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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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emotion
28 mai 2013

14 ~Jean Echenoz

14J'ai lu ce roman dans des conditions peu habituelles, sur ma liseuse, dans ma voiture, tandis que j'attendais, soit que mes enfants sortent de l'école, soit l'heure d'un rendez-vous. Et bizarrement, alors qu'il est question dans ce titre de cinq hommes partant à la guerre de 14, j'ai trouvé que ce format moderne de lecture lui seyait comme un gant.

Jean Echenoz a une écriture particulière, qui heurte un peu, mais d'une légèreté et d'une intelligence étonnante. Il situe dans son propos quelques rues de Nantes en Vendée, voilà qui a cependant contrarié mon début de lecture... Pour autant, j'ai beaucoup aimé ce petit livre délicat dont je n'ai fait qu'une bouchée.

Nous suivons ici un groupe d'amis envoyés au front. Et Jean Echenoz brille à conter le fossé énorme qui se glisse entre l'allégresse du début et le carnage de la guerre. Vous imaginez sans mal de quoi plus tard sera fait le retour chez soi, s'il a lieu, alors qu'une jeune femme enceinte attend le retour de l'un d'entre eux.

Editions de Minuit - 12.50€ - Octobre 2012

Entre tous, c'est le billet élogieux de La Pyrénéenne qui m'a donné envie de lire ce livre, merci à elle !

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2 mai 2013

Passager de la fin du jour, Rubens Figueiredo

passagerdelafindujour"Il n'avait pas besoin de rester au Tirol. Il en repartait toujours le dimanche en début de soirée, pour n'y revenir que le vendredi suivant. [...] Le Tirol, pour lui, c'était à horaires fixes. Pedro pouvait très bien ne pas y aller, en vérité, il pouvait tout à fait rester chez sa mère [...].
Sauf que, dans le cas de Pedro, dernièrement, il y avait plus que cela. Le Tirol, se confondant avec Rosane, ou prenant presque sa place, ou même prenant la place des gens qui, comme Rosane et sa famille, habitaient là, le Tirol exerçait une sorte d'attraction, parfois violente, contre laquelle Pedro voulait lutter. Mais montait en lui, sans qu'il comprenne son origine, un désir impulsif de s'agréger à cet endroit, d'y disparaître : la suggestion quelque peu brutale que tout cela était une qualité intrinsèque de sa personne, une inclination naturelle, et que cela faisait partie de lui plus que n'importe quoi d'autre."

Pedro, comme chaque vendredi soir depuis plusieurs mois, se rend en bus dans le quartier du Tirol pour rejoindre Rosane avec laquelle il passe dorénavant tous les week-ends. Il tient par ailleurs une librairie, consacrée principalement aux livres juridiques, dans un autre quartier du centre ville de cette métropole brésilienne aux multiples visages qui ne sera jamais réellement nommée.
Le temps du voyage vers cette banlieue pauvre et violente qui l'hypnotise pourtant, Pedro partage avec nous le fil de ses réflexions, de ses souvenirs et de sa lecture. Dans ses mains, il tient le livre des aventures que Darwin a vécu dans ce même pays, quelques siècles plus tôt, alors que l'esclavage régnait.
Mais des rumeurs d'émeute font dévier le bus de Pedro de son trajet habituel...

Voici un roman qui m'a beaucoup plu, et qui m'a redonné en toute simplicité le goût de la lecture. Comme quoi le talent n'a que faire des fioritures stylistiques ! Rubens Figueiredo a d'ailleurs été par deux fois lauréat du prix Jabuti, l'équivalent brésilien du Goncourt. 
Il est vrai que la narration nous donne bien parfois le sentiment de passer du coq à l'âne mais tel est le cours de la pensée, non ? J'ai été profondément touchée par la vision du Brésil que donne l'auteur ici, par les portraits qu'il nous délivre. J'ai retenu notamment avec émotion un épisode qui se déroule dans un supermarché et qui nous montre combien l'on peut broyer parfois de l'humain avec sauvagerie et froideur.
Une lecture qui ouvre avec finesse une fenêtre vers cette Amérique du Sud si souvent ignorée.

Un grand merci à Books Editions pour l'envoi !! - 20 € - 24 Avril 2013

30 décembre 2012

Bye bye 2012 !

