Carson Mccullers (1917-1967)
"Un écrivain écrit parce qu'un besoin intérieur le pousse à transformer son expérience (souvent inconsciente) en quelque chose d'universel et de symbolique"
"Un écrivain écrit parce qu'un besoin intérieur le pousse à transformer son expérience (souvent inconsciente) en quelque chose d'universel et de symbolique"
S'il pouvait faire un temps à mettre un chien dehors
Si je pouvais avoir un coeur à fendre pierre
Si l'amour devenait plus lâche que la mort
Si nous étions des morts pour parler de la vie
Si nous étions heureux pour ne plus rien nous dire
Si nous étions vivants pour pouvoir nous aimer
Si le monde n'était pas fait pour le refaire
Si tu n'existais pas pour pouvoir t'inventer.
JEAN MALRIEU (1915-1977) Préface à l'Amour "Les Cahiers du Sud", 1953
"J'ai remplacé la possibilité de l'amour par la possibilité de l'écriture.
J'ai peur, aussi, mais c'est une autre peur : je sais que l'écriture ne m'abandonnera pas. J'ai même l'espoir fou qu'elle me comble.
Qu'elle comble des vides. Qu'elle comble l'enfance."
Extrait de Rêve d'amour de Laurence Tardieu
Et non, je n'ai pas encore lu ce livre, mais j'ai extraite cette phrase d'un article lu aujourd'hui [ici], qui m'a donné très envie de le lire.
"La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature."
Le Temps retrouvé
...par Jean Cocteau.
"Je ne sais ni lire ni écrire. Et quand la feuille du recensement me le demande, j'ai envie de répondre que non.
Qui sait écrire ? C'est se battre avec l'encre pour tâcher de se faire entendre.
Ou bien l'on soigne trop sa besogne ou bien on ne la soigne pas assez. Rarement on trouve l'entre-deux qui boîte avec grâce. Lire est une autre affaire. Je lis. Je crois lire. Chaque fois que je relis, je m'aperçois que je n'ai pas lu. C'est l'ennui d'une lettre. On y trouve ce qu'on y cherche. On s'en contente. On la range. Si on la retrouve, à la relire on en lit une autre que l'on avait pas lue.
Les livres nous jouent le même tour. S'ils ne correspondent pas à notre humeur présente nous ne les trouvons pas bons. S'ils nous dérangent nous en faisons la critique et cette critique s'y superpose, nous êmpêche de les lire loyalement.
Ce que le lecteur veut, c'est se lire. En lisant ce qu'il approuve, il pense qu'il pourrait l'avoir écrit. Il peut même en vouloir au livre de prendre sa place, de dire ce qu'il n'a pas su dire, et que selon lui il dirait mieux.
Plus un livre nous importe, plus mal nous le lisons. Notre substance s'y glisse et le pense à notre usage. C'est pourquoi si je veux lire et me convaincre que je sais lire, je lis des livres où ma substance ne pénètre pas."
Extrait de "La difficulté d'être", Jean Cocteau, Livre de Poche Biblio, 1993
VI - La poésie est le réel absolu. Ceci est le noyau de ma philosophie. D'autant plus poétique, d'autant plus vrai. NOVALIS
Ce caillou au bord de la mer, ce brin d'herbe que tu mords, autant de poèmes. Et ton corps est une ode livrée aux vents marins. Seul, le poème est réel : c'est-à-dire que j'ai créé en le nommant. Tu dis un mot et tu engendres le monde. Une étoile existe que si tu la murmures à mon oreille. Plus tu rêves, et plus la réalité apparaît.
(Tout Objet aimé est le Centre d'un Paradis, éd. Millas-Martin, 1958)