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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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22 février 2008

Paradis

Voici la version longue du texte proposé suite à la consigne 64 du site Paroles Plurielles.

Il fallait s'inspirer de la photo ci-dessous et de l'incipit suivant : "Il n'en a parlé à personne..." nouveau2

homme

Il n’en a parlé à personne, pas même à son meilleur ami. Il aurait pu, Samuel aurait compris. Il lui aurait gentiment tapé sur l’épaule, et lui aurait dit : « Vas-y fonce ! ». Il connaît Paul depuis si longtemps…

Non, il a préféré tout organiser dans le plus grand secret. Il a pris rendez-vous avec cette agence qui vend morceaux de terrains en friche, pas de porte improbables et studios d’artistes sous les combles. Il s’est acheté, comme on choisi un livre sur un étal, pour sa quatrième de couverture, son petit coin de paradis.

La photo était prometteuse - quoique un peu floue - un étang, une cabane en bois, quelques arbres torturés, et de l’herbe haute, à foison. Il se voyait déjà, en bras de chemise, la sueur au front, une machette à la main, élaguant cette forêt vierge et le soir, à la lumière tombante, une lampe à pétrole posée sur une table de fortune, admirant son ouvrage, le corps douloureux, la tête vide, vivante et reposée.

Dimanche, c’était décidé, il irait prendre possession des lieux. Sa profession ne lui permettait pas de cumuler les démarches, peu importe. De la même manière qu’il jonglait avec les produits financiers de ses clients, heureux de ses audaces, il avait signé le compromis de vente, séduit par cette photo. Il était sûr de lui, il faisait confiance à son flair.

Ce jeudi soir, tout en enfournant un plat préparé dans son four à micro-ondes, il anticipait déjà son plaisir. Ensuite, oui, le lendemain, c’est certain, il en parlerait à Samuel.

Le jour dit, il pris sa voiture, le coffre plein d’outils flambant neufs. Son désappointement fut à la hauteur de ses espérances, immense. La photo avait été prise judicieusement, occultant la décharge à la droite du terrain, et la route, très passante, qui longeait la clôture, à sa gauche.

Il n’en a parlé à personne, s’est débarrassé de son achat à bas prix, puis s’est mis, fébrilement, à vérifier ses dossiers. Il était tout à coup, beaucoup moins sûr de lui.

Samuel le trouvant pâle, l’invita le week-end suivant à venir dîner chez lui. Il y rencontra Marie. Sa beauté avait un charme certain, un avant-goût merveilleux de paradis.

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21 février 2008

Pitiés, Philippe Raulet

piti_sheart  L'histoire : Une famille, en banlieue parisienne. Le père est au chômage, la mère fait des ménages. Deux grands enfants. Le benjamin, Thomas, a 14 ans, il est solitaire, il écrit des listes, c'est son passe-temps favori. Lili, l'aînée, 16 ans, romantique et rêveuse, prend le train tous les jours, elle aimerait rire plus souvent. Leur mère, elle, voudrait voir la mer, celle de l'affiche collée sur le frigo, elle boit un peu de temps en temps, pour oublier que leur père ne travaille pas et que, par conséquent, ce voyage est impossible... Mais un soir, le père pose des billets sur la table, ils partiront bientôt, il a trouvé l'argent, on ne veut pas savoir où, la joie resserre leurs liens, cela valait le coup, sans doute...

Mon avis : J'aimerais savoir bien vous parler de ce livre pour vous dire à quel point il m'a bouleversé. Chaque personnage de cette histoire est attachant, chacun à sa manière. Pour résumer, en très gros, ce livre parle des rêves (de vacances), de la famille et de l'amour. Pour vous en dire plus, il parle aussi de la pauvreté, de son injustice, de l'entraide, de l'amitié, des rencontres possibles (dans le train, sur une plage, dans une pizzéria) et du courage. Il ne vous reste plus qu'à le lire ! Bien sûr, l'écriture en est particulière, orale, mais l'on s'y fait très vite et je parie que vous serez enthousiasmés... A essayer !!

