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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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22 août 2012

Envie de... lire Annie Ernaux

Alors j'ai craqué pour ce poche réédité en mars 2012, la première version datait de 1987. L'auteure tente ici de dresser le portrait juste de sa mère décédée le 7 avril 1986. Une curieuse lecture quand on a lu aussi L'autre fille. La proximité du deuil a sans doute laissé ici la tendresse prendre le pas sur la rancoeur car leur relation semble enfin apaisée (ou presque) et m'a fait penser au Grandir de Sophie Fontanel...
L'extrait ci-dessous démontre cependant combien ce sentiment de lecture n'est peut-être qu'un exercice de style en forme de détachement.

unefemmeannieernaux

"En écrivant, je vois tantôt la "bonne" mère, tantôt la "mauvaise". Pour échapper à ce balancement venu du plus loin de l'enfance, j'essaie de décrire et d'expliquer comme s'il s'agissait d'une autre mère et d'une fille qui ne serait pas moi. Ainsi, j'écris de la manière la plus neutre possible, mais certaines expressions ("s'il t'arrive un malheur !") ne parviennent pas à l'être pour moi, comme le seraient d'autres, abstraites ("refus du corps et de la sexualité" par exemple). Au moment où je me les rappelle, j'ai la même sensation de découragement qu'à seize ans, et, fugitivement, je confonds la femme qui a le plus marqué ma vie avec ces mères africaines serrant les bras de leur petite fille derrière son dos, pendant que la matrone exciseuse coupe le clitoris."

Editions Folio

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21 août 2012

Ici ça va, Thomas Vinau

icicava"Difficile de savoir exactement à quel moment les choses commencent à renaître. Peu importe, l'essentiel étant qu'elles renaissent. D'une façon ou d'une autre. Dans la boue. La nouvelle lumière du soleil. Les protéines. Les cendres. Les larmes."

Ema et le narrateur s'installent dans une maison bringuebalante qu'ils tentent de retaper. On apprend petit à petit qu'elle appartenait au père du jeune-homme et qu'un drame s'y est déroulé, faisant fuir sa mère et ses deux enfants au loin.
Pour l'instant, aucun des membres du couple ne travaillent, enfin si ils travaillent, à se reconstruire, se retrouver, retrouver les souvenirs d'un passé d'avant les sept ans du garçon devenu grand.
Ema apprend la langue des signes, soigne un petit rongeur, s'épanouit sous les yeux de son compagnon. La vie est douce, sereine, authentique, présente enfin, et elle transpire par toutes les pores de leur peau qui change et s'aguérit.

Ce petit roman de Thomas Vinau est beau, dans sa douce et naïve simplicité apparente. Il explore des thèmes qui me sont chers comme la lenteur, la vie d'une rivière, le regard que l'on porte sur l'autre, la renaissance, la reconstruction.
J'y ai croisé cette lumière particulière qui éclaire parfois les romans que l'on aime.

Une lecture de rentrée, délicate et poétique, qui mérite son joli coup de coeur !

Editions Alma - 14€ - 16 Août 2012 - Coup de coeur !!

Anne l'avait lu la première et m'a incitée à l'ouvrir

challenge2012

 

 

 

Challenge 1% rentrée littéraire 2012 : 1/7
(clic sur le logo pour plus de détails)

20 août 2012

Aral, Cécile Ladjali

aral

"Parce que la mer a commencé à s'effacer quand je suis devenu sourd, tout mon rapport au monde et à l'effroi a changé le jour où j'ai dû me dire que si je ne voulais pas mourir de peur, il fallait que je brave l'absence et que je la remplace par quelque chose d'autre. Depuis, ce quelque chose d'autre (la musique ? l'amour ? la folie ?marche à mes côtés."

Alexeï et Zena sont amis d'enfance. Ils se sont promis tout jeunes de se marier ensemble. Ils vivent près de la mer d'Aral asséchée, celle-là même qui en partant a laissé dans son sillage la misère et à l'air libre un sol pollué et nocif pour ses habitants. Alexeï est devenu sourd peu à peu mais est pourtant à l'âge adulte un musicien et un compositeur reconnu. Zena est une scientifique très concernée par l'environnement. Tous deux espèrent le retour de la mer d'Aral, mais entre incompréhensions et maladresses vont se forger une vie éloignée...

J'étais très intéressée par le thème qu'a développé ici Cécile Ladjali. Après l'avoir vue en interview, je me suis empressée de noter son livre. En 2006, son Louis et la jeune-fille m'avait également beaucoup plu.
Aucune déception avec ce titre donc, qui s'égrène pourtant avec lenteur et forte apathie. J'ai été séduite, et émue, par sa grande poésie, la recherche évidente du mot juste qui parcourt ce roman.
Alexeï est le personnage que l'on suit essentiellement, anti-héros assez peu sympathique qui se révèle au final, et heureusement, dans les dernières pages. Il est à la recherche de l'absolu, de la huitième note, au détriment de ceux qui l'entoure.
Mais l'intérêt est ailleurs, dans l'écriture de l'auteure, dans l'évocation du drame collectif qu'est cette mer disparue. Cécile Ladjali a su décrire au mieux l'acidité d'une fascination qu'un peuple entier partage avec ses héros de papier.
Une lecture d'un intérêt évident.

