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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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31 juillet 2015

Un coeur en silence, Blanca Busquets

uncoeurensilence

 "Anna, cette même Anna qui joue là, maintenant, avec moi, la même qui me balance un regard de haine chaque fois qu'elle le peut, une haine qui a une odeur, qu'on remarque, qui se perçoit, une haine qui brille dans ses yeux et qu'elle n'essaye même pas de dissimuler, une haine qu'elle met dans la musique alors que nous jouons ensemble, eh bien cette même Anna fut la meilleure élève que j'aie jamais eue."

Alors qu'un concert se tient à Berlin, en hommage à un chef d'orchestre réputé, dix ans après son décès, des tensions règnent en coulisses. Anna, Teresa, Maria et Mark sont tous liés à Barcelone et à la musique. Ils prennent chacun à leur tour la parole dans ce roman pour raconter leur version de l'histoire, pour expliquer ce qui les a amenés jusqu'ici dans cette ville, loin de chez eux, leurs liens. Au milieu de tout cela, au fil des années, se promène de main en main un Stainer précieux au son et aux pouvoirs magiques. Qui du fils, de la servante, de l'amie, de l'amante, en héritera ?

J'ai fait avec ce livre une petite incursion assez inattendue dans la littérature hispano-portugaise. L'histoire m'a semblé au départ assez classique, le tout facile à lire, mais j'ai été ensuite littéralement happée par les histoires individuelles des personnages, auxquels on s'attache rapidement. Il y a tout d'abord le mystère de ce violon qu'une petite fille trouve dans une décharge, et qui lui donnera sa vocation de violoniste, et puis Maria, qui se révèle pleine de talent sous sa condition d'employée de maison, et Anna la petite fille riche à l'âme perdue. Tout un tas de hasards et coïncidences, petites duretés de la vie qui éraflent, finissent par retenir l'attention, ou ce sont sans doute ces petites phrases en fin de chapitres qui promettent des réponses aux questions. Un roman qui se joue du lecteur, comme un doux thriller, lu d'une traite, sur une journée, autant dire... dévoré.

Editions Les Escales - 19.90€ - Avril 2015

Un livre gagné sur la page Facebook des éditions Les Escales ! [clic ici] - Grand merci à eux !

lesescales

Un autre avis sur le blog de blablablamia

Un coup de coeur pour Camilla 

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30 juillet 2015

Le Caillou, Sigolène Vinson

lecaillou "Monsieur Bernard voulait tout connement mourir. Il préparait sa mort en la doublant d'une création : une statue du commandeur qui aurait mes traits. Je me dis que c'est à cause de la tête que je me trimballe."

La quatrième de couverture de ce roman résume l'intrigue comme suit : C'est l'histoire d'une femme qui voulait devenir un caillou. Alors, en ouvrant ce titre, on s'attend à un peu d'étrangeté (on sera servi) mais pas vraiment à tout ce panel de tendresse et de poésie que l'on y découvre. 

En fait, Le caillou, c'est au départ l'histoire d'une jeune femme qui se terre dans son appartement parisien, et ne sort que pour descendre ses poubelles et aller travailler dans un bar comme serveuse. Là-bas, elle y a rencontré un client, dont elle est tombée amoureuse. Mais leur amour, après une nuit d'ivresse, restera lettre morte. Le voisin de pallier de la jeune femme est un étrange vieux monsieur, qui traîne dans son sac une serpillière à l'odeur nauséabonde et aime l'art. Suite à un incident, ces deux solitaires deviennent très proches. Monsieur Bernard révèle ses ambitions de sculpteur acharné, il aimerait tant réussir le portrait de sa jeune voisine. Tout naturellement, à la mort du vieil homme, la demoiselle voudra aller à la rencontre de La Corse et du village où il séjournait régulièrement. Une manière de redonner un nouveau sens à sa vie, un élan. 

J'ai beaucoup aimé me perdre dans ce roman tout particulier à la gouaille tonique mais à l'univers assez onirique, et presque fantastique, minéral. Le caillou est un roman avec beaucoup de charme à l'intérieur, et de belles rencontres, avec des gestes doux et de la rudesse tendre. A lire pour sa beauté et sa singularité.

Editions Le Tripode - 17€ - Mai 2015 - Merci ma bibli !!