Un extrait (Lili, dans le train) : "les gens qui parlent ou qui somnolent ou parfois parlent et puis somnolent et puis reparlent, plus loin, sur deux banquettes en vis-à-vis, on y fête un anniversaire-les bouchons ont sauté-ils ont des gobelets en carton à la main

les portes-documents sur leurs genoux servent de table pour les apéritifs et les petits gâteaux, dans le coeur de Lili on devine un pincement

même s'ils rient pour des choses idiotes-et les femmes aussi fort que les hommes-des allusions vulgaires ou des histoires pleines de sous-entendus, de lit, de tromperies et de petites culottes, il n'empêche qu'on devine un pincement dans le coeur de Lili, on ne rit pas assez chez elle, pas comme là, non, c'est forcé, elle veut dire de bon coeur

et puis elle se met à jouer à l'un de ses jeux préférés, l'un de ses jeux secrets préférés, remettre sur ces corps d'adultes, ces corps bien fatigués, usés, d'adultes, leurs têtes d'enfant, de bébé même si possible ou tout du moins d'enfant, ce qui n'est pas toujours facile

certains ont bien laissé des signes, des traces, et quel que soit leur âge, mais d'autre non, d'autres c'est un mystère, pourtant Lili s'obstine, ne renonce jamais, ceux qui résistent ce sont ses préférés, il arrive qu'elle en manque son arrêt, qu'elle oublie de descendre à sa gare, mais pas cette fois, non"

(puisqu'elle va rencontrer Marc, mais chut !!)

Je vous avais déjà parlé de ce livre dans cet article-ci, ayant assisté à une soirée "hommage" et à une lecture publique, inachevée pour moi (cliquer ici pour en savoir plus sur l'auteur, la soirée à laquelle j'ai assisté et voir des photos. Non, je ne suis pas dessus).

bouton3 Note de lecture : 5/5

20 février 2008

Des livres pour partir en quête de couleurs, sentir ses feuilles bruire, profiter des bons jours et dessiner des champignons

Quelques coups de coeur !!

pecheurdecouleurs

Dandine est heureuse dans son pré, car l'herbe y est douce et sucrée... et puis si fraîche, si belle, si verte, qu'elle ne pourrait plus s'en priver. Mais quand elle voit passer le train, elle voudrait bien partir au loin.

Dandine est une vache qui veut voir du pays. Aidée de son ami Martin, l'oiseau qui pêche les couleurs, elle parcourt le monde et découvre les plus belles des couleurs dans les plus beaux endroits. Revenue chez elle, elle se rend compte que sa couleur préférée reste "le vert", car c'est la couleur de son pré...

[Une belle balade en images dont mes enfants ne se lassent pas.]

gustaveestunarbreGustave rêve qu'il est un arbre... Il découvre un monde de sensations fortes où se mélangent les couleurs de l'automne, l'odeur de la mousse, le souffle du vent dans les feuilles et les cris des oiseaux dans la nuit... Etre un arbre enraciné au coeur de la forêt, c'est vraiment une aventure extraordinaire ! (extrait de la quatrième de couverture)

Au lieu de jouer avec ses camarades dans la cour de récréation, Gustave est tranquillement assis contre un arbre. Il s'endort et rêve d'une forêt aux multiples et somptueuses couleurs de l'automne.

[Des planches mêlant peintures, crayonnés et photographies pour une aventure au pays des sensations. Encore un bel album, aux pages fascinantes et lumineuses. A feuilleter sans modération !]

lesbonsjours

Il y a les jours où ça balance et les jours où tout bascule.

Il y a les bons jours, et puis les moins bons. Un petit rien peut nous faire basculer de l'un à l'autre, tomber dans les mauvais, ou au contraire espérer les meilleurs, un geste, une attention, un sourire... Alors, reviennent les bons jours, et on se sent "pousser des ailes" !

