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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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3 août 2014

Ils désertent, Thierry Beinstingel

ilsdesertent "Elle dit : Ils désertent. Et toi, tu comprends "île déserte". C'est seulement quand tu t'attardes sur la silhouette de la femme qui a allumé sa cigarette de l'autre côté de la rue, appuyée d'un air las sur la carosserie d'un vieux break, indifférente aux enfants pourtant en plein soleil dans l'habitacle, scrutant l'immeuble "à vendre" ou "à louer", c'est seulement à ce moment précis que tu comprends le véritable sens. Ils désertent."

Elle est une toute jeune-femme, auparavant employée dans un grand magasin de sport. Elle arrive dans cette entreprise qui vend du papier-peint depuis quarante ans. Enfin, elle a l'espérance de pouvoir utiliser au mieux son diplôme de commerce. Elle a été nommée à la tête de l'équipe de ventes, et son salaire a presque triplé. C'est avec plaisir qu'elle est allée narguer son banquier, et a acheté un appartement dans un immeuble tout neuf.  Cependant, la première tache qui lui est attribuée n'est pas agréable, virer l'ancêtre, cet ancien VRP qui refuse de vendre des canapés, des "ambiances", et le quartier dans lequel elle habite désormais s'avère un brin sinistre...

J'avais été très impressionnée par ma lecture de Retour aux mots sauvages [clic ici]. J'ai retrouvé dans cet opus là de Thierry Beinstingel, la même écriture englobante et acérée, qui décrit tellement bien la rudesse du quotidien de certains travailleurs de l'ombre, sa pâle laideur commerciale, son éventuel non-sens. En effet, ici, la narratrice se voit dans l'obligation de licencier un VRP qui fait du chiffre, simplement parce qu'il ne correspond plus à l'image de l'entreprise. Quand notre société a-t-elle donc commencé à se marcher sur la tête ? Heureusement, Rimbaud est là, dans la valise du vieux commercial, avec sa poésie lumineuse, éclairant le spectacle désolant de mécanismes grippés. Et Hannad Arendt attend son heure, dans une chambre d'ami, chez la fraiche employée du groupe. Encore le pouvoir des mots.
Une lecture dévorée, bien moins percutante que Retour aux mots sauvages cependant.

Ce titre sort au Livre de Poche le 20 août 2014, date de sortie de Faux nègre, livre de rentrée de l'auteur. 

Editions Fayard - 19€ - Août 2012 - Merci ma bibli !!

D'autres lectures enthousiastes... Aifelle - Cathulu - Gwenaelle - Kathel - Véronique - Dasola

 

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Commentaires
D
Bonsoir Antigone, si j'ai bien compris, il faut que je lise "Retour aux mots sauvages". Merci pour le lien et bonne soirée.
V
Je suis passée à côté, j'ai un peu de mal avec les satires sociales je crois.
B
Je l'ai lu et j'ai beaucoup aimé. Cette vision du monde du travail est très intéressante, très lucide et de ce fait, nécessaire.
C
Je le lirai à sa sortie poche!
E
Je n'en ai lu aucun mais déjà noté chez Aifelle ;-)
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