Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
23 juin 2014

En cours de lecture...

"II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...]

ducotedechezswann

Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir."

Extrait de... À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, Marcel Proust, 1913. 

Je me régale... de manière assez inattendue en fait, à redécouvrir la prose de Marcel Proust. J'avais oublié que l'on pouvait si bien écrire, et avec tant d'élégance, laisser filer le temps, la pensée, et n'en dégager ainsi rien d'inutile, bien au contraire, seulement la pleine et complète texture de la vie. Je ne m'ennuie pas, j'exulte, je fais des oh et des ah, et j'apprécie.

Aifelle et Keisha font de cette lecture une Lecture Commune pour le 29 août prochain !!

 

Publicité
21 juin 2014

Les Filles de l'ouragan, Joyce Maynard

lesfillesdelouragan"Je pense que ça comptait pour Val plus qu'elle ne voulait l'admettre, de savoir ce que cette famille faisait, et ce qu'elle pensait de nous. Connie Plank nous rappelait ce genre de chat affamé et déterminé qui se plante devant votre porte avec une telle persistance - pas toujours, mais souvent - que vous acceptez finalement de le nourrir."

Elles sont soeurs d'anniversaire, comme aime à le dire Connie Plank. Dana et Ruth, nées le même jour, dans le même hôpital, et pourtant loin d'être des jumelles, si différentes. Tout oppose la famille Plank à la famille Dickerson, les premiers sont des fermiers qui élèvent de manière rigoureuse leurs cinq filles et les seconds des artistes fantasques vivants de l'air du temps. Cela rend d'autant plus incompréhensible l'obstination de Connie à conserver le contact, à consacrer une journée par an à aller trouver les Dickerson dans le lieu où ils ont choisi de vivre pour le moment, à envoyer des cartes de voeux avec constance. Mais l'obstination va payer, des liens subtils finissent par se nouer. Ruth Plank va tomber amoureuse de Ray Dickerson, Dana sa soeur, intéressée par l'horticulture, apprendre beaucoup d'Edwin Plank. Alors pourquoi, laisser les inclinaisons se faire, et les sentiments s'exprimer, semble-t-il si compliqué ?

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'y ai retrouvé ce qui m'avait déjà plu chez Joyce Maynard, sa manière de planter un décor et de rendre ses personnages vivants et vrais. Chez elle, malgré une simplicité apparente, l'âme humaine est explorée avec minutie et dextérité, et voilà qui est intéressant et fascinant. Le lecteur suit avec passion la vie parallèle de ces deux filles, Ruth et Dana, qui n'ont rien en commun et que pourtant les entêtements des adultes vont rapprocher dans les faits. C'est une lecture qui prend son temps, explore plusieurs décennies, n'hésite pas à aller fouiner quelques pages dans les préparatifs d'une culture, d'un projet ou d'un dessin, et dans les émois amoureux des personnages aussi. On frémit, on s'intéresse, et on referme ce livre avec quelques émotions. Il aurait été un coup de coeur évident si l'intrigue m'avait un peu plus étonnée, mais je chipote sans doute un peu.

Editions 10/18 - 8.10€ - Mai 2013

Sylire en fait un coup de coeur - Un très beau billet enthousiaste de KathelTheoma en souligne l'élégance - De beaux portraits de femmes pour Val - Ce roman était une découverte pour Anne ! - ...

 

