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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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29 avril 2010

Ma pieuvre et moi

mapieuvreetmoiBéatrice Fontanel pour les textes et Céline Caneparo pour les illustrations

"Longtemps, je me suis demandé qui vivait sous mon lit.
Surtout juste avant de m'endormir.
Il y avait quelqu'un ou quelque chose caché là.
Et je ne savais pas quoi..."

Une petite fille, à la recherche de ce qui se cache sous son lit, devine la présence d'une pieuvre qui loin de l'effrayer deviendra une compagne de jeu invisible...Voilà qui explique également la disparition mystérieuse de ses chaussettes, cet animal a tant de pieds.

Voici un livre que je destinais à petit dernier, parce que les pieuvres et autres bestioles marines ça le connaît, et puis il aime les livres et l'histoire me semblait de son âge (4 ans, presque 5). Un livre pour lui dans la boîte aux lettres, c'est toujours une fête. Je lui ai donc lu et une fois terminé lui ai demandé ce qu'il en pensait.

"Très très bien !", m'a-t-il dit.

Pendant que je lisais, ma grande fille (8 ans, presque 9) s'est glissée à ma droite et m'a soufflée alors que son frère s'en allait. "Mais il est plutôt pour moi ce livre !!"

En effet, les dessins, sublimes et très colorés de cet album, sont à dominante rose et la douceur ironique et subtile de l'histoire, qui joue avec les peurs enfantines, est destinée à des enfants plus âgés que l'idée que l'on s'en fait au préalable.

Ma grande fille, qui se met assez difficilement à la lecture de courts romans pour la jeunesse, a en fait beaucoup aimé cette histoire là, comme elle plonge par ailleurs en ce moment dans certaines BD adaptées à son âge. Et je peux vous dire qu'elle ne s'enthousiasme pas facilement.

Voici donc ce qu'elle m'a dit de Ma pieuvre et moi...

"La fin pour moi est bizarre, ça s'arrête brusquement. En fait, c'est parce que j'aurais aimé que l'histoire continue, qu'on suive la petite fille à l'école avec ses cahiers tout tachés... Les images sont très très jolies. Dis maman, est-ce que tu en as d'autres comme ça ?"

Beaucoup de succès pour cet album, et une lecture à deux qui se découvre être une lecture à trois... J'ai beaucoup aimé pour ma part l'idée de la pieuvre voleuse de chaussettes...et cette fantaisie de faire courir de petits cyclistes en bas de page, le vainqueur est même félicité en fin de livre dans les remerciements, j'adore.

A conseiller peut-être pour un âge intermédiaire des miens, 6-7 ans par exemple.

Janvier 2010 - 15 € - Naïve

Un grand merci aux éditions Naïve et à BOB (ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat jeunesse) !!

Quelques illustrations à consulter sur le blog de l'illustratrice

livreenfant Album approuvé par de petits lecteurs

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28 avril 2010

Chute d'une noisette, Christian Girier

chute_d_une_noisette"A considérer la surface d'une coquille de noisette, on peut, sans trop se tromper, l'estimer à dix centimètres carré environ. Si par une pression quelconque cette noisette est écrasée, sa coquille brisée, outre le fruit extrait que ne tardera pas à être mangé, il restera au sol un certain nombre de débris dont la superficie moyenne sera estimée entre zéro virgule un et deux centimètres carré environ, quoique, dans les faits, aucun fragment ne soit semblable ni par la forme, ni par la taille, ni même par la teinte."

Henriette et Yvonne sont voisines, deux personnes âgées qui s'entraident, font leur course ensemble, s'aiment et se détestent à la fois, craignent l'une pour l'autre et se jalousent. Il y a également Ahmou, qui rempli les rayons au supermarché du coin au lieu de faire de la musique, son rêve. Et puis Claudine Chapiron, la femme du professeur, qui exécute tous les vendredis sa recette de génoise aux noisettes et ravit ainsi ses convives ou les collègues de son mari. Tout ce petit monde se croise sans se voir mais c'est compter sans cet impérieux besoin de cohérence face à l'indicible non-sens du chaos qu'est l'ordre narratif...

