La Saison de l'ombre, Léonora Miano
"Aux résidents de l'ombre,
que recouvre le suaire atlantique.
A ceux qui les aimaient."
Un incendie vient d'avoir lieu dans le village des Mulongo, en Afrique subsaharienne. Douze hommes ont disparu. La plupart étaient des premiers nés. La consternation est de mise. De quelle force s'agit-il ? De quel envoûtement ? Ne sachant que faire, la tribu isole les mères éplorées. Le chef Mukano, et une mère courageuse, partent chacun de leur côté vers le pays des Bwele pour tenter de savoir, de percer le mystère... La tribu pense de prime abord que la disparition des hommes de son clan provient d'un maléfice, que ce ne peut être que le fait d'une certaine magie, ils sont loin d'imaginer le commerce triangulaire et les arrangements que le peuple voisin a passé avec ces blancs venus d'ailleurs, au delà de l'océan.
Ce roman de Léonora Miano est vraiment très beau, d'une grande poésie, mais également très féminin et instructif. J'ai véritablement apprécié écouter cette voix, le point de vue de ceux qui restent, un pan de l'histoire jamais lu pour moi jusque là.
Un roman à lire, qui apporte, et une première rencontre réussie avec cette auteure en ce qui me concerne.
Editions Grasset - 17€ - Août 2013
La rencontre de Novembre avec l'auteure - Lu aussi pour le challenge de Stephie (et un exemplaire à gagner chez elle)... [clic ici]
La Vérité sur Marie, Jean-Philippe Toussaint
"on peut évaluer à une heure vingt, une heure trente du matin au plus tard, l'heure à laquelle Marie et moi faisions l'amour au même moment dans Paris cette nuit-là"
Ce sont trois drames, trois évènements forts, dont Jean-Philippe Toussaint va narrer les moindres secondes, et qui vont dresser dans ce roman le portrait en creux d'une femme inconnue prénommée Marie.
Il y a cet amant qui succombe d'une crise cardiaque en pleine canicule, ce cheval qui doit prendre l'avion à Tokyo et qui s'enfuit sur le tarmac, semant le désordre autour de lui. Et puis ce feu, qui brûle des corps, et qui rapproche le narrateur d'une Marie tellement lointaine, futile, inaccessible, et pourtant si tendrement aimée.
Je ne savais trop à quoi m'attendre en ouvrant ce roman, attirée par le titre, et ce qu'il pouvait y avoir d'actuel à entendre parler de Marie en cette veille de Noël. Mais point d'enfant Jésus ici, ni de crèche, Marie est loin d'être une sainte, elle est même un brin agacante. Seulement voilà, le narrateur est fou d'elle et Jean-Philippe Toussaint a une telle puissance d'écriture, évocatrice, visuelle, presque cinématographique, que ce n'est pas de Marie dont le lecteur a soudain envie de tomber amoureux mais des écrits du romancier.
Un auteur que je vais continuer de lire, c'est certain.
Editions de Minuit - Double Minuit - 7€ - Septembre 2013
Prix Décembre 2009, La Vérité sur Marie est le troisième volet de l'ensemble romanesque Marie Madeleine Marguerite de Montalte, qui retrace quatre saisons de la vie de Marie, créatrice de haute couture et compagne du narrateur : Faire l'amour, hiver (2002) ; Fuir, été (2005, prix Médicis) ; La Vérité sur Marie, printemps-été (2009) ; Nue, automne-hiver (2013).
Tout un tas d'infos sur ce livre sur le site de l'auteur [clic ici].
La réparation, Colombe Schneck
"Je ne comprends pas la colère de ma mère, pourquoi est-ce si difficile de parler de cela ? [...]
