Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
21 mars 2010

Homme... (catégorie "Mes écrits")

hommechapeauFou.

Cache tes yeux, ton regard.
Si tu veux.

Trop tard.
Je t'ai vu.

Moi.

La lumière, floue, de ce matin-là, je m'en souviens. Mon coeur en mille morceaux, ouvert. Ce quotidien marqué qui blesse à chaque passage sur ma peau, même endroit toujours, ce lieu intime du manque et de l'espoir.

Homme. Fou. Je t'ai vu me chercher, ne pas me trouver, t'affoler. J'ai vu cet afflut étrange de panique te submerger. Je croyais être seule, et je ne le suis plus. Comment savoir si je dois m'en réjouir, ou pleurer ?

La lumière de cette journée, l'avais-tu remarquée aussi ? Un peu plus tôt, il y avait eu mes mouvements, le sourire des autres, le bonjour des pères, leurs filles au bout des bras, ma solitude. Je suis parfois comme cela, presque transparente aux émotions et aux évènements. Tellement de temps passé depuis le début. Tellement d'énergie envolée pour seulement se résoudre, oublier, passer à autre chose, quelqu'un d'autre. Tellement de rien et ma peau, mon corps collé à ce lieu où tu es, ce lieu que je ne peux plus quitter.

Homme. Stupide. Qui croyait sans doute que la raison suffit quand l'amour n'est plus. Comme moi.

Si tu savais combien je t'observe, combien je te laisse le temps de m'approcher. Le temps, c'est tout ce que j'ai. Toi aussi. Mais le tien court, il s'affole.
Tu étais là, debout, au milieu des autres, à observer ma place vide. Et je t'ai vu.

Tu te pensais invisible.

© Les écrits d'Antigone - 2010

Découvrez la playlist FIREFLIES avec Chris Garneau

Publicité
20 mars 2010

Je vais te manquer...en DVD

jevaisteDans cette histoire, tout tourne autour d'un aéoroport et autour de ces moments importants de nos vies que sont les départs, les rencontres et les séparations.

Amanda Sthers réalise ici un film choral d'une douceur infinie qui n'est pas sans grâce, ni sans intérêt. Je n'ai lu aucun de ses romans, car elle est avant tout auteure, enfin c'est ainsi que j'en ai entendu parler pour la première fois. Par ailleurs, elle est également connue pour être l'ex de Patrick Bruel, mais là peu importe, n'est-ce pas ?

On suit ici le destin de quelques personnages en quête d'eux-même, ou de l'amour, mais voilà qui est parfois un peu la même chose... Cohabitent dans ce film des écrivains, des éditeurs, des critiques littéraires, quelques visages ordinaires et de drôles d'hurluberlus. 

jevaistemanquer

Un moment délicat, amusant et émouvant, à goûter sans bouder son plaisir. A voir, oui.

"Qu'est ce que vous choisiriez si vous deviez lire un dernier livre ?"

19 mars 2010

La Femme de l'Allemand, Marie Sizun

lafemmedelallemand"Elle t'entraîne jusqu'à la maison d'une main ferme. Tu es confondue d'amour et d'effroi."

Marion grandit, après guerre, auprès de sa mère Fanny. Cette mère est bien un peu fantasque, un peu folle, lourde du secret d'un amour interdit mais Marion l'aime, absolument, entre inquiétude et bonheur. Cependant, les incidents se multiplient, les actes de folie, de démence, les séjours chez des grands parents froids et distants aussi, et Marion finit par mettre un nom sur la maladie de celle qu'elle admire et redoute à la fois, sa mère est maniaco-dépressive. Alors, comment se construire une vie normale dans cet univers oscillant ? Comment exister, trouver sa voie, sous l'ombre du souvenir d'un père allemand dont on ne dit rien ?

Il est compliqué pour moi de vous parler de ce livre...car je n'ai pas été emballée plus que cela par l'écriture de Marie Sizun dans cet opus, son écriture m'a en fait semblée très simple, trop simple, et pourtant...comment résister à ce paquet d'émotion affolante qui vous tombe sur les genoux à sa lecture ? Impossible. Il y a une voix, indéniable, quelque chose ici qui vous prend les tripes, vous tient par la main sans faiblir, sait retenir votre attention et la garder jusqu'à la fin.
On se dit également qu'elle est bien ténue la distance entre la raison et la déraison... On se dit surtout, et particulièrement après avoir déjà lu Le Père de la petite, que Marie Sizun revit sans cesse dans ses écrits le même trajet d'enfance, qu'elle tente d'exorciser sans doute, et que pour cela on la comprend si bien.