Voici un petit livre très sympathique et divertissant qui ne fait pas que disserter sur les vertus de la noisette, qui sont grandes croyez-le, mais qui nous emmène avec une agilité verbale bien agréable dans une histoire d'amitié orageuse, version troisième âge, auquelle j'ai totalement adhérée. Si vous avez aimé L'avant-dernière chance de Caroline Vermalle, sans doute serez-vous conquis aussi par ce roman.

J'ai aimé quant à moi cotoyer des noisettes quelques pages... Ces petites choses comestibles sont toujours associées dans mon esprit à de tendres souvenirs d'enfance.

Et en refermant cet ouvrage, on se dit encore une fois combien nous sommes ignorants des vies de ceux que nous croisons tous les jours sans les connaître...

Merci à l'auteur !

bouton3 Note de lecture : 3.5/5 - Les cahiers de l'égaré - 15€ - Janvier 2010

Voilà ce qui m'avait donné envie de découvrir ce titre...

27 avril 2010

Avez-vous remarqué ?

bookplageLorsque arrive le printemps, les beaux jours, les livres aussi aiment sortir, prendre l'air, se montrer.

Je me suis faite cette réflexion samedi sur la plage qu'un livre pouvait devenir pour certains comme un accessoire de mode, le dernier objet "must have" à avoir sur soi, une sorte de signe distinctif qui renseignerait comme un autre sur notre capacité ou non à être "dans le coup", enfin je voulais dire "in". Ou bien un signe d'appartenance, oui pourquoi pas... On ne va pas s'en plaindre, de la lecture reste de la lecture et j'aime par dessus tout voir quelqu'un un livre à la main.

En fait, lorsque j'aperçois quelqu'un en train de lire, j'ai cette curiosité instinctive d'essayer d'en découvrir la couverture. Je sais, ce n'est pas très correct, mais je suis à peu près certaine que vous le faites aussi, non ? Sans doute, cette crainte obsessionnelle d'être peut-être passée à côté de quelque chose, surtout quand le lecteur semble happé par sa lecture, concentré. Ce serait tellement dommage de râter bêtement une révélation, ou un lien de connivence invisible potentiel.

Samedi, donc, sur la plage, j'ai vu un quidam plongé dans la lecture de ce titre là... Comment j'ai liquidé le siècle de Flore Vasseur.

Mais qu'est-ce donc ? Me suis-je aussitôt dite.

comment_j_aiEn voici un bref résumé... "Une septuagénaire redoutable, à la tête du « Bilderberg » - un gouvernement mondial secret qui a organisé la domination de l'Amérique sur la planète - charge un as de la finance, génie des mathématiques, de détruire de l'intérieur le système économique afin de provoquer l'effondrement d'un monde acculé à la faillite."

Ce titre est catalogué dans les meilleurs ventes de romans chez La F**AC en ce moment, voilà pourquoi je l'ai facilement retrouvé, car non je n'ai pas des yeux bioniques, et la couverture est assez flashie pour être repérée en toute discrétion.

Je n'avais pas encore entendu parler de ce roman... Pas certaine d'être tentée par le résumé non plus. Et vous, l'avez-vous lu ? Sinon, quels livres croisez-vous en ce moment sur les pelouses, bancs publics, plages, strapontins de métro, fauteuils de bus ou de train ? Un peu comme les Twilight et autres Millenium que l'on voyait partout à leur sortie... Ca m'intéresse. Parce que vous l'avez compris je suis une petite curieuse. ;o)

24 avril 2010

Quand tu es parti, Maggie O' Farrell

quand_tu_es_parti"Qu'est-on censé faire de tout l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un s'il n'est plus là ? Qu'advient-il de tout cet amour qui reste ? Doit-on le refouler ? L'ignorer ? Ou le donner à quelqu'un d'autre ?
Je n'avais jamais imaginé qu'on puisse penser à quelqu'un tout le temps, qu'on puisse avoir constamment quelqu'un en train de faire des bonds d'acrobate dans vos pensées. Tout le reste était une discrétion mal venue entre moi et ce à quoi je voulais songer."

