De l'écriture... et de la disparition

"[...] y a-t-il un prix à payer pour écrire, pour avoir le droit de franchir cet "au-delà", cette face obscure du miroir ? L'écriture se mérite-t-elle par des sacrifices comme une déesse païenne et impie réclamant son dû, sa part de malheur et de sang ?"
Alain POZZUOLI

"Quand nous écrivons, plus rien n'existe. En somme, nous nous supprimons du monde sans avoir besoin de nous détruire. C'est un privilège qui classe la littérature."
André BLANCHARD

(Source : édito de Joseph VEBRET, Le Magazine des livres, déc08 et janv09)

Comments

[antigone]

Un passage, donc, Seb, entre la multitude, l'isolement, et peut-être aussi l'abandon...

[Seb]

La citation proposée par Cathulu représente elle aussi la réalité de l'écriture ; et elle n'est pas contradictoire avec les deux extraits que tu avais choisis, Antigone. Car l'invasion dont parle Sampiero, toute cette foule qui passe par la tête de l'écrivain, tous ces personnages dont il partage l'existence pendant des mois, voire des années, tous ces arbres, cette pluie, ces éclaircies sont bien réels et débordent, comme cela est si joliment dit dans cette citation. Mais celui qui écrit est seul, et bien seul, pour faire face à cette invasion et la transformer en mots. Jusqu'au jour où le livre éclot et permet à l'auteur de partager avec d'autres vivants les débordements de son imagination.

[Leiloona]

Mille fois, oui !

[antigone]

Leiloona : et c'est une chance parfois, de pouvoir se couper du monde, et d'y revenir quand cela nous chante, non ?

[Leiloona]

Je serais plutôt d'accord avec la citation de Cathulu :l'écriture est avant tout une re-création d'un univers.
Mais en même temps, l'écriture est aussi une façon de se couper du monde.