La Grâce des brigands ~ Véronique Ovaldé
"Elles se regardèrent, Joanne accoudée à la fenêtre et Maria Cristina en tailleur sur le tabouret, cigarette à leurs becs respectifs, au frais dans leur courette en ciment, avec la cage du mainate de la voisine au milieu des cactus en pot, et elles se mirent à rire et Maria Christina se dit qu'il n'y avait décidément rien de meilleur que la camaraderie et, comme elle ne savait pas encore bien vivre les choses sans penser au moment où elle ne les aurait plus, elle eut peur de perdre Joanne."
Maria Cristina a trouvé depuis quelques années un semblant d'équilibre dans sa vie. Elle a quitté depuis longtemps Lapérouse, la bourgade de son enfance, et sa famille asphyxiante. Elle est écrivain, elle vit seule, et a comme amie Joanne, une serveuse libérée, mère d'un petit garçon, et comme ancien amant et mentor un écrivain à succès, Rafael Claramunt. Depuis le succès de son premier roman, l'écriture est au centre de son existence, et l'image qu'elle renvoie aux médias est celle d'une femme libre et déterminée.
Alors quand Maria Cristina reçoit un appel affolé de sa mère - alors qu'elle n'a pas eu de nouvelles d'elle depuis des années - la priant de venir s'occuper du fils de sa soeur, le bouleversement est grand...
Mis à part Déloger l'animal, je crois avoir tout lu de Véronique Ovaldé. Et ce qui surprend dans ce roman-ci en premier lieu est l'absence de fantaisie, qui était pour moi une des caractéristiques de l'écriture de l'auteure. Nous sommes loin du Sommeil des poissons lu précédemment. La grâce des brigands n'a pas en premier lieu l'allure d'un conte. Le récit, d'ailleurs, démarre de façon désordonnée, presque avec acidité.
Et puis, parce qu'il était évident que la magie apparaitrait enfin, certains passages, d'une extrême vérité et d'une grande beauté, m'ont donné la chair de poule, comme pouvaient seules le faire (me semblait-il) certaines chansons.
La grâce de ce roman est donc ailleurs, non pas dans la fioriture de l'écriture, mais dans la simplicité toute nouvelle d'une auteure qui sait convoquer des images fortes, si bien parler des ravages des éducations mystiques et de la complexité des êtres, et ce avec un attendrissement et une empathie touchante. Passer quelques heures en compagnie de la petite troupe qui entoure Maria Cristina est par ailleurs d'un réconfort et d'une tendresse rare.
Un coup de coeur de lecture évident !
"Ce qu'il est intéressant de noter c'est que l'apparente docilité de Maria Cristina était en fait un type de résistance. Mais une résistance tranquille et adpatée au contexte. Une résistance à ce que sa mère pensait faire d'elle, une résistance à son milieu. Une sécession silencieuse en quelque sorte.
Il est certain que Meena était la seule personne à avoir remarqué le désir de Maria Cristina de se fondre dans leur milieu (tenue de camouflage) tout en s'adonnant à ses deux passions coupables : l'une pour les supputations diverses à l'égard de ses contemporains [...] et l'autre pour les livres. Cette dernière passion, ça ne faisait pas un pli, l'entraînerait loin de Lapérouse, puisque les livres servent, comme on le sait, à s'émanciper des familles asphyxiantes."
Tout Véronique Ovaldé sur ce blog [clic ici]
Editions de l'Olivier - 19.50€ - Août 2013
Un titre lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire de PriceMinister-Rakuten !! (Grand merci)
D'autres nombreuses lectures dont... L'irrégulière - Sylire - Clara - Cathulu - Theoma !
