Corinne Bailey Rae
Découvrez la playlist Corinne Bailey Rae avec Corinne Bailey Rae
Une voix, soul, à découvrir...mon son du moment. Son deuxième album, The Sea, vient tout juste de sortir.
Son site : http://www.corinnebaileyrae.net/
Une info trouvée sur le blog de Muze (http://blog.muze.fr/petites-news-culturelles/), car pendant que la revue fait une pause, les news continuent... Bonne écoute !
Les lieux sombres, Gillian Flynn
"La plupart des partisans de Ben sont des femmes. Oreilles en chou-fleur et dents longues, permanentes et tailleur-pantalon, lèvres serrées et crucifix autour du cou. De temps à autre, elles se présentent sur le pas de ma porte, l'oeil trop brillant pour être honnête. Elles m'expliquent que mon témoignage était faux, qu'on m'a induite en erreur, contrainte, qu'on m'a convaincue d'un mensonge quand j'ai juré, à l'âge de sept ans, que c'était mon frère qui avait commis les meurtres. Souvent, elles me hurlent dessus, et elles ont toujours plus de salive qu'il n'en faut. Il y en a plusieurs qui m'ont carrément giflée. Ce qui les rend encore moins convaincantes : une mégère hystérique au visage écarlate se discrédite très facilement, or je cherche toujours une bonne raison de les discréditer.
Si elles avaient été gentilles avec moi, j'aurais presque pu me faire avoir.
"Non, je ne parle pas à Ben. Si c'est de ça qu'il s'agit, je ne suis pas intéressée.
- Non, non, non, ce n'est pas ça. Il vous suffirait de venir à...cette espèce de convention, pour ainsi dire, et nous laisser vous poser quelques questions. Vous ne pensez vraiment pas à cette soirée-là ?"
Zonedombre.
"Non."
Libby Day a sept ans lorsque sa famille, mère et soeurs, est sauvagement massacrée dans la ferme familiale. Elle réchappe de justesse au drame en se sauvant, y perd quelques doigts de pied et de main, mais surtout la chaleur d'une famille et la chance de croire un jour en elle. En effet, persuadée d'avoir entendu son frère aîné ce soir-là hurler dans la maison, elle le désigne comme le meurtrier et perd ainsi le dernier des siens.
Vingt cinq ans plus tard, c'est une jeune femme qui survit grâce aux dons et à de menus larcins que nous retrouvons. A court d'argent, elle accepte à contre-coeur de participer à une réunion spéciale, organisée par un comité de fans obnubilés par les meurtres mystérieux. On lui demandera de reprendre l'enquête, de chercher à nouveau la vérité. De guerre lasse, attirée par l'argent facile, elle accepte.
Finalement, reprendre ainsi le film de cette nuit-là, résoudre une fois pour toute l'énigme des zones d'ombre du passé, lui permettra peu à peu de reprendre le fil de sa vie...à elle, enfin.
Voici un thriller qui tient son lecteur en haleine, c'est certain, malgré le volume imposant de ses pages. L'écriture est superbe, les doutes sont entretenus savamment jusqu'à la fin, et les personnages attachants. Comment résister aux souvenirs de cette marmaille enfantine, et féminine, que l'on sait devoir s'éteindre quelques heures plus tard ? Comment ne pas compatir, et ne pas s'énerver en même temps, de l'immobilisme et du découragement de la mère, Patty, engluée de fatigue et de soucis ? Beaucoup de talent, donc, dans ce roman et comme il est souligné en quatrième de couverture, pas "de clichés", ni de "manichéisme". Cependant, pour la lectrice que je suis, peu encline à nager trop longtemps dans l'horreur, peut-être beaucoup trop de misère, trop de désolation. J'ai retrouvé quelques impressions ressenties à ma lecture du Château de verre. Parfois, c'est ainsi, mon coeur de maman prend toute la place, et se serre. Et pourtant, il est honnête et émouvant, ce tableau d'une amérique de dernière zone, terriblement net et humain ; il prend en compte la complexité de nos comportements.
Un moment de lecture, en définitive, rempli d'émotions contradictoires, de plaisir et de retenue.
Note de lecture : 4/5 - Edititions Sonatine - 22€ - Février 2010
Un grand merci à Solène ! - Amanda pinaille mais l'a lu également avec avidité - Cathulu n'avait pas lu de roman aussi palpitant depuis longtemps - Tous les autres avis sont regroupés chez Bob !
