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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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4 février 2012

L'année de la pensée magique, Joan Didion

l'année de la pensée magique"Le mariage, ce n'est pas seulement le temps : c'est aussi, paradoxalement, le déni du temps. Pendant quarante ans, je me suis vue à travers le regard de John. Je n'ai pas vieilli. Cette année, pour la première fois depuis mes vingt-neuf ans, je me suis vue à travers le regard des autres [...]"

Ce livre est le témoignage d'un deuil réel. En 2003, alors que Joan Didion s'apprête à dîner avec son mari, celui-ci s'effondre, victime d'une crise cardiaque. Ils viennent de rentrer chez eux, après avoir rendu visite à l'hôpital à leur fille Quintana, elle-même plongée dans le coma. Joan Didion revient sur cette année étrange et difficile où il a fallu en même temps soutenir sa fille malade, intégrer cette vérité que la vie puisse changer ainsi à tout instant, qu'un être puisse seulement disparaître d'une seconde à l'autre, et se poser les questions essentielles que soulèvent de tels évènements. Tout d'abord celles de l'apitoiement. Et puis comment être seule ? Cesser de penser que le compagnon de toujours puisse revenir ? Comment reprendre le chemin de l'écriture ?

J'ai été très sensible à la manière précise, à la fois détachée et émouvante, de Joan Didion de revenir sur son expérience. Ces moments où elle plonge dans ce qu'elle appelle le vortex, flashs qui surviennent lorsqu'un objet ou un lieu ouvrent la porte aux souvenirs, sont frappants. Je crois que ce roman peut être d'une grande aide pour ceux qui traversent également un tel évènement, le décès d'un proche. L'auteure s'attarde en effet avec compassion et tendresse sur ce que les endeuillés éprouvent. Sans y être confronté, nous pensons réellement et en général, comme elle auparavant, que ce sont les premiers jours qui sont pénibles, qu'être à la hauteur est la réaction appropriée face à la mort, alors que la difficulté provient de l'absence infinie qui s'ensuit et de tout ce qui nous confrontera sans cesse à l'absence et à l'absurdité.

"Nous nous attendons peut-être, si la mort est soudaine, à ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas à être littéralement fous, à être la cliente pas difficile  qui croit que son mari va bientôt revenir et avoir besoin de ses chaussures."

Editions du Livre de Poche - 6.50€ -2009

Un très grand livre pour Mango - Merci Cathulu !

Ce texte a été transformé par l'auteur elle-même en un monologue, incarné sur les scènes new-yorkaise et londonienne par Vanessa Redgrave. Et c'est, en France, Fanny Ardant, lors de sa création au théâtre de l'Atelier en novembre 2011, qui donne une nouvelle vie à ce récit. Une mise en scène de T. Klifa. Il semble cependant que cette pièce ne se joue plus à l'heure actuelle. [Un extrait intéressant de l'émission de Taddeï]

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31 janvier 2012

Nos baisers sont des adieux, Nina Bouraoui

nosbaiserssontdesadieux"Il lui avait fallu du temps avant de se sentir en sécurité auprès d'une femme. Elle venait des hommes comme l'on vient d'un pays."

Ce texte de Nina Bouraoui est un voyage dans les contrées subtiles et mouvantes du désir. Carnet de notes, journal intime, souvenirs, le temps s'emmêle et la chronologie, libre, décide du tableau qui sera donné au lecteur. A lui de deviner vers quelle destination on le dirige subtilement. Il y a Alger, Paris, l'Allemagne aussi, l'enfance et la maturité, la découverte et la confiance...
Des textes courts, parfois juste un paragraphe, où chaque impression, objet, réflexion, fait sens.

Voici une lecture que j'ai commencée avec prudence, n'ayant jamais rien lu de l'auteure auparavant. C'était une découverte, je n'étais pas certaine d'aimer... Et puis, après les premières pages, une fois compris le mécanisme, le fait qu'il fallait se laisser porter par le texte sans lutter, j'ai vraiment aimé. Nina Bouraoui livre une intimité de femme, aussi pudique qu'universelle. Et elle nous conte l'éveil au désir, ses mésaventures et ce qui fait la vie, l'amour.
L'inclination de la narratrice la porte vers les femmes mais chaque amoureux ou amoureuse saura se reconnaître dans l'évocation de ces émois là.
Une lecture où le fond est sublimé par la forme, car l'écriture est belle, surtout lorsqu'elle revient vers l'enfance.

