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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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7 novembre 2013

En cours de lecture...

pulltete

"Si seulement elle pouvait abandonner son fichu cerveau, laisser son coeur gonfler, s'enflammer, son cerveau prendre l'air des journées et des saisons entières, et écrire des contes pour enfants. Elle ouvrirait la bouche devant les gens réunis à la bibliothèque, et voilà ce qu'il en sortirait : Il était une fois... [...]
Mais peut-être que l'on pouvait vivre en dessous du cou. Peut-être que l'on pouvait vivre avec les vêtements que l'on souhaitait enlever, tous empilés par-dessus la tête, devant la figure ; pas seulement un pull avec le col étroit, mais tout ce qui se coincerait là - pantalons, chaussures et chaussettes -, un désordre farfelu sur les épaules, à la place de la tête, tandis que le corps, nu comme un ver, se préparerait à vivre le reste de sa vie dans la campagne profonde, la cambrousse, sur une bretelle d'autoroute, sous la pluie. Peut-être était-ce possible. Parce que quand elle dormait contre lui comme ça, le reste du monde se précipitait dans une valise sous le lit. C'était la fin du désir que d'avoir ça. La voilà, la voilà. Il s'enroulait autour d'elle, prenait sa tête comme celle d'un enfant dans sa main et lui soufflait des mots, dans la gorge, dans la poitrine, alors qu'il s'endormait. Endors toi, endors-toi avec moi."


Extrait de Vies cruelles de Lorrie Moore

Pour l'instant, je ne sais que penser de ce titre entre admiration et interrogation. Je crois que je n'avais encore jamais rien lu de pareil. J'avais beaucoup aimé La passerelle du même auteur [clic ici]. Mon billet bientôt.

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6 novembre 2013

La mariée était en rouge ~ Anilda Ibrahimi

LAMARIEETAITENROUGE

"Elle arrive un matin de septembre, par une saison sèche où les pluies tardent à venir. Elle est vêtue de rouge. Rouge sang. Comme un sacrifice offert aux dieux pour invoquer la pluie. Comme une mariée."

Saba est mariée de force, pour solder une dette de sang, et pour remplacer la première épouse de son futur mari, sa soeur aînée. Toute maigre, mutique et très jeune, elle est d'abord la servante de sa belle-mère, comme le veut la tradition dans ce village isolé des montagnes albanaises, en ce début de XXème siècle. Mais peu à peu, les enfants arrivant, et surtout un garçon, viendront l'assurance et la fermeté.
Saba raconte le destin de ses proches, de ses soeurs, et de ces traditions qui pèsent et qui peuvent entraîner des familles entières dans la disgrâce pour des générations.
Sa petite fille, Dora, longtemps après, racontera elle sa propre histoire, le régime communiste et son apprentissage étonné de la liberté.

Je suis rentrée dans ce bon gros roman à pas feutrée, un peu déstabilisée tout d'abord par un sentiment de confusion lié à la profusion des historiettes contées, et puis les destins individuels se sont précisés peu à peu, et l'arbre généalogique devenant plus clair, le plaisir de lecture a pris finalement toute la place. Ce qui m'a beaucoup surprise est cette dureté qui parcourt tout le livre et qui semblait être le quotidien des albanais, ces traditions très ancrées qui perdurent et enferment malgré les études et la modernité. Et pourtant, de ces traditions, des croyances mystiques liées, du recul un brin ironique de Saba sur son environnement, nait aussi le charme profond de ce roman, intemporel et à l'allure de conte. 

Anilda Ibrahimi est née en Albanie en 1972. Elle vit aujourd’hui à Rome où elle travaille pour le Conseil Italien aux Réfugiés. La mariée était en rouge est son premier roman. Très remarqué à sa sortie en Italie, il a remporté plusieurs prix littéraires dont le prix national Corrado Alvaro.

