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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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3 novembre 2007

La librairie...

librairie  ...des lectures en tous genres.

Je touche du bout des doigts les douces couvertures des livres. Tout est en place. J'aime contempler ces rectangles colorés. J'aime les ordonner. J'aime savoir que chaque titre est à sa place là sur l'étagère et qu'un client curieux va peut-être en choisir un, lire la quatrième de couverture et l'emporter.

Assise sur mon tabouret haut, je pianote sur l'ordinateur installé près de moi. J'effectue les réassortiments nécessaires. J'attends que les portes s'ouvrent, que se déverse sur moi le flot des lecteurs avides et des badauds blasés.

Les lumières s'allument doucement. Trois adolescents s'avancent, intimidés. Ils cherchent un livre, pour l'école, "Les Misérables" en version abrégée. Je prends les trois premiers de la pile et leur tends.

Ils repartent, impressionnés et soulagés, tenant dans leurs mains le poids des mots de Victor Hugo. Leur passage en caisse fait apparaître sur mon écran la fiche du livre vendu : "Les Misérables", trois exemplaires, situation : en réimpression chez l'éditeur.

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2 novembre 2007

Evidemment, tu l'aimes encore

"Ca crève les yeux, tu sais.

Ca crève les yeux ! » chantonne ce groupe sur les ondes.

evidemment

Et toi ? Comment ai-je réussi à t'oublier ?

En déchirant tes lettres, une à une, en déposant chaque morceau dans la poubelle, chaque jour.

En ne recopiant plus ton numéro de téléphone sur mon nouvel agenda.

En jetant ta photo, afin de ne plus voir ton regard fouiller mon cœur.

En oubliant un soir, enfin, de penser à toi chaque seconde.

En laissant ce sentiment là, un peu à côté de moi, se détacher doucement.

En acceptant que la vie s'interpose, de plus en plus, entre toi et moi, de la vie sans toi.

En oubliant la douleur. En oubliant de t'aimer.

En laissant mon cœur battre à nouveau, sous un autre regard.

1 novembre 2007

Une vie (sans Maupassant)

Leslie est courageuse, un vrai petit soldat.

Chaque matin, elle se lève tôt pour aller travailler. Elle prend le train. Elle affronte le froid, le vent, la pluie, à longueur de journée, sur son morceau de trottoir. Elle distribue des prospectus.

"Venez ! Venez ! Un produit cosmétique vous sera donné gratuitement pour chaque visite!"une_vie

Les passantes curieuses montent au premier étage où sa patronne tente de les retenir dans son institut de beauté.

Elle déteste ce travail, cette femme qui l'emploie. Elle peut rester des heures, sans penser, le sourire accroché au visage.

Leslie est courageuse.

Ce matin, elle a rempli son sac à dos de vêtements, pris de l'argent dans le tiroir de la commode, écris un mot à Paul.

Ce soir, le chèque du mois en poche, elle ira prendre l'avion, celui qui s'envole vers le pays qui a cuivré sa peau.

31 octobre 2007

Le téléphone pleure...

… et ne sonne jamais pour moi. le_t_l_phone_pleure

Cela fait des mois que je partage cette chambre de neuf mètres carrés avec moi-même. Je ne me supporte plus.

Le soir, lorsque je reviens des cours, et que je ferme la porte, je suis toujours là, au rendez-vous, pour un dîner en tête-à-tête.

Je parviens à repousser de quelques minutes l'échéance de ce moment d'intimité en partant cuisiner dans la salle commune. Là, il faut attendre mon tour, qu'une plaque chauffante se libère pour enfin pouvoir y poser ma casserole d'eau. J'y jetterai ensuite une poignée de pâtes.

J'aime côtoyer les conversations joyeuses des étudiants Erasmus et humer l'odeur épicée de leurs plats exotiques. Je déteste leurs soirées crêpes ou couscous qui m'obligent à monter quatre étages pour utiliser une cuisine isolée.

Lorsque je mange finalement mon plat indigeste, assise sur mon lit, l'appétit s'est depuis longtemps envolé et je reprends le cours de la conversation engagée avec moi-même, ce matin, au petit déjeuner.

Au delà de ma porte, dans le couloir autour duquel se distribuent une dizaine de chambres, se trouve un téléphone. Les appels de l'extérieur y sont transmis jusqu'à 21h30.

Je me dis, en silence, que ce serait bien si ce soir il sonnait, pour moi.

Ce serait bien qu'ILS m'étonnent, qu'ils fassent, pour une fois, cet effort là.

30 octobre 2007

Mes hommes

meshommes  Je les aime hésitants, différents, un peu cassés par la vie. Lorsque je sens en eux le coeur faillir, se pencher et se rendre, j'aime être l'épaule qui console, le sourire qui encourage et l'oreille qui écoute.

J'aime être là...pour eux...un moment.

Et puis, quand ils lèvent les yeux vers moi, à leur tour, qu'ils me prennent dans leurs bras, qu'ils me serrent à m'étouffer, je voudrais qu'ils m'évitent la peur...

...pour toujours.

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29 octobre 2007

Mes bras vides

couveuse Lorsque je viens te voir, le soir, un peu tard, tout le service semble apaisé. Les lumières se font plus douces. Seuls, les moteurs des couveuses ronronnent tranquillement, à peine dérangés par l'alarme des biberons automatiques.

