Black Mamba Boy, Nadifa Mohamed... Rentrée littéraire 2011
"Où que j'aille, je rencontre des Somaliens, toujours du Nord, arrêtés à un carrefour : les yeux rivés au ciel, ils se demandent quel chemin prendre. Pauvres âmes, ils savent jamais où aller. Tous disent la même chose : qu'y a rien au pays et qu'ils retourneront pas chez eux avant d'avoir assez d'argent pour s'acheter quelques chameaux. A mon avis, y a plus de Somaliens au fond des mers ou perdus dans le désert qu'en Somalie. Ils partent pour devenir chauffeurs, askaris, marins, n'importe quoi, pourvu que ce soit loin."
Jama est né sous une bonne étoile. Lorsque sa mère a accouché de lui, un mamba noir était lové sur son estomac. L'animal est depuis lié pour toujours au destin de l'enfant. Plus tard il s'en fera d'ailleurs tatouer l'image sur son corps d'adulte.
Pour l'instant, Jama n'est qu'un gamin des rues occupé à survivre, et quand sa mère disparaît c'est à la recherche de son père, de son avenir et d'argent qu'il court, parcourant une Afrique du début du XXème siècle encore contrôlée par l'Europe, pleine de pièges et de dangers...
Je ressors de cette lecture très mitigée car autant l'enfance du petit Jama auprès de sa mère m'a plu et m'a intéressée autant le périple enclenché par le décès de cette dernière m'a paru redondant et long. Pour être moi-même brève, malgré un contexte africain superbement décrit et des personnages attachants, ce roman souffre, me semble-t-il, de multiples longueurs. En effet, les rencontres se multiplient, toutes porteuses d'espoir, mais elles ne sont au final que décevantes, et le lecteur est dans la peine, à force d'attendre en vain que le destin veuille bien prendre en main un Jama né, nous l'avait-on dit au départ, sous des cieux propices ... J'ai été bringueballée, et pas mal larguée, par ce voyage littéraire, qui reste malgré tout enrichissant historiquement parlant et culturellement. Cela ne suffit pas toujours.
Editions Phébus - 19€ - Sortie le 1er septembre 2011
Lu en juin pour le Prix Fnac
Une lecture du Challenge 1% rentrée littéraire
Mené cette année par Hérisson
5/7
Le prix fnac 2011 a été attribué à Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan (Lattès).