Alice a été mariée à John. Un amour fou et absolu les liaient, et puis la mort l'a fauché, lui, injustement, dans l'explosion d'un immeuble, à deux pas de son bureau. Depuis, la vie est difficile, la solitude pesante pour la jeune femme. L'envie de continuer à vivre est infime et fragile. Pourtant, il y a sa famille, ses soeurs qu'elle aime et ses parents. Même si avec sa mère les heurts sont fréquents, l'incompréhension totale, elle peut compter sur eux, et sur le souvenir affectueux de sa grand-mère Elspeth.
Bien entendu, tout n'était pas rose dans sa vie avec John, la rupture avec son beau-père, juif intégriste qui ne supportait pas que son fils épouse une goy, avait failli briser son couple à plusieurs reprises.

Sur un coup de tête, quelques temps après le drame, elle décide un beau jour de retrouver ses soeurs, et débarque à l'improviste gare d'Edimbourg. Ce qu'elle voit alors dans le miroir des toilettes, le lecteur ne le saura qu'à la fin de sa lecture, mais cela est tellement fort, opressant, qu'Alice reprend le premier train-retour pour Londres.  Ce coup d'oeil est tellement bouleversant que le fil fragile qui la retenait encore au désir de vivre se brise...et que c'est d'un coma profond, entouré des siens, qu'elle nous raconte son histoire.

heart Ouch, que dire...quelle rencontre avec Maggie O'Farrell ! Je suis sous le charme absolu.
Ce titre est son premier roman. (Elle est peut-être plus connue comme étant l'auteure de L'étrange disparition d'Esmé Lennox, que je n'ai pour ma part pas encore lu.)
Ici, la construction se fait par touches de lumière et le temps n'a plus de chronologie. J'ai aimé que la vie n'y soit pas si simple, qu'elle soit si proche de la vie réelle, si proche de la mienne parfois. On suit Alice de sa naissance à sa vie d'adulte, en passant par son adolescence rebelle en quête d'absolu et de liberté. On suit également la vie d'Ann sa mère, celle de ses soeurs, de son père et de sa grand-mère Elspeth...et on découvre peu à peu des secrets, des clés, des moments remplis de tendresse et d'émotion. On veut savoir ce qu'elle a vu, absolument. On ne pense plus qu'à ça. Mais qu'a-t-elle donc vu dans cette gare d'Edimbourg ?
Voilà, et j'ai versé ma petite larme en tournant la dernière page. Pour de vrai.
Une lecture lumineuse et émouvante.

bouton3 Note de lecture : Coup de coeur ! - 10/18 - mai 2003 - 8.60€Biblioth_que_et_LAL

L'avis de Cuné : "Ca faisait longtemps que je n’avais pas été scotchée à ce point par une intrigue, mais il faut dire que Maggie O’Farrell sait y faire (et c'est un premier roman !)" - L'avis d'Aifelle : "L'histoire va crescendo, nous comprenons petit à petit ce qui a amené Alice sur ce lit d'hôpital, je dois avouer que j'ai lu les dernières phrases en frissonnant .. un excellent moment de lecture." - Avis de coup de coeur pour Angelica !

23 avril 2010

Le concert... en DVD

le_concert

Ouf...depuis le temps que je voulais le voir ! J'ai enfin vu Le concert.
Je ne savais plus tellement à quoi m'attendre à force d'attendre. En fait, rien de bien réaliste dans cette fable qui allie avec gaieté et pugnacité le burlesque et la musique de Tchaïkovski.

L'histoire ? Des ex-musiciens du Bolchoï veulent reprendre du service et aller jouer sur Paris, au Châtelet. L'idée est d'Andréi Filipov, le chef d'orchestre, qui a subtilisé un fax en nettoyant un bureau, car il en est réduit aujourd'hui à faire le ménage sur les lieux mêmes de ses anciens succès. Son délit de l'époque, presque trente ans auparavant, est d'avoir voulu protéger les musiciens juifs de son orchestre... L'étrangeté de sa démarche, outre celle d'embarquer avec lui la plus hétéroclite des formations, est cette obstination étrange à réclamer la présence de Anne-marie Jacquet, la virtuose célèbre.

