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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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31 janvier 2010

Ces livres dont les héros sont libraires

lelibraireBientôt, je dois présenter devant un petit groupe de lecteurs Le libraire de Régis de sa Moreira. Je sais que ce livre rencontre un accueil très partagé sur la blogosphère. Pour moi, ce fut une belle découverte, un véritable coup au  coeur, une réminiscence par le biais du poétique de moments réellement vécus en librairie, voilà pourquoi j'ai tout spécialement choisi ce livre pour cet exercice un peu intimidant.

J'ai le sentiment que les discussions vont être houleuses, ou émerveillées telles que je les espère. Nous verrons bien.

Tout cela pour vous dire qu'aujourd'hui j'ai besoin de vous. Une fois n'est pas coutume, en ce dimanche d'hiver, je sollicite vos méninges afin que vous puissiez me donner des pistes de lectures à conseiller, des titres de romans dans lesquels vous vous souviendriez avec certitude qu'au moins un des héros est libraire. Il est nécessaire que son rôle soit important, et que ce soient de préférence des livres que vous ayez aimé !! Merci à vous !

Voici les titres que je retiens déjà...

L'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon où l'histoire d'un petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - que son père emmène un jour dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : L'Ombre du Vent.

Dans Miel et Vin de Myriam Chirousse, un des personnages est libraire. Dans son intérieur, les livres servent de murs, de tables, de chaises et forment un cocon dans lequel Judith trouvera le réconfort et un abri.

84 Charing Cross (Hélène Hanff) relate la correspondance qui s'établira entre Helene Hanff, depuis New York, et la librairie Marks & Co., sise 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insatiable soif de découvertes. Vingt ans plus tard, ils s'écrivent toujours et la familiarité a laissé place à l'intime, presque à l'amour.

Vos pistes de lectures...merci !!

Dans Le libraire de Selinonte de Vecchioni "le narrateur raconte son éveil à la littérature, à la poésie des mots lus à haute voix par un étrange libraire. Des passages magnifiques d’œuvres aussi diverses que L’Œdipe à Colone de Sophocle, de textes de Pessoa, de Tolstoï, Dante, Proust et Borges sont  présentés et commentés par un enfant Nicolino qui les entend, caché derrière une pile de livres." (La lecture complète de Mirontaine)

Au bon roman de Laurence Cossé : "Qui, parmi les passionnés de roman, n'a rêvé un jour que s'ouvre la librairie idéale ? Non pas ce qu'on appelle une bonne librairie, où l'on trouve de bons romans, mais une librairie vouée au roman où ne sont proposés que des chefs-d'oeuvre ? En se lançant dans l'aventure, Ivan et Francesca se doutaient bien que l'affaire ne serait pas simple. Comment, sur quels critères, allaient-ils faire le choix des livres retenus ? Parviendraient-ils un jour à l'équilibre financier ? Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était le succès." (La lecture de Sandrine)

Brookyn Folies de Paul Auster : Nathan Glass a soixante ans. Une longue carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan, un divorce, un cancer en rémission et une certaine solitude ne l'empêchent pas d'aborder le dernier versant de sa vie avec sérénité. Sous le charme de Brooklyn et de ses habitants, il entreprend d'écrire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu'il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps de l'an 2000, dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps. C'est ensemble qu'ils vont poursuivre le rêve d'une vie meilleure à l'hôtel Existence...
et Jours de Juin de Julia Glass : "Jours de juin est construit sous la forme d'un triptyque où se succèdent trois étés dans la vie des McLeod. À la mort de sa femme, Paul entreprend un voyage en Grèce. Là-bas, il s'éprend d'une jeune artiste peintre. Son fils aîné, Fenno, a fui l'Ecosse pour New York où il tient une librairie. Fenno noue une amitié particulière avec son voisin, Mal, critique musical, flamboyant gay atteint du sida. La perte douloureuse qui s'ensuivra transformera sa vie." (Ces deux livres sont conseillés par Florinette)