Un très beau billet enthousiaste chez CharlotteUn roman triste et beau, déstabilisant et viscéralement attachant… pour Noukette - Derrière l'étrangeté, la réflexion est là... pour AifelleUne liberté de ton et une originalité qui font mouche, incontestablement... pour Jérome

25 juillet 2015

Grand Duc

grandduc

Il est assez amusant de redécouvrir sa ville dans des yeux neufs. Les animaux de La Place Napoléon (La Roche sur Yon) enchantent toujours autant ceux qui les découvrent pour la première fois... Sinon pendant ce temps, je ne lis rien. Je n'ai rien ouvert depuis ma dernière lecture. Mes réservations de bibliothèque s'empilent. J'ai décidé de lire quelques titres de ma LAL (Liste A Lire), et tout est arrivé en même temps (mouarf). Je me demande avec quoi enchaîner. En attendant, histoire de prendre de bonnes résolutions, je me suis inscrite chez Sophie Hérisson pour le challenge 1% rentrée littéraire [clic ici pour plus d'informations], parce que j'aime ce challenge de rentrée, et parce que je trouverai bien 6 livres à me mettre sous la dent. Dehors, le temps hésite entre Novembre et Août. Le potager ne sait plus où donner de la tomate (verte ou rouge ?). Il faudra sans doute arroser ce soir. Bon week-end !

24 juillet 2015

Sagan 1954, Anne Berest

sagan1954

  "Je m'installe en elle, comme je m'installe dans des appartements que l'on me prête ces jours-ci. Emprunter des chaussures à mon amie Catherine. M'asperger du parfum d'Esther dans sa salle de bains. Enfiler la pensée de Françoise Sagan comme des bas de soie - me revêtir de sa vie pour oublier la mienne."

En 1954, Françoise Sagan vient de terminer son Bonjour tristesse et s'apprête à le déposer chez des éditeurs. Jeune fille fluette de 18 ans, elle ne se doute pas qu'un succès phénoménal l'attend et que sa vie va basculer. Anne Berest revient sur cette année particulière qui a marqué fortement la vie de l'écrivain. En un jeu subtil qui frôle la biographie et l'auto-fiction, elle cherche surtout à comprendre la jeune fille d'alors, à être plus juste que fidèle aux faits. Pour cela, il faut accepter de se laisser envahir par celle qu'elle finit par appeler familièrement Françoise, de se laisser posséder, ou déposséder, et de laisser la plume décider des rencontres, du hasard et de l'écriture.

J'ai une histoire particulière avec Bonjour Tristesse, une sorte de tendresse, car ce livre me rappelle le temps que je passais adolescente devant le rayon poche de ma librairie, à lorgner les tranches, à tenter de repérer les plus fins, ceux qui pouvaient rentrer dans mon budget d'alors, car moins chers. Ainsi, j'ai lu Bonjour tristesse et Un certain sourire (ainsi j'ai lu aussi La Trilogie New Yorkaise de Paul Auster). Ensuite, j'ai changé de tactique, et acheté les plus gros, car ils duraient plus longtemps. J'ai donc découvert très jeune ce drôle de petit texte qui m'avait laissée autant perplexe que séduite, mais surtout séduite, et pas vraiment troublée. Je ne connaissais rien de l'histoire du livre, ni du scandale qu'il avait suscité, ni de la jeunesse de son auteure. 
Anne Berest a le talent ici de dresser un portrait subtil de Françoise Sagan, avec une impression de facilité assez étonnante. J'ai aimé qu'elle mêle sa vie à celle de cette auteure qu'elle approche au plus près. Malgré peut-être un manque de densité de l'ensemble, j'ai aimé qu'elle y laisse un peu d'elle même, des traces de sa vie d'écriture, de sa vie personnelle, et en profite aussi pour avancer. Les pages 178 et 179, qui parlent du métier d'écrire, m'ont particulièrement touchées et donner envie de reprendre la plume, parce que les livres ont également un impact sur leurs lecteurs, et que c'est certainement pour cela que l'on lit aussi...

Editions Stock - 18€ - Avril 2014 - Merci ma bibli !!!

Disponible en version poche chez Le Livre de Poche

Une énergie contagieuse pour Clara ! - Une jolie réussite pour Nanou qui s'est régalée - Ce texte a littéralement passionné l'Irrégulière !

Lu également de l'auteure La Fille de son père

23 juillet 2015

En cas de forte chaleur, Maggie O'Farrell

encasdefortechaleur

  "Ecoute, ça fait onze heures qu'il est parti et je ne sais pas ce que je dois faire..."