En cours de lecture... "Le début de la fiction"
"Quand on ne voit plus sa famille ou quand elle a disparu corps et biens, alors ce qui pose problème c'est la façon dont on raconte l'histoire, la vilaire soeur, ce qui est ajouté, ce qui est soustrait, la façon dont je vis l'histoire, différente de celle dont ma soeur l'a vécue ou ma mère ou mon père, chacun de nous a une version de l'affaire, et ces versions n'ont aucun point d'achoppement, elles ne se recoupent jamais, et les évènements remémorés ne sont pas les mêmes, les dates ne sont pas les mêmes, alors il faudrait pouvoir confronter ces versions, mais puisque la famille a disparu ou bien qu'elle est muette ou démantibulée cette entreprise est impossible et ma vérité devient mensonge, elle n'est que ce que j'ai pu vivre et ressentir, elle est incomplète et blessante et invérifiable, nos versions sont comme deux ou trois droites parallèles qui jamais ne se rejoignent, raconter ma propre histoire devient un projet si artificiel et si solitaire, l'élaboration a posteriori donne l'impression d'une trajectoire, d'une volonté et d'un désir, mais ce n'est qu'une vue de l'esprit. Les détails m'emmènent toujours plus loin que je ne l'aurais voulu, ils ouvrent des digressions, des parenthèses, des souvenirs, je vois mes poupées russes s'accumuler, elles me submergent, tombent du bureau, c'est la fantasia des poupées russes. Que faire de ces imbrications ? On se voudrait clinique, on devient baroque. Et quand tout s'est calmé, il ne reste que des fragments disjoints, les dalles disjointes du carrelage, et les interstices laissent voir la terre même, la terre battue, sa poussière, sa sécheresse et sa profondeur."
Extrait de La Grâce des brigands de Véronique Ovaldé
Malgré les quelques défauts que je lui trouve, cette lecture (et des extraits comme celui ci-dessus particulièrement) me donne tellement de frissons (au sens propre du terme), me parle tellement... que je ne pourrai que l'affubler prochainement d'un coup de coeur.
Mon billet bientôt.
Le sommeil des poissons, Véronique Ovaldé
"En temps normal, les madous-madous font partie de celles qui résistent le mieux à la maladie grise. Elles ont des trucs pour cela. Elles mettent plus de canelle et de gingembre dans leurs galettes et elles y ajoutent de petits graines dont elles seules ont la garde. Elles n'attendent rien des hommes, et se suffisent à elles-mêmes. Ce qui déjà leur épargne pas mal de tracas, mes belles. Elles font des bébés pendant la saison gaie et ont la main sûre et caressante. Elles sont évidemment de conseil savant-éclairé ; elles comprennent les crues, les mathématiques, les hommes et les fièvres."
A chaque belle saison, les hommes reviennent dans cet étrange village, tout en haut du mont Tonnerre, seulement peuplé de femmes. Elles, elles attendent leur venue sans impatience, en profitent pour mettre en route quelques bébés et les renvoient au loin dès que la mauvaise saison revient. L'une d'entre elles vit pourtant à l'écart, la Mano, plus loin dans sa triste maison. Elle est marquée pour toujours d'une tache au visage, et les hommes l'intéressent peu. Elle lutte seulement contre la maladie grise qui souvent cherche à la prendre, alors que les madous d'en bas se serrent les unes contre les autres, et s'entourent de couleurs et de parfums pour ne pas sombrer.
Lorsque Jo, le géant, apparaît, la revêche devient tout à coup tout sucre et tout miel pour ce grand gaillard, une ensorceleuse, et se prend à rêver de maternité...
Attention ! Ce premier roman de Véronique Ovaldé, que Points a eu la bonne idée de rééditer en poche, regorge de fantaisie lyrique. Comme un chant suave, ou un conte, il nous emmène loin de la réalité, dans un monde inventé, surnaturel où règne l'humidité, la gouaille des mots et l'envoutement. Voilà, il faut savoir en tant que lecteur où on met les pieds. Si tel est le cas, il suffit ensuite de se laisser porter par ces premiers pas d'une auteure à l'univers riche et à l'écriture toujours identifiable...
Une lecture hors du temps.
Editions Points - 5.90€ - 29 août 2013
Une sortie en format poche ! Des vies d'oiseaux ~ Véronique Ovaldé
Alors que la présence en librairie du dernier roman de Véronique Ovaldé, La Grâce des brigands, a été annoncée pour le 21 août (mais je vous en parlerai certainement bien plus tard), sort simultanément en format poche ma lecture de 2012... Des vies d'oiseaux. Je vous recommande donc chaudement aussi ce titre lumineux...
Un extrait de mon billet d'alors...