"Je pensais au poids de mon corps sur la terre, puis aux autres corps qui marchaient en même temps que moi, à tous nos souffles, je pensais aux voix qui pouvaient se répondre, je pensais aux mains qui pouvaient se saisir et former un pont imaginaire entre les récifs et les côtes et puis je pensais à toutes les possibilités amoureuses, à toutes les histoires, [...] je pensais alors qu'il ne fallait pas avoir peur de l'inconnu parce qu'il ne fallait pas avoir peur de la vie, qu'elle était là comme un océan autour de moi, dans lequel je nageais pour rejoindre quelqu'un que je ne connaissais pas encore."

Editions J'ai Lu - 6.80€ - Janvier 2012

Une intéressante vidéo sur le site INA pour Un livre, un jour 

26 janvier 2012

Un territoire, Angélique Villeneuve

unterritoire

"Elle se dit que tout ce qu'elle aime est là. Tout. Dans la cuisine. Dans le cagibi. Elle n'a pas d'amis. N'en a jamais vraiment eu. Il n'y a eu que la Soeur. Et maintenant qu'elle n'est plus là, ce à quoi elle est attachée est partagé entre ces deux pièces. Les enfants, depuis des années, restent en lisière.
Est-ce un si grand désastre de penser qu'on n'aime plus personne, qu'on est vidé des autres. Elle est un coeur blanc, peut-être. Une feuille de papier, vierge de toute écriture.
Et pourtant, Dieu sait si elle les aimait. C'était d'une force. Comme un bouillon chaud, un tourbillon dans son ventre."

Elle, elle est depuis toujours murée dans un silence tendu, incapable de bien entendre, un peu gauche, lourde, juste là pour faire, pour les tâches ménagères. Puis le Garçon et la Fille sont devenus grands, et elle ne sait pas comment, mais insensiblement, elle s'est terrée dans un creux de la maison, humide, tandis qu'eux ont pris les chambres de l'étage, les meilleures. Elle les a aimé pourtant, tellement, autrefois, alors qu'ils étaient si petits, leurs corps contre le sien, et aujourd'hui ils ne lui parlent presque plus, sont hostiles. Elle n'est là que pour la lessive, leur faire à manger, les servir. Mais que s'est-il donc passé pour qu'un jour tout bascule ainsi ?

Voici un roman où l'infiniment petit est d'une grande force. Pas à pas, d'une écriture fine et précise, Angélique Villeneuve nous décrit un lieu, une vie et l'impasse dans laquelle celle-ci semble s'être échouée. Puis pas à pas aussi, elle nous présente le patchwork des souvenirs d'une narratrice sur laquelle on aurait bien tort de se faire des idées toutes faites. Les gestes du quotidien sont magnifiés et chaque espace de liberté volé à la tyrannie une victoire lumineuse. Un Territoire est une lecture émouvante, comme je les aime, au ras de l'intime et remplie d'espoir.

Editions Phébus - 15€ - Janvier 2012

Cathulu a été la grande tentatrice - Clara l'a lu aussi, en apnée

17 janvier 2012

La Colline aux coquelicots

Allez, je ne peux m'empêcher de vous offrir aujourd'hui la bande-annonce du dernier né des studios Ghbili qui passe en ce moment au cinéma. Frissons d'émotions garantis.

La Colline aux coquelicots nous conte l'histoire de deux adolescents qui se rencontrent alors que règne sur le campus un véritable émoi. Le foyer, un vieux bâtiment qui porte fièrement le nom de "Quartier latin" est menacé de destruction et les opinions sur sa pérénité divergent et créent des remous parmi les étudiants. Umi est une jeune-fille sage, et Shun plutôt un rebelle, mais cela n'empêche pas des sentiments très forts de se nouer entre eux. Sans le savoir, ils communiquent déjà depuis longtemps via des drapeaux qu'ils lèvent vers le ciel tous les matins, elle dans son jardin, lui sur le bateau de son père. Un secret de famille les obligera à choisir entre amour et amitié.