On passe avec les personnages de cette histoire un agréable moment, on rit beaucoup, à un moment donné tout s'emmêle et rien ne se semble vouloir se mettre en place...et puis, en fin de compte, la musique gagne la partie. Voici un film qui a eu un énorme succès de bouche-à-oreille... Je n'ai pas été véritablement émue par le jeu de Mélanie Laurent, loin s'en faut, mais j'ai apprécié avec délectation le jeu des acteurs peu connus de cette petite folie douce.

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22 avril 2010

Cela ressemble à un concours de titres...

Mais non, ce sont simplement les lectures de vacances de mon petit comité de lecture junior que je partage avec vous aujourd'hui.

ma_mamanMa maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill - Jean Regnaud et Emile Bravo - Juin 2007 - 14€ - Prix Tams-Tams/Bandes dessinées 2008

En cours préparatoire, à la rentrée des classes, Jean hésite à répondre à la question rituelle inscrite sur la fiche de présentation que distribue la maitresse : que font vos parents ? Il sait bien ce que fait son papa, il est patron. Mais sa maman ? On lui a dit qu'elle était partie. Mais qu'est-ce que ce départ signifie ? Où est-elle ? Alors, il décide de mentir, il inscrit "secrétaire". Par ailleurs, sa petite voisine lui transmet des cartes en provenance de tous les coins de monde et écrites - du moins il le pense - par sa mère. Mais que fait-elle à courir le monde alors que son petit garçon a tant besoin d'elle ?

On devine aisément et très vite le secret que cette fable, entretenue par l'entourage de Jean, recouvre. Mais là n'est pas l'essentiel et l'intérêt exclusif de ce bel album/BD qui n'est pas fait que pour les enfants. Il y a de l'humour, beaucoup de pudeur et une grande originalité dans ces pages. Et l'on se dit, encore une fois, que les secrets de famille sont choses bien lourdes à porter.
(à partir de 8/9 ans)

- Le blog d'Emile Bravo -

les_b_tes_qui_crachentLes bêtes qui crachent, qui collent, qui croquent... à la mer - Jean-Baptiste de Panafieu - Mai 2009 - 15€ - Gulf Strean éditeurs

"Nos plages sont peuplées d'animaux étranges dissimulés dans les rochers ou tapis sous le sable à l'affût de leurs proies. Lorsque tu nages, sens-tu la méduse te frôler les jambes et les pinces du crabe vert claquer près de tes orteils ? Découvre dans ce livre des êtres aussi bizarres qu'inquiétants, un monde étonnant de poissons à dents, de bêtes visqueuses, de tentacules géants. Effrayant ? Pas vraiment puisque le plus grand des prédateurs...c'est toi !" (quatrième de couverture)

Ce livre est en ce moment le livre doudou de mes enfants. On peut le considérer comme une sorte de dictionnaire des animaux de la mer, un dictionnaire qui aurait décidé de classer les petites bêtes qui peuplent les océans par leurs actions. Mais cet album est bien plus que cela, il est vraiment drôle et terriblement passionnant, très instructif. Constellé de petits dessins aussi amusants les uns que les autres, il nous en apprend beaucoup sur le monde qui nous entoure.

Je vous avais raconté son acquisition par ici. Je vous incite à consulter le site éditeur ou le blog pour découvrir les autres titres disponibles de cette maison d'édition nantaise dont j'apprécie les publications.
(à partir de 4/5 ans en lecture accompagnée)

livreenfant Albums approuvés par de petits lecteurs.

21 avril 2010

Tu vas bien

plongeoirTu t'étonnes même d'aller si bien. Il est entendu que tu aimerais que certaines choses se construisent enfin. Tu en as assez d'être sur le plongeoir. De regarder les autres nager dans la piscine, sans toi. Toujours ce sentiment futile d'être à part, et alors ? Est-ce que l'on te demande d'être comme les autres ? Est-ce cela que tu veux pour toi ? De la normalité bête et méchante. Bête surtout. M'étonnerait. M’étonnerait beaucoup.