Pour teminer l'année,  j'avais envie de vous passer cette scène finale du Cinéma Paradiso (1988), sans doute ma première véritable émotion cinématographique. ;) Parce que l'émotion est une donnée essentielle de ce blog et sans conteste son fil rouge le plus important (voir les tags ci-contre). En suivant [ce lien] vous retrouverez toutes les lectures qui m'ont chamboulée en 2012.
Bonne séance !

 

9 décembre 2012

A défaut d'Amérique, Carole Zalberg

adefautdamerique"C'est très récent. Après toutes ces années de violent corps à corps avec ma lignée, d'un rejet si ardent que c'était une passion, j'ai réalisé il y a peu que je pouvais enfin faire un pas de côté ; regarder - comme du bord de la route une procession, avec cette même curiosité vaguement solennelle - le chemin de ces femmes auxquelles j'avais tremblé de ressembler."

Deux familles, très différentes l'une de l'autre, ont filé le fil de leur vie de chaque côté de l'Atlantique et c'est par le regard et le témoignage de Suzan et de Fleur, leur descendantes, qu'elles vont revivre de nouveau sous nos yeux leur histoire.
Stanley l'américain est tombé amoureux d'Adèle à Paris lors de la libération. Adèle n'était pas libre, mariée et amoureuse de son Louis. Alors Stanley a épousé la mère de Suzan de retour au pays et a fait fortune, ignorant tout des renoncements secrets de son épouse et des blessures intimes de sa fille.
Adèle accoure lorsque dans ses vieux jours elle reçoit l'appel de Suzan qui lui demande de venir rendre visite à son père, veuf depuis peu. L'Amérique, enfin, depuis qu'elle en rêvait ! Mais rien ne fonctionne, et l'amertume prend finalement le pas sur les souvenirs factices. En France, Adèle a marqué d'une empreinte forte ses enfants et ses petits enfants, distribuant son amour de manière désordonnée, créant ainsi une lignée en morceaux dont Fleur se sent tout à coup la dépositaire...

J'ai aimé dans ce livre beaucoup de petites choses précieuses qui ont contribué à étirer ma lecture, le ton désinvolte de l'écriture tout d'abord, mais aussi la manière de l'auteure de nous retourner comme une crêpe au fil des pages, et puis le lien douloureux et compliqué qui unit les femmes de ce roman. Carole Zalberg m'a surprise, émue, étonnée, happée par une histoire qui met en scène l'exil juif de l'entre deux guerre et la difficulté d'être, tout simplement.
Ce petit livre remet en cause les a-priori de départ, parle d'engagement, fonctionne mine de rien, et est véritablement une lecture à tenter !

Editions Actes Sud - 18.50€ - Février 2012 - Merci ma bibli !!

http://carolezalberg.com/ - Je l'avais noté chez Lucie !

20 août 2012

Aral, Cécile Ladjali

aral

"Parce que la mer a commencé à s'effacer quand je suis devenu sourd, tout mon rapport au monde et à l'effroi a changé le jour où j'ai dû me dire que si je ne voulais pas mourir de peur, il fallait que je brave l'absence et que je la remplace par quelque chose d'autre. Depuis, ce quelque chose d'autre (la musique ? l'amour ? la folie ?marche à mes côtés."

Alexeï et Zena sont amis d'enfance. Ils se sont promis tout jeunes de se marier ensemble. Ils vivent près de la mer d'Aral asséchée, celle-là même qui en partant a laissé dans son sillage la misère et à l'air libre un sol pollué et nocif pour ses habitants. Alexeï est devenu sourd peu à peu mais est pourtant à l'âge adulte un musicien et un compositeur reconnu. Zena est une scientifique très concernée par l'environnement. Tous deux espèrent le retour de la mer d'Aral, mais entre incompréhensions et maladresses vont se forger une vie éloignée...

J'étais très intéressée par le thème qu'a développé ici Cécile Ladjali. Après l'avoir vue en interview, je me suis empressée de noter son livre. En 2006, son Louis et la jeune-fille m'avait également beaucoup plu.
Aucune déception avec ce titre donc, qui s'égrène pourtant avec lenteur et forte apathie. J'ai été séduite, et émue, par sa grande poésie, la recherche évidente du mot juste qui parcourt ce roman.
Alexeï est le personnage que l'on suit essentiellement, anti-héros assez peu sympathique qui se révèle au final, et heureusement, dans les dernières pages. Il est à la recherche de l'absolu, de la huitième note, au détriment de ceux qui l'entoure.
Mais l'intérêt est ailleurs, dans l'écriture de l'auteure, dans l'évocation du drame collectif qu'est cette mer disparue. Cécile Ladjali a su décrire au mieux l'acidité d'une fascination qu'un peuple entier partage avec ses héros de papier.
Une lecture d'un intérêt évident.