Le printemps aussi fait fleurir les livres
Je ne savais pas si j'allais m'y rendre...et puis finalement, le soleil aidant, hop ce matin, la famille a pris la route pour répondre à l'appel du Printemps du livre. J'y avais passé la journée, l'année dernière, en compagnie d'Anne, et ce fut un chouette moment dont je garde un souvenir excellent, malgré la grêle qui nous était soudain tombée dessus en sortie de salon.
Nous y allions donc cette fois-ci en famille, pour quelques heures à peine, sans grande ambition, mis à part celle de ne surtout pas regretter l'impasse.
Et je suis heureuse des quelques rencontres faites à l'occasion...
Premièrement, petit arrêt au stand des éditions Gulf Stream que toute la famille adore. Editeur Nantais d'images, de livres pour enfants et adolescents, ils publient des albums de qualité (http://www.gulfstream.fr/) sur des thèmes chers à mes petites têtes blondes. Petit dernier n'a pas su résister aux Bêtes qui crachent, qui collent et qui croquent... L'année dernière, c'est Luli dans le désert blanc qui les avait enchanté. Un superbe poster dans les mains, j'ai rassuré la personne qui tenait le stand, oui oui je suis votre blog...http://gulfstreamediteur.blogspot.com...promis je laisserai quelques com'. (Vous les retrouverez pour quelques dates en avril, mai et juin).
Ensuite, un sourire à Caroline Vermalle, dont j'avais beaucoup aimé le roman, comme beaucoup d'entre vous... Une conversation intéressante, agréable, et l'espoir qu'un deuxième opus voit le jour très bientôt ! (http://carolinevermalle.blogspot.com/) Tandis que j'écris, elle doit encore y être, son joli chapeau sur la tête. Petit dernier lui a fait son regard bleu qui tue...
Maud Lethielleux était là aussi (http://maudetlesmots.blogspot.com/), bien souvent en grande conversation, ses livres écarlates devant elle, en très bonne position juste à côté de Marie Le Gall. N'oubliez pas de lire D'où je suis je vois la lune, que j'ai pour ma part peut-être encore plus aimé que son premier roman. Ravie de cette deuxième rencontre Maud !
J'ai acheté deux romans. Premièrement, La Peine du Menuisier de Marie Le Gall qui est par ailleurs une personne charmante et qui m'a parlé à l'occasion de son désir de reprendre plus pleinement l'écriture. J'ai hâte de lire ce livre, plébiscité par vous. Elle m'a donné quelques clés d'un second roman en préparation, comme l'avait fait Caroline Vermalle plus haut, mais chut je n'en dirai pas plus...
Deuxièmement, et comme j'avais cette année pour volonté de préparer sérieusement ma petite excursion, j'ai craqué pour le second roman d'un auteur inconnu (pour le moment), Jean-Batiste Destremau. Si par hasard m'a plu par son thème, le road movie d'une adolescente, et la beauté de sa couverture. J'avais repéré ce titre sur le blog de l'auteur http://jeanbaptistedestremau.blogspot.com/...et j'espère que ma lecture sera aussi agréable que ma rencontre brève avec l'auteur, fort sympathique.
Enfin, tandis que je papotais et me surprenais à distribuer mon adresse de blog avec assurance (je me lâche !)... M Antigone a eu une conversation/dédicace avec Lorraine Fouchet, auteure de Le Bateau du matin. Elle lui a dessiné un joli phare, un bateau stylisé, et l'a invité sur son île...hum. Il était ravi. Tu m'étonnes.
Jeu concours !!
...ou comment gagner en quelques recherches et questions le troisième roman d'un auteur/blogueur dont j'apprécie les écrits et la personnalité.
A vous de jouer donc en cliquant sur le lien suivant Gagner Derrière toute chose exquise. Vous parviendrez sur le site de Sébastien Fritsch qui vous expliquera en détails la marche à suivre.
Vous avez jusqu'au 25 avril minuit.
J'ai déjà lu ce roman à l'intrigue policière étonnante qui ne découvre ses cadavres que dans une pirouette romanesque intrigante. (Ma lecture)
Bonne chance !!
Away We Go ...en DVD
Verona en est à son sixième mois de grossesse alors que brutalement, elle et Burt apprennent que les parents de ce dernier partent pour la Belgique, bien loin d'eux, les isolant. C'est la panique. Plus rien ne les retient alors dans ce coin de province où ils habitent. Leurs métiers respectifs leur permettent de bouger, de vivre n'importe où, alors c'est décidé ils vont partir en quête d'une nouvelle famille, d'un nouveau lieu. Ils élaborent un plan, un parcours de voyage qui sillonne l'Amérique et les emmènera finalement jusqu'au Canada...
