01 avril 2017

Et je danse aussi, Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

etjedanseaussi

Tandis que te reste un lointain souvenir de ces divins macarons ramenés de Paris [clic]... tu parles enfin de ce livre lu dans le train lors de ton voyage, et acheté à Rennes il y a peu (dédicacé par Anne-Laure Bondoux). Les lectrices se déplacent beaucoup en ce moment, écument les salons, et toi tu fais de même... Tu te faisais une fausse idée de ce roman depuis longtemps, tu le pensais destiné à la jeunesse (sans doute la couverture, et le fait que les auteurs sont des auteurs jeunesse ?). Mais en réalité pas du tout ! Ce roman épistolaire (quel est le nom pour la version e-mail ?), est bien un roman pour adultes. En effet, ce sont deux adultes qui commencent dès les premières pages une correspondance maladroite. Adeline Parmelan a envoyé une grosse enveloppe à Pierre-Marie Sotto, auteur. Elle cherche à savoir très vite si il va l'ouvrir. Pierre-Marie, auteur à succès, devenu un loup solitaire, n'est pas très enclin à le faire, ni à répondre à cette lectrice entreprenante. Il tient à l'informer qu'il ne lit jamais les textes qu'on lui envoie. D'excuses pour le dérangement en politesses joviales, une correspondance se noue, intime et amicale, laissant peu à peu entrevoir entre ses lignes quelques secrets et vérités. Peu importe si les deux protagonistes ne se connaissent pas, viennent de deux mondes très différents et accusent une belle différence d'âge. Et toi tu as passé un délicieux moment en compagnie de ce livre, au ton enjoué et alerte. Lire des romans épistolaires est toujours un plaisir. Depuis toujours, tu aimes cette forme d'écriture... Et là il est intéressant de suivre un échange qui distille à la fois le rire et l'émotion. Bref, tu as été conquise, et tu as laissé les personnages de ce livre avec regret !
[Message à Anne-Laure Bondoux : ayé tu fais à ton tour partie de la bande, damned !]

Pocket - Février 2016

Sandrine l'a lu aussi

 


04 février 2017

N'oublie pas les oiseaux, Murielle Magellan

noubliepaslesoiseaux

Tu reconnais souvent tes coups de coeur à ce frémissement particulier qui accompagne la fin de ta lecture... ce sentiment profond d'avoir lu un livre essentiel pour toi, dont tu garderas la trace, l'écho, un souvenir marquant. Et voilà que tu viens justement de terminer un récit, avec cette sensation là, et quelques larmes au bord des yeux... Tu avais acheté N'oublie pas les oiseaux l'an dernier, lors de ton passage au Printemps du livre de Montaigu. On parlait alors partout des Indociles, cet autre titre de Murielle Magellan qui rencontrait un grand succès. Sur le stand blanc, on ne pouvait manquer sa couverture rose, et son titre intrigant. Toi tu avais choisi plutôt ce poche bleu, pour essayer la plume de l'auteure... et ne pas revenir à la maison en ayant trop dépensé... Rencontre brève et souriante, dédicace. Et puis tu as pris du retard dans tes lectures, et la semaine dernière tu avais besoin de glisser un format poche dans ton sac, tu devais aussi bientôt participer au comptage des oiseaux de ton jardin (voilà parfois comment on choisit un livre dans sa pile) et tu n'as ainsi ouvert ce titre qu'un an après... la semaine dernière, donc. Dès les premières pages, tu fais la connaissance de Murielle, 17 ans. Elle vient d'intégrer une Ecole artistique, elle est montée sur Paris pour ça, car elle aime écrire et interpréter ses chansons. Elle rencontre alors un de ses professeurs, dit le russe, ou l'homme slave, dont elle tombera petit à petit follement amoureuse, dont elle acceptera tout, qu'elle attendra avec effervescence, patience et impatience, jusqu'à partager enfin sa vie et avoir un enfant de lui. Autobiographique et revendiqué comme tel, lis-tu en quatrième de couverture... et toi tu as effectivement le sentiment de rencontrer quelqu'un, et de lire un récit qui tient de l'Amant de Duras... un récit sincère, troublant, qui ne cache rien de l'infidélité de l'un et de ce que l'autre peut donner par amour et certitude. Il y a pourtant une exigence particulière à lire ce récit qui fouille longuement les sentiments, les crises de manque, entrecoupe sa narration de morceaux de journal intime, parcourt les années, une exigence de proximité dont on ressort essouflée et vaincue... mais aussi profondément séduite.

Editions Pocket - février 2016

Georges l'a lu - Noukette aussi, qui emmène vers d'autres liens...

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13 septembre 2016

Le baiser dans la nuque, Hugo Boris

lebaiserdanslanuque "De ces gens qui ne savent pas faire autrement, ne connaissent pas d'autre chemin pour dire les choses. La gentillesse du pauvre, bonne à prendre, le sentiment compliqué, mieux que rien."