[Ce livre là est mon petit coup de coeur à moi ! Ma grande fille (6 ans) n'a pas tout saisi des bons mots, pirouettes et petites blagues de cet album irrésisitible. Cette notion de "bons" et "mauvais" jours est sans doute un peu une notion d'adulte !! Pour ma part, j'ai adoré. A s'offrir sans complexes !!]

nomd_un_champignon

Voici un champignon. Tiens, et si on lui dessinait des yeux, un nez, un sourire, des pieds, des bras et des oreilles...? Alors là...Abracadabra... Voici un lapin !

Des crayonnés tout simples, une esthétique sobre et des volets à soulever pour découvrir la magie du dessin.

[Petit dernier (2 ans et demi) est toujours partant pour soulever des volets et ce petit livre évolutif qui transforme un champignon en lapin a rencontré auprès de lui un très vif succès !!]

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19 février 2008

Il s'appelle "Mélancolie"...

melancolieCe matin, nous sommes allés sur Nantes en famille, pour une fois dans une gallerie commerciale, ce qui n'est pas spécialement ma tasse de thé, mais j'aime ce lieu dans lequel on vend ces fameux meubles suédois pas chers...vous voyez ?

En attendant l'ouverture, nous nous sommes promenés...et je me suis laissée attirer par un présentoir de marque-pages colorés, dans une boutique d'encadrement qui était là...puis je suis tombée sur des cartes postales de Misstigri...et j'ai levé les yeux !!

La suite ? Me voici avec ça sur mes murs, oui voilà j'ai craqué. Ce n'est qu'une reproduction, parce que quand même, mais je suis heureuse comme tout.

Je crois qu'il a trouvé sa place. misstigri

http://www.misstigri.fr

19 février 2008

Proust au marché

proust_au_march_

Tante Babette prit une profonde inspiration et plongea la main dans l’étal de salades fraîches disposées harmonieusement devant elle. Elle procédait toujours de cette manière, avec cette confiance absolue en sa chance. « Je vais prendre celle-ci », déclara-t-elle au marchand, sans jeter un regard sur l’heureuse élue, l’installant immédiatement au fond du panier en rotin, brun et usé, qui pendait à son bras.

Tante Babette était un phénomène, un de ces personnages emblématiques du marché que nous parcourions en tous sens tous les mercredis matin, un mélange de douceur et d’extravagance auquel les commerçants s’étaient peu à peu habitués. Ils l’observaient tranquillement, un petit sourire au coin des lèvres, alors qu’elle fermait les yeux et pointait son doigt vers l’aliment choisi. Se doutaient-ils qu’elle ne se trompait jamais ?

J’allais chez Tante Babette, tous les mercredis, tandis que mes parents partaient travailler. Elle n’était en aucun cas ma « tante", enfin pas au sens strict du terme. Elle était simplement la voisine d’à côté, celle avec qui nous partagions un palier triste à la peinture verte, écaillée.

J’aimais l’odeur des coussins fleuris qui ornaient son canapé. Tandis que je finissais ma nuit en rêvassant, je l’apercevais par l’interstice de mes paupières légèrement fermées, marcher sans bruit dans son appartement aux volets tirés, faire son lit et préparer tranquillement sur la gazinière en bois notre petit déjeuner commun, au parfum de chocolat et de tartines grillées.

Chez tante Babette, il y avait des livres, partout, dans des états différents de dégradation. Parfois, je l’entendais râler doucement, un chiffon à la main, contre ce temps qui jaunissait le papier et faisait trembler les doigts. Puis, un grain de poussière lui chatouillait le nez, elle éternuait bruyamment, et nous partions toutes les deux d’un éclat de rire qui n’en finissait plus.

Sa salade bien calée au fond du panier, Tante Babette s’arrêta devant un étal sur lequel le mot « biscuits » , baigné d’une lumière jaune éblouissante, mêlée à une fine odeur de sucre brûlé, fit gargouiller mon ventre. Elle paraissait ravie. Depuis que je lui avais dit ce matin avoir gagné le premier prix de dissertation à l’école, je la sentais préoccupée.

