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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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10 janvier 2008

Cauchemar

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N’aie pas peur.

Tu ne crains rien.

Je suis là.

Tes joues sont douces comme le miel.

Tes cils papillonnent délicatement.

Viens là. Oui. Tout contre moi.

Apaise les battements de ton cœur.

Pose ta tête dans mon cou.

Serre toi contre mon sein.

Je suis bien.

Je t’aime.

N’aie plus peur.

Tu as le temps, tout le temps.

De découvrir le monde, ses joies et ses peines, ses faiblesses.

Rassure toi.

Ton corps chaud, empli de sommeil, dégage les effluves douçâtres du bébé que tu es encore un peu, de temps en temps.

Ce soir.

Dans ma tête, je me raconte des histoires, de rencontres, de pluie, de courses folles.

Et tu es là.

Et je suis ton port d’attache, ton abri de fortune, au milieu des tempêtes.

Mon fils.

Tes petits bras m’encerclent. Je sens ton dos se détendre. Tu t’endors. La nuit gagne de nouveau doucement la partie. Tes paupières se ferment.

N’aie pas peur.

Tu ne crains rien.

Maman est là, debout et forte.

Debout,

Parce que tu vis.

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8 janvier 2008

Amour

Soudain, elle ne sait plus où elle en est.

Soudain, celui qu’elle ne voyait pas, qui était près d’elle,

Depuis tout ce temps, si doux, si beau.

Soudain, elle le voit, enfin.

Et elle l’aime.

Mais rien n’est possible.

Ni les épanchements, ni les doutes.

Que le chaos, à la place d’un cœur qui saigne,

Pour rien.

.........................................

Parfois,

Elle cherche, dans les yeux de l’autre,

Au hasard d’un mouvement,

L’amour en retour.

N’y voit que du bleu.

Alors, doucement,

Elle étreint

Le bouton de rose de ce feu,

L’insère en elle,

Espérant le cacher.

Mais tout au fond de son corps,

L’amour explose.

La fleur rouge s’épanouit.

Les épines, dures, rayent ses organes,

S’accrochent aux artères.

S'incrustent.

.......................................

Alors,

Elle se cache,

Sous des draps et des couvertures.

Pleure.

Tente d’étouffer,

De faner,

Cet amour naissant

D’une beauté

Insolente,

... Inutile.

En vain.

(Deuxième mouture de ce texte, déjà posté sur mon ancien blog. Je le triture dans tous les sens et n'arrive pas à me satisfaire du résultat. Je n'arrive pas à le supprimer, non plus. Peut-être, une prochaine fois, en trouverez-vous une troisième mouture...)

4 janvier 2008

Chat suffit !

chatsuffit

Mon chat m’énerve…

Ce soir, il a décidé, pour des raisons que j’ignore, de faire de moi sa proie. Je n’y couperai pas.

Mon chat est un acrobate. Il s’étire avec grâce, agrippe mon jean de ses griffes, et hésite à enfoncer, sans ménagements, ses petits clous dans ma cuisse. Je le vois bien tenter d’attirer, par tous les moyens, mon attention défaillante. Mais, je résiste. Si il le pouvait, si je le laissais faire, il poserait son derrière proéminent et velu sur le cahier que je griffonne, là, juste devant son nez. Tout est bon, dans sa petite tête de félin têtu, pour obtenir un câlin, même les positions les plus inconfortables.

Je suis assise sur le canapé, les jambes repliées. Je tente de me lover dans mon inspiration, sans grand succès. Du plat de la main, je repousse, loin de moi, le corps chaud et ronronnant de cet animal-sparadra, à la tendresse débordante, qui m’envahit petit à petit. Il roule lourdement sur le côté, avec affectation.

Mon chat est un comédien. Le voilà qui me boude, à présent, les oreilles aux aguets. Il guette de ma part, une faute d’inattention, qui lui permettrait de, subrepticement, se glisser sous mon bras, pour quelques minutes, avant que je ne le chasse de nouveau. Ce chat est un fin limier, il connaît son heure, celle des enfants et du mari endormis.

Sortant finalement de sa bouderie, aussi vaine que feinte, il lève enfin la tête et jette un œil sur les lignes raturées qui remplissent ma page, et parlent de lui, à son insu. Il pointe son fin museau en avant, semble vaguement contrarié et dégage, à mon grand étonnement, une sourde, mais évidente, désapprobation.

Mon chat m’énerve...