Lettres à mon libraire est un ouvrage collectif édité aux éditions du Rouergue en septembre 2009. (sur une idée de Caro)

1280 âmes de Jean-Bernard Pouy : "Si Pierre de Gondol est le plus petit libraire de Paris, sa connaissance de la littérature tous azimut est considérable. C'est ainsi qu'un matin, l'un de ses clients, dérouté par la lecture d'un célèbre roman de Jim Thompson, vient lui demander où sont passés les cinq personnes oubliées dans la traduction de ce texte qui, en anglais, se nomme Pop 1280 et, en français, 1275 rimes : Pierre va alors se transformer en détective littéraire, pour retrouver dans d'autres livres, mais aussi en effectuant le voyage jusqu'aux États-Unis, la trace de ces étranges disparus. Une enquête littéraire haute en couleurs, qui revisite les grands textes tout en posant sur l'Amérique un regard débarrassé de bien des clichés" (Merci Sylire !)

L'amour est à la lettre A, de Paola Calvetti : "Rêves et sortilèges, c'est le nom qu'Emma a choisi de donner à la librairie qu'elle vient d'ouvrir à Milan. C'est le premier pas sur le chemin d'une vie qu'elle souhaite très différente. Elle ne choisit et ne vend que des livres consacrés à l'amour, vaste programme. C'est bien évidemment par l'intermédiaire d'un livre qu'elle retrouve Federico, architecte, installé à New York. Leurs retrouvailles vont donner naissance à une relation épistolaire, très belle et très intense, qui nous fait découvrir également New York à travers ses grandes bibliothèques et ses cafés littéraires..." (Merci Marie-Hélène !!)

Des héros/libraires sévissent également dans les titres suivants : Seule Venise de Claudie Gallay, La librairie Tanabe de Miyuki Miyabe, La Petite chartreuse de Pierre Péju, Laurence Block et sa série de libraire cambrioleur, Claude Izner et sa série de l'enquêteur/libraire Victor Legris, Le libraire de Kaboul de Anne Seierstad, La libraire a aimé de Sophie Poirier, Firmin de Sam Savage et Les yeux bleus de Mitassani de Jacques Poulin. (Merci Choco !)

Et enfin pour les québecquois, car ce titre ne semble pas disponible en France, Le libraire de Gérard Bessette (merci Lali !!).

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30 janvier 2010

IN THE AIR...au cinéma

intheairRyan Bingham ne touche plus terre depuis bien longtemps, en fait son quotidien se résume à ceci : licenciements à la chaîne qu'il énonce sans émotion à la place d'employeurs craintifs - c'est son métier - , chambres d'hôtels, aéoroports. Son objectif personnel : ammonceler le plus de miles possibles sur la carte de fidélité d'une compagnie aérienne dont il est déjà un client privilégié.
Mais en dehors des sourires commerciaux des hôtesses de l'air, la vie de Ryan Bingham est bien pauvre, peu d'attaches, peu de rapports avec ses soeurs. Sa vie tient dans une valise, ou un "sac à dos", c'est d'ailleurs le credo qu'il enseigne dans des conférences sur le développement personnel.
La rencontre avec Alex, une femme qui lui ressemble tant et dont il tombera amoureux, et la compagnie d'une jeune collaboratrice sensible, modifieront son regard mais il n'est pas si facile de changer de vie et de poser sans risque enfin pied à terre.intheair1..

