Un jour, David Nicholls
"Les quelques lignes qui s'affichaient à l'écran constituaient la première ébauche de son tout nouveau projet : une série de romans policiers à visée commerciale, mais discrètement féministes. A onze ans déjà, Emma avait dévoré tous les Agatha Christie ; par la suite, elle avait avalé quantité de Raymond Chandler et de James M. Cain. Pourquoi ne s'essaierait-elle pas au polar elle aussi ? Forte de ses lectures, elle avait abordé l'exercice avec confiance. Mais après une matinée d'efforts infructueux, elle devait admettre que lire et écrire sont deux activités distinctes : l'écriture ne se limite pas à régurgiter ce qu'on a absorbé."
Tout commence en 1988, alors qu'Emma et Dexter viennent d'empocher leurs diplômes de fin d'étude et de fêter ça dignement avec alcool et amis à la clé. Se croisant déjà depuis quelques temps, ils se sont enfin abordés à cette occasion, puis ont passé la nuit ensemble, mais rien n'a vraiment eu lieu... Entre discussions à bâtons rompus et baisers, un lien s'est pourtant formé (amoureux ?). Dexter veut "découvrir le monde", il partira le lendemain. C'est l'univers brillant et violent de la télévision qui le récupèrera au terme de son périple. Emma est une jeune militante qui rêve de devenir écrivain, est douée pour l'enseignement et est bourrée de principes et de complexes. S'ensuivront des années à s'écrire, à s'aimer en toute amitié, et à se manquer de peu... (pour toujours ?)
Je pensais que ce best seller était une romance légère et facile, mais en fait pas du tout. J'ai même eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, les premières pages du livre ont été laborieuses à lire. Et puis, je me suis prise d'affection pour les personnages de cette épopée amicale qui ne nous épargne rien de ses désillusions et de son désanchantement. C'est ce qui m'a beaucoup plu dans ce livre, l'intention réaliste, ainsi que ce brossage du temps via deux vies et personnalités assez différentes (Le récit se termine en 2007). Je ne me suis rendue compte qu'à la fin que l'auteur avait en fait décidé de nous raconter le 15 juillet de chaque année (d'où le titre).
On y boit et fume aussi en quantité, pas de fausse ambiance bien pensante donc, lisse, voilà qui fait drôlement du bien de nos jours.
J'ai hésité à mettre ce titre en coup de coeur, il l'aurait mérité, mais je conserve quelques bémols sur certaines longueurs. Je vais donc me contenter de chaudement vous le recommander.
Une bonne grosse lecture addictive, pour les adeptes du genre.
Editions 10/18 - Février 2012 - 9.60€
Saxaoul est mitigée - Je l'avais noté sur le blog d'Elfe, enthousiaste - Une histoire qui aurait gagné à être plus courte pour Aifelle
Un film a été tiré du roman, je ne l'ai pas encore vu...