Belle-mère, Claude Pujade-Renaud
Je suis de retour, et je vous rassure, tout le monde va beaucoup mieux !!
Alors que Cochon d'allemand a été lu par Gambadou et qu'il poursuit son voyage chez Kloelle, je me suis plongée dans la lecture d'un autre livre voyageur (transmis par Gambadou et prêté par Florinette) :
L'histoire (extrait de la quatrième de couverture) : "A quarante sept ans, Eudoxie épouse Armand, sexagénaire et veuf, père de Lucien - Trente ans passés, taciturne, sauvage, peut-être à moitié fou. Elle s'installe donc dans le modeste pavillon de Meudon Val-Fleury où habitent les deux hommes... pour se retrouver peu de temps après - la guerre qui survient est fatale à Armand - seule en compagnie de ce nouveau beau fils avec lequel il faut bien tenter de vivre."
Mon avis : J'ai aimé retrouver de nouveau dans ce roman cette écriture de Pujade-Renaud que j'admire, ce talent qu'elle a de rendre les gestes du quotidien primordiaux. J'avais déjà lu d'elle ses nouvelles Vous êtes toute seule ? Cette histoire-ci est très troublante celle d'une femme toute simple, couturière, deux fois veuve, qui se retrouve en cohabitation avec un homme plus jeune qu'elle, son beau-fils, un homme hanté par des fantômes et à l'attitude parfois très étrange. Eudoxie nous raconte sa vie, l'âge qui rend les pas et les mouvements plus lourds, la difficulté de parfois joindre les deux bouts, mais aussi l'amitié, l'importance qu'une tarte aux pommes peut prendre dans une réconciliation, le bonheur et la simplicité d'être. Entre les narrations d'Eudoxie se glissent quelques phrases, celles de Lucien, qui parle de ses fantômes et nous fait souvent craindre le pire... Toute la force du roman tient dans ces phrases là, et dans le trouble qui naît parfois entre ces deux êtres, trouble qui ressemblerait presque à de l'amour, limite incestueux. A découvrir !
Extrait : "Je n'aurais pas dû toucher à cette tarte. Elle était bonne, certes, mais c'était un piège. Cette femme a les yeux bleus, moi aussi, je n'aime pas cette ressemblance. Elle m'a eu, je me suis fait avoir tel un gosse. Comme toi, Nonotte. Depuis qu'elle est arrivée, tu as engraissé."
La lecture de Florinette, Gambadou, ...