J'ai vu ce film hier au soir au ciné alors que le livre dont il est tiré, sorti ce même mois chez Lafon, attend sagement son tour dans ma PAL urgente. Ce n'est pas ce qui va me motiver pour l'ouvrir de suite, mais il est bien difficile de résister au sourire charmant et ravageur de Georges. Je n'ai donc pas résisté.
La première moitié du film est assez froide et difficile, elle suit le parcours de cet homme qui vit dans un monde aseptisé et dont le travail consiste à énoncer la phrase qui brisera bien des vies, "Madame (ou Monsieur), le poste que vous occupez est supprimé.". Puis, vient tout naturellement, comme dans toute bonne comédie qui se respecte, le basculement, l'humanisation, l'histoire d'amour qui peut tout bouleverser, la prise de conscience.
Rien de très original, donc, et pourtant...trottent depuis dans mon esprit les têtes à têtes retranscris, ces destins brisés, la communication lénifiante, la sauce verbale éhontée, qui est servie sur un plateau à des salariés effondrés. Là est le sujet du film et son grand intérêt.

29 janvier 2010

Des coeurs en poche

lesann_esDes années 50 à nos jours, Annie Ernaux parle d'elle, de son histoire personnelle, de ses parents, de ses enfants, de ses amants, et du monde, un monde vu par le petit bout de la lorgnette, mais un monde réel dans lequel nous avons vécu nous aussi. On se dit sans cesse, au fil de notre lecture "Ah oui c'est vrai", et on se surprend à sourire de nos paroles, à se souvenir des objets à présent délaissés du quotidien, à adhérer (ou pas) aux réflexions de la romancière sur les évènements de l'actualité.

Un roman magistral, peu lu dans la blogosphère, mais qui mérite largement qu'on s'y arrête. J'y ai puisé beaucoup d'émotion et d'enthousiasme !

(Ma lecture coup de coeur)

quitoucheMarie G. attend dans sa cellule l'heure de son exécution. Elle est une "faiseuse d'anges", une des dernières femmes guillotinées.
Lucie L. attend que son enfant sorte d'elle car rien ne doit toucher son corps. Elle procède à son deuxième avortement clandestin, loin d'un mari qui l'aime...sans doute, loin de l'amour de sa mère. Nous sommes en 1943.
Henri D., lui, est le guillotineur, celui qui va tuer la femme fautive, celui qui pense avoir déjà tué sa propre mère...par trop de fatigue et dépuisement. "Vous faites tellement de bruit les enfants. Tu m'épuises, Jules-Henri, tu me tues."

Chaque protagoniste du récit de Valentine Goby suivra le fil de son destin jusqu'au terme d'une histoire qui ne dure que 24 heures et qui oscille sans cesse entre la vie et la mort...
Un roman terrible et poignant qui transforme inévitablement son lecteur.

(Ma lecture coup de coeur)

28 janvier 2010

Le Voyage dans le passé, Stefan Zweig

levoyagedanslepass_"Et en cette seconde où, pris par surprise, il perdit le contrôle de soi, le rempart artificiellement dressé des faux-semblants s'effondra sur son coeur et, pris de brusques palpitations, il sentit à quel point le déchirait, douloureuse, mortelle presque, la perspective de vivre sans elle. La quitter, mon Dieu, Elle : comment avait-il pu y songer, s'y résoudre, comme si, pour ainsi dire, il s'appartenait encore, comme s'il n'était pas prisonnier de sa présence, ici, de toutes les griffes et de toutes les racines de ses sentiments."

Neuf ans après s'être avoués leur amour, s'être envoyés de multiples lettres, deux amoureux se retrouvent. La vie les a séparés. Il y a eu tout d'abord le départ de Louis au Mexique, la guerre qui n'a pas permis son retour, son mariage avec une autre, la distance.

Stefan Zweig a ce talent particulier de manier avec subtilité et une technique imparable les émotions de ses personnages. La montée en puissance des sentiments du jeune homme pauvre que la perspective d'enfin réussir sa vie étourdit est infiniment bien décrite, ainsi que cette explosion qui nait en lui, la révélation de ce qu'il éprouve pour la femme de son riche patron et bienfaiteur, son amour pour Elle.
Le voyage dans le passé est une courte nouvelle, au goût doux-amer, qui a réussi à me chambouler... L'épilogue, par ailleurs, se déroule sans fard, avec distance, et c'est un grand art que l'on aurait envie de rencontrer et de saluer à chaque lecture. Du Zweig, en somme.

bouton3 Note de lecture : 4.5/5

ISBN 978 2 246 74821 2 - 11€ - 10/2008

Merci Véro !!