18 juin 2014

[Musique] Gael Faure... et beaucoup de blabla

[Parfois on découvre de petites pétites en cliquant comme une folle à droite et à gauche sur y**t*be] Tout cela, tandis que j'accuse une phénoménale panne de lecture, doublée d'une panne d'écriture de billets... Nous voilà bien. Pourtant, j'ai lu Les Filles de l'ouragan dernièrement, un roman absolument prenant de Joyce Maynard... Ce ne serait pas inutile que j'en parle. Surtout qu'un titre d'elle, L'homme de la montagne est déjà annoncé pour la rentrée (hâte !). Allez, ça reviendra, je suppose que j'ai sans le faire exprès dépassé la dose prescrite (trop de livres lus en peu de temps). En général, tout rentre dans l'ordre avec un petite BD sympathique ou une lecture distrayante... je laisse l'envie revenir doucement, rien de grave. Ca ne vous arrive jamais à vous ? Et puis, je passe mes soirées devant la télé, avec ce cher Dexter (ce que je vous avais caché). Je me suis prise étrangement d'une affection sans bornes pour ce serial killer à la tête d'ange, je sais c'est mal. Là, je suis au milieu de la 4ème saison (pour l'instant une des meilleures avec la 1ère) et je me régale (pas loin d'ailleurs de me surprendre de temps en temps à me parler toute seule dans ma tête en voix off). Pas mal Dexter d'ailleurs cette idée de la petite maison rose au fond du jardin, malin ! Ah et puis, j'ai compulsé le pré-programme de la saison culturelle de ma ville pour 2013-2014 et est annoncé le passage d'Emmanuelle Pagano en janvier [clic ici] (hiiiiiiiiiii... ai-je crié à l'intérieur de moi-même puis finalement dans toute ma maison). Elle sort un nouveau livre au 1er trimestre 2015 chez POL, c'est sûr je serai au rendez-vous. Sinon, après le passage du bookcrossing, et du petit jeu pour vous faire gagner des poches, sur ce blog (merci J'ai Lu !), j'accuse également comme un sérieux manque d'interactivité (serais-je devenue addicte du lâcher de livres ? possible) et de petits défis... Alors, je lorgne déjà sur l'été proustien d'Aifelle [clic ici] et j'ai réservé sur un coup de tête les premiers opus de Wallander (soyons folle). C'est décidé, l'été 2014 sera ambitieux, ou ne sera pas ! On dirait que je suis de nouveau en forme moi.

17 juin 2014

Le GROS livre du P'TIT COIN ~ Textes de Laurence Gillot et Didier Levy - Illustré par Magali Le Huche

legroslivredupetitcoin

"Sais-tu ce qu'est la chartasignopaginophilie, qui était l'inventeur du papier toilette, ou que les romains avaient un impôt pipi ?"

Parce que ce livre est complètement de ceux qui plaisent à mes enfants (adeptes de l'humour à trois balles des blagues carambars par exemple)... parce que cela ne vous est jamais arrivé à vous (?) d'aller faire un tour au P'tit coin pour y trouver une inspiration défaillante (ou alors par abus de thé sans doute)... parce que certains aiment y lire longtemps et y cacher des livres... parce qu'on peut lire ce livre ailleurs qu'au P'tit coin d'ailleurs (ouf heureusement)... et qu'une fois refermée la dernière page vous aurez plein de petites connaissances farfelues à sortir pour briller en société (ça peut servir)... et aussi parce que grande fille [13 ans] l'a dévoré dès qu'elle l'a aperçu et lu tout haut pour moi (et qu'en général c'est plutôt bon signe) !

Le GROS livre du P'TIT COIN contient donc des anecdotes (incroyables mais vraies), des devinettes, des blagues (à trois balles donc, mais hilarantes), des proverbes ridicules ou très sérieux, de véritables citations littéraires, des connaissances inutiles, et même des poèmes (bon choix d'auteurs d'ailleurs)... mais également tout un tas de révélations pas si bêtes et originales qui éveilleront l'intérêt des petits comme des grands. Si vous commencez (comme moi) à récolter déjà quelques idées pour occuper vos enfants pendant le trajet qui vous emmènera vers votre lieu de vacances... pensez à ce livre-ci ! Chez les Antigone, on l'emporte bientôt. 

De plus, comme toujours, les illustrations de Magali Le Huche sont excellentes !

Editions Tourbillon - 9.95€ - Avril 2014

Mes images46

16 juin 2014

L'argent a été viré sur votre compte, Dimitris Sotakis

largentaeteviresurvotrecompte

"J'avais beau avoir accepté la situation, ce monceau chaotique d'objets qui envahissaient le salon avait une allure franchement pénible."

Notre narrateur est à la recherche d'un emploi, et de tout ce qui pourrait le sortir de la précarité dans laquelle il se trouve. De plus, sa mère est malade et les médicaments coûtent cher. Il répond donc à cette annonce parue dans le journal - une société cherche un collaborateur - et se rend à l'entretien d'embauche auquel on le convie. Mais rien ne se déroule comme prévu, le recruteur souhaite connaître avant tout la superficie de l'appartement du jeune-homme. Perturbé notre narrateur est ébahi. On lui propose sans ambiguïtés de prêter son appartement pour y entasser des meubles, et d'être pour ce faire grassement rétribué... Après une nuit de réflexion, il est évident pour lui qu'accepter est la solution la plus raisonnable. Il s'imagine déjà acheter une maison avec cet argent, rendre Rissa heureuse. Cependant, les livraisons se succèdent, les meubles s'entassent et la situation devient de plus en plus inextricable.