Editions Actes Sud - 19.20€ - Janvier 2012 - Merci ma bibli !!

Pour tout connaître sur la mer d'Aral [clic].

Le moment de TV tentateur... qui parle d'un roman sur le silence et la disparition

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16 juin 2012

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Jeanette Winterson

pourquoietreheureux"Et les livres n'avaient pas fini de me sauver. Si la poésie était une bouée de sauvetage, alors les livres étaient des radeaux. Dans mes moments les plus fragiles, je tenais en équilibre sur un livre, et ces livres m'ont portée sur des marées d'émotions qui refluaient en me laissant trempée et anéantie."

Ce titre de Jeanette Winterson est une autobiographie. L'histoire "vraie" de l'auteure, celle-là même qu'elle avait déjà parée de fiction dans Les oranges ne sont pas les seuls fruits (Ed Olivier 2012) [roman que je n'ai pas encore lu].
Elevée par une mère adoptive rigide et mystique, Jeannette trouve malgré tout le chemin étroit qui la mènera plus tard vers l'écriture. Dans la bibliothèque qu'elle fréquente en cachette, dans sa petite ville ouvrière d'Accrington au nord de l'angleterre, elle a décidé très jeune de lire l'intégralité des auteurs de A à Z. Remarquant déjà l'absence manifeste de femmes - quoique l'alphabet tienne par chance dans sa lettre A Jane Austen - elle devient très tôt sensible à leur condition. La lutte est depuis lors un mode d'expression, féministe, le fruit d'un instinct de survie fort qui n'empêchera pourtant ni la souffrance, ni les doutes, ni la dépression, et ne remplacera jamais le manque.
Née sous X, Jeannette Winterson cherchera plus tard,  à l'âge adulte, à construire le puzzle de ses premiers instants en partant en quête de ses origines, de son dossier d'adoption et de sa mère biologique.

Voici un titre qui m'a touchée pour de multiples raisons, l'histoire assez terrible qu'elle raconte en premier lieu, et puis ces magnifiques passages sur la place de l'écriture et de la lecture dans une vie qui ne demande par ailleurs qu'à sombrer. Ah, ces enfances meurtries me révoltent toujours autant ! L'écriture est ici bourrée d'émotion à fleur de mots, et elle est pourtant si pudique et si littéraire. Elle avance par touches sensibles comme dans un tableau impressionniste. De plus, le tout est baigné d'amour, malgré les blessures. Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est véritablement un très beau texte.
Une lecture qui lutte pour le bonheur.

Editions de l'olivier - 21€ - Mai 2012

Le billet de Cathulu la tentatrice ! - L'avis de Clara tout aussi positif

10 juin 2012

Lettres d'Agathe, Nathalie Ferlut

lettres d'agathe"J'aime pas quand les gens sont gentils avec moi.
Surtout parce que je sais qu'ils vont se rendre compte que moi, je ne sais pas être gentille, avec personne, sauf un peu avec François...
Quand on est gentil avec moi, je fais vite l'idiote pour avoir la paix, et en général, ça marche bien. La vérité, c'est qu'au fond, je ne suis pas gentille : moi je le sais, et maman aussi..."

Agathe écrit à sa mère, alors que celle-ci est morte depuis longtemps, pour tenter de vivre au mieux son présent. Elle revient sur sa naissance d'après guerre, sur leur relation douleureuse, tente de comprendre cette indifférence marquée à son égard, une différence de traitement, visible et pourtant tue par l'entourage, entre elle et ses deux frères. Elle sait qu'elle a été non désirée, maltraitée de manière insidieuse, victime de désamour. Et puis, il y a cette découverte faite après la mort de cette dernière, cette vérité étonnante sur l'enfant présente sur une photographie, conservée comme un trésor par son frère François et chipée par Agathe avant son départ sur Paris... Mais comprendre est-il pardonner ?

Voici une BD, toute en émotion, que j'ai aimé lire, tout en pensant à Une autre fille d'Annie Ernaux et à tous ces récits de femmes blessées par la froideur et la violence verbale de mères mal aimantes. Cet album exprime avec talent l'horreur subtile de cette éducation, qui marque à vie, ainsi que l'handicap qui poursuit ces enfants à l'âge adulte, et combien ils se sentent coupables, de tout, et tentent malgré tout de donner sa chance au bonheur.

