souvenirs.....

[antigone]

Tant mieux alors Anne ! Merci à toi, beaucoup.