Des mots à sourire, voilà ce que tu as en toi aujourd'hui. Et de cela tu es riche. De ce pays là, tu es reine.

.

Présence. La leur, celle des enfants, et puis bruit et couleurs de leurs jeux, bruit et encombrement de leurs gestes.
Présence aussi, dense, de ceux qui ne sont pas toujours près de toi. Même absents, les autres te parlent, bougent avec tes mouvements, sont là. Tu ne sais pas vivre sans les autres, sans penser à eux de temps en temps. Tu ne sais pas vivre sans te dire, tiens mais que font-ils à cet instant précis, maintenant ?

.

Prends soin de toi, s'il te plaît. Ignore-le, ne contemples plus ce sourire de connivence qui te plonge dans des profondeurs obscures, qui crée ce creux en toi, te trouble. Aide-toi  enfin à oublier mieux, à prendre ceux qui te bouleversent pour n'importe qui, pour des gens ordinaires, indifférents, qu’ils soient eux ou personne. Que peu t'importe finalement leur présence ou non, leur absence ou non, leur regard ou non sur toi.

Que peu t'importe son prénom à lui, le bleu de ses yeux, ce qu’il deviendra dans dix ans, ce qu’il est dans ta vie, ce que tu n’es pas pour lui.

.

Un coup de fil ce matin. Un numéro inconnu. Une erreur, sans doute. Ton portable qui sonne, fort, et vous quatre médusés qui le laissez sonner. Aucun message laissé. Un mystère.
Ou un signe. Cela peut être un signe.

Bon, d'accord, c'était un signe. Mais un signe pour quoi faire ? Un signe pour que tu ne laisses pas tomber ? Mais quoi ? Mais qui ? Lui ?

.

Qu’il ait ce courage alors, qu’il découvre son jeu à la fin. Zut.

Toi, à force d'être à nue devant lui, tu as attrapé froid.

.

© Les écrits d'Antigone - 2010

20 avril 2010

Riven Rock, T.C. Boyle

riven_rock"Ce qui était arrivé à Arabella Doane était certes regrettable - horrible même, impardonnable -, mais maintenant ils avaient tous une mission, et cette mission avait pour nom Stanley McCormick. Car Stanley McCormick se remettrait, ils feraient ce qu'il faudrait pour ça, et quand il irait mieux, il les récompenserait et c'est alors qu'ils auraient leurs orangeraies, leurs bungalows et le reste. Voilà. C'était ça, et rien d'autre, dont il était question."

Dans un train partant pour la Californie, pour Riven Rock plus précisément, un homme est prostré. Dans le wagon qui lui a été réservé, entouré d'infirmiers, de gardes du corps, il est ignoré des autres passagers qui ne peuvent deviner ce qu'il est effectivement, l'héritier du clan McCormick, le descendant millionaire de l'inventeur de la moissoneuse batteuse Cyrus Mc Cormick. Stanley part pour un asile doré dont il ne sortira plus jamais. N'arrivant plus à contrôler ses accès de violence, ses pulsions envers les femmes, entendant constamment des voix, le jeune-homme timide est devenu un danger pour autrui, pour le sexe opposé en particulier, mais aussi pour lui-même. Sa jeune femme, Katherine Dexter, une des premières docteur ès sciences et féministe convaincue, veillera constamment sur lui, de loin, par téléphone ou jumelles interposées. Voir son mari lui est depuis l'internement de ce dernier interdit. En fait, plus aucune femme ne croisera la vue de son époux pendant près de vingt ans. Des psychiatres de toutes sortes se tiendront à son chevet, en vain.
Le jeune couple qui souriait calmement sur la photo de leur mariage en 1904 à Genève n'est plus. Il n'était peut-être dèjà à ses prémices qu'un rêve éveillé...et n'a pas survécu au désastre de leur lune de miel.