Attention, ce roman est une drôle de surprise, où l'absurde devient petit à petit un personnage central. Le lecteur n'a plus qu'à se laisser submerger par l'angoisse d'une situation on ne peut plus rocambolesque, qui s'intensifie au fil des pages. Je ne vous en dévoilerai pas ici tous les tenants et aboutissants (ce serait gâcher la surprise) mais j'ai été littéralement prise à la gorge, tenue, et un peu axphixiée également, par ce récit. J'ai apprécié pour autant que l'auteur ne reste pas cantonné à la froideur que le genre en général privilégie mais sache faire la part belle à la tendresse et à la conscience. On pense à Martin Page, à Régis de sa Moreira... Une grande réussite.

Editions Intervalles - 21€ - Mars 2014

Ce livre a reçu le prix Athènes de Littérature en 2010

Publicité
15 juin 2014

Objectif Pal de juin... Partir, Tahar Ben Jelloun

partir "Alors ainsi vous voulez déguerpir, partir, quitter le pays, aller chez les Européens, mais ils ne vous attendent pas, ou plutôt ils vous attendent avec des chiens, des bergers allemands, des menottes, et un coup de pied dans le derrière, vous croyez que là-bas il y a du travail, du confort, de la beauté et de la grâce, mais mes pauvres amis, il y a de la tristesse, de la solitude, de la grisaille, il y a aussi de l'argent, mais pas pour ceux qui viennent sans être invités."

Nous sommes au Maroc, avant 1999 et l'accession au trône du nouveau roi. Azel est un des nombreux jeunes à souhaiter quitter le territoire, la pauvreté, le chômage malgré les longues années d'études, l'impossible avenir. Ils sont tous agglutinés dans des cafés à observer au loin les côtes d'Espagne, et à chercher par tous les moyens à y accéder. Certainement, là-bas, ils trouveront le bonheur. Azel suit ainsi Miguel, un riche homme d'affaires, qui le prend sous sa protection et en fait son amant. Kenza, sa soeur, le suivra dès qu'il sera bien installé en Espagne. Mais le bonheur ressemble de plus en plus pour Azel à un emprisonnement à perpétuité, il n'arrive plus à faire semblant d'aimer les hommes, à jouer le jeu que l'exil lui demande de jouer. Kenza saura, elle, mieux déjouer les pièges, affirmer son caractère. Mais à quoi les rêves ressemblent-ils quand la réalité les rattrape et les bouleverse ? Pendant ce temps, restée à Tanger, une petite fille de quatorze ans, Malika, ouvrière dans l'usine aux crevettes, pousse son dernier souffle. Vers quoi l'instinct de survie entraîne-t-il donc les hommes ?

Voici un roman d'une grande force, sans doute un peu daté en ce qui concerne son contexte, mais profondément d'actualité pour le reste, tant l'obligation de l'exil existe tellement encore dans le monde. J'ai beaucoup aimé, et l'écriture de Tahar Ben Jelloun, et les histoires qu'il nous raconte. Chaque chapitre suit un personnage particulier et permet au lecteur de rentrer dans son intimité. J'avais déjà lu Tahar Ben Jelloun, je savais donc que je ne serai pas déçue. Certaines scènes ont pourtant été à la limite du soutenable pour moi. Mais comme elles servent le récit et ne sont pas là gratuitement elles m'ont semblé nécessaires. Encore un livre resté bien trop longtemps dans ma PAL.

Folio - 7.40€ - Avril 2007

Objectif Pal 2014 : 6/12 (#objectifpal2014) 

objectifpalVous pouvez encore déposer votre lien mensuel sur le billet du mois de juin qui se trouve [par là] !! 

 

 

 

 

 

 

14 juin 2014

Nina, Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio

nina "Je me souviens parfaitement, moi aussi, de la première fois que je t'ai vu."