Editions Books édition - 20€ - 6 novembre 2013

Les six premières pages à découvrir [clic ici]

4 novembre 2013

Electrick Children... en DVD

Rachel vit dans une communauté Mormone de l'Utah. Le jour de ses quinze ans, son père utilise pour sa confession rituelle un magnétophone. Piquée par la curiosité, la jeune fille cherche à retrouver après leur entretien cet objet intrigant,  et découvre dans la cave de sa maison, une cassette bleue qu'elle écoute. La chanson qu'elle contient "Hanging on the telephone" est une révélation, pour elle, presque un message divin. Quelques mois plus tard, Rachel est enceinte, et pourtant - de son propre aveu - elle n'a jamais fauté. Elle est persuadée d'être une sorte d'immaculée-conception. Sa famille veut lui faire épouser en urgence un garçon de la communauté. Mais Rachel s'enfuit, à la recherche du chanteur de la cassette bleue...

ELECTRICK CHILDREN 2

Electrick Children est un film à l'esthétique lente, lêchée, et qui s'avère être au visionnage un excellent moment de cinéma, emporté par des comédiens jeunes et talentueux. J'ai beaucoup aimé ce road movie surprenant et la confrontation qu'il évoque entre deux mondes si différents, une communauté mormonne au dogme enfermant et Las Vegas la ville des excès. Au tout départ, en tant que spectacteur, c'est l'inquiétude pour le sort de la petite Rachel qui prédomine, et puis on assiste petit à petit à une bien jolie histoire, un brin décalée... dont on ressort le sourire aux lèvres, et des envies de musique dans les oreilles !!

ELECTRICK CHILDREN 7

(Sélection Officielle au Festival du cinéma américain de Deauville 2012)

Grand merci à BAC films ! - Sortie officielle du DVD le 5 novembre 2013

[J'ai beaucoup pensé à Au nom de la mère en visionnant ce DVD, roman qui conte l'histoire de Marie, mère de Jésus, mais de manière réaliste. Un très beau livre de Erri De Luca que j'en profite pour vous recommander également chaudement.]

2 novembre 2013

Vents dominants ~ Wauters et Chapron (BD)

ventsdominants

" [...] si tu n'arrives pas à être plus tolérant, sois plus hypocrite !
Tu verras c'est moins fatigant !

Prends plus de bon temps et accepte qu'on t'aide un peu...
S'il te plaît."

François, sa femme et ses deux enfants, arrivent comme chaque année dans la maison de ses parents pour des vacances au bord de la mer. Son frère est là également, avec sa femme et leur fils. Il est celui qui a réussi, vers qui semble se concentrer toute l'admiration parentale. François est nerveux, irritable et désagréable. L'ambiance tourne souvent à l'orage et la tension est palpable. Tous ne se voient qu'une fois par an et c'est l'occasion de passer de bons moments en famille et de se remémorer des souvenirs d'enfance, mais ce n'est pas si simple...

J'avais noté depuis très longtemps cette BD que j'ai déniché en bibliothèque tout à l'heure et tout de suite dévorée. Elle parle très bien de ces retrouvailles familiales, qui quand elles sont rares et occasionnelles peuvent se passer ainsi, dans l'urgence de profiter des uns et des autres et éventuellement dans la rancoeur. Le malaise est là, les non-dits, et chacun semble ignorer la vie de l'autre, ou s'en faire une fausse idée... 
Un album au ton juste, et aux dessins en noir et blanc, simples et expressifs, très réussis. J'ai beaucoup aimé.


Editions Sarbacane - 16.50€ - 2009 - Merci ma bibli !!

31 octobre 2013

En route pour un bon long week-end... en musique

Je sais, je suis en pleine De Palmas mania... c'est grave ? J'emprunte tour à tour en bibli chacun de ses CD. Et n'empêche qu'en furetant par ci par là, j'ai découvert que sort prochainement un sixième et nouvel album, le 11 novembre très exactement, et ça c'est une info. 

Sinon, côté lecture, pas facile d'enchainer après L'envol du héron... En fouinant dans ma petite PAL urgente, j'ai sorti deux titres envoyés par Books édtions. Je ne lirai pas La centrale en chaleur de Genichiro Takahashi (impossible, erreur de casting de ma part) mais je tente La mariée était en rouge de Anilda Ibrahimi... à suivre.

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30 octobre 2013

L'envol du héron ~ Katharina Hagena

lenvolduheron

"Peut-être que ce que nous appelons vie est un rêve et ce que nous appelons rêve est la vie, et qu'en réalité la caverne de Platon est une station de métro."

