Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier
"- Penses-tu mourir aujourd'hui, mon Charlie ?
- Si j'ai une autre nuit comme ça, peut-être demain. Mais s'il faut que ce soit demain, je voudrais que ce soit au coucher du soleil. J'ai toujours voulu mourir devant un coucher de soleil.
- Demain à la brunante donc.
- C'est ça, à la brunante. Mais si ça tardait trop, je remettrais ça à plus tard. Je veux pas mourir dans le noir."
Une photographe, un brin curieuse, débarque au fin fond d'une forêt, attirée là par l'histoire ancienne des Grands Feux qui ont ravagé autrefois le nord de l'Ontario au début du XXème siècle. Elle cherche à capter quelque chose, via les portraits des survivants, leurs récits, et ne s'attend pas à tomber sur trois êtres épris de liberté, caché là pour choisir leur vie, et surtout leur mort...
Je me suis tout d'abord perdue dans les premières pages de Il pleuvait des oiseaux et puis, j'ai été peu à peu touchée par la grâce presque iréelle de ce roman, beau, finalement lumineux malgré sa couverture sombre, et plein d'espoir. La galerie de personnages que Jocelyne Saucier convoque est réellement touchante, atypique, mais c'est celui, aérien et fragile de Marie-Desneige, qui apporte véritablement un souffle évident à l'histoire, créant un lien entre les protagonistes, la montée de sentiments - amoureux ou amicaux -, et apporte par son regard particulier beaucoup à la photographe, narratrice malgré elle d'évènements qui la dépasse.
Une lecture sensible et originale en cette rentrée littéraire.
Editions Denoël - 16€ - Août 2013
De nombreuses lectures enthousiastes pour ce livre... Aifelle (un mélange savoureux) - Cathulu (découverte difficilement oubliable et un vrai coup de cœur !) - Clara (touchée et coulée) - Karine (une réussite !) - Trop confus pour Alice ! ...