« Choisie une madeleine ! », m’ordonna-t-elle. Je tendis mes doigts, pris un biscuit au goût exotique de fleur d’oranger, et aperçu son sourire coquin.

Ce n’est qu’en lisant Proust, quelques années plus tard, que je compris la portée de ce geste, incongru et délicat, qui lui ressemblait tant. Si je m’en souviens bien, il me semble même avoir un peu pleuré et retrouvé par magie, au fond de ma mémoire, pendant quelques secondes, l’odeur poussiéreuse et raffinée de son appartement douillet.

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18 février 2008

Les amants américains, Pascal Morin

morin

L'histoire (extrait de la quatrième de couverture) : "Alors qu'il va la rencontrer pour la première fois, un fils reconstitue l'histoire de celle qui l'a abandonné, une adolescente naïve et silencieuse, fille-mère dans les années 60. Mais que sait-il d'elle ? Au cours du voyage, l'homme adulte parle à l'enfant qu'il était. Les voix et les temps se mêlent. Les images se brouillent. Comme elle qui, à 16 ans, cherchait à inventer sa vie, il invente à son tour le roman de ses origines."

Mon avis : Voici le premier livre que je lis de Pascal Morin, auteur par ailleurs de l'eau du bain, édité également aux Editions du Rouergue (opus que je n'ai pas encore découvert mais qui a été un premier roman très remarqué). Et bien, avec les amants américains j'ai été emballée par une écriture vraiment époustouflante et efficace. Sans se tromper, on peut se dire dès les premières lignes que l'on a affaire là à un véritable auteur et que notre langue est, décidément, bien belle. Mon bémol viendra de ce petit quelque chose qui m'a manqué au cours de l'histoire, de ce que j'aurais sans doute aimé y trouver et que je n'ai pas eu. Cette jeune Rose de 16 ans et cet enfant abandonné, devenu un homme, nous promettaient une rencontre, passionnelle et violente, en début de roman, qui n'a malheureusement pas vraiment lieu et qui se fond dans une fin doucâtre un brin décevante...C'est un peu dommage. Pascal Morin reste malgré cela un auteur à découvrir, et je vais sans conteste lire ses autres romans !

Extrait (début du roman) :  "Attends-moi. Laisse-moi le temps d'arriver et de te voir, fatiguée, le teint terreux dans tes draps sales. Je vais longer les couloirs, respirer l'odeur de l'hôpital, pousser la porte de ta chambre. Je vais mettre ma main sur ta bouche pour qu'on ne t'entende pas mugir et t'étouffer sous ton oreiller. Laisse-moi te tuer. Je serai là dans quelques heures.

Tu vois, je réponds à ton appel. Je prends ma voiture, tourne la clé de contact. Je pars. Le bruit du moteur emplit le garage, l'écho densifie l'air du sous-sol de l'immeuble. Je suis sourd, je suis aveugle, mes gestes sont machinaux. Clignotant à gauche, la rue est déserte, il est quatre heures trente. Autour de moi, le calme. Les rues de la ville défilent. Vitesse de croisière. Je me rends en province, plein sud, et la géographie n'a aucune importance. Où que tu te trouves, je roulerais de même, et si tu étais sur une île, j'embarquerais. Ce que j'ai à faire ne peut pas attendre."

bouton3 Note de lecture : 4/5

Clarabel a lu Pascal Morin

17 février 2008

Dedans/dehors

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Le printemps sort timidement son nez au dehors tandis que les fleurs de la St Valentin explosent de couleurs au dedans... Je vous souhaite à tous un magnifique dimanche !

16 février 2008

Des DVD en pagaille !

