Réveil

Des draps blancs.
Froissés.
Tout à l’heure.
Ce baiser.
Avec violence.
Sur sa bouche.
Déposé.

Elle s’assied, sur le lit défait, les jambes croisées.

Du bout des doigts, elle caresse ses lèvres, cette bouche, qu’il a pressé encore une fois, avant de s’en aller.

Elle sourit. Le souvenir de ses mains dans ses cheveux, sur la peau de son cou, sur tout son corps.

Le souvenir, comme une brûlure.

Elle s’allonge, la tête dans l’oreiller. Au plafond, de longues fentes de plâtre craquelées la contemplent.

Elle sourit, et des larmes coulent sur ses joues, rigoles jumelles qui finissent dans le fouillis de ses cheveux roux.

Mais pourquoi pleure-t-elle ?

D’un geste, elle essuie ses tempes. Elle remonte le drap, s’y emmêle, le regard soudain vide, perdu.

La fenêtre est ouverte. Les rideaux roses flottent doucement dans l’air léger, donnant à cette chambre silencieuse une clarté irréelle, éphémère.

Il est parti. C’est ainsi.

Il ne reviendra plus.

Comments

[antigone]

Ah ça c'est secret... Merci Servanne !

[servanne]

J'aime ta plume, la sensualité féminine, la passion que l'on ressent...il y a du vécu...
J'aime
Bisou
Servanne

[antigone]

Ou "aimer celui qui part...que l'on quitte...peut-être !"
Merci Plum'!

[Plum']

Il y a dans ce texte, il y a deux mots qui en résument toute l'histoire.
Baiser et violence.
Souvent les ruptures sont faites de gestes et/ou paroles paradoxaux. Comme pour mieux en appuyer toute la symbolique.
C'est superbe, merci Antigone.

[antigone]

Merci Gambadou, Anne et Bellesahi !
Merci Florinette : oui, c'est triste, mais j'ai parfois l'inspiration mélancolique...
Merci Nicolas, tant mieux si cela est tel que tu le dis...
Bel Gazou : peut-être mais elle en doute !!
Kloelle : les souvenirs sont parfois une belle matière aux rêves...
Caro : amoureusement triste...c'est ainsi, pour cette fois.

Bises à tous, merci, et je vous souhaite une magnifique soirée !!