Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
participe present
15 octobre 2015

Le Cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

lecaseduardeinstein

 "Est-ce que l'on a toujours ce que l'on mérite ? Personnellement, je n'ai rien fait de mal qui puisse me justifier. Je ne suis pas comme toi. Toi, tu as un destin. Personne n'empruntera ta