La fille quelques heures avant l'impact, Hubert Ben Kemoun
Un an après ta rencontre mémorable avec l'auteur à Montaigu... tu as enfin lu ce roman. Parce qu'un roman destiné aux adolescents est toujours un moment intéressant, et revivifiant (et celui-ci ne déroge pas à la règle)... et que tu avais besoin de souffler un peu après ta dernière lecture. Annabelle est la fille avant l'impact, celle qui rompt ce jour là avec Sébastien, vit toute seule avec sa mère dépressive et décide de se rendre en soirée au concert donné par le groupe de Marion (personnage du roman précédent La fille seule dans le vestiaire des garçons). Tout le Lycée sera présent. La jeune fille ne sait rien du drame que traverse son professeur de Français, Isabelle, négligée par l'homme qu'elle aime, ni comment s'est terminée la punition de Mokhtar et des deux autres garçons impliqués dans un échange vif en cours, ni qu'Ethan gît quelque heures plus tard dans une ruelle, blessé. Elle veut juste se débarrasser de ce qui la gêne (Sébastien), voudrait oublier l'état de sa mère et rejoindre son amie Fatou au concert. Le roman de Hubert Ben Kemoun monte petit à petit en puissance, distillant une belle dose de suspens tout au long de cette journée caniculaire, qui se termine fatalement sur une explosion de haine (annoncée ici et là sur quelques pages en italique). L'auteur sait toujours aussi bien se glisser dans la peau d'une adolescente, deviner ses pensées et ses sentiments. Et tu en est restée cette fois-ci encore assez béate d'admiration. Il a le talent aussi de montrer dans ce livre comment la violence naît, comment elle se développe et à quel point elle peut frapper fort et injustement. Un roman très moderne, que tu vas t'empresser de poser sur ton étagère de livres avec adolescents.
Editions Flammarion jeunesse - février 2016
La Fille seule dans le vestiaire des garçons, Hubert Ben Kemoun
"Je m'étais jetée dans les bras de n'importe qui pour m'inventer une histoire d'amour."
Marion est une collégienne plutôt discrète. A la maison, tout n'est pas si rose depuis que son père est parti refaire sa vie à l'étranger, en Amérique du Sud, la laissant elle, sa mère et son petit frère comme orphelins. La collégienne voit sa mère se perdre dans la consultation de sites de rencontres. Barnabé, son petit frère, cache sa tristesse sous une exubérance, une sensibilité exacerbée et une mémoire sans failles. Alors Marion note tout sur son petit carnet noir, les chansons qu'elle compose, ses envies, ses idées sombres, ses colères et ses espoirs. Mais elle perd ce carnet lors d'une bousculade avec des garçons de sa classe, Enzo en tête, qui lui réclame un baiser qu'elle refuse. Marion est persuadée que ce dernier a retrouvé son carnet et lui réclame. Enzo avoue avoir l'objet, promet à la jeune fille de le lui rendre, et devient en face à face d'une douceur étonnante qui met soudain Marion sur un petit nuage, elle qui se pensait si malhabile en ce qui concerne les garçons, la matière dans laquelle elle excelle le moins, avec l'espagnol...
J'ai commencé ce petit roman pour adolescents dans le train samedi dernier, encore forte du souvenir de cette rencontre amusante et pleine de verve avec l'auteur. Et j'ai été surprise en commençant le livre de constater combien cet auteur là justement avait su se glisser dans la peau d'une jeune fille, pleine de rage et de désespoir. Quel tour de force ! Et quel talent. L'histoire que nous conte Hubert Ben Kemoun est moderne et prenante, parfois assez rude, celle d'une adolescente d'aujourd'hui, confrontée aux réseaux sociaux, aux pièges d'internet, à la méchanceté gratuite et bête, à la vengeance. J'ai beaucoup aimé lire ce livre, avoir pour quelques pages 14 ans, apprécié l'espoir qui est distillé en fin de roman. Un livre que je vais conseiller sans soucis à ma fille, d'ailleurs l'exemplaire lui est déjà dédicacé, ça tombe bien.
Editions Flammarion - 13€ - Mai 2013
Une lecture en famille chez Liliba - George l'a lu d'une traite - C'est Canel qui a été la tentatrice !! -
En cherchant des liens je me rends compte que l'auteur est beaucoup lu sur nos blogs. Il sera présent à Montaigu lors du Printemps du Livre (23-24 avril), parions que je vais craquer sur un autre titre.