Fanny est sage femme. Louis est ce frère venu remplacer au pied levé le jour d'un accouchement ce père qu'une petite fille ne connaîtra jamais. Drôle d'endroit pour une rencontre. Mais Fanny est aussi une mère qui a perdu à chaque naissance un peu d'audition, et Louis donne des cours de piano. Alors la rencontre se poursuit. Fanny veut jouer, entendre ce qu'elle peut encore entendre, et puis poursuivre quelque chose d'indicible qui la mène au numéro 37 de cette impasse où vit le jeune homme. Elle vient tous les jeudis, apporte à chaque séance un bracelet de naissance récupéré. Ils ont leurs rituels, leurs habitudes, leur intimité, la musique ... 

Je voulais lire un autre titre d'Hugo Boris, après mon coup de coeur pour son Police. J'ai donc ouvert son premier roman, et le moins que je puisse vous dire est que l'écriture d'Hugo Boris irradie dès les premières pages de ce premier opus, très réussi, fortement sensuel et intense. J'aime cette écriture, brève, rythmée, originale et évocatrice, qui arrive directement là où elle le souhaitait, en faisant fi parfois des codes conventionnels de la narration. Mais peu importe, car le résultat est comme je l'aime souvent, à fleur de peau, au plus près de l'émotion. Et puis, outre de nous raconter une approche entre deux êtres que rien ne disposait à se croiser, l'auteur aborde également et crûment ce moment si spécial de l'accouchement, par de multiples récits de naissances très forts et réalistes, et j'ai aimé ça aussi, cet hymne à la vie, et cet hommage si juste au courage des mères. Un roman à découvrir et un auteur à continuer de lire, indubitablement... chic !!

Editions Pocket - 6.95€ - Juillet 2011 - Merci ma bibli !!

Police est dans la sélection #MRL16

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12 janvier 2016

La Déesse des petites victoires, Yannick Grannec

ladeessedespetitesvictoires "Un dernier ménage pour Kurt. C'est tout ce que j'aurai fait pour lui dans ma vie. Ranger le monde pour empêcher cette maudite entropie de l'engloutir. Toutes les femmes ont-elles le même destin ? S'appareiller, par amour ou par besoin de sécurité, pour finir par tenir à bout de bras celui qui était censé être le rocher. Est-ce notre lot à toutes ? Ces frères, pères, amants, amis, sommes nous là pour les repêcher ?"

Anna est diligentée par l'Université de Princeton auprès d'une vieille femme afin de récupérer les archives de Kurt Gödel, un fameux mathématicien. Mais la tâche s'avère difficile, en effet la femme du logicien est acariâtre et accueille bien froidement la requête de la jeune documentaliste. Dès la première rencontre, elle voit venir cette petite jeune fille discrète et désorientée de loin. Mais un lien étrange se crée, au fil des rencontres, une complicité respectueuse et malhabile, qui permet à Anna de connaître tout de la vie de la vieille femme, ainsi que de celle de son mari, qui luttait périodiquement contre la folie, mais également de cette longue amitié que le mathématicien a eu avec le célèbre Albert Einstein. Nous passons d'une Vienne des années 30 à une ville de Princeton figée et frileuse, dans laquelle l'ancienne danseuse, devenue femme de scientifique s'ennuiera beaucoup et verra peu à peu ses illusions se dissoudre dans le quotidien...

Le roman de Yannick Grannec est un pavé que je n'ai pas été loin de trouver parfois indigeste. Cependant, j'ai aimé le lire et partir longuement à la découverte de ses personnages féminins, Kurt Godël étant lui un homme assez agaçant. L'intérêt principal de cette histoire est sans conteste ces portraits hauts en couleur, du passé et du présent, ainsi que tout ce que j'ai pu apprendre sur la vie américaine d'Albert Einstein après ma lecture de Le cas Eduard Einstein par Laurent Seksik [clic]. Une lecture très intéressante, donc, instructive, bien qu'un peu longue, et qui s'avère dans ses dernières pages, subtile et plutôt émouvante. 

Editions Pocket - 8.10€ - Janvier 2014 - Prix des libraires 2013

Lu en grand format - merci Sophie !

Anne a beaucoup aimé malgré son peu d'attrait personnel pour les mathématiques - Bien écrit et agréable à lire pour Keisha - Il est tombé des mains d'Aifelle

[En ce moment, la plateforme Canalblog connaît quelques ratés. Vous avez pu le constater aujourd'hui. Le blog était indisponible. Une maintenance aura lieu du 14 au soir au 15 janvier midi. Merci de votre compréhension.]

Posté par Antigone1 à 17:11 - - Permalien [#]
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