Pourtant, dix ans après, le jour où enfin, j'apprendrai, j'écouterai, je ne jugerai pas, j'approuverai, je serai heureuse de savoir, je serai rassurée, je n'aurai plus peur, j'aurai le droit de me plaindre, d'être de mauvaise foi, d'écouter la peine de ma mère, ma grand-mère, de leur rétorquer, Raya et Macha ont choisi la vie, elles ont bien fait, soyez comme elles, oubliez la honte et la culpabilité. Mais avant d'être capable de connaître l'histoire de Salomé Bernstein, de son cousin Kalman Blumberg, de leurs mères Raya Bernstein et Macha Blumberg, j'ai erré pendant dix ans."
Colombe Schneck reconstitue dans La réparation son histoire familiale. Pourquoi sa mère tenait tant à ce qu'elle donne à son enfant ce prénom de Salomé ? Que s'est-il donc passé en Lituanie pendant la guerre ? Pourquoi seules ses tantes sont-elles revenues des camps ? Pourquoi la joie de vivre a-t-elle pris le pas sur tout, au détriment de la vérité ? Pourquoi tant de silence, et de douleur contenue, cachée ?
Ce petit livre tout simple, d'une grande sincérité, d'aspect fragile et bancal, a été finalement une poignante surprise de lecture. J'ai aimé faire la connaissance de la famille juive de Colombe Schneck, traumatisée par la deuxième guerre mondiale, le ghetto et les camps, et déterminée à réussir pour autant, courageusement, son retour à une vie normale.
Le récit de l'auteure est mené comme une enquête, presque journalistique, qui permet la distance, évite le pathos et donne une force inattendue au contenu. Ce n'est pas qu'une énième histoire sur cette période. Colombe Schneck semble parfois douter de son droit à la parole, elle a tort. Etre par ailleurs frivole ou gaie dans la vie, n'enlève en rien à la petite pierre qu'elle pose là, personnelle, une parmi les autres, avec son utilité.
Editions J'ai lu - 7.10€ - Août 2013
Theoma a eu le sentiment de lire un documentaire inabouti - Clara est du même avis... Elles l'avaient lu toutes les deux pour le Prix ELLE
Il faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq
"Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. L'homme est noir, la femme est blanche. Et alors ?"
C'est quoi être noir ou être blanc quand deux êtres se plaisent, et que naît entre eux quelque chose qui pourrait ressembler à de l'amour ? Est-ce si important ? Il faut beaucoup aimer les hommes est l'histoire d'une rencontre. Solange est actrice à Holywood. Kouhouesso est également acteur, et éblouissant de beauté, noir, obnubilé par l'idée de faire un film au et sur le Congo.
La maladie de l'amour prend Solange à la gorge, au corps, et l'empêche de voir, de lire, tous les signes de ce qui les sépare déjà tous les deux. Elle suivra cet homme fuyant jusqu'en Afrique, cherchant à le comprendre via ses paysages et ses engouements.
J'ai beaucoup aimé me plonger et rester dans les pages de ce presque coup de coeur de lecture. Car l'écriture de Marie Darrieussecq m'a plu, et l'histoire qu'elle nous raconte aussi, celle d'une tragédie annoncée, d'un amour impossible qu'il serait vain de vouloir attacher à soi au risque de sombrer. Les préjugés les plus simples côtoient le nom de gens célèbres, dans l'indifférence la plus crasse. Solange est au milieu, se pose des questions, et tente de trouver un sens à son aventure. L'auteure excelle dans cet opus à nous détailler les affres de la passion, les pièges de l'obsession amoureuse et de l'attente vaine. J'ai peut-être moins été sensible à la partie cinéma du roman, mais ce Prix Médicis 2013 est véritablement un excellent roman.
"Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter." Marguerite Duras
Editions POL - 18€ - Août 2013
Un grand merci à Clara pour la tentation !! - Un énorme coup de coeur pour Cathulu - Une comète est plus partagée
Trop de bonheur ~ Alice Munro
"Quand elle s'était rendue compte de ce qu'elle avait en tête, elle aurait dû descendre de l'autobus. Elle aurait même pu en descendre devant l'entrée, avec les quelques autres femmes qui s'engagaient en pressant le pas dans l'allée de l'établissement. Elle aurait pu traverser la chaussée pour attendre l'autobus qui retournait en ville. Il y avait probablement des gens qui le faisaient, qui venaient pour une visite et puis se ravisaient. Ca devait arriver tout le temps."