Après Les Noces rebelles, Sam Mendes signe ici un film tout en drôlerie, un road movie sarcastique qui cache sous une certaine légèreté bien des questionnements de fond. Burt et Verona, en partant à la rencontre des autres, vont en apprendre plus sur eux-même qu'ils ne l'auraient pensé au tout départ, se faire confiance et pouvoir accueillir sans complexe leur futur bébé.
Un bien agréable moment de cinéma, sans prétention.
Mes flâneries du moment...
...des inspirations visuelles, des images, du bricolage, de la couleur. Parce que nous ne sommes pas que des lectrices. Bonnes découvertes !!
- Lili Boheme tient une boutique pleine de tentations et chine pour nous des ambiances élégantes sur la toile.
- Chez Anne, il y a encore et toujours des peintures, des photos et des découvertes, toujours remarquables.
- sur le site de La Marelle, on retombe parfois en enfance.
- j'aime les photos de Au fil de...
- Séverine est une artiste du crochet.
- Books lovers déniche ici et là, in English, des bibliothèques improbables.
- Je viens de découvrir le site collectif Recyclage et Cie...beaucoup de couture et quelques ratages mais j'aime l'esprit et l'idée.
Et pour les curieux(ses) d'autres petits trucs/machins piochés ici et là à découvrir sur cette page.
Un brillant avenir, Catherine Cusset
"Entourée de ces jeunes Américains qui parlent anglais entre eux et s'adressent à elle affectueusement, Helen se rappelle l'époque où son fils, étudiant de licence à Harvard, amenait ses amis à dormir dans le NewJersey après une fête tardive à Manhattan, sans même prévenir ses parents. Elle se réveillait le dimanche matin et trouvait sa maison, tel le château de la Belle au Bois dormant, peuplée de jeunes gens endormis sur les canapés du salon, sur la moquette de la salle à manger, ou au sous-sol. Elle en était heureuse. Tandis qu'ils lèvent leurs verres aux jeunes mariés rayonnants, elle oublie les mois d'insomnie et d'angoisse. Après tout, peut-être une épouse française n'empêchera-t-elle pas Alexandru d'avoir un brillant avenir."
Elena est roumaine. Le résultat d'une filiation obscure. Ses parents adoptifs, oncle et tante, seraient peut-être ses véritables parents. Elle n'en sera jamais certaine. En 1958, elle rencontre Jacob, lors d'un bal. Ils tombent éperduement amoureux, mais le jeune homme est juif et les parents d'Elena s'opposent au mariage. Le couple passera outre et quittera après la naissance de leur enfant la roumanie pour Israël, puis pour les Etats-Unis.
Devenu jeune-homme, Alexandru, leur fils, rencontrera à son tour l'amour, en la personne d'une jeune française, Marie, qu'il épousera finalement lui aussi malgré le désaccord de ses parents. En effet, Elena, qui se fait appeler désormais Helen, tremble devant cette belle-fille étrangère qui lui semble un danger pour l'avenir de son fils et pour l'équilibre de leur famille. Mais cette inquiétude est-elle fondée ?
J'ai beaucoup lu autrefois Catherine Cusset, notamment son roman Le Problème avec Jane qui a reçu en 2000 le Grand Prix des Lectrices ELLE. Il y a eu également ses autres écrits, plus autobiographiques, comme par exemple La Haine de la famille, Amours transversales, En toute innocence, que j'avais beaucoup aimés à une époque... Je me souviens être sortie d'une librairie de Nantes, il y a quelques années, un paquet de Folio blancs signés Catherine Cusset dans les mains. Un brillant avenir se classe pour moi dans la même veine que Le Problème avec Jane, nous y rencontrons la dimension de conteuse de l'auteure.
Sans disséquer particulièrement ce roman, je dirais que j'en ai apprécié ici les aspects historiques, cette incursion profonde dans une Roumanie inconnue, isolée. J'ai aimé le caractère d'Elena jeune, et ses contradictions d'adultes, le personnage de Marie aussi. L'auteure sait, avec talent, pointer du doigt les terreurs de mère, le bouleversement des moeurs entre deux générations que tout semble opposer. Il y a beaucoup de promiscuité dans ce livre, des canapés que l'on déplie pour un soir, ou quelques mois, de la dignité et de la fierté que l'on ravale douloureusement.
Un moment de lecture profond et intéressant.