Ellen a fait son métier du manque de sommeil, ses patients lui confient leurs insomnies. Mais aujourd'hui, à presque quarante ans, c'est elle qui a perdu soudainement la faculté de s'assoupir. La nuit, elle tourne dans son appartement, observe sa grande fille de quinze ans qui dort paisiblement et réfléchit au sens de tout ce qui lui arrive. Sa mère est hospitalisée, dans un coma profond. Son père tente de monter une chorale. Orla, sa fille, a pour petit ami un taggeur talentueux qui sévit sous les ponts de la ville. Andreas, son ami d'enfance, obnubilé par les vieux papiers, semble de plus en plus privé de paroles. Et il y a Marthe aussi, cette femme plus âgée, qui s'est prise d'affection pour Orla, et qui pleure en silence son fils disparu il y a dix-sept ans... Mais Ellen ignore ce secret là, car la perte de sommeil et le désir de Benno, son amant, noient la réalité dans un flou onirique que seul l'envol des hérons zébrant le ciel pourrait peut-être dissiper...

Ah, ce titre là m'a donné du fil à retordre. Et puis, il faut croire que ma dernière tentative pour le lire a été la bonne. L'envol du héron attendait son moment. Et c'est au final un "presque" coup de coeur que je vous présente aujourd'hui. Car ce roman est pourvu de très beaux passages devant lesquels je me suis arrêtée, émerveillée. Quelle écriture ! (ou quelle traduction ?!) J'aurais été capable de vous en recopier ici des morceaux entiers tant j'ai été bluffée par les trouvailles de l'auteure. Les images qu'elle convoque sont intelligentes et originales, et la beauté des phrases de certains débuts de chapitre est vraiment remarquable. L'histoire qui nous est contée semble alors en comparaison manquer presque un peu de force, mais il ne faut pas chipoter non plus. Allez, ce roman particulier ne plaira pas à tout le monde, c'est certain, mais il est véritablement un voyage à tenter.
J'ai beaucoup pensé au cours de ma lecture à cet autre roman allemand que j'avais beaucoup aimé [clic ici], une similitude d'ambiance évidente,... et puis bien sûr j'ai lu Le goût des pépins de pomme [clic ici], excellent souvenir !

 

Editions Anne Carrière - 22€ - Août 2013

L'avis de Clara la tentatrice - Aifelle a été plus mitigée

29 octobre 2013

En cours de lecture...

"Le froufroutement de la couverture est assourdissant. Elle pèse sur mon corps comme une personne inconsciente. Le motif rose imprimé rend l'étoffe dure. Le drap est taillé dans une matière qui s'appelle coton gratté, cela signifie sans doute qu'on s'écorche la peau quand on se retourne. Et puis il y a des miettes dans le lit, elles sont d'avant-hier, sèches et pointues comme des gravillons, elles s'enfoncent dans mes cuisses. Je me noie dans l'oreiller moelleux, il se glisse sous mon nez, ma bouche, se place dans la trajectoire de ma respiration et me souffle en retour dans la figure. Le matelas menace de m'engloutir. Il faut que je me lève, tout de suite. D'un mouvement énergique, je m'assieds au bord du lit et vois danser des points argentés devant mes yeux. Le sang gronde dans mes oreilles et j'entends un bourdonnement aigu. Une tension basse est parfois comme un voyage en vaisseau spatial."

dormir

 

Extrait de L'Envol du Héron de Katharina Hagena...

...peut-être pas un coup de coeur à ce stade de ma lecture, mais je me régale avec de très beaux passages. Mon billet bientôt.

27 octobre 2013

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet

C'est tout chaud. Nous sommes allés voir tout à l'heure en famille ce délicieux film de Jean-Pierre Jeunet, tiré du livre éponyme de Reif Larsen.

T.S. Spivet est un petit garçon de dix ans, surdoué. Il vit dans le Montana auprès de son père (pure cow-boy), de sa mère (qui étudie les insectes), et de sa soeur (qui rêve de devenir comédienne). Son frère, son faux-jumeau, a été tué alors qu'ils jouaient tous les deux avec un fusil de chasse. T.S regrette que l'on ne parle jamais à la maison de la disparition de Layton, et de ce qui a pu se passer ce jour-là. Mais un coup de téléphone va envoyer le petit garçon sur les routes. On doit lui remettre un prestigieux prix scientifique, pour une de ses inventions. Pour se faire, il doit se rendre à Washington DC et traverser seul une grande partie des Etats-Unis.