Pour un peu, il me ferait croire… qu’il a appris à lire.

2 janvier 2008

Mon beau miroir

monbeaumiroir

Essaye de te concentrer.

Je ferme les yeux très forts, les mains sur l’émail froid du lavabo de la salle de bain. En face de moi, le miroir. Je ne le vois pas. Pour l’instant, les paupières closes, des lumières doucement orangées valsent devant mes yeux.

Ouvre-les à présent.

La clarté éblouissante de l’après-midi, tout ce blanc, m’aveugle un moment. Mon reflet dans le miroir n’a pas changé. Toujours ce visage que je ne reconnais pas, pourtant le mien, si éloigné du visage gracile et pâle dont je m’attends parfois à croiser le regard.

A l’intérieur, je suis belle.

J’ai quinze ans. Mon corps ne me ressemble pas. Combien d’années me faudra-t-il attendre encore pour que quelqu’un pose un regard tendre sur ma bouche, y dépose un baiser, caresse mes cheveux ?

La semaine dernière, une lointaine connaissance a dit à ma mère : « Vous avez vraiment une belle fille, Madame. » Cet homme-là ne parlait pas de moi... J’étais là, transparente, même pas laide, ordinaire.

A l’intérieur, je suis belle.

Qui le verra ?

30 décembre 2007

L'inconnue du pont supérieur

lelibraire Voici un récit, émis sur une idée de Co Errante. Il s'agissait d'écrire un texte à partir de la première phrase d'un livre dont le choix me revenait, pour finir sur sa dernière phrase. Merci à Co, pour cette proposition alléchante !!

« Si seulement on sombrait… » soupirait la jeune femme, ses cheveux courts au vent, appuyée à la rambarde du paquebot. « Si seulement… ». Sa voix était douce, légère, à peine posée. D’évidence, elle ne me parlait pas.

Ses doigts fins, longs, broyaient une boule de papier encombrée d’écriture, qu’elle laissa tomber tout à coup, sans un regard, et se perdre dans les flots mouvants de l’océan.

J’admirais son allure élancée, son profil franc. Elle se tourna vers moi, brusquement. Un sourire fantôme traversa son visage et elle s’éloigna, sans ajouter un mot, livide.

Je restais ainsi, tel un jouet d’enfant délaissé, à regarder la mer, puis la coursive par laquelle l’inconnue avait disparu, à me demander si je devais la chercher, lui venir en aide – si elle avait besoin d’aide - d’ici le dîner, ou bien me contenter de l’oublier.

Je décidai de perdre mon temps intelligemment et sortis un livre épais de la poche de mon manteau puis m’allongeai sur un des transats alignés sur le pont.

Trois jeunes filles agitées s’approchèrent en riant. Elles s’installèrent près de moi, sans égards pour ma lecture et mon âge, visiblement avancé.

Elles parlaient d’une quatrième personne, des lettres d’un amoureux perdu qu’elle ne cessait de lire, de sa stupidité.

Elles parlaient, indubitablement, de ma charmante inconnue.

Je n’osais intervenir, et en profitais pour recueillir de multiples informations qui me seraient peut-être utiles, plus tard, lors d’une seconde rencontre.

Elles se levèrent dans un bel ensemble après avoir pris une résolution qui me fit sourire, de ne pas tomber amoureuses, pas tout de suite, pas avant de s’être beaucoup amusées, pas avant d’être vieilles. Elles avaient encore beaucoup de choses intéressantes à apprendre.

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28 décembre 2007

J'attends mon tour

j_attends

Assise là,

Sur ce banc froid,

J’attends.

Les bras recroquevillés,

Maigre et pâle,

J’attends.

Que l’on vienne me chercher,

Doucement.

Là,

Prendre mes doigts,

M’entraîner,

Dans cette danse folle,

Que je voudrais

Avec vous

Partager.

Et cette musique,

Scintillante,

Qui vient agacer

Mes sens

Et les pores

De ma peau.

J’attends

Mon tour.

J’attends

Que l’on me choisisse

Sur ce banc

Entre toutes.

26 décembre 2007

La vie, mutine

La vie brouille les pistes de mon écriture.

Elle la bouscule, la chahute,

Irrémédiablement…

crayon

La vie s'insinue dans le blanc de mes phrases,

Vient me prendre par la main,

M'emprunte mon crayon.

La vie a un joli rire, bruyant,

Elle a le regard fragile

Et les doigts blagueurs.