"Un père, tu as toujours su que tu en avais un. Mais un père mort. Fanny t'a dit qu'il était mort.
Mort. Un drôle de mot, dont la musique souffle du vide. Du froid. Un mot dont tu as saisi le sens avant de le connaître.

Elle t'a dit aussi qu'il était allemand, ton père, mais qu'il ne faut pas en parler, ma chérie. Jamais. A personne. C'est un secret."

bouton3 Note de lecture : 4.5/5 - Livre de Poche - Aout 2009 - 6.50€

objectif_palObjectif pal : 50-9

Toutes les autres lectures disponibles sont chez B.O.B.

15 mars 2010

Blog en sommeil...

enfantpause...pour quelques jours.

Rien de grave, rassurez-vous, juste du temps à prendre, pour soi et pour les autres.

A très bientôt et bonnes lectures !

14 mars 2010

Jules Romains

trainDans le petit wagon belge

Tandis que t'appuyant à la vitre brouillée
Qui sait donner au jour la douceur d'un regard
Tu guettes, comme le chasseur guette un chevreuil,
Le passage de la frontière dans les bois,
Et que, malgré le train qui me cogne le dos,
Je fais peser toute mon âme au même point
Pour deviner si quelque chose va finir
Et si commencera quelque chose, des hommes,
Prisonniers avec nous de ce lieu fugitif,
Nous entourent d'une pensée où l'on a chaud.

Ils sont nés avant nous, dans une autre patrie.
Ils vivent, Le milieu de leur face barbue
Tient une pipe courte et fait un bruit de mots.
Tu ne vois pas leurs yeux qui se collent sur nous
Comme des mouches bleues sur des pêches sucrées.
C'est en vain que ton âme est penchée au dehors.
Ramène-là. Ne cherche pas à te défendre.
Sens l'impalpable exil nous entrer dans la peau,
Imprégner l'épaisseur de la chair, membre à membre ;
Sens-le monter comme la force du sommeil
De tes pieds à ton coeur, et de ton coeur au mien.

Extrait de Le voyage des amants

Publicité
13 mars 2010

Les carnets blancs, Mathieu Simonet

lescarnetsblancs"La vérité, c'est que je me souvenais de tout ce qu'il y avait dans mes journaux. La vérité, c'est que les phrases que j'avais écrites étaient fastidieuses, mal écrites. La vérité, c'est que jamais je n'aurais eu envie de relire ces journaux, si je n'avais pas eu un projet derrière la tête. La vérité, c'est qu'en les relisant j'allais pouvoir noter des détails, des phrases, que je voulais garder. La vérité, c'est que j'allais faire disparaître mes carnets pour me les réapproprier."

Un écrivain décide, pour une question tout bête de place, de se séparer de ses journaux intimes, une centaine au total. Mais quitter les mots de son enfance, de son évolution, de ses errements, n'est pas chose si simple. Alors, il inscrit cet acte dans un projet plus grandiose, il orchestre pour eux une disparition individuelle et fantasque. Plutôt que de tout simplement les détruire, après les avoir relus, il les confie à des amis, des artistes, les dépose dans des lieux publics, les insère dans des oeuvres d'art, leur fait faire le tour du monde...les intègre dans un roman, ce roman. Le plus fou est que ceci est une histoire vraie.

Inévitablement, lorsque l'on nous parle de journaux intimes, les nôtres, ceux que l'on a nous-même tenus, nous reviennent à l'esprit... On pense aussi à ceux dont on s'est séparé. Inévitablement, on se demande alors quel peut-être l'intérêt littéraire d'une telle démarche pour un auteur, comment créer à partir de la destruction une oeuvre construite ?
Ici, dans ces carnets blancs, la question ne se pose plus très longtemps car l'oeuvre littéraire est bien là, présente. Mathieu Simonet en profite effectivement pour ficeler une autobiographie fragmentée très émouvante et très réussie. Et il nous parle avec tant de tendre distance de sa mère, du voyage de certains de ses carnets, de ses amours tumultueuses... Vous rencontrerez même Paul Auster au détour d'une page, par le biais de coïncidences troublantes.
J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé la structure de ce récit, construit de morceaux de romans, de journaux, de blog, d'entretiens. Le résultat est fluide et d'une originalité à hauteur de lecteur, sans grands effets, mais d'une justesse jamais démentie.
Merci et bravo Monsieur Simonet !

bateau_20reduit2

(Photo Nicole Jaouen)

"Un carnet a été caché à l'Elysée.
Un autre a été transformé en petits bateaux sur une plage.
Un troisième a été plongé dans la Seine par un policier.
Un quatrième a été introduit dans le Caddie d'une ménagère.
Un cinquième a été jeté en prison."

bouton3 Note de lecture : 4.5/5 - 16.50€ - Février 2010

Pour en savoir plus : http://mathieusimonet.com/sommaire.html, ou sur le blog de l'auteur : http://matthieux.blog.lemonde.fr/

Ci-dessous, vous trouverez le reportage que Arte lui a consacré...