Editions Delcourt - 14.95€ - Avril 2008

Une lecture enthousiaste de Laure - Géraldine recommande chaudement  - Le billet d'In cold blog qui a aussi lu avant Annie Ernaux !

lettresd'agathe

16 mai 2012

Je voulais te dire, Louisa Young

jevoulaistedire"Et mes motivations à moi ? Ah, oui, échapper à la grande honte d'avoir reçu une éducation particulière de la part d'un garçon. Permettre à Mr et Mrs Waveney de refuser à leur fille l'homme qu'elle aime. Prouver que j'étais un homme, alors que ce n'était clairement pas le cas. Bon Dieu, quelles raisons de se vautrer dans le sang et la souffrance ! Et quelle est ma motivation maintenant ? Faire mon possible pour aider les gars à ne pas devenir fous et gagner la guerre..."

Riley a eu la chance de bénéficier très jeune d'une éducation assez éloignée de son milieu d'origine. Un artiste l'a pris sous son aile et en a fait son aide. Mais ce qui l'instruit d'un côté va le détruire d'un autre. Jamais il ne pourra épouser celle dont il est l'ami depuis sa plus tendre enfance, l'autre élève de Sir Alfred, Nadine. C'est alors qu'éclate la première guerre mondiale. Riley s'engage, pensant oublier là-bas ce qui les éloigne. Il y trouvera bien plus, en passant trois ans dans les tranchées de Flandres, et y perdra une partie de son visage. A son retour en Angleterre, voulant épargner Nadine, il fera tout pour la repousser, sans qu'elle puisse connaître la vérité. Elle partira alors vers la France en tant qu'infirmière, en colère et bouleversée, ignorant tout de la gravité des blessures de celui qu'elle aime.

Voici un roman qui m'a largement tenue en haleine. Les personnages sont attachants et l'histoire originale. Je voulais te dire est de ces opus qui savent nous raconter des histoires, sans grandes figures de style. Ce livre ferait certainement un très bon film.
C'est à la fin d'un monde auquel on assiste dans ces pages. Et les désillusions sont grandes, les remises en question nécessaires. La vie est soudain reconnue comme fragile et précieuse, et à vivre plus intensément, en vérité. J'ai aimé les diverses réflexions qui parcourent le livre, elles donnent un sel évident à l'intrigue, renforcant également la matière des protagonistes.
Il est assez rare par ailleurs que soit évoqué de manière romanesque ces gueules cassées de 14-18 dont l'image est toujours si terrible à imaginer. Les chirurgiens plastiques de l'époque accomplissaient leurs premiers pas, des miracles techniques et humains sur lesquels Louisa Young revient longuement et avec justesse.

Une lecture sur la guerre et ses absurdités, qui a par ailleurs la grande force de donner foi en l'amour et en l'humanité. N'hésitez pas à l'ouvrir ! Il s'en est fallu de peu que je le rajoute à mes coups de coeur !

Editions Baker Street - 21.50€ - mai 2012 

29 février 2012

Nos étoiles ont filé, Anne-Marie Revol

nos_toilesontfil_"Mes absentes,
Deux mois que vous êtes mortes. Contre toute attente, la terre ne s'est pas arrêtée de tourner. La semaine dernière, je me suis fâchée avec le postier qui refusait de me monter un paquet. Hier, votre père m'a morigénée pour avoir cassé trois verres à pied : "Tu me soûles, Marie, c'est tout ce qui me reste de ma mère !" Et cet après-midi je me suis offert une paire - hors de prix - de bottes Roger Vivier. Il y a vraiment de quoi rire. Ou pleurer. Au choix."

11 Août 2008, deux petites filles décèdent dans un incendie, coincées dans leur chambre à l'étage. Les secours n'ont rien pu faire pour les sauver. Elles étaient en vacances chez leurs grand-parents, leurs parents étaient en voyage. Ce matin-là, la radio fait écho de ce malheur, la France entière apprend ce fait-divers et est effrayée et peinée. Dans les semaines qui suivent les magasins seront dévalisés de leurs détecteurs de fumée. Mais c'est à Anne-Marie Revol que ce drame est arrivé, ce sont ses deux petites-filles à elle qu'elle a perdu, elle et son mari. Aussitôt, se fait sentir en la jeune-femme le désir puissant de leur parler, de leur écrire des lettres, pour les atteindre où elles sont, pour leur donner vie chaque jour, pour ne surtout pas les perdre dans l'oubli...
Ce titre est un recueil de ces lettres, rédigées de l'avant veille de leur décès à la naissance de leur petit frère.