Editions Actes Sud - 19.20€ - Janvier 2012 - Merci ma bibli !!

Pour tout connaître sur la mer d'Aral [clic].

Le moment de TV tentateur... qui parle d'un roman sur le silence et la disparition

19 août 2012

La fille du bord de mer... La Grande Sophie

18 août 2012

Une sortie poche...

noscheveux...à ne pas râter.

"L'idée de partir était comme un petit feu de bois placé au centre de son cerveau. Au bout de quelques temps, il comprit que les flammes ne s'éteindraient pas d'elles-mêmes." 

Ce roman s'articule en deux parties. Il y a tout d'abord "le dehors du dedans", où le récit d'un voyage conduisant Walther du nord au sud quittant tout pour vagabonder et aider un oiseau à migrer. Il a laissé, là-bas, la femme qu'il aime, Sally.
Dans la seconde partie, "le dedans du dehors", nous retrouvons un homme, devenu "je" et père, dans la contemplation de ce qui fait le sel des jours et du quotidien... Les deux parties du livre sont liées éditorialement, j'ai préféré moi les dissocier dans mon esprit tant leurs univers sont différents ; ils ont de plus chacun leur intérêt particulier...

Présenté comme un roman, Nos cheveux blanchiront avec nos yeux est en fait une continuité de petits textes, au charme poétique sûr, des photographies d'instants.

Editions 10/18 - 6.10€ - 16 août 2012

 

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16 août 2012

Rentrée littéraire 2012

challenge2012

La rentrée littéraire démarre officiellement aujourd'hui. Et contrairement aux années précédentes, j'ai un peu de mal à m'y mettre. L'enthousiasme est très relatif. Je me suis donc inscrite au challenge du 1% de Mimi et Hérisson pour booster un peu mon envie. Il faut dire que je n'ai rien non plus reçu de la part des éditeurs... tant mieux je vais pouvoir laisser voguer ainsi mes désirs vers les vertes vallées qui m'enchanteront. Je n'ai pas non plus fait de liste de prévision, rien.

Bizarrement, c'est vers ma LAL (Liste A Lire) que se porte mon intérêt du moment, vers ces livres que j'ai noté chez vous, à droite et à gauche. J'ai encore l'esprit en vacances. Les années précédentes, quelques déceptions de rentrée m'avaient plongé dans des pannes de lecture titanesques. J'ai envie d'éviter cela cette année, de prendre du plaisir à lire, et puis c'est tout. Et ma LAL regorge de jolies choses, c'est certain.

Pour s'inscrire au 1%, c'est par ici [clic]. 
A suivre sinon... pour savoir si Les écrits d'Antigone vont bouder la rentrée littéraire, ou pas. :) Je ne le sais pas encore moi-même.

15 août 2012

Planète sauvage

famille + planète sauvage 031b

 famille + planète sauvage 040b

 famille + planète sauvage 034b

 famille + planète sauvage 041b

 famille + planète sauvage 037b

famille + planète sauvage 042b

famille + planète sauvage 043

famille + planète sauvage 045

famille + planète sauvage 044

La Chevalerie 44710 Port Saint-Père
www.planetesauvage.com

13 août 2012

Lambeaux, Charles Juliet

lambeaux"Le sentiment de ne rien valoir, de n'être rien, de n'avoir rien à espérer. Et mêlée à ce sentiment, la vague sensation qu'une plainte cherche à se faire entendre. Une plainte, ou un cri, ou bien encore une toute simple parole qui dirait la fatigue, le non-sens d'avoir à subir une vie qui se refuse, la désespérance de celui que ronge la nostalgie du pays natal et qui sait ne pas pouvoir le retrouver.
Après avoir couvert un certain chemin, tu te rends compte que ton besoin d'écrire est subordonné à un besoin de connaissance, que tu veux moins enfanter des livres que partir à la découverte de toi-même.
Plus tard, tu découvres cette autre évidence : puisque tu ne t'aimes pas, il t'appartient de te transformer, te recréer. Une certaine exigence t'habite. Elle te soutiendra, te guidera, te fournira la petite lumière qui te permettra de te frayer un sentier dans la nuit."