T.C. Boyle raconte ici le destin véritable d'une figure emblématique de l'amérique du début du siècle dernier, Stanley McCormick. Il s'attache à ce personnage naufragé qui sombre définitivement dans la folie, après avoir goûté aux mondanités fitzgéraldienne de l'époque, hanté par une névrose sexuelle qui trouve essentiellement sa source dans sa peur viscérale des femmes, une certaine hérédité et l'omniprésence d'une mère castratrice, Nettie McCormick. Il s'attarde également en parallèle sur la personnalité des figures qui gravitent autour de lui, son épouse Katherine, ses différents psychanalystes aux méthodes hasardeuses, et son infirmier en chef Eddie O'Kane, noceur invétéré, alcoolique impénitent, dont la fidélité à son "patron" et le réel intérêt qu'il témoigne au malade dont il a la charge est le sel évident de ce roman.
Une lecture au ton croustillant et à la verve sympathique qui brosse dans le sens contraire du poil, et qui pointe du doigt les travers d'une "certaine amérique", une amérique qui tente de dissimuler ses névroses et ses failles à coups de dollars. Une saga dense, intéressante et prenante, que j'ai beaucoup aimé lire, malgré son thème sulfureux et le volume conséquent de ses pages.

bouton3 Note de lecture : 3.5/5 - Livre de Poche - 8.25€ - Nov 2001

Riven Rock a été lu dans le cadre d'un partenariat. Je remercie donc ici les éditions du Livre de Poche et l'incontournable BoB... !

Une critique de Catherine Argand pour Lire..."Riven Rock allie la solidité d'une facture classique à l'esprit caustique et toujours intact d'un écrivain insolent."

D'autres destins mêlés de folie sur ce blog ?

Séraphine, Françoise Cloarec 
La femme de l'Allemand, Marie Sizun

19 avril 2010

Le retour d'un livre voyageur

pardonnertPardonner, tyrannie ou libération ? a fait un long voyage. Le voici de retour. Ce titre vous avait beaucoup intrigué suite à ma lecture.

Cet essai facile d'accès qui traite de l'utilité ou non du pardon comme outil de psychothérapie, se pose les questions judicieuses suivantes...

"Peut-on tout pardonner et, plus encore, doit-on tout pardonner ?
Pardonner est-il obligatoire pour s'affranchir de l'emprise du passé et se réconcilier avec son histoire ?
Le seul pardon qui soit absolument nécessaire ne serait-il pas le pardon à soi-même, qui est une réhabilitation ?" (extrait de la quatrième de couverture)

Voici ce que vous en avez pensé...

Un livre salutaire pour Sylvie - Saxaoul a porté son attention sur les témoignages - Une oeuvre bien construite et largement documentée pour Leiloona - Un livre qui permet de se réconcilier avec soi pour Nanne - Bel Gazou y a trouvé des éléments qui lui ont parlé et d'autres moins - Karine a trouvé cette lecture très instructive - Pour Kloelle, c'est une oeuvre qui ouvre la réflexion - Tristale y a trouvé quelques échos...(Aifelle et Cathulu n'ont pas laissé de billet mais m'ont souligné l'existence de lectures plus complètes sur le sujet, notamment des textes d'Alice Miller).

Merci à toutes ! Encore une fois, Pardonner est un livre qui va réintégrer ma bibliothèque, riche de vos petits mots inscrits à l'intérieur...et j'adore ça !

17 avril 2010

La sixième photographie

Je n'ai pas grand chose à dire...sur la sixième photographie de mon blog. Mais comme je réponds à l'invitation de Bel Gazou, d'Annie et d'Aifelle, qui m'ont toutes trois gentiment taguées, je m'y colle.

oeillets

Cette photographie date du 26 juin 2008. Il faisait chaud. J'aperçois à droite une plante qui n'a pas survécu longtemps à ma main verte...hum. Ce post de l'époque, qui me fait sourire par sa grande inutilité, sentait bon l'été !! Comme aujourd'hui, un peu, vous ne trouvez pas ?

Vous pouvez admirer également mes talents question déco colorée... Allez, ces objets ont depuis changé de place, l'arrosoir est posé plus près de mon bureau, le cadre photo a trouvé sa place parmi des livres et mon vase rectangle, vidé de son eau, est rempli de petits objets façon composition. Voilà, vous savez tout, ou presque !

A qui le tour ?

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