L'envie de lire ce livre m'est venu il y a un moment déjà, en lisant des critiques sobres et enthousiastes, et en visionnant une interview d'Anne-marie Revol (journaliste à France2). Je me souviens avoir été non pas émue mais profondément troublée par la force de l'amour assez rare qui semblait exister entre son mari et elle, et cette manière très spéciale d'être à la fois triste et heureuse de vivre après ce drame ultime. J'ai retrouvé cette impression dans son livre, et cela n'a fait que confirmer mon admiration. Mais loin de n'être qu'un témoignage, ce récit est aussi un beau texte (je ne l'aurai sans doute pas lu si je n'en avais pas été convaincue auparavant) et il remplit grandement son objet, permettre à Pénélope et Paloma de rester dans les mémoires pour longtemps. 

Je ne sais trop pourquoi en ce moment mes lectures se frottent sans cesse à la perte et au deuil... une manière de conjurer la peur sans doute. Heureusement, Nos étoiles ont filé ne tombe jamais dans le pathos ni l'impudeur. J'ai tout de même vécu cette lecture de manière éprouvante (je veillais en même temps mon fils un peu malade) alors qu'elle est terriblement optimiste.
Avec toute l'émotion ressentie en parcourant ces pages, je ne peux faire autrement que d'en faire un coup de coeur !

Editions J'ai lu - 7,60€ - Octobre 2011  heart

Lu aussi par Amanda et Théoma

26 février 2012

Le garçon dans la lune, Kate O'Riordan

legarçondanslalune"Se demander si cela révélait trop de choses ou s'il fallait en révéler davantage et, dans ce cas, si on risquait de le regretter. Toutes ces suppositions se faisaient en silence, tandis que l'eau bouillait, qu'on posait les tasses sur les soucoupes avec un petit tintement. Julia était stupéfaite. Vingt ans à essayer d'apprendre aux gens à parler, alors que tout ce qui se disait dans les conversations se trouvait dans les silences."

Un drame est survenu dans la vie de Julia et Brian, un drame fait de culpabilité et de ressentiment violent. Leur fils, Sam, sept ans, a fait une chute mortelle. Brian est coupable de l'avoir mis en danger, de ne pas avoir su le retenir, Julia n'en peut plus de douleur. Comment continuer à s'aimer après cela, à vivre ? Déjà que leur couple ne savait plus très bien où il en était auparavant. Chacun doit s'éloigner l'un de l'autre pour apaiser ses souffrances. Julia part à la recherche de son fils auprès de son beau-père, taciturne et fier, tyrannique, Jeremiah. Brian, seul dans une maison qu'il doit se résoudre à vendre, cherche son fils en accrochant des photos partout.
Mais la terreur présente n'est que l'écho d'un évènement plus ancien qu'il faudra regarder en face pour enfin espérer renaître...

heart Voici le troisième roman que je lis de l'auteure (Pierres de Mémoire, Un autre amour). On retrouvera ici encore une fois ces thèmes qui semblent lui être chers, ceux de la famille, des secrets qui enferment et peinent, de la nature aussi, omniprésente, ici l'Irlande. Personne n'est parfait dans les romans de Kate O'Riordan, tout le monde a quelque chose à se reprocher. Violence et culpabilité sont au programme. Mais l'amour est là aussi, fort et imparfait, proche du réel.
Ah, ce roman m'a cueillie comme une débutante, les larmes ont coulé, fait assez rare pour le signaler. Il a sans doute quelques défauts ce texte, j'en suis même certaine en y repensant (allez quelques longueurs peut-être), mais je l'ai réellement beaucoup aimé. Emotion garantie.

Folio - 7.30€ - Juin 2009 - Merci ma bibli !!

Vous êtes nombreuses à avoir déjà lu ce titre, Cathulu ayant fait voyager son exemplaire à l'époque de sa sortie en grand format. Son billet et celui de Cuné se sont malheureusement perdus dans les limbes du net, mais j'ai pu retrouver d'autres lectures...
Amanda, Laure, Choco, Lily, Anne, ElfeClara

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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