Nous sommes à Londres, en 1976. La canicule est là, et les restrictions d'eau aussi. Dans une maison d'un quartier tranquille, un couple de retraités vaque à ses occupations. Gretta est dans la cuisine tandis que Robert sort. Comme à son habitude, il a sans doute besoin de prendre un peu l'air. Etrangement, il ne revient pas, et sa femme s'inquiète, appelle ses enfants, ne trouve pas d'explications à cette absence incongrue qui ne ressemble pas à l'homme qu'elle aime et connaît. Michael Francis et Monica, les deux aînés, ont leur propres problèmes à régler, sans parler de la petite dernière, Aoife, qui vit à New York. Mais tous les trois viennent rejoindre leur mère sans se poser de questions. Le clan Riordan est reformé. Se retrouver ainsi dans l'intimité d'un foyer va rendre plus présente l'enfance passée, faire ressurgir les non-dits, et entraîner la petite tribu jusqu'en Irlande, là où toutes les énigmes peuvent finalement se résoudre...

Quel bonheur de plonger de nouveau dans un Maggie O'Farrell !! Surtout en plein été. C'est comme déguster une glace à la pistache après treize ans d'abstinence et se rendre compte à la première cuillère combien on aime ça et combien ça nous avait manqué. Mais je m'égare un peu... Car lire un Maggie O'Farrell, c'est surtout ici flirter avec l'Irlande, avec des secrets de famille, des détails du quotidien, un épuisement des sentiments, de la tendresse malhabile, rencontrer ce qui est caché derrière les apparences, voir les aspirations brutes. J'ai aimé encore une fois la délicatesse de style de l'auteure, sa douce manière de secouer ses personnages afin qu'ils découvrent enfin la vérité enfouie en eux. Une lecture confortable et prenante, dans laquelle j'ai adoré me lover. A quand le prochain ?

Editions 10/18 - 8.40€ - Juin 2015

Sylire émet un petit bémol mais a aimé cette lecture Un bon moment de lecture pour ClaraUn gros coup de coeur pour Cathulu ! - Un peu d'ennui chez Audouchoc.

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22 juillet 2015

Le grand pouvoir du chninkel

[Aaron... cela faisait longtemps, dites donc !] Quand un groupe que j'aime fait référence dans son clip à une BD que j'aime aussi ça m'amuse (Le grand pouvoir du chninkel, Jean Van Hamme) et puis ça fait du bien aux oreilles, alors profitons-en. Un nouvel album, We cut the night, devrait sortir en septembre... chic ! Sinon, pendant ce temps, je lis En cas de forte chaleur de Maggie O'Farrell, tellement contente de retrouver son univers irlandais, son ton, son regard sur les familles... je vous en parle bientôt, et peut-être même demain. Bon mercredi !

21 juillet 2015

Amorostasia, Cyril Bonin

amorostasia

 "Je ne suis pas du genre à succomber à une jolie frimousse. Et puis, avec ou sans Amorostasie, l'amour est bien une maladie, une maladie qui rend dépendant et malheureux. Alors non merci très peu pour moi."

Un étrange mal sévit à Paris depuis quelques temps. La première victime s'est figée alors qu'elle lisait une lettre la demandant en mariage. Puis, un couple dans une voiture, se retrouve dans le même état catatonique en s'échangeant un baiser. L'amour serait-il devenu dangereux ? Olga est journaliste, elle enquête. Mais l'Amorostasie prend de l'ampleur, divise les couples qui ne se figent pas, met à l'index les jolies filles, rend tout le monde fébrile et extrêment suspicieux. Dans un pays où chacun se méfie dorénavant de ses sentiments, Olga se sent seule, et mal aimée...

Allez, je suis en veine du côté des BD. J'ai donc continué sur ma belle lancée avec celle-ci, qui est une jolie pioche de bibliothèque. Sa qualité essentielle est évidemment l'originalité de son scénario mais elle aurait aussi pû être son principal défaut. Heureusement, ce n'est pas le cas. L'histoire imaginée par Cyril Bonin est très crédible. Et j'ai été tellement ravie de mon voyage au pays de l'amour à risques que je me suis empressée de réserver le deuxième tome (sorti en février 2015). N'hésitez pas à vous laisser envoûter aussi, à l'occasion.

Editions Futuropolis - 19€ - Août 2013 - Merci ma bibli !!

amorostasia1   amorostasia2

 

Noukette a été conquise, émue [clic] - Sylire était un peu déçue [clic ici]

20 juillet 2015

Voir des baleines, Javier de Isusi

voirdesbaleines

 "Je peux dire en toute franchise que je donnerai n'importe quoi pour ne pas avoir fait ce que j'ai fait."