J'ai pris du retard dans ma rubrique "Le DVD du Week-end" alors voici un petit compte-rendu rapide de mes dernières découvertes.

casino

Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s'efforcent d'échapper aux tentatives d'assassinat du Chiffre et de ses hommes, d'autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables...

Alors qu'un nouveau James Bond se prépare avec Daniel Craig dans le rôle du ténébreux agent 007, j'ai eu la curiosité de voir celui-ci. Et bien, même si l'action démarre au quart de tour et que les méchants meurent encore à chaque coin de rue à un rythme effréné, je ne suis pas restée insensible au charme de ce 007 en devenir (la fameuse musique n'apparait qu'en fin de film) qui tombe, sans doute pour la dernière fois de sa vie, réellement et sincèrement, amoureux ... A voir, sans à-priori !

reign

Alan Johnson, jeune dentiste new-yorkais marié et père, rencontre par hasard son ancien camarade d’université Charlie Fineman. Or, depuis qu’il a perdu sa famille dans les attentats du 11 septembre 2001, celui-ci est devenu une loque humaine, solitaire, qui tue les heures en collectionnant les vieux microsillons et les jeux vidéo. Feignant d’abord de ne pas le reconnaître, Charlie finit par accepter la main tendue d’Alan. Lequel, bien qu’heureux de ces retrouvailles inattendues, se sent bientôt envahi par lui. L’inconfort est d’autant plus grand qu’Alan est aux prises avec des soucis professionnels et domestiques. Convaincu par la belle-mère de Charlie que celui-ci a besoin d’aide afin d’exorciser ses démons, Alan l’amène voir une psychologue.

Ce film est attachant. Il raconte une très belle histoire d'amitié, et met en lumière les traumatismes de l'après 11 septembre. Ce n'est pas à proprement parler un "grand" film mais il permet de passer un moment très agréable.

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A 30 ans, Bruno (Vincent Elbaz), rock-star "has been" vit toujours aux crochets de sa petite amie (Frédéric Bel). Les temps sont durs... surtout quand une ex (Léa Drucker) ressurgit de nulle part pour lui apprendre qu'il est le père de Nancy (Daisy Broom), 13 ans, dont il n'a jamais soupçonné l'existence. Il va alors faire la connaissance de cette jeune fille bien déterminée à vivre pleinement sa crise d'adolescence, alors que lui-même n'en est pas encore sorti. Epaulé par sa meilleure amie Sandra (Elodie Bouchez), c'est l'occasion pour Bruno de grandir enfin...

Très souvent je ne suis pas emballée par les bandes-annonces que je vois et par les séances de promo télévisées où les acteurs font leur show. Ce film là est le type même de film que je n'avais pas envie de voir, je le jugais d'emblée "nunuche" ! (Heureusement que M Antigone choisit pour moi). Et bien j'avais tort, c'est un film très plaisant, il laisse remonter à la surface plein de souvenirs aux ex-adolescents des années 80 que nous sommes. Ne vous laissez pas avoir par ce titre vraiment pas terrible !

16 février 2008

Bureau 313

Les résultats du concours "Court, fort et bien serré" (organisé par le site "Un endroit") sont tombés pendant la nuit de la St Valentin !! Il fallait s'inspirer du thème ci-dessus, écrire un prologue de 250 caractères et un prologue de 1500 caractères maximum.

Je vous invite à lire le texte du gagnant en cliquant sur le lien suivant : Prix Bon Court 2008 - La Femme du cafetier de Lenoir.

Bon, je n'ai pas gagné mais je vous livre ci-dessous le texte que j'avais moi-même proposé :

Bureau 313

d_tective

Il n’est point de saison pour les amoureux. L’été, le printemps, l’automne, l’hiver, tout fait l’affaire.

Il n’est point de saison pour mourir, non plus.

Pourquoi Richard avait-il choisi ce jour là pour cumuler tous les instants violents de sa vie ?

Pourquoi tant de désordre dans ce café ? Pourquoi la passion, la neige, le froid et puis ce sang, épandu ?