Lorsque je viens m'asseoir ainsi près de toi, j'aimerais pouvoir laisser les larmes couler sur mes joues, en silence. Mais nous ne sommes pas seuls ! Je garde en moi, coincé dans la gorge, cette boule d'angoisse qui ne me quitte plus.

Je tire sur le fil de ta peluche musicale et laisse les quelques notes mélancoliques s'égrener jusqu'à la fin. Tu ouvres les yeux, tu souris presque.

"Maman te dit bonne nuit. Je dois partir."

Te prendre délicatement dans ton berceau. Te poser contre ma peau nue. Ton petit corps fripé doux et chaud.

Sortir de ces couloirs. Fuir les lumières crues. T'envelopper dans mes bras de maman kangourou. Te kidnapper.

Ma blouse blanche enlevée, je ferme délicatement la porte du service des prématurés. Je ferme les boutons de mon gilet. J'ai un peu froid. Je prends l'ascenseur, le ventre et les bras vides.

28 octobre 2007

Parler de toi

parler_de_toi

Comment parler de toi ?

Comment parler de l'homme qui marche à mes côtés depuis quelques années ?

Comment parler de ta patience, de tes bras qui rassurent, toujours ? Comment parler de ma peine, les jours où tu m'aimes moins ? Comment parler de ma peur, lorsque je t'attends ? Comment parler de ces montagnes que je voudrais savoir aplanir pour toi ?

A l'instant où je t'ai rencontré, j'ai su. Mais je n'étais pas libre et tu me semblais si inaccessible.

Alors, j'ai préféré continuer ma vie, mettre un mouchoir sur ce sentiment naissant et le cacher, là, bien au fond de mon coeur.

Tu es parti loin, au bout du monde, sans espoir de retour. Le mouchoir s'est mis à saigner.

Lorsque tu es revenu, j'ai déposé mon coeur à tes pieds, tu l'as pris.

Comment parler du bonheur ?

Je laisse les jours heureux s'écouler doucement. Je nous regarde vivre.

Parfois, je te serre un peu fort, contre moi, pour que tu ne t'envoles plus !

                                             

27 octobre 2007

Tiens ! (petite ritournelle)

tiens

Tiens, je te laisserais bien là,

Comme tu me laisses à chaque fois,

Sur le bord du chemin, sans rien.

Tiens, je te ferais bien faux bond.

Tu regarderas l'heure, étonné,

A peine inquiet de mon retard.

Tu te diras "Ca ne lui ressemble pas".

Oui, tiens, aujourd'hui, c'est décidé,

Je ne viendrai pas,

J'irai ailleurs.

Tu auras rendez-vous avec personne, avec mon souvenir.

26 octobre 2007

La chambre est vide

Il ne reviendra plus… Les meubles portent encore l'empreinte de ses doigts ; je ne les essuierai plus. Il est parti. Ses bagages étaient là, il y a quelques minutes, dans ce carré de soleil et, maintenant, plus rien, que des poussières qui volent dans la lumière.

la_chambre_est_videIl ne reviendra plus… Je me souviens, hier, ses pieds nus, humides, rosis par le froid, ont fait craquer cette planche du parquet si rugueuse sous mes doigts. Ils y ont laissé une trace sombre, éphémère. A présent, plus rien…que ce carré de lumière qui aggripe le plancher, ces poussières qui volent en tous sens et moi, allongée, la joue posée contre le bois du sol, qui les regarde tomber.

Il me semble que ma vie s'est réfugiée dans cette pièce étroite au plafond trop haut. De tous côtés, les objets me dévisagent avec les yeux des fantômes qui les ont touchés. J'ai un peu froid. Et pourtant, au dehors, l'été cuit des milliers de corps offerts à son souffle brûlant. Mais voilà, une brise de fin d'après-midi s'est infiltrée dans la place, par la fenêtre entrebaîllée. Elle n'a eu qu'à se frayer un passage sous les légers rideaux tirés ; c'était facile.

Oui, j'ai un peu froid… Il ne reviendra plus à présent, tout honteux, sécher de ses lèvres cette eau salée qui glisse sur ma joue meurtrie.

25 octobre 2007

La fatigue d'être soi

Vivre avec soi-même, quelle aventure !la_fatigue_d__tre_soi

Ma maladie se promène depuis toujours à côté de moi. Je la connais. Elle met du poids dans tous mes gestes et emprisonne mon quotidien.

Je sais qu'elle sera là, jusqu'à la fin, pour moi.

Gentille, elle sait parfois se faire discrète. Le plus souvent, elle se manifeste dans les moments difficiles et m'accompagne, même lorsque je voudrais l'oublier.

Elle reste sans doute ma plus fidèle amie.

Ma maladie s'appelle "fatigue". Je la vois venir de loin. Jamais, je ne peux l'oublier.

Depuis qu'elle a un nom, je peux juste la porter à bout de bras et la brandir à l'occasion.

Ma maladie est invisible. Elle ne m'empêche pas de travailler.

Elle ignore toute spontanéité.

Elle oblige mes pensées à réfléchir chaque mouvement de mon corps, chaque parcours, chaque action de ma vie.

J'aurais juste voulu la connaître plus tôt, alors qu'on me pensait feignante.

Je voudrais juste la dompter, quand c'est elle qui me commande.

J'aimerais juste être moins organisée.

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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