Les personnages des nouvelles d'Alice Munro sont tous un peu hésitants, à la frontière d'un bonheur mince, tellement difficile à atteindre qu'il semble être soit inaccessible soit avoir été seulement posé là et vécu pour de faux dans un passé à jamais révolu. Alors, la vie prend l'allure d'une mauvaise blague, d'une comédie dramatique, d'un train fou duquel il serait bon de sauter en marche.
Il y a cette femme qui rend visite en prison au père de ses enfants, il est également leur meurtrier. Ce fils aussi, victime tout jeune d'un accident très grave, et qui ne cesse adulte de fuir sa famille. Ces autres, plus âgés, qui frôlent de près la mort et flirtent avec la maladie.
L'espoir n'est pas la clé des nouvelles d'Alice Munro, ni le réconfort non plus. Le destin est vu dans ses récits comme un choix, à la merci d'un geste, d'une bifurcation mal négociée. L'auteure laisse ses lecteurs sur une étincelle, un mouvement de vie, en suspens. A eux d'en interpréter les multiples sens, et de conclure.
J'ai eu une lecture très compliquée de ce recueil d'Alice Munro, que je ne voulais pas pour autant lâcher... Même si j'ai effectivement été séduite par son talent de raconteuse d'histoires, la qualité de son écriture, je suis restée trop extérieure à ses nouvelles pour véritablement en avoir pleinement goûté la teneur. Pourtant, je n'ai pas toujours besoin d'être "dans" un livre pour en apprécier la valeur. Mais ici, le propos est parfois tellement rapide, comme raconté à la va-vite, qu'il m'a laissé un peu de côté. Et puis, j'ai trouvé le dernier récit bien trop long, le tout manquant d'homogénéité. Un sentiment très personnel, bien entendu. Un moment mal choisi aussi, peut-être.
Bref, me voici presque déçue, loin de la magie ressentie avec Fugitives [clic ici] ou Un peu, beaucoup, pas du tout [clic ici]... Flûte.
Editions Verticales - 24€ - Avril 2013 - Merci ma bibli !!
Un exemplaire au contraire piqueté de marque-pages chez Cathulu
L'Oeil du léopard, Henning Mankell
"L'inconnu m'effraie toujours autant que le jour où je suis descendu de l'avion et où le soleil rendait le monde aveuglant, constate-t-il. Je suis conscient de me trouver à la fin d'une époque qui va être remplacée par une autre et qu'une catastrophe se prépare. Je sais que je suis blanc et beaucoup trop visible. Je sais que je fais partie de ceux qui succomberont sur ce continent. Et pourtant je reste."
De Suède, Hans Olofson débarque sur le sol africain, en Zambie, pour d'obscures raisons. Au départ, pour atteindre le rêve de voyage d'une femme qu'il a beaucoup aimé, Janine, puis abandonné. Ensuite parce qu'il fuit la culpabilité qui le ronge, celle d'avoir peut-être tué cette femme justement, laissé son meilleur ami se morfondre dans un hôpital et de n'avoir pu retrouver sa mère. L'Afrique offre à Hans un refuge et un but. Se pensant simplement de passage, il restera dix-huit ans sur ce continent. Essayant de faire au mieux, de mettre en pratique un certain idéal social. Ayant obtenu en héritage une ferme, et un sentiment de terreur indicible...
Nous sommes loin, dans L'oeil du Léopard, de la douceur des romans suédois d'Henning Mankell. Car ce qui impressionne surtout dans ce récit est cette peur constante du danger qui imprègne chaque page. Nous assistons près du narrateur à la décadence lente et inexorable d'un pouvoir blanc enfermé dans son racisme primaire, face au mystère d'un peuple noir faussement soumis qui observe, juge et tue, en silence.