12 mars 2010

Elle envoie des mots...

...Des mots qui tombent à l’eau

Elle dit que sa vie se réduit à un petit étui
Elle n’a plus la pupille qui brille, qui scintille et qui pétille
Assise par terre et pas très fière, de sa petite carrière
Loin de ce qu’elle rêvait hier, solitaire trentenaire

11 mars 2010

Une parfaite journée parfaite, Martin Page

uneparfaitejourn_eparfaite"Ma collection ne comprend que peu de papillons.
J'ai toujours mon filet et ma pince à épiler dans un tiroir de mon bureau. Quand je vois un sentiment nouveau sur l'épaule d'un collègue, je le saisis et le mets dans une petite boîte au milieu d'un lit de coton. Dans mon appartement , une pièce entière est dédiée à ma collection de sentiments. Accrochés avec des épingles, les insectes reposent dans une vitrine, alignés par espèce, une étiquette indique leur nom. de petites lumières mettent en valeur leurs couleurs ou leur fadeur, les font paraître comme des diamants dans une bijouterie."

J'ai eu comme une petite erreur de casting avec ce roman de Martin Page dont je voulais absolument découvrir la plume. Son humour particulier m'a vraiment semblé trop décalé, moi qui aime pourtant l'utilisation de l'absurde en littérature. Malgré cela, j'ai conservé tout au long du livre une sympathie sans faille pour l'auteur, ai eu envie de souligner beaucoup de passages critiques ou sensés et ai tout à fait compris que je n'avais rien saisi de la subtilité des situations... Voilà qui est bien paradoxal.

En vous dévoilant une partie de l'histoire, vous comprendrez mieux mes impressions de lecture... Un homme, au fil des pages d'une parfaite journée parfaite, passe ses journées à se suicider, sans y arriver, ou plutôt il renaît ou revit à chaque fois ensuite. Puis un requin a élu domicile à l'intérieur de son corps, alors forcément ce n'est pas la grande forme, mais ça c'est une autre histoire. Il faut dire que lorsque l'on se déguise pour aller travailler et que l'on choisit de prendre ses vacances dans un ascenseur, la vie a un sérieux goût de déraison.

Je laisse la parole à Martin Page car qui mieux que lui peut expliquer au mieux son travail...

"Le héros est inspiré de la figure créée par Colin Higgins dans Harold et Maude (le film, merveilleux, est aujourd'hui plus connu que le roman) : ce personnage qui passe son temps à se suicider. Je crois que le désir quotidien de mourir est un sentiment largement partagé, même si l'on en parle pas."
"Toutes les lectures sont possibles, mais, de mon point de vue, la plus superficielle consiste à faire de ce roman une critique du monde de l'entreprise, du capitalisme et de la société de consommation. La critique est présente, certes, mais l'enjeu de ce roman ne se trouve pas là."

bouton3 Note de lecture : 3/5 - Editions Points - Janvier 2010

J'ai beaucoup pensé à ce livre là (Zéros tués) pendant ma lecture et je pense l'avoir sur ce même thème préféré, peut-être.

Par ailleurs, vous trouverez en suivant ce lien une interview passionnante de l'auteur.

Allez, je reste cependant heureuse de cette découverte hautement "atypique". L'auteur a un blog, vous pouvez le suivre ici : http://www.martin-page.fr/blog/.

10 mars 2010

En cours de lecture...

homme"Il y a un manque. Comme si j'étais amputé de choses qui n'existent pas encore. Il n'y a pas de mot pour décrire ces choses pas encore nées. Des gens que je ne connais pas me manquent. Je sais que je les rencontrerai un jour, qu'ils et elles seront mes amis, que j'aimerai cette femme dont l'empreinte spectrale flotte autour de moi.
Je suis enceint de ces êtres aimés à venir. Ils sont les fantômes, non pas les fantômes de ceux qui ne sont plus, mais les fantômes de ceux qui ne sont pas encore à mes côtés. Fantôme n'étant pas le bon mot pour parler de ces formes vaporeuses, j'ai inventé le terme émofant. Les émofants, les fantômes de ceux qui ne sont pas encore là."

Extrait de Une parfaite journée parfaite, Martin Page

9 mars 2010

Il porte des pulls affreux...

...mais je crois que je l'aime. Non, sans rire, n'est-ce pas magnifique ?

(Plein d'autres trésors à découvrir chez http://www.youtube.com/user/cargovideo)

Le titre exact de ce titre est Hands on the radio

Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 728
Derniers commentaires
Publicité