LA COLLINE AUX COQUELICOTS (GHIBLI) : BANDE-ANNONCE VF Full HD

Ma fille (10 ans) a adoré aussi. Petit dernier (6 ans) était peut-être un peu petit pour apprécier.

Un manga éponyme a inspiré ce film, signé Tetsuro Sayama et Chizuru Takahashi. Il est sorti en janvier chez Delcourt - 8.99€

8 janvier 2012

Someone like you

Je suis allée voir, par curiosité, ce que cachait la première place des vidéos sous Y**tube, et whaou...
Je vous offre la version live.

Bon dimanche !

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7 janvier 2012

Les Trois lumières, Claire Keegan

lestroislumières"Regarde, il y a trois lumières maintenant à l'endroit où il y en avait que deux."
Je porte mes yeux vers le large. Les deux lumières y clignotent comme avant, mais une autre, constante, brille entre elles.
"Tu la vois ? demande-t-il.
- Oui, dis-je. Elle est là.
Et c'est alors qu'il me prend dans ses bras et me serre comme si j'étais à lui.
"

Une petite fille est emmenée par son père chez un couple, inconnu d'elle jusqu'alors, elle y passera l'été. Il la laisse sans à peine un au revoir, oubliant dans son coffre les affaires de l'enfant.
Chez elle, avant, tout était bruyant, encombré de bambins sales, pauvre. Ici, dans cette ferme bien tenue et confortable, tout est propre, posé, tranquille et affectueux. Kinsella et sa femme prennent soin de cette petite fille tombée du ciel qu'ils aimeraient tant garder pour toujours, et ils lui donnent une place qu'elle occupe peu à peu avec étonnement, timidité, puis plaisir...

Les Trois lumières est une belle histoire, poétique et courte, où l'amour est simple comme bonjour mais la vie un peu injuste. On aimerait vraiment que le destin permette à cette enfant de choisir son avenir, on espère...
J'ai lu ce livre comme une introduction à l'univers de Claire Keegan, j'espère poursuivre l'aventure. J'en ai aimé la simplicité du style, ces petits riens qui expriment les sentiments, bien mieux que de longs discours. A suivre...

Editions Sabine Wespieser - 14€ - Avril 2011 - Merci ma bibli !! 

D'autres lectures...

Un joli coup de coeur pour Leiloona - Un enchantement pour Clara - Un petit bijou de finesse et de douceur pour Choco -  Une très jolie longue nouvelle pour Keisha

7 décembre 2011

Les Amandes amères, Laurence Cossé

lesamandesam_res"Fadila peut bien avoir été découragée par le fait qu'elle n'a pas été admise à suivre un cours d'alphabétisation, elle n'a pas baissé les bras pour autant. Elle a un immense désir de normalité (elle veut savoir lire comme tout le monde. Etre analphabète est plus qu'un handicap, c'est une honte) et un grand besoin d'autonomie (dépendre tout le temps des autres est pénible). Elle ne demande ni aide ni assistance, au contraire, elle voudrait avoir les moyens de se débrouiller seule."

Fadila n'est plus très jeune, licenciée de son précédent emploi, sa fille a sollicité le quartier pour lui trouver des heures de repassage. Edith l'a embauchée, et lui propose un jour de lui apprendre aussi à lire et à écrire. La tâche s'avère complexe, lente et délicate, ce qui semble acquis un jour ne l'est plus le lendemain et Edith peine à trouver une méthode efficace et adapatée au cas de Fadila, élevée sans scolarité au Maroc. De fil en aiguille, les deux femmes apprennent à se connaître, un climat de confiance se crée. Entre les maladresses d'Edith et les difficultés de Fadila, c'est un drôle de ballet fait de lettres, de numéros et de liens familiaux complexes auquel il nous est donné d'assister.

Voici un livre sur lequel je n'avais aucune attente particulière et qui m'a beaucoup plu. Peut-être parce qu'en ce moment, avec petit dernier en CP, je suis sensibilisée à l'apprentissage de la lecture, peut-être. En tous les cas, loin d'être ennuyeux ce lent cheminement hors de l'analphabétisme - le lettre à lettre remplacé de temps en temps par le chiffre à chiffre - est véritablement prenant. J'y ai pensé en dehors de mon temps de lecture de ce roman. Je trouve que la vie de Fadila, faite de multiples blessures, permet vraiment de relativiser nos petits tracas quotidiens. La motivation d'Edith peut bien sembler parfois hors norme allez, mais peu importe ici. C'est une lecture qui ouvre le regard.

heart Editions Gallimard - 16.90€ - Août 2011 - Coup de coeur ! - Merci ma bibli !!