J'ai pensé bien entendu à La ferme africaine de Karen Blixen dont je n'ai vu que la version film (Out of Africa). J'ai peut-être été un peu gênée par l'absence d'espoir qui règne dans la vie d'Hans Olofson, un parti pris d'Henning Mankell qui surprend un peu. Mais L'oeil du léopard reste cependant un livre très bien fait et pregnant, d'une force visuelle étonnante.
Editions Points - 7.60 € - Avril 2013
Je sais qui tu es, Yrsa Sigurdardottir
"Il y avait quelque chose d'affreux qui entourait cet enfant. Et quoi que ce fût, ce n'était rien qu'ils pourraient réparer."
Dans un village perdu des fjords islandais, au beau milieu d'un hiver rigoureux, débarque un drôle de trio, trois jeunes gens bien décidés à retaper une vieille demeure qu'ils désirent plus tard convertir en gîte. L'été, le village revit. En témoignent les quelques maisons fermées pour la morte saison. Mais pour l'instant ils sont seuls et l'expérience s'avèrera très vite éprouvante et terrifiante. En effet, l'ombre d'un enfant semble décidé à effrayer les naïfs aventuriers...
Loin de là, en ville, une école est saccagée, une vieille femme se pend, et ressurgissent pour les témoins vivants des histoires du passé étrangement mêlées au présent.
Je voulais sortir un peu des sentiers battus. Me voici servie avec ce livre. Je n'avais pas frémi autant depuis le Shinning de Stephen King, c'est dire. Sans doute ai-je perdu l'habitude ? Ou bien est-ce signe de talent ? Dommage peut-être que le récit pêche parfois par manque de crédibilité. J'adhère difficilement à l'existence des morts vivants. Mais l'intrigue m'a tenue jusqu'à sa fin et le genre a rempli son office.
Brrrr...
Editions Points - 7.90€ - Octobre 2013
Vies cruelles, Lorrie Moore
"Dennis, franchement, pourquoi tu penses tout le temps à l'amour, pourquoi il t'importe tant de savoir si quelqu'un t'aime ou ne t'aime pas ? Tu ne lis que des livres sur ça, tu ne parles que de ça.
- Mets tous les affamés du monde dans une pièce, et tu auras beaucoup de conversations sur le rosbif."
Ils sont tous un peu à côté de la plaque les héros des nouvelles de Lorrie Moore, des intellectuels râtés perdus dans un monde brutal et agressif qui ne les comprend pas.
Mary, par exemple, hésite entre deux amants, mais sans doute est-ce simplement d'elle même qu'elle ne sait que faire ? D'autres se font piquer leurs idées, s'arrêtent devant le changement, ou aimeraient aller de l'avant, faire enfin ce qu'ils ressentent comme urgent pour eux, maintenant.
Mais chez Lorrie Moore, la vie est bien cruelle... empreinte d'une profonde solitude, et qui sait si la seconde chance ne partira pas tout simplement, comme souvent, avec l'eau du bain.
"Corrige-moi si j'ai tort, mais je ne pense pas avoir eu cette conversation tout seul." Il ressera son étreinte. "Je me trompe ?"
Vies cruelles est un recueil de nouvelles à l'ambiance assez spéciale, désenchantée, un brin absurde. Autant le dire d'emblée, ce titre ne plaira pas à tout le monde. Cependant, j'ai aimé lire ce Lorrie Moore là aussi (après mon expérience réussie avec le roman La Passerelle). Déjà, les nouvelles ne chutent pas de manière exagérée, mais dans une ellipse discrète, presque un silence, ce que j'ai vivement apprécié. De plus, l'impression, l'impact de cette lecture reste fortement en tête une fois le livre refermé. Et l'impression de malaise ressentie laisse très vite la place à l'admiration. Il est évident que l'on a affaire là à une auteure de grand talent, dans la droite ligne d'autres auteures telles que Alice Munro ou Rachel Cusk qu'elle va de suite d'ailleurs cotoyer physiquement dans ma bibliothèque... Je vais continuer de la suivre.