27 janvier 2010

Hector, Magali le Huche

hectorHector, l'homme EXTRAORDINAIREMENT fort, est capable de choses époustouflantes.
Pourtant, une fois son numéro terminé, Hector est un homme discret. Il a installé sa caravane à l'écart, loin des regards, car il a un secret...

...il tricote.

Je n'avais pas eu de coup de coeur en matière d'albums pour enfants depuis très longtemps.
Il m'a fallu un emprunt de ma grande fille, ce livre trouvé dans son cartable ce matin, pour ressentir à nouveau une exaltation reconnaissable entre toutes, le plaisir de la découverte enthousiasmante.

Hector est l'homme fort du cirque extraordinaire dans lequel il travaille. Il est discrètement amoureux de Léopoldine, la danseuse, qui l'aime également en retour. Cet amour éveille cependant des jalousies dans leur entourage qui mettront au grand jour le secret inavoué d'Hector, sa passion du tricot. C'est compter sans la complicité des éléments, cette tempête extraordinaire  et inattendue qui va tout emporter sur son passage, les vêtements des saltimbanques y compris.

Un très bel album sur le respect des différences, sur la bêtise du sexisme en matière d'activités manuelles, un album rempli de pelotes de laine...

ISBN 978 2 278 05966 9 - 12.90€ - JUILLET 2008emmalit

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26 janvier 2010

Ninon est rentrée à la maison...

livremaud...après un voyage époustouflant, et avec elle vos lectures, sous la forme de petites cartes et de marques-pages annotés qui vont rester précieusement dans ce roman, sur mes étagères.
Comment vous dire ? Que vous vous soyez transmises de l'une à l'autre tous ces petits mots jusqu'à moi, pfff...merci !! Cela me touche énormément.

Dis oui, Ninon a rencontré une "presque" unanimité sur son passage. Il est vrai qu'il est bien difficile de ne pas craquer pour cette enfant espiègle qui choisit de rester auprès de son père et de le soutenir dans son rêve un peu fou, construire une maison de bric et de broc afin de s'occuper d'un élevage de chèvres... J'en avais parlé ici.

Vos lectures à vous...

Kathel (Lettres exprès) : "Un très joli personnage de petite fille, raconté avec tendresse et sincérité par Maud Lethielleux."

Tristale : "Très contente d'avoir partagé cette lecture. Ninon est une petite fille si attachante. Une bien belle histoire"

Véro (le port de l'encreuse) : "Que j'ai aimé cette petite Ninon si remplie d'amour pour son papa !"

Nanne (D'un livre l'autre) : "Dis oui, Ninon" est un roman léger, joyeux, enthousiaste qui vous remonte le moral. C'est un vrai concentré de bonheur dès les premières pages de sa lecture."

Gambadou : "J'ai l'impression que Maud et Ninon se ressemblent. C'est une auteure à suivre..."

Alex (Mots à mots) : "Un livre qui fleurissait sur les blogs-lectures depuis ce printemps, et dont tout le monde était enchanté. Je le suis aussi, malgré la dureté du propos. Un coup de coeur !"

Thaïs :  "Le ton est juste mais néanmoins me semble un peu décalé par rapport à l'âge de la gamine, 9 ans. De plus, tandis que tout le monde souligne la personnalité de Ninon et sa perception d'une réalité désastreuse engendrée par le divorce de ses parents, j'y perçois plus le malaise d'un couple qui se sépare mais ne sait pas gérer ses enfants. C'est moins poétique que les mots d'esprit de Ninon mais c'est mon ressenti et sans doute mon côté plus terre à terre."

