Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
9 septembre 2015

Nous serons des héros, Brigitte Giraud... Rentrée littéraire 2015

nouseronsdesheros

 "La première nuit dans la maison fut particulière. J'étais isolé sous le toit, je voyais le ciel par le velux ouvert, la petite chambre était une fournaise. A ce moment là de l'année, il y avait beaucoup d'étoiles, je les observais depuis mon lit, j'avais l'impression que le ciel bougeait, que mon matelas tanguait. Ma tête tournait, se vidait, se remplissait d'images trop vives, celles du Portugal sous le soleil. Je voyais mon père sur un cargo, qui flottait sur l'océan, toujours cette même image. Je me surprenais encore à demander quand il allait rentrer. Puis j'entendis ma mère et Max qui parlaient en bas. J'avais envie de faire un sac et de partir dans la forêt, vivre avec Oceano, j'étais fatigué."

Olivio et sa mère fuient la dictature portugaise, redoutant des représailles. Le père d'Olivio a été arrêté et est mort en prison. Mais le jeune garçon l'ignore, alors que le train l'emmène du Portugal vers La France. Il s'imagine le revoir, il ne sait pas ce qui l'attend dans ce pays inconnu vers lequel il roule, et il sert contre lui son petit chat Oceano. En France, aidés par des compatriotes, ils sont confrontés à une nouvelle langue, doivent refaire leur vie modestement. La mère d'Olivio trouve enfin du travail, rencontre Max, s'installe avec lui dans un pavillon de banlieue. Le quotidien devient morne, souvent tendu et inconfortable pour le jeune Olivio qui se réfugie le plus souvent possible auprès de son ami Ahmed. En effet, Max préfère visiblement son fils Bruno qu'il reçoit en garde alternée. La mère d'Olivio est partagée, passe son énergie à apaiser et composer, à se faire sa place dans cette nouvelle vie. Un jour pourtant, la révolution des oeillets a lieu, et revoir Le Portugal redevient une possibilité.

J'ai retrouvé dans ce roman la voix tranquille et posée de Brigitte Giraud qui sait ici très bien se mettre dans la peau d'un petit garçon confronté à l'exil, au déracinement, puis à l'enracinement. Les petits garçons sont capables de supporter beaucoup de chamboulements du moment que l'amour est là, l'affection. Dans cette histoire, la solidité des adultes n'est pas acquise. Heureusement, Olivio peut compter sur l'attention de son chat et de son meilleur ami Ahmed, mais cela semble tellement peu. Nous sommes des héros ne fait pas dans le tapage et la grandiloquence mais met réellement en lumière l'actualité de cette rentrée par le prisme d'anciennes migrations. C'est certainement un hasard, mais cette coïncidence m'a émue et touchée.

Editions Stock - 17.50€ - Août 2015

Un grand merci aux Ediitons Stock chez qui j'ai gagné ce titre qui me tentait en cette rentrée !!

 

logo2015 (1)

Cathulu a été très émue par le portrait d'une mère "à la fois volontaire et discrète, blessée mais digne, qui se forge discrètement une place dans la société française du début des années 70 et laisse sous le boisseau ses chagrins et sa détresse" - Laure a beaucoup aimé, et aime de toutes façons l'écriture simple mais pourtant si juste de l'auteur

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 5/6.

Publicité
7 septembre 2015

La Maladroite, Alexandre Seurat... Rentrée littéraire 2015

lamaladroite

 "Entre eux et moi, il y aura toujours elle. J'aimerais pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était pas une pour moi, puisqu'elle n'était rien, puisqu'on ne la voyait pas, qu'on n'avait pas le droit de jouer avec elle, qu'elle passait des journées entières dans sa chambre, et si elle pleurait c'était pire, parce qu'elle était punie, et elle était punie si elle se levait la nuit pour manger quand ils l'avaient privée de dîner, ou si elle faisait pipi au lit, parce qu'on ne lui permettait pas de se lever pour aller aux toilettes."

La Maladroite est tiré d'un fait divers réel, le décès suite à maltraitance de Marina Sabatier à l'âge de huit ans. Dans cette affaire, les parents ont été jugés, mais ce sont également les institutions qui ont été mises en cause, car elles ont à plusieurs reprises été contactées sans que rien n'aboutisse, soit par la grand-mère, l'institutrice ou la directrice d'une école. Marina Sabatier porte ici le nom de Diana, mais l'histoire reste la même, terriblement tragique. Une petite fille est maltraitée, mais elle se tait et garde le sourire pour protéger ses parents, qui eux trouvent toujours des explications et déménagent régulièrement. Chacun, dans le récit d'Alexandre Seurat, parle de Diana, du rôle qu'ils ont joué dans cette vie là, une vie de petite fille, de ce qu'ils ont tenté de faire, de leur tristesse, et de leurs regrets.

