L'ancre des rêves, Gaëlle Nohant ~ objectif pal d'août
Tandis que tu tricotais une écharpe aux couleurs de la maison Serpentard pour ta fille (Harry Potter)... tu t'es mise à rechercher dans ta vieille Pile A Lire, une idée de lecture pour ce mois d'août (tu es d'ailleurs bien heureuse de constater que ta PAL commence visiblement à diminuer un peu). Mais que choisir ? Et alors que l'on parle déjà beaucoup du dernier titre à paraître en cette rentrée de Gaëlle Nohant (Légende d'un dormeur éveillé), toi tu as exhumé son premier roman... Tu sais que tu as acheté cette version France Loisirs en compagnie d'une insatiable lectrice dans une bouquinerie sur Nantes [clic ici], sur ses précieux conseils tentateurs... et que tout cela date un peu. Mais il n'est jamais trop tard pour découvrir un récit, et peut-être est-il tombé à point ? Alors que tu reviens de vacances en Bretagne... Alors, te voilà plongée au sein d'une famille de quatre garçons, tous hantés la nuit par des cauchemars terribles, où il est question de noyades, de naufrages, de marins-pêcheurs, de sang, etc... Chacun garde pour soi ses terreurs nocturnes. Et pourtant, ils sont tous si jeunes, ces quatre garçons, et si aimés par leur mère... Samson, le dernier est encore un bébé. Benoît rêve chaque nuit d'une femme et de sa petite fille, plongeant dans la mer pour s'y noyer. Guinoux de chevaux ensanglantés aux yeux fous. Lunaire se retrouve lui dans chaque cauchemar sur le pont d'un bâteau, face au terrifiant capitaine Yvon Cardec, qui n'a de cesse de le houspiller et de lui montrer des horreurs... Comment se débarrasser de ces nuits terribles ? Lunaire entreprend de mener son enquête, il ne prend pas son bus pour le Lycée et part à la rencontre d'un vieux prêtre, d'Erb et d'Ardélia, tous dépositaires d'une certaine mémoire... une mémoire qui va peu à peu éclairer les nuits des enfants Guérindel et expliquer l'acharnement de leur mère à les éloigner de la mer... Et toi lectrice, tu as aimé cette intrusion dans un univers qui a réveillé quelques lectures enfantines (L'île au trésor de Stevenson par exemple...) et ouvert la porte du fantastique (tu as aussi repensé à quelques scènes un peu glauques du Pirate des caraïbes). Ici, dans ce récit, l'onirisme a la part belle, mais aussi le terrifiant et le merveilleux. Les légendes effleurent le présent et y imprègnent leurs marques. Il n'y a aucune frontière entre le monde des morts et celui des vivants, puisque le passage de l'un à l'autre est poreux... C'est une lecture qui remue et secoue, portée par une belle écriture, assez dans la veine de ma dernière lecture de PAL, La vierge en bleu de Tracy Chevalier... [clic ici] Et je conseille, bien évidemment.
Une belle version Livre de Poche vient de sortir en août 2017...