Odilette : "Un grand merci pour m'avoir permis de rencontrer Maud et Ninon !"

Liliba : "Ce livre est poignant, mais réussit malgré tout à être drôle et bourré de traits d'humour (Madame Kaffe !) grâce à la fraîcheur et l'innocence de cette enfant, et au style tout en finesse de l'auteur."

Saxaoul : "L'écriture toute en simplicité de Maud Lethielleux m'a emportée et, deux soirs de suite, je me suis endormie tard alors que j'étais très fatiguée. Ninon aurait peut être dit : "c'est pas grave si t'es fatiguée le lendemain du moment que t'as profité du moment présent. Et puis, si tes zélèves et tes collègues te font des remarques parce que t'es pas de bonne humeur et que t'as des cernes sous les yeux, tant pis !". "

Karine : "Dis oui, Ninon de Maud Lethielleux est un récit émouvant, tout en sensibilité. Un récit touchant, attachant, qui fait aussi bien sourire que pleurer. Dis oui, Ninon, c'est frais, c'est simple, c'est beau. Ca se laisse dévorer !"

Toinette 80 (Astrid)  : "J'ai adoré, c'est une vraie bouffée d'air frais. C'est drôle et triste en même temps. Je me suis prise d'affection pour cette petite Ninon. C'est l'histoire d'un divorce vu par les yeux d'une petite fille de 9 ans."

Goelen : "Peut-être que je manque de poésie mais quitte à raconter l’histoire de deux parents qui se débattent avec leurs filles, leurs problèmes d’argent et leur envie de liberté, j’aurais aimé que ce soit plus crédible. En fait, c’est ça qui m’a gêné dans ce roman, le manque de crédibilité de l’histoire plus que le manque de réalisme."

Saphoo : "C’est drôle et tellement vrai, ces mots d’enfant ! Ne dit-on pas : la vérité sort de la bouche des enfants. C’est ce que j’ai ressenti tout le long du roman. Cette vérité qui jaillissait de cette petite fille  éclaboussant ce monde d’adultes. Je suis contente d’avoir lu ce livre et je lirai son second roman, nous verrons bien comment elle va nous séduire cette fois-ci ? "

Dis oui, Ninon sortira en version poche chez J'ai lu le 5 mai. D'ou je suis, je vois la lune, le second roman de Maud Lethielleux sortira quant à lui le 9 mars. Toutes les infos sont sur le blog de l'auteure.

25 janvier 2010

La Donation, Florence Noiville

ladonation"Nous sommes tous des orphelins. Notre soif de consolation est inépuisable.
J'avais dix ans lorsque j'ai perdu mes parents. Tous les deux sont en pleine forme aujourd'hui, mais je ne cesse de remuer ciel et terre pour retrouver quelque chose de la vie d'avant. Quoi, je ne saurais le dire exactement. Je cherche le sol primitif. Une trace d'avant le vacillement du monde."

Rendez-vous chez le notaire pour une donation anticipée. La narratrice est présente, accompagnée de sa soeur et de ses parents. Etrange sensation que de retrouver à plus de quarante ans le quatuor de la famille nucléaire. Des mots s'échappent qui parlent de "nue propriété", 'd'usufruit", de "jouissance" de biens. Mais pourquoi s'évertuer à mettre des mots compliqués sur une chose si simple et si terrifiante à la fois, la mort ?

Cet acte de donation remue plus d'émotions, de souvenirs, qu'il ne faudrait ou devrait...il "avait tout réveillé. Tout tournait autour. La donation ou plutôt le don. Avec toutes ses variations : l'abandon, le don, le pardon."

Alors, avant que de monter dans le train pour Paris, se fait ressentir la nécessité d'une lettre, une lettre de remerciement qui prend soudain la forme inattendue d'un retour en arrière vers le passé, la maladie psychique de la mère, les incompréhensions qu'elle a suscité, les peurs.