J'ai eu du mal, je vous l'avoue, à me décider enfin à écrire ce billet. En fait, je ne suis pas très enthousiaste au sujet de ce livre. Comment l'être ? Partagée entre dégoût et tristesse. Et puis, je trouve que le style de l'auteur, l'enchaînement des témoignages, ne permet jamais de croire à la fiction, ou de se préserver derrière le rempart de la narration. La gêne est là, l'impossibilité du recul, le malaise d'assister à l'inévitable, comme une tragédie (parce qu'évidemment on connaît la fin de l'histoire), la colère. Et pourtant, je suis contente de l'avoir lu, d'avoir regardé vivre un peu cette petite Diane/Marina, d'avoir fait sa connaissance, appris son histoire intime, su qu'elle était regardée, malgré tout aimée, d'avoir compris que certaines personnes n'étaient pas dupes des faux-semblants, avaient réellement voulu la protéger. Notre système ne permet pas toujours de sauver ces enfants, empêtré qu'il est à protéger les parents, les règles, à ne pas vouloir intervenir mal à propos (et il a raison, quel parent ne serait pas anéanti d'être accusé à tort ?). Cependant, le fameux "bien de l'enfant" est trop souvent une grande supercherie. A se demander si parfois, il ne faut tout simplement pas hésiter à s'occuper des affaires des autres, quand même.

Editions Le Rouergue - 13.80€ - Août 2015

logo2015 (1)

Une lecture clinique mais qui résonne longtemps après avoir fermé le livre pour Alex - Un roman dont on ne ressort pas indemne pour Stephie - On ressort de ce roman abasourdi, nauséeux, et profondément secoué, dit Noukette - Un coup de poing et une tragédie moderne pour Leiloona - "Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté  que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe." pour Cathulu qui l'a lu la gorge serrée.

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 4/6.

6 septembre 2015

Tandis que le temps file...

brigittegiraud

Mon dernier billet sur ce blog remonte au 1er septembre. Entre temps, j'ai pourtant lu, notamment La maladroite, un récit sur lequel je m'interroge beaucoup, et essaye de trouver les mots pour exprimer au mieux dans un prochain billet le malaise que j'ai ressenti. Peut-on aimer un livre qui nous met en colère ? Peut-on aimer ce livre malgré son sujet, et le traitement de son sujet ? Et là je suis dans Nous serons des héros, tellement d'actualité... Bref, je lis et m'interroge, laisse décanter l'actualité, le quotidien, un quotidien extrêmement présent (rentrée oblige) qui laisse peu de place à la rêverie, et puis je tricote, parce que le mouvement des aiguilles est relaxant. Hâte d'être moins occupée en somme, et de vous retrouver. Bon dimanche !

1 septembre 2015

Dans les yeux des autres, Geneviève Brisac

danslesyeuxdesautres

 "Ecrire lui était déjà interdit avant. Lui avait toujours été interdit. Elle s'était bardée d'une obligation d'interdiction, alourdie d'un devoir de transgression, paralysée par la nécessité de l'empêchement. Mais elle ne s'en était pas rendue compte. C'est ainsi que souvent s'expliquent les courages : le courage des taupes. Elle voulait croire que l'on peut dire sans dire, écrire sans blesser. Les taupes ne savent pas ce qu'elles font."

Anna est écrivain. Elle et sa soeur Molly, à présent médecin, étaient très proches dans les années 70, attirées par le même idéal communiste, amoureuses, pleine d'idées et d'envies de solidarité. Elles ont d'ailleurs à l'époque suivi Boris et Marek, leurs amants, au Mexique, pour poursuivre le combat. Que Marek se soit fait arrêter, que les relations amoureuses aient pris entre eux tous un tour inattendu, que la mère des deux soeurs se soit mêlée à tout ça avec son exubérance sauvage, c'en était sans doute de trop pour Anna qui a décidé de tout déballer dans un livre à son retour en France. Le livre a eu du succès mais lui a fermé des portes, celle de la maison de sa soeur en particulier, mais également celle de sa mère, puis enfin du milieu littéraire parisien, aussi prompt à aimer qu'à détester ce qu'il a pu apprécier quelques années plus tôt. A-t-on le droit de tout écrire ? A-t-on le droit d'écrire sur sa famille ?

Voici un roman que j'avais abandonné au bout de quelques pages à la dernière rentrée et à qui j'ai donné une seconde chance en petit format, et bien m'en a pris. En effet, cette seconde lecture a été agréable, très fluide, sans envie d'abandon. J'ai aimé me laisser bercer par l'histoire de ces deux soeurs que tout oppose et rapproche, leurs velléités politiques, leurs renoncements, le constat de leurs vies bancales. Et puis, il y a le portrait chatoyant et contrasté de leur mère, finalement un être toxique, qui manipule et qui brise par mégarde, par trop de carisme, de présence et d'inconscience. Dans les yeux des autres est un roman au charme doux amer qui n'oublie pas de brosser le portrait d'une époque où le communisme embrasait le coeur des jeunes gens, et qui pose un regard assez ironique sur le désir d'engagement. Un roman intéressant.

Editions Points - 7.30€ - 20 août 2015

lautrerentree

Cathulu parle aussi de mélancolie, du regard sur les petites choses du quotidien, ainsi que de l'écriture ample de Geneviève Brisac... et elle a raison.

Il y a presque dix ans, Points lançait la rentrée littéraire parallèle, celle des poches ! Ils nous permettent de revenir cette année sur la Rentrée Littéraire précédente et sur les livres qui ont marqué l'année 2014 en sortant 7 titres le 20 août. [Toutes les infos ici]

 

 

 

Publicité
<< < 1 2
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 818
Derniers commentaires
Publicité