Je ne parle pas forcément de toutes les BD que je lis... mais cela me semble impossible de ne pas vous présenter celle-ci qui, contrairement à ce que peut laisser penser sa couverture, n'a rien d'un récit maritime, et m'a profondément touchée. Elle raconte la rencontre improbable, dans une prison du sud de la France, entre deux personnages qui n'auraient jamais du se croiser, et surtout sympathiser : Josu, anciennement membre de l'ETA, et Emmanuel, ex-membre du GAL. Un peu plus loin, Anton est tiraillé par les souvenirs de la mort de son père, tué par l'ETA, sa fonction de prêtre, et l'aide que lui réclame sa soeur, enceinte d'un homme marié. Ces trois là vont tisser au fil des années un dialogue riche, apaisant et psychologiquement fort, bouleversant de remise en question. 

J'ai beaucoup aimé cet album, un petit bijou aux pages grises et jaunes, dans lequel on rentre à tâtons mais dont on ne regrette pas du tout la lecture. Vous n'y trouverez pas de baleines, enfin pas vraiment, mais une bien belle histoire... 

Editions Rakham - 22€ - Octobre 2014 - Merci ma bibli !!!

voirdesbaleines1          voirdesbaleines2

19 juillet 2015

Anniversaire !

14ans

Grande fille a 14 ans aujourd'hui. Petit dernier a eu 10 ans le mois dernier. Je me souviens de mes premiers pas sur ce blog alors qu'ils étaient encore si petits et que j'écrivais une phrase, changeait une couche, posait la plus grande devant une feuille et des crayons feutres, puis venait terminer mon billet... Je trouvais cela pratique de pouvoir fractionner mes paroles, sans que l'on sente à quel point j'étais souvent interrompue, répondre aux commentaires pendant la sieste. L'univers de mes enfants était largement imbriqué à ce lieu, j'écrivais sur eux, sur la maternité. Je lisais autre chose. Cela fera 9 ans le mois prochain que je blogue, 8 ans sur ce blog-ci... Mes enfants sont devenus si grands ! Happy birthday ma fille !

18 juillet 2015

Eux, Claire Castillon

euxclairecastillon

 "Qu'est-ce qui lui a pris, soudain, de me multiplier ? Un enfant, il a dit."

Depuis qu'elle est enceinte, la narratrice entend des voix, insistantes, qui semblent lui parler via les murs de son appartement, ou dans sa tête. Eux, ce sont les héréditaires, la famille, qui veulent lui prendre son enfant, ou au mieux l'inscrire dans leur lignée. Les voix l'insultent, la maltraitent, lui farcissent la tête de doutes, et de mauvaises pensées. Sa mère fait peut-être partie des leurs ? Rien n'est sûr. En tous les cas, elle n'est pas rassurante, et ne semble pas se réjouir, craint avant tout que l'enfant ne soit débile, conseille une amniocentèse. La débilité, une malédiction familiale. Et puis le père... Faut-il se méfier de l'homme qui partage sa vie ? La narratrice est perdue. Pour garder sa liberté, il faut se taire, résister, protéger l'enfant.

Claire Castillon a écrit là un titre assez dérangeant, dérangeant car il parle de maternité mais également de folie. Toute première grossesse met évidemment en lumière son rapport à la mère, à la famille, à l'hérédité. Donner la vie n'est pas un acte solitaire, il est une manière de créer une nouvelle branche sur l'arbre généalogique. Ici, la relation maternelle ayant été avant tout toxique, l'écho est forcément violent. Et la narratrice, dans une période d'extrême fragilité, et de bouleversement hormonal, ne parvient plus à s'en protéger, s'accroche au père, puis quand elle se met à douter de lui, s'accroche à ce qu'elle peut. Eux est un roman d'une extrême violence morale, qui a le mérite de mettre en lumière tout ce que les propos de l'entourage peuvent avoir de nocifs dans une telle période, combien nous n'échappons que peu à notre famille, et au meilleur ennemi que nous sommes pour nous-même. On peut éventuellement penser aussi au Rosemary's baby d'Ira Levin. Une lecture forte.

Editions Points - 5.90€ - Avril 2015

La lecture de Cathulu - De Claire Castillon, j'ai lu le receuil On n'empêche pas un petit coeur d'aimer, Les Cris (coup de coeur !) et Vous parler d'elle

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Les lectures d'Antigone ...
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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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