Le chemin des sortilèges, Nathalie Rheims
J'ai également succombé à la proposition du site . Merci Suzanne !!
(Me voici donc de retour ici avec cette lecture, d'autres bricoles, mais également des envies de décorations de Noël, de chocolats...et de "oh... oh... oh"...!! Ca vous le fait à vous aussi ?)
L'histoire...
Une femme retrouve l'homme qui l'a accompagnée durant son enfance, celui qui l'a vu naître, l'ancien amant de sa mère, Roland. Elle le rejoint là où il s'est retiré, dans une maison isolée, loin de sa vie d'avant.
Ce "presque" père l'accueille chaleureusement, paternellement, lui propose son écoute.
Dans cette demeure aux contours indécis, chaque matin, un livre est déposé sur la table de chevet de la jeune femme, un conte de fées. Chaque nuit, des rêves viennent la troubler, des rêves où les souvenirs se mêlent aux héros de son enfance, des rêves qui l'aideront finalement à grandir.
Mon avis...
Je n'étais pas très certaine d'avoir envie de lire ce petit livre, sans doute cette couverture un peu sombre, qui ne dit rien de son contenu. Mais son charme a agît sur moi, malgré moi.
Contre toute attente, j'ai beaucoup apprécié l'idée de ces cauchemars mêlés aux histoires d'enfants, je l'ai trouvée originale. Les extraits de contes se marient d'ailleurs très efficacement au fil des pensées de la narratrice, sans lourdeurs . Et puis, j'aime que les livres m'aident à grandir, moi aussi, j'en ai donc profité pour piocher ici et là quelques petites clés, on ne sait jamais...
Au final, ce roman a été une parenthèse onirique plutôt agréable dans mon parcours livresque de Novembre, bien que le récit m'ait semblé un peu brouillon en début de lecture, et presque pas assez abouti par périodes, ce qui est un peu dommage. Allez, ne chipotons pas, voilà qui m'a donné tout de même envie d'ouvrir de vieux grimoires illustrés et de frémir joyeusement devant la méchanceté des sorcières, loups, ogres et vieilles rombières jalouses ! Ce n'est déjà pas si mal.
Un extrait...
"J'avais quinze ans lorsque ma mère partit pour suivre un original qui peignait de grandes toiles monochromes. Ce départ fut pour moi une cassure violente. Il prononça alors cette phrase :
- Nous ferons le deuil de votre mère ensemble.
Treize ans après, la mort brutale de mon frère m'ayant plongée dans l'anorexie, au bout de quelques mois il me dit :
- Vous ne pouvez pas vous substituer à votre mère.
Cette phrase ne m'avait pas empêchée de poursuivre mon chemin vers les ténèbres. Un jeudi, alors que j'avais encore perdu du poids, pour la première fois il haussa le ton :
- Il faut faire le deuil de ses parents de leur vivant, avant qu'ils ne vous enterrent.
Comme je ne comprenais pas, il ajouta :
- Si vous n'arrivez pas à faire le deuil de votre mère de son vivant, vous en mourrez.
Ces mots avaient réussi à desserrer le noeud qui me tenait prisonnière."
ISBN 978 2756 101392 - 14€ - 09/08