Sa mort restait un mystère, jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à cette lettre que je tiens entre mes doigts. Derrière le papier, le sourire figé de sa propriétaire, glacé.

« Vous comprenez, je ne savais pas qu’elle existait cette dame, et elle m’écrit, deux ans après, et elle me dit qu’elle connaissait mon frère, bien mieux que je ne peux le dire moi, qu’elle était tombée amoureuse de lui dans ce café, qu’ils ont discuté un long moment après s’être reconnus, puis qu’il est mort, comme ça, en sortant chercher des fleurs pour elle, sur le trottoir, bêtement ! »

La femme tire sur une mèche de ses cheveux, nerveusement.

« Cette lettre peut-elle aider à résoudre le meurtre de mon frère monsieur l’inspecteur ? »

Oui, elle le peut, mais je ne le lui dirai pas. J’observe le mouvement de ses ongles contre le bois de mon bureau.

Elle explique des tas de choses effectivement, tout, elle explique pourquoi Richard est sorti de son lieu de planque, pourquoi il s’est précipité, tel un fou, inconsciemment, au dehors, elle explique l’affolement de ses collègues, elle explique sa mort.

Je tente un hochement de tête rassurant, pose sur un dossier le papier épais parcouru d’une écriture fine et élégante, puis bois une gorgée de café, légèrement refroidie, court fort et bien serré comme j’aime...

15 février 2008

This is not a love song, Jean-Philippe Blondel

THISISNOTALOVESONGL'histoire : Alors que sa femme Susan et ses deux filles partent passer une semaine de farniente chez ses beaux-parents, Vincent, la quarantaine, décide de quitter l'Angleterre et d'aller voir ses propres parents, un peu à contre-coeur, en France. C'est la première fois, depuis dix ans qu'il a quitté le pays, qu'il reste aussi longtemps. D'habitude, il ne fait que passer, en coup de vent...un moyen,  sans doute, d'oublier le "loser" qu'il était alors et qu'il est parfois resté dans les yeux de son entourage. Il est à présent un homme d'affaire à qui tout réussi, et il contemple avec écoeurement cette famille qui lui semble si éloignée de ce qu'il est aujourd'hui. La vie semble s'être arrêtée dans cette petite ville de province sans charme qu'il retrouve sans plaisir. Vincent s'ennuie bien vite des conversations banales de ses anciennes connaissances. Pourtant, l'attitude de Céline, sa belle-soeur, l'intrigue...

Mon avis : Je dois avouer que malgré les louanges lues ici et là ce livre m'a un peu déçu. J'ai eu beaucoup de mal à dépasser le sentiment d'antipathie que je ressentais vis à vis du narrateur, Vincent, son détachement, son ton hautain, son sentiment de supériorité... Pourtant, l'intrigue est bien efficace et malgré une première partie où je me suis autant ennuyée que le personnage, j'ai été bluffée par cette histoire bien ficelée et ce mécanisme à double facette qui s'enclenche tout à coup (ceux qui l'ont lu me comprendront). N'hésitez donc pas à trouver l'occasion de vous faire votre propre idée sur ce livre ! Vous lirez, pour le moins, une bien belle histoire, à défaut de tomber amoureuse du personnage !

Extrait : "En fait, en les évoquant, les membres de ma famille prévisible, j'ai ressenti un léger pincement au coeur qui m'a profondément ému et surpris. Surpris parce qu'on m'a assez reproché de ne pas être assez "famille" et de me tenir à l'écart de toutes les célébrations. De ne penser qu'à mon propre cercle. A ce monde que je bâtissais autour de moi. Il le fallait. Je devais saisir cette chance de n'être pas ce que j'étais destiné à être au départ - un glandeur sympathique. Un pique-assiette qu'on aime bien mépriser en douceur. En dix ans, tout a changé. En dix ans, je suis devenu quelqu'un."

bouton3 Note de lecture : 4/5

Les lectures de Clarabel, Anne, Katell...

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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