Petit dernier (8 ans) et Grande fille (12 ans) ont beaucoup aimé ce film. "Il y avait de l'émotion dedans" nous a dit mon fils, et plusieurs scènes les ont fait rire, ont marqué leur esprit. La salle était petite mais pleine à craquer... Espérons que ce soit bon signe.

En fait, je ne savais pas si ce road-movie pouvait plaire à mes enfants, était pour eux... Heureusement, Stéphie avait fait les premiers pas avec son fils [clic]. Courrez-y donc sans soucis ! (Vu en 2D)

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25 octobre 2013

Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier

ilpleuvaitdesoiseaux

"- Penses-tu mourir aujourd'hui, mon Charlie ?
- Si j'ai une autre nuit comme ça, peut-être demain. Mais s'il faut que ce soit demain, je voudrais que ce soit au coucher du soleil. J'ai toujours voulu mourir devant un coucher de soleil.
- Demain à la brunante donc.
- C'est ça, à la brunante. Mais si ça tardait trop, je remettrais ça à plus tard. Je veux pas mourir dans le noir."

Une photographe, un brin curieuse, débarque au fin fond d'une forêt, attirée là par l'histoire ancienne des Grands Feux qui ont ravagé autrefois le nord de l'Ontario au début du XXème siècle. Elle cherche à capter quelque chose, via les portraits des survivants, leurs récits, et ne s'attend pas à tomber sur trois êtres épris de liberté, caché là pour choisir leur vie, et surtout leur mort...

Je me suis tout d'abord perdue dans les premières pages de Il pleuvait des oiseaux et puis, j'ai été peu à peu touchée par la grâce presque iréelle de ce roman, beau, finalement lumineux malgré sa couverture sombre, et plein d'espoir. La galerie de personnages que Jocelyne Saucier convoque est réellement touchante, atypique, mais c'est celui, aérien et fragile de Marie-Desneige, qui apporte véritablement un souffle évident à l'histoire, créant un lien entre les protagonistes, la montée de sentiments - amoureux ou amicaux -, et apporte par son regard particulier beaucoup à la photographe, narratrice malgré elle d'évènements qui la dépasse.
Une lecture sensible et originale en cette rentrée littéraire.

Editions Denoël - 16€ - Août 2013

De nombreuses lectures enthousiastes pour ce livre... Aifelle (un mélange savoureux) - Cathulu (découverte difficilement oubliable et un vrai coup de cœur !) - Clara (touchée et coulée) - Karine (une réussite !) - Trop confus pour Alice ! ...

24 octobre 2013

Le coeur d'une mère est un vase profond

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Entre deux lectures plus sérieuses - et après un passage revigorant en bibliothèque (des siècles que je n'y avais pas mis les pieds) -, j'ai lu cette BD de Margaux Motin dont la planche ci-dessus est extraite, J'aurais adoré être ethnologue (pour info son dernier opus s'appelle La tectonique des plaques). J'aime beaucoup ses dessins. Et même si sa vie de trentenaire parisienne est bien éloignée de la mienne, son exubérance me fait rire. Je connaissais déjà son blog : http://margauxmotin.typepad.fr/

Ceci dit, au presque terme d'une semaine consacrée aux enfants, et à la visite de leurs petits amis (déguisements d'Halloween compris), je commence un peu à ressembler à la dégaine de cette pauvre maman.

J'aime bien aussi la planche qui dit que... l'amour, c'est pas comme au cinéma... c'est vachement mieux (et ça a des problèmes de vue). "T'es belle mon coeur".

Allez, pour la route, jetez un oeil sur ce billet qui me fait doucement rire [clic], parce que mon surnom à la maison c'est Monk maman. 

Editions Marabout - 13.50 € - 2009 - Merci ma bibli !!

(On m'a signalé quelques soucis pour poster des commentaires sur ce blog. Canalblog tente des transformations en basckstage, ceci explique sans doute cela. N'hésitez pas à utiliser la fonction "contactez l'auteur" en haut à droite pour me joindre.)

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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