Editions Points - 7.30€ - Octobre 2013
La mariée était en rouge ~ Anilda Ibrahimi
"Elle arrive un matin de septembre, par une saison sèche où les pluies tardent à venir. Elle est vêtue de rouge. Rouge sang. Comme un sacrifice offert aux dieux pour invoquer la pluie. Comme une mariée."
Saba est mariée de force, pour solder une dette de sang, et pour remplacer la première épouse de son futur mari, sa soeur aînée. Toute maigre, mutique et très jeune, elle est d'abord la servante de sa belle-mère, comme le veut la tradition dans ce village isolé des montagnes albanaises, en ce début de XXème siècle. Mais peu à peu, les enfants arrivant, et surtout un garçon, viendront l'assurance et la fermeté.
Saba raconte le destin de ses proches, de ses soeurs, et de ces traditions qui pèsent et qui peuvent entraîner des familles entières dans la disgrâce pour des générations.
Sa petite fille, Dora, longtemps après, racontera elle sa propre histoire, le régime communiste et son apprentissage étonné de la liberté.
Je suis rentrée dans ce bon gros roman à pas feutrée, un peu déstabilisée tout d'abord par un sentiment de confusion lié à la profusion des historiettes contées, et puis les destins individuels se sont précisés peu à peu, et l'arbre généalogique devenant plus clair, le plaisir de lecture a pris finalement toute la place. Ce qui m'a beaucoup surprise est cette dureté qui parcourt tout le livre et qui semblait être le quotidien des albanais, ces traditions très ancrées qui perdurent et enferment malgré les études et la modernité. Et pourtant, de ces traditions, des croyances mystiques liées, du recul un brin ironique de Saba sur son environnement, nait aussi le charme profond de ce roman, intemporel et à l'allure de conte.
Anilda Ibrahimi est née en Albanie en 1972. Elle vit aujourd’hui à Rome où elle travaille pour le Conseil Italien aux Réfugiés. La mariée était en rouge est son premier roman. Très remarqué à sa sortie en Italie, il a remporté plusieurs prix littéraires dont le prix national Corrado Alvaro.
Editions Books édition - 20€ - 6 novembre 2013
Les six premières pages à découvrir [clic ici]
Vents dominants ~ Wauters et Chapron (BD)
" [...] si tu n'arrives pas à être plus tolérant, sois plus hypocrite !
Tu verras c'est moins fatigant !
Prends plus de bon temps et accepte qu'on t'aide un peu...
S'il te plaît."
François, sa femme et ses deux enfants, arrivent comme chaque année dans la maison de ses parents pour des vacances au bord de la mer. Son frère est là également, avec sa femme et leur fils. Il est celui qui a réussi, vers qui semble se concentrer toute l'admiration parentale. François est nerveux, irritable et désagréable. L'ambiance tourne souvent à l'orage et la tension est palpable. Tous ne se voient qu'une fois par an et c'est l'occasion de passer de bons moments en famille et de se remémorer des souvenirs d'enfance, mais ce n'est pas si simple...
J'avais noté depuis très longtemps cette BD que j'ai déniché en bibliothèque tout à l'heure et tout de suite dévorée. Elle parle très bien de ces retrouvailles familiales, qui quand elles sont rares et occasionnelles peuvent se passer ainsi, dans l'urgence de profiter des uns et des autres et éventuellement dans la rancoeur. Le malaise est là, les non-dits, et chacun semble ignorer la vie de l'autre, ou s'en faire une fausse idée...
Un album au ton juste, et aux dessins en noir et blanc, simples et expressifs, très réussis. J'ai beaucoup aimé.
Editions Sarbacane - 16.50€ - 2009 - Merci ma bibli !!