"Voici un joli roman de Véronique Ovaldé. Les premières lignes de cette lecture m'ont plutôt étonnées, me donnant le sentiment d'être entrée de plein fouet dans une intrigue policière. Et puis non. Parce que Véronique Ovaldé ne peut se contenter de poursuivre les principes d'un genre, nous voici ensuite propulsés dans le quotidien d'une desperate housewife qui se morfond depuis que sa fille adolescente a quitté le nid. Pour enfin se laisser bercer par une fable qui donne à l'amour un A majuscule, aventureux et imprudent."
Mon billet dans son intégralité par ici [clic].
"Le bonheur privé ordonnait et conférait du sens à sa vie, Paloma était son seul système de repères et sa balise, elle se rendait compte du danger de cette unique lorgnette, et elle en ressentait une étrange douleur amoureuse (une sorte de chagrin qui opresse la poitrine, mais un chagrin délicieux parce que exclusif, un chagrin qui vous dit combien vous êtes vivante et combien ce que vous aimez vous est précieux) [...]."
Editions J'ai Lu - 7.60 € - 21 Août 2013
Des vies d'oiseaux, Véronique Ovaldé
"Le bonheur privé ordonnait et conférait du sens à sa vie, Paloma était son seul système de repères et sa balise, elle se rendait compte du danger de cette unique lorgnette, et elle en ressentait une étrange douleur amoureuse (une sorte de chagrin qui opresse la poitrine, mais un chagrin délicieux parce que exclusif, un chagrin qui vous dit combien vous êtes vivante et combien ce que vous aimez vous est précieux) [...]."
Le lieutenant Taïbo est appelé sur les lieux d'étranges cambriolages.
Tels de dignes héritiers de Boucles d'Or, des jeunes gens semblent squatter les villas de la région pendant l'absence des propriétaires, se contentant d'occuper leurs lits et de vider leurs réserves de nourriture. Mais rien n'est dérobé.
Vida, une des victimes de ces occupations clandestines, comprend très vite qu'il s'agit de sa fille Paloma et de son jeune amant Adolfo. A la recherche de la vérité, et d'une part d'elle-même oubliée, elle se rendra vers les recoins dissimulés de son enfance, à Irigoy, loin de la vie figée qu'elle mène depuis son mariage avec le brillant Gustavo...
Voici un joli roman de Véronique Ovaldé. Les premières lignes de cette lecture m'ont plutôt étonnées, me donnant le sentiment d'être entrée de plein fouet dans une intrigue policière. Et puis non. Parce que Véronique Ovaldé ne peut se contenter de poursuivre les principes d'un genre, nous voici ensuite propulsés dans le quotidien d'une desperate housewife qui se morfond depuis que sa fille adolescente a quitté le nid. Pour enfin se laisser bercer par une fable qui donne à l'amour un A majuscule, aventureux et imprudent.
"Si tu voulais des garanties, ma douce, il fallait acheter un toaster"
Une lecture vivifiante et lumineuse. J'ai beaucoup aimé.
Editions de l'Olivier - 19.30€ - Août 2011
Quelques avis parmi vos nombreuses lectures ... Un roman ovaldien pour Amanda "Même si Des vies d'oiseaux manque - un peu - de contenu, il n'en reste pas moins un joli conte où les mots ont la part belle et les images continuent de flotter bien après la dernière page tournée." - C'est un coup de coeur pour Liliba qui a adoré - Tout simplement beau pour Clara - Theoma est plus mitigée mais n'a pas résisté au charme de l'écriture - Pour Cathulu, on ne peut qu'être fasciné par ce roman chatoyant - Une petite déception pour Gambadou -
Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé (Rentrée littéraire 2009)
"[...] N'oublie jamais ta colère. Et si la colère s'effaçait en faveur d'un sentiment plus confus et plus paralysant comme la culpabilité alors il fallait la réactiver, et quel meilleur moyen que de se planter devant le miroir de la chambre, soulever son maillot et compter les traces laissées par le si grand amour mal exprimé de Violette Bustamente. Dans ces moments-là Vera Candida se collait au miroir pour sentir la fraîcheur d'hiver sur sa peau puis elle soufflait pour créer de la buée et dessiner sur la surface si lisse des formes rondes, des spirales et des volutes. Elle remontait ses cheveux et touchait la balafre blanche et soyeuse qu'elle avait sous l'oreille puis elle remettait sa chevelure en place.
Ces cicatrices là, mon sucre, sont des étendards, disait grand-mère Rose. Au fond c'est un avantage toutes ces coutures bien visibles. Quand le mal qui t'est fait est seulement à l'intérieur (mais sache, ma princesse, qu'il peut être aussi taraudant et violent que des coups de poing), alors ne pas perdre de vue ta colère et ta juste rage demande un bien plus gros effort."
Ce que je sais de Vera Candida est l'histoire d'une lignée de femmes.
En tout premier, il y a Rose, la grand-mère, ancienne prostituée, devenue experte en poissons volants, puis maîtresse de Jéronimo (inquiétant personnage oscillant entre l'iguane, le jetsetteur et le caïd) . Ensuite, il y a Violette, la fille de Rose, un peu spéciale, pas finie et bonne à rien, juste à courir les garçons et à donner naissance à une enfant, la troisième femme de ce roman, la seule à espérer enfin briser le destin qui semble planer sur leurs destinées à toutes, elle se nomme Vera Candida. En effet, cette dernière a l'impulsion juste de fuir l'île de Vatapuna, à quatorze ans, enceinte, lourde d'un secret inavouable. Elle atteint Lahomeria, livrée à elle-même puis recueillie dans un foyer alors qu'elle accouche de la quatrième fille du récit, Monica.
L'amour, comme bien souvent, sonnera le carillon de l'espoir, en la personne d'un journaliste obstiné et combattif, doux, Itxaga, amoureux fou de Vera Candida...
Encore une fois (ayant j'ai déjà lu Et mon coeur transparent et Toutes choses scintillant), me voici sous le charme de la manière bien personnelle de Véronique Ovaldé de mener un récit ! Nous sommes ici dans une amérique du sud imaginaire où le réalisme frôle sans cesse le légendaire et le féérique, et tout cela est terriblement bien fait, et maîtrisé, et passionnant.
Difficile pour moi de ne pas aimer non plus la délicatesse avec laquelle elle parle des femmes, de leurs corps, de leurs impulsions, de leurs doutes et de leurs choix, parfois maladroits, souvent tragiques. Ces personnages là me semblent toujours si familiers. Ils me donnent des envies de protection et de justice, d'abandon aux sentiments vrais.
J'ai donc aimé cette lecture, vraiment. Et pourtant, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il m'est impossible cette troisième fois encore, d'assigner un "petit coeur" à mon billet.
Il s'agit là simplement, sans doute, d'écriture et de distance, de ce fossé qui se creuse entre nous, étrangement, au fil des pages. Rien de grave, juste un sentiment d'éloignement qui me laisse moi, admirative, mais un peu sur le côté, tenue à l'écart, distanciée.
Voilà un effet bien mystérieux... ;o)
ISBN 978 2 87929 679 1 - 19€ - AOUT2009
Elles l'ont lu aussi : Amanda - Cuné - Jules - Albertine ...qui d'autre ?
Ce roman est en lice pour le 22ème Prix Goncourt des Lycéens parmi 14 titres.
Défi 1% littéraire 2009 : 6/7
Toutes choses scintillant, Véronique Ovaldé
Nikko est née au Pôle, sur une île polluée, le jour où tous les bébés sont arrivés, bien trop tôt, dans la cabane de Kumiku, la plus chaude et la plus solide, "nés dans un grand tonnerre, perplexes d'apparaître en même temps au jour, à la glace et à l'humanité". La colère des pères fait fermer l'usine, coupable du décès des enfants contaminés. Seule, Nikko survit, au milieu d'un peuple abasourdi par l'alcoolisme, les subventions et le pouvoir des hommes "blonds"...
Mon avis...
Après Et mon coeur transparent, lu précédemment, voici un roman de Véronique Ovaldé dont le point commun avec ce dernier est de traiter également d'écologie (la femme du héros de "Et mon coeur transparent" était une fervente militante), mais d'une manière bien différente, plus largement. Ici, le récit est au coeur de la pollution, elle colle au corps et aux âmes des habitants du Pôle, au propre comme au figuré. L'usine est au centre de tout, du mystère et de la fascination, qu'elle soit fermée au départ du roman puis finalement réinvestie par les "hommes blonds", plus tard. Objet de malheur, elle pourrait tout de même être la clé du départ, pour une petite Nikko miraculée, devenue femme, départ vers un ailleurs que l'on espère meilleur.
J'ai été chamboulée par ce récit, fort et violent, voire même éprouvant, que je n'ai pu lâcher !!
Un extrait : "Elle disait - et le bruit de sa bouche était un petit bruit mouillé -, elle disait "la cabane de Kumiku nous a toutes abritées". Je regardais au dehors, la neige et son scintillement tranquille sous le soleil ; je la laissais continuer, je laissais ma mère ressasser ; elle me jetait un oeil, observant mon sourire, s'interrogeant sans doute, mais n'ignorant rien de moi, connaissant ma gentille bizarrerie, s'en accomodant finalement puisque j'étais bien la seule à écouter son histoire."
Et mon coeur transparent, Véronique Ovaldé
L'histoire (quatrième de couverture) : Sait-on jamais avec qui l'on vit ? Lancelot ne cesse de se heurter à cette question depuis que sa femme, Irina, a été victime d'un accident qui l'a précipitée au fond de la rivière Omoko. Déjà ébranlé par sa mort, il va vivre un "Très Grand Choc Supplémentaire" en découvrant que des mystères entourent cette disparition. Un à un se dévoilent les secrets que sa femme a pri soin de lui cacher. Dès lors, il ne lui reste qu'à mener l'enquête et élucider cette énigme : que faisait Irina, ce jour-là, à Catano, au volant d'une voiture qui ne leur appartenait pas et dont le coffre contenait des objets pour le moins suspects...
Mon avis : Ce roman a un charme fou... Déjà, le personnage principal, notre pauvre héros, veuf en perdition shooté aux anxiolitiques, se prénomme Lancelot, ce qui est définitivement romantique et joliment décalé. Et bien, ce prénom ressemble au roman tout entier, romantique, décalé et fantaisiste. Submergé par sa peine, Lancelot trouve tout de même la force de se poser des questions sur les incohérences qui entourent le décès de celle qu'il aime par dessus tout. Il va donc partir à la recherche du passé de sa femme. Etonnamment, résoudre l'énigme d'Irina va s'avérer plus facile qu'il n'y paraît. Pourtant, cette enquête, menée un peu malgré lui, est conduite dans l'atmosphère nébuleuse des médicaments ingurgités, de revenants venus frapper à sa porte et de la disparition étonnante des objets qui l'entoure... Pour tout vous dire, je suis heureuse d'avoir lu ce livre car l'univers de Véronique Ovaldé est une véritable belle découverte !!
Extrait : "Il y a dans la rivière Omoko une voiture que ne connaît pas Lancelot.
Il fait nuit, une nuit noire et glacée qui transperce les sinus quand on la respire, mais la police a installé sur les rives des projecteurs ultrapuissants qui éclairent la rivière. Ca grouille de monde dans l'obscurité. Lancelot se dit, C'est bizarre tous ces gens pour une voiture tombée à l'eau. Il est sorti de la sienne, et il avance maintenant très lentement avec l'impression que son corps devient alternativement mou et raide, ce qui l'empêche d'avoir une démarche normale. On veut l'arrêter mais il dit, Je suis le mari de la victime, il ajoute, Je crois, pour lui-même, et il ne sait plus s'il croit être son mari ou s'il croit qu'elle est la victime. Des gyrophares clignotent autour de lui et tout se fait dans un silence étrange. Il aurait imaginé que dans ce type de situation un grand brouhaha régnerait, une intense agitation sonore, à moins que tout à coup, en marchant vers la rive, il ne soit devenu sourd."
Note de lecture : 4/5 (parce qu'il m'a peut-être manqué quelques battements de coeur !!)
Merci à Bel Gazou qui m'a transmis ce livre, appartenant à La môme poison.
Il devrait arriver bientôt chez Bellesahi...
La lecture de Clarabel.