Manguel, suite...
Plutôt que de vous faire un compte-rendu détaillé de ce livre, toujours en cours d'exploration, difficile à résumer autant qu'à expliquer, je me suis dit que j'allais continuer à vous en égrener quelques extraits au cours des semaines qui viennent, que ce serait finalement plus adapté au thème de cette réflexion intime sur les livres et la lecture que Alberto Manguel mène dans son journal. Voici donc les extraits du jour...
"Nous lisons ce que nous avons envie de lire pas ce que l'auteur a écrit. Dans Don Quichotte, c'est moins l'univers de la chevalerie qui me captive que l'éthique du héros et sa curieuse amitié avec Sancho."
"J'écris toujours dans mes livres. Quand je les relis, je n'arrive pas, le plus souvent, à imaginer pourquoi j'ai pensé que tel passage méritait d'être souligné, ni ce que j'ai voulu exprimer par telle remarque. Hier, je suis tombé sur mon exemplaire du René Leys, de Victor Segalen, daté de Trieste, 1978. Je ne me souviens pas d'être jamais allé à Trieste."
"Passé la journée d'hier à réarranger les romans policiers. Nous les avons mis dans la chambre d'amis, qu'on appellera désormais la chambre du crime."
"J'explore ma bibliothèque à la façon d'un homme qui retrouverait son pays natal après une absence de plusieurs dizaines d'années. A chaque retour de mes tournées d'auteur, il me faut en retracer la géographie complète, rétablir des chemins de rayon en rayon, me rappeler des titres auxquels je n'ai pas pensé depuis des semaines."
"Au seuil de ma bibliothèque, j'ai inscrit une variation sur la devise de l'abbaye de Thélème : "LYS CE QUE TU VOUDRAS."
Mais en fait, de quoi parle ce livre, me direz-vous ? Un petit morceau de quatrième de couverture, pour le savoir mieux...
"Ayant décidé de relire, une année durant, ses livres de prédilection tels qu'ils lui semblaient susceptibles de refléter le chaos contemporain ou d'enrichir et d'éclairer son rapport personnel au monde, Alberto Manguel offre ici, entre carnet intime et recueil de citations, ce journal dont l'érudition à la fois sensible et subversive rend compte à merveille de l'infini du "dialogue" entre toute oeuvre et son lecteur."
A suivre, plus tard, et en plus bref, sans doute...