"Je lui en ai voulu. Je lui ai pardonné. Pardonné d'avoir eu trop de dons - dont celui, remarquable, de bousiller nos vies à tous les quatre. Pardonné nos froids, nos heurts, nos incompréhensions. A la fin de cette journée, j'ai vu cette donation comme un acte authentique de paix entre vifs, comme aurait dit le notaire. Un symbole de miséricorde. Elle et moi, pourrions désormais être en accord avec le monde. Donner notre consentement à ce que nous sommes."

Je rejoins l'avis du Parisien cité en quatrième de couverture, "grande précision d'écriture, simplicité, finesse psychologique : il y a quelque chose de parfait dans ce récit." Oui.

bouton3 Note de lecture : 4/5

ISBN 978 2 253 12588 4 - Livre de Poche - AOUT 2009

- Merci Cathulu ! - L'avis de Solenn - Le coup de coeur de Canel -

24 janvier 2010

Le Grand Oral

grandoralIl faut venir la veille, parce que le jour-même, c'est trop difficile, épuisant.
Mais, venir la veille, ça veut dire aussi dormir ailleurs, quitter sa famille, pour une nuit se passer de la chaleur de leurs bras, du réconfort de leurs regards.
Affronter seule la bousculade. Prendre un train, puis un autre, guetter les horloges, les tableaux de départ, marcher vite dans des longs couloirs blancs, sales, sans air, éviter de croiser les autres, le plus possible, d'apréhender leurs vies, tout ce qui pourrait vous faire faillir, faiblir.
De Paris, on ne verra rien, à peine un boulevard encombré de voitures, des immeubles disgracieux, des parisiens. On ne vient pas pour cela, pour visiter, pour connaître, on vient pour autre chose, pour se vendre.
Une provinciale qui monte sur Paris passer le Grand Oral, voilà ce que l'on est, ou plutôt ce que l'on sera dans les yeux de ceux qui vont nous juger, tout à l'heure. Peu importe. Habillée comme pour une cérémonie, ou une fête, à laquelle on nous aurait demandé de participer au dernier moment, on est juste mal à l'aise, pressée d'en finir, remontée comme un automate au garde-à-vous. Jusqu'à quel degré de tension pourra-ton encore tenir sans que le mécanisme se grippe, s'effondre ?
Il faut venir la veille, c'est mieux, on a le temps comme cela de savoir que la vie qu'on aime c'est celle que l'on a pour soi, au loin. La mer à une foulée de voiture, des champs de blé pour voisins. Et non cette solitude acharnée que l'on a perçue dans le mouvement que l'on a fait hier, en ouvrant avec une carte, la porte d'une chambre anonyme dans un hôtel sans âme.

© Les écrits d'Antigone - 2010

23 janvier 2010

Une sortie poche à ne pas rater

pointsdesventscontrairesFuir la ville. Fuir cette maison où tout se meurt depuis que Sarah est partie, les murs, le jardin, ses habitants.
Prendre les enfants avec soi, déménager. Aller voir la mer. Le pays de son enfance. Retrouver son frère, l'auto-école de ses parents, se fabriquer de nouveaux repères à partir d'un nouveau lieu. Investir le présent, coûte que coûte, parce qu'il le faut bien, parce que tout est devenu si difficile depuis qu'elle n'est plus là.
Se remettre à écrire - non peut-être pas - mais vivre, le moins mal possible...profiter de chaque instant.
Et renaître. Espérer renaître…

(Ma lecture coup de coeur ici)

20 janvier 2010

Parce que j'aime absolument...

...son précédent album Music for tourists, voici une playlist du nouvel opus de Chris Garneau sorti en septembre dernier, El Radio.
Chris Garneau a une voix particulière, presque iréelle, son univers est à découvrir...
Bonne écoute !!

chris_garneau_el_radio_cover_500x441 

Découvrez la playlist EL RADIO CHRIS GARNEAU

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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