Dans ce livre, Charles Juliet a voulu faire revivre ses deux mères, celle qui lui a donné la vie et celle qui l'a élevé. Pour la première, il a les mots de la compréhension, de ce qu'il a perçu de semblable en lui. Cette jeune-femme, paysanne, après une enfance au service de sa famille a connu un drame amoureux puis s'est mariée et a sombré, avec les maternités, dans la solitude et la dépression. Elle est morte en internement, de faim, pendant la seconde guerre mondiale. Le narrateur est le dernier enfant de cette femme, un bébé lors de son départ, il sera élevé par un autre couple, et pour sa deuxième mère il a les mots de l'amour...

On me conseillait depuis longtemps ce titre, qui est effectivement très beau. Charles Juliet n'a pu écrire tout de suite Lambeaux tant il était douloureux pour lui de faire revivre ainsi ses fantômes.

"Si tu parviens un jour à le mener à terme, il sera la preuve que tu as réussi à t'affranchir de ton histoire, à gagner ton autonomie."

J'ai été remuée, révoltée par ce qui arrive à la mère de l'auteure, une vie flouée. J'ai puisé ça et là quelques précieuses phrases.
Une lecture qui confirme encore une fois le pouvoir salvateur de l'écriture.

Editions Folio - 5.95€ - Avril 1997

Quelques autres lectures sur Babélio

 

11 août 2012

Holmes t1 et 2 de Cécil et Brunschwig

holmes1   holmes2

"Personne n'est venu chez vous aujourd'hui et vous n'avez jamais ouvert le dossier portant le nom du professeur Moriarty."

Sherlock Holmes laisse une lettre à Watson, expliquant sa disparition prochaine, son sacrifice. Il chutera, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Quelques jours plus tard, l’appartement du détective à Baker Street est violemment fouillé. Ce sont des hommes, diligentés par le propre frère de Sherlock qui ont fait le coup. Mycroft explique avoir ainsi tenté d'effacer les preuves de la folie de son frère, adepte de la cocaïne depuis quelques années. Pour lui, Holmes s'est suicidé. Le docteur Watson veut croire en son ami et en l'existence de Moriarty. Aidé de Wiggins, l'apprenti posthume de Sherlock Holmes, il mène son enquête...

J'aime beaucoup la série télévisée qui était passée sur France4 présentant un Sherlock Holmes moderne, et depuis Jude law on sait que Watson peut aussi devenir un personnage potentiellement très sexy. Cette BD là est un peu dans la même veine, on oublie le Sherlock Holmes des dessins animés en partant tout de suite dans un registre très réaliste. Et c'est vers Watson que la lumière est cette fois-ci dirigée, qui mène l'enquête, cherchant à réhabiliter son ami de toujours. Le noir et blanc, ou le jaune pour les flash-back, sait jouer avec les ombres pour distiller avec talent opression et mystères. J'ai adoré, c'est un coup de coeur !!

Le tome 3 (l'ombre d'un doute) est sorti en juin 2012... je sais ce qu'il me reste à faire !!

Editions Futuropolis - 11.20€ - Novembre 2008 - Merci ma bibli !!

Pour le plaisir, un extrait de la série... ;)

9 août 2012

Rose sainte nitouche, Mary Wesley

rosesaintenitouche"Elle m'a obligée à venir à cette partie de tennis, aujourd'hui ; elle pensait que je rencontrerais un beau parti. Cette fois, vous riez.
- Vous m'avez rencontré, moi."

Rose est veuve depuis peu, et ses amis s'interrogent sur la vie apparemment lisse qu'elle a pû avoir. Cette femme d'une soixantaire d'année s'exprime rarement sur ses sentiments. Ce qu'ils ignorent, c'est que bien avant d'épouser Ned, elle avait rencontré Mylo, un précepteur. Alors, elle n'a pû écouter son coeur, obligée par les conventions de se marier plus raisonnablement. 
Naitra ainsi une liaison qui durera une cinquantaine d'année...

Ce roman est charmant. Il commence doucement, un peu à la manière de Sur une plage de Chesil de Ian WcEwan. Puis, Rose prend du caractère, peaufine sa double vie, s'entoure de ses chiens, de son jardin, de sa maison, vit les privations de la seconde guerre et nous devient petit à petit bien sympathique. La promesse faite à Ned de ne pas le quitter, alors que Mylo est un amoureux transi parfait, nour irritera suffisamment pour donner du sel à cette histoire qui se lit agréablement et sans efforts.

Je suis émerveillée du fait que Mary Wesley se soit mise à l'écriture si tardivement, à l'âge de soixante-dix ans ! Encore une auteure à continuer de lire sans tarder.

Editions J'ai lu - 7.20€ - Juin 2010

D'autres avis, plus bavards que moi...

Un roman qui a attaché encore plus Lily à la romancière - Un coup de coeur pour Laure ! - Caustique et adorable pour Clarabel - Je l'avais noté chez Theoma enthousiaste - Insolence chic et dynamisme contagieux pour Cathulu !!

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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