La vie fait soleil, ou bien pluie.

Elle fait ce qui lui chante.

Elle n'a plus de saisons.

La vie ne comprend pas toujours

Le besoin de silence, la bulle

Epaisse, et dense, construite patiemment.

La vie sait m'attirer, m'amuser, m'éloigner…

Mais elle ne sait pas

Que je ne parle que d'elle

A longueur de mots,

Qu'elle est toute ma raison.

21 décembre 2007

Point presse

Mon regard.

Planté dans le sien.

Ses yeux qui s’affolent.

Notre conversation, anodine.

Gestes du quotidien.

Elle vient, presque tous les jours, parfois seule, parfois accompagnée de ses deux enfants. Elle achète le journal. J’aime faire tinter les pièces de sa monnaie dans sa main tendue, contempler son visage paisible. J’aime la retenir, pour quelques mots, à peine une conversation. Je déteste quand un fâcheux m’empêche de la servir, quand un autre que moi lui rend son sourire.

Elle vient, presque tous les jours, et je me suis habitué à sa présence, à ce quelque chose qui traverse, en filigrane, la texture de nos phrases. Hier, il pleuvait. Elle était là, avec une amie. Elles discutaient dans la file d’attente. Je voyais ses mains s’agiter au rythme de ses lèvres. Le point presse était bondé, les badauds étant venus chercher refuge entre nos murs. Leurs manteaux dégoulinaient sur les couvertures glacées des magazines TV.

Elle vient, presque tous les jours. Hier, j’ai tenu son regard, un peu plus longtemps que d’habitude. Elle a tenu le mien, tout en souriant à son amie. J’ai entendu tous les mots qui sortaient de sa bouche : « Demain, nous partons. Le camion sera plein. Les enfants sont ravis de déménager. » Je lui ai rendu son journal, affreusement froissé, mon numéro de téléphone inscrit en bas de la première page. Elle n’avait rien vu. J’ai regardé son imperméable disparaître au coin de la rue.

pointpresse

18 décembre 2007

Ecrire

ECRIRE   Ecrire…

…afin de tenter, vainement, de maîtriser ce flux qui émane de moi, bouillonnement d’émotions et de désirs, emmêlés.

Ecrire…

… pour déposer un mot, puis un autre, et les regarder s’aimer, tendrement, leur demander tant, toujours trop.

De ne plus me laisser seule, sur ce chemin.

Ecrire…

…tout ce que je ne peux te dire, surtout les frémissements.

Et puis les peurs.

Le reste est anodin et vit sans mes phrases.

Ecrire…

…des lettres pansements, apposées sur les pages froissées de ma vie,

Et poser le stylo,

Et ne plus avoir mal.

15 décembre 2007

Une lettre intime

Alors qu’un café brûlant fume doucement sur ma table, je vous écris, crayon levé, une lettre impossible, des mots  intimes, inutiles et silencieux…

Je voudrais tant vous parler des gouttes de pluie, tôt le matin, sur mon pare-brise, des essuie-glaces et de leur danse, bruyante et saccadée. Vous dire le plastique familier du volant, sous mes doigts, sa texture et le son de la radio, jumelés. Vous parler, enfin, de l’entrechat de mes pieds, de cette vigilance constante, et du panneau vers l’Océan, que je ne suivrai jamais.

Je voudrais vous dire, aussi, les livres, l’écriture, et cette encre dans mon crayon levé, asséchée, ce sentiment d’imposture qui paralyse mes doigts, et me fait douter. Vous parler d’eux, peut-être, au détour d’une phrase, de mon père, de l’absence, et de ce que je ne suis pas.

Je voudrais écrire ces mots qui parleraient d’un été qui n’en finit plus de ne pas commencer, de ces nuits trop sombres, et de la lumière de câlins d’enfants, comme des réverbères. Vous dire l’amour, celui que l’on donne et que l’on reprend, celui qui ne s’exprime pas. Vous dire les cris aussi, la fureur et la jalousie, la difficulté d’être douce. Comprendre, par votre lecture, ces chemins que je ne prends pas et ceux, inconnus, que je devrais prendre.

Je voudrais vous décrire tendrement, avec des lettres rondes et ourlées, le goût du café, chaud et voluptueux, qui coule dans ma gorge, à cet instant, et le plaisir retrouvé, mêlé de soulagement, de la course de l’encre sur le papier.

lettreintime

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