Une tentation contractée chez Cathulu pour qui ce roman est "un récit sobre et plein d'humanité" -

1 décembre 2011

La Noce d'Anna, Natacha Appanah

lanoced'anna"Aujourd'hui, 21 avril, je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d'invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd'hui."

C'est la journée d'Anna, elle se marie. Sonia a quarante deux ans et elle voit s'envoler ainsi sa fille, et les années passées auprès d'elle. Affluent un à un les souvenirs de sa naissance, de son enfance et de ce duo qu'elles ont formé tellement longtemps l'une près de l'autre, si différentes mais proches. En ce jour de noce, Mathew, l'homme que Sonia a tellement aimé, le père d'Anna, manque.
C'est la journée d'Anna mais Sonia retrouve aussi au fil de ses pensées la femme qu'elle a été et celle qu'elle souhaite continuer à être, écrivaine, solitaire, rêveuse et peut-être à nouveau amoureuse...

Voici un très beau petit roman, très émouvant et subtil, délicat, un presque coup de coeur pour moi ! J'ai vu aux travers des yeux de Sonia combien la vie ne peut attendre et combien il y avait d'émotion à marier ses enfants... Et puis, il y a ce chemin qui ne s'arrête pas auprès d'eux non plus, qui continue au-delà... et tout cela, cet ensemble, est rempli d'un vibrant espoir. Un bien agréable moment de lecture !

Editions Folio - 5.70€ - Mai 2009 - Merci ma bibli !!

Un coup de coeur pour Sylire - Clarabel a tout bonnement adoré Une découverte magnifique pour Laure - Anne s'est retrouvée en osmose avec le personnage  

15 octobre 2011

L'école des saveurs, Erica Bauermeister

l__cole_des_saveurs"Lilian lui raconta tout, les biscuits et les épices, Henry James, la purée et son impression qu'en fin de compte la nourriture n'était peut-être pas la magie qui pouvait tirer sa mère de son long sommeil littéraire, qu'en fin de compte le sommeil était peut-être la seule chose qui convînt à sa mère."

Lilian, petite fille, cherche à sauver sa mère de sa léthargie en cuisinant. Elle en est persuadée, les saveurs auront ce pouvoir magique d'éloigner cette femme pleine de chagrin du sommeil littéraire dans lequel elle s'échappe de la réalité.
Lilian, adulte, est devenue cuisinière, elle dirige son propre restaurant. Tous les lundis soir, elle transmet son savoir à un groupe d'élèves. Mais son école des saveurs est bien plus qu'un cours de cuisine, il a un pouvoir révélateur étonnant...

Attention, ne passez pas à côté de ce petit roman savoureux !! C'est un de ces livres rares qui font simplement du bien, qui prônent avec délices les vertus de l'amitié et qui nous rendent un peu meilleur rien qu'à la lecture... Moi qui ne suis pas grande cuisinière mais gourmande invétérée, j'ai aimé que l'on me décrive ainsi la conception de plats concoctés avec amour. Et les différents portraits des élèves de Lilian, petite bande hétéroclite attachante, m'ont amenés à plusieurs reprises les larmes aux yeux... Bref, j'ai été touchée.
Une lecture à s'offrir et à offrir, vraiment !

heart Editions du Livre de Poche - 6.50€ - Mai 2011

Une pépite pour Lucie - Clara en souligne le pouvoir magique 

5 octobre 2011

Un extrait...

... de BD pour une fois. Et je fais de réelles bonnes pioches en ce moment.
Point besoin de longs discours en l'occurence, ni de résumé. L'image ci-dessous parle d'elle-même.

Les Larmes de l'assassin de Thierry Murat (Futuropolis 2011) adapté du roman de Anne-Laure Bondoux (Prix Sorcière roman Ado 2004), c'est terrible, émouvant et prenant.

leslarmesdel_assassin

Une envie contractée chez Bellesahi

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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