La quarantaine venue, la vie semble bien vaine à Adrien. Il y a quelques mois il a perdu sa jument Lolita et depuis la mélancolie ne le lâche plus. C'est un peu comme si un dernier ressort avait été brisé. Il a décidé ce soir d'attenter à ses jours et prépare sérieusement la boisson qui l'emportera loin d'ici et de ses souffrances. Avant de l'avaler, il commence une lettre, destinée à Nina, son amour d'enfance. Ecrire cette lettre repousse d'un jour, puis de quelques autres, son acte insensé. Il se replonge dans les moments bienheureux des premiers émois et dans ceux moins glorieux où il n'a pas osé avouer ses sentiments. Nina n'a jamais répondu à un ancien courrier dans lequel le jeune Adrien avait enfin réussi à ouvrir son coeur. La missive du quadragénaire se transforme en roman et Adrien, recroquevillé aux tréfonds de sa solitude, est loin d'imaginer à quel point elle changera de nombreux destins...

C'est cette jolie couverture et le nom de Simonetta Greggio qui m'avait attiré vers ce petit roman. J'avais lu et aimé Les Mains nues de l'auteure [clic ici]. Avec Nina, l'émotion est présente dès les premières pages et prend intentionnellement le lecteur à la gorge. Captif, il ne peut alors que craindre pour Adrien, être soulagé qu'une jeune Emily prenne les choses en main, et espérer un signe de Nina. L'écriture à deux voix m'a semblé fluide et réussie. J'ai peut-être regretté une certaine raideur et candeur étonnante dans le style qui m'a empêchée d'être totalement émue par cette histoire qui croit à l'amour avec un grand A. Je n'ai pas vraiment adhéré non plus au succès de librairie du roman inattendu d'Adrien. J'ai cependant été séduite par les très belles images d'Italie, couleurs polaroïds, que les auteurs nous concoctent au fil de leur récit (j'ai pensé bizarrement au début du Grand Bleu) et par le caractère rafraichissant de certains personnages. Une lecture dont j'attendais pour autant un peu plus.

Editions du livre de poche - 6.90€ - 10 juin 2014

La lecture de Mirontaine 

13 juin 2014

El Calor

[Parce que chaleur... et que depuis que je l'ai entendue il y a peu, elle me trotte dans la tête cette chanson] Sinon, pendant ce temps je lis Partir de Tahar Ben Jelloum pour l'objectif pal de juin (intéressant) et j'ai encore un ou deux billets à rédiger sur des petits livres envoyés dernièrement... Bonne journée !

12 juin 2014

L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, Karine Lambert

limmeubledesfemmes

 "C'est toujours quand elles sont assises dans le canapé en velours rouge que la conversation devient plus intime."

Juliette est enfin tombée sur la perle rare, grâce à son amie Clara qui part quelques temps explorer d'autres horizons, un logement pas cher en plein coeur de Paris. Elle est heureuse, sait que les appartements de l'immeuble concerné sont tous occupés par des femmes, mais ne s'attend pas vraiment à ce qu'elle va découvrir là, une sorte de ruche "interdite aux hommes" au sommet de laquelle règne une reine, ancienne gloire de la danse. Autant les autres habitantes ont, semble-t-il, "renoncé à l'amour" que Juliette, elle, clame tout haut qu'il n'en est pas question. La nuit, elle compulse le net en recherche de l'âme soeur, et ravive peu à peu chez ses voisines d'anciennes blessures, des rêves évanouis et des désirs brimés...

Attention livre léger à déguster sans a-priori ! Si vous avez aimé par exemple Demain, j'arrête de Gilles Legardinier [clic ici] vous serez sans conteste séduit(e)s par les ingrédients de cette histoire-là. Tout est fait en effet pour nous tenir bien au chaud : un immeuble où des femmes sympathiques prennent le thé ensemble, une impasse où tout le monde se connaît, des commerces tenus par des jumeaux timides et des familles souriantes, un chat qui se prénomme Jean-Pierre, un ami Max qui sait voir les matins chagrins et nous prendre dans ses bras, une scène de piscine mémorable, et tout un tas de jolis moments doux comme des odeurs de printemps. J'y ai trouvé ce que j'avais envie d'y trouver.

Editions Michel Lafon - 14.95€ - 7 mai 2014

11 juin 2014

Résultat du tirage au sort Mont Blanc/Pas son genre

Vous aviez jusqu'au 9 juin au plus tard pour tenter de gagner les deux poches de chez J'ai Lu suivants [ici]. Voici le résultat du tirage au sort effectué hier soir par deux mains enthousiastes, en images !

Mes images45b

Anna la bretonne et Anne... félicitations !! Je vous contacte par mail pour collecter vos adresses postales ! 

Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 601
Derniers commentaires
Publicité