Note de lecture : 4/5 - Folio - Février 2010 - 7.10€
Ce titre a reçu le Prix du Goncourt des Lycéens 2008
Solenn a apprécié ce "très beau portrait de femme" - Keisha a trouvé cet écrit plus plat que les autres romans de l'auteure - Un roman vraiment très réussi pour Cuné - Anna Blume est un peu déçue - Ce roman a parlé à Leiloona - Toutes les autres lectures sont chez BOB...
Bastien Vives
Aujourd'hui, pas d'oeufs de Pâques sur ce blog, non, mais de la couleur, oui.
Pourquoi ? Parce que ces deux albums ont croisé mon chemin mercredi dernier, bien en vue sur un présentoir de ma bibliothèque, et que tiré en avant par petit-dernier bien pressé, ni une ni deux, je les ai embarqués.
Bel Gazou m'avait déjà alléchée avec ses billets, notamment celui sur Dans mes yeux très évocateur...et puis Le goût du chlore a été beaucoup lu sur la blogosphère...alors je voulais y jeter mon propre oeil acéré, pour voir si moi aussi j'allais être conquise.
Et bien, bien m'en a pris, j'ai bien fait. Déjà, l'objet est joli, épais. Il y a du silence dans les vignettes, des regards, beaucoup d'élégance, des mouvements proches du réel, des rencontres, des ruptures, des départs, et encore du silence. L'action de l'un se déroule dans une piscine, tous les mercredis. L'autre raconte une rencontre étudiante, entre BU, partiels et sorties... J'ai eu vrai coup de coeur pour ces deux albums !
En plus, lorsque l'on voit le minois tout jeune de l'auteur en cherchant des images sur un moteur de recherche bien connu, on se dit qu'il y a aussi énormément de maturité dans ces pages, et du talent précoce. Voilà, j'aime beaucoup.
Casterman - 2008, 2009
Quand souffle le vent du nord, Daniel Glattauer
"Trois jours plus tard
Objet : Leo me manque !
Bonjour Leo, c'est moi. Je sais, vous n'êtes pas là, vous vous reposez loin de vous-même. Comment faites-vous d'ailleurs ? J'aimerais pouvoir faire la même chose. J'ai un besoin urgent de repos loin de moi-même, et je m'épuise. Leo, je dois vous avouer quelque chose. C'est-à-dire : je ne suis pas obligée, bien sûr, ce n'est pas non plus une bonne idée, mais je ne peux pas m'en empêcher. Leo : en ce moment, je ne suis pas du tout heureuse. Et savez-vous pourquoi ? (J'imagine que vous ne voulez pas le savoir, mais vous n'avez aucune chance, désolée.) Je ne suis pas heureuse sans vous. Mon bonheur nécessite des mails de Leo. Les mails de Leo manquent à mon bonheur. Pour mon malheur, ces mails manquent en ce moment beaucoup à mon bonheur."
Par erreur, et suite à une adresse mail mal orthographiée, Emmi envoie un message à Leo, un message qui ne lui est pas adressé mais auquel il répond, par courtoisie. J'aimerais résilier mon abonnement (Emmi). Vous avez la mauvaise adresse. Je suis un particulier (Leo). S'enchaînent alors des réponses, des bonjours, des confidences prudentes, des baisers chastes du soir, des sentiments...jusqu'à souhaiter se rencontrer. Mais comment cette relation idéale, virtuelle, osera-t-elle se confronter au réel ?
Disons le tout net, je n'ai aucune idée de la qualité littéraire ou non de ce roman épistolaire, ou emailistolaire. Ce livre n'est pas là pour ça, enfin il me semble, nous faire entrer en littérature. Et pourtant, il faut bien du talent pour ainsi tenir en haleine un lecteur. Le principe pourrait lasser, se perdre en longueurs, en souffle, en idées. Rien de tout cela. J'ai personnellement dévoré cette échange de mots comme une midinette, me plaçant dans la peau d'Emmi avec une facilité déconcertante. J'ai aimé ces jalousies, ces appels dans le vide, ces gros mots, ces doutes échangés. Emmi m'a parfois agaçée, Leo aussi, et pourtant je n'aurais au cours de ma lecture confié ma place à personne. En bref, une histoire d'amour moderne à côté de laquelle il serait bien dommage de passer...et une bien jolie sortie de printemps.
Note de lecture : 4/5 - 18 € - Avril 2010
- Cuné est tombée amoureuse de Leo - Cathulu a eu envie de secouer les personnages - Emeraude l'a trouvé très sympa ce roman - Du plaisir et des pleurs pour Celsmoon - Fashion a succombé - Et bien...