Homme... (catégorie "Mes écrits")
Cache tes yeux, ton regard.
Si tu veux.
Trop tard.
Je t'ai vu.
Moi.
La lumière, floue, de ce matin-là, je m'en souviens. Mon coeur en mille morceaux, ouvert. Ce quotidien marqué qui blesse à chaque passage sur ma peau, même endroit toujours, ce lieu intime du manque et de l'espoir.
Homme. Fou. Je t'ai vu me chercher, ne pas me trouver, t'affoler. J'ai vu cet afflut étrange de panique te submerger. Je croyais être seule, et je ne le suis plus. Comment savoir si je dois m'en réjouir, ou pleurer ?
La lumière de cette journée, l'avais-tu remarquée aussi ? Un peu plus tôt, il y avait eu mes mouvements, le sourire des autres, le bonjour des pères, leurs filles au bout des bras, ma solitude. Je suis parfois comme cela, presque transparente aux émotions et aux évènements. Tellement de temps passé depuis le début. Tellement d'énergie envolée pour seulement se résoudre, oublier, passer à autre chose, quelqu'un d'autre. Tellement de rien et ma peau, mon corps collé à ce lieu où tu es, ce lieu que je ne peux plus quitter.
Homme. Stupide. Qui croyait sans doute que la raison suffit quand l'amour n'est plus. Comme moi.
Si tu savais combien je t'observe, combien je te laisse le temps de m'approcher. Le temps, c'est tout ce que j'ai. Toi aussi. Mais le tien court, il s'affole.
Tu étais là, debout, au milieu des autres, à observer ma place vide. Et je t'ai vu.
Tu te pensais invisible.
© Les écrits d'Antigone - 2010
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"La vérité, c'est que je me souvenais de tout ce qu'il y avait dans mes journaux. La vérité, c'est que les phrases que j'avais écrites étaient fastidieuses, mal écrites. La vérité, c'est que jamais je n'aurais eu envie de relire ces journaux, si je n'avais pas eu un projet derrière la tête. La vérité, c'est qu'en les relisant j'allais pouvoir noter des détails, des phrases, que je voulais garder. La vérité, c'est que j'allais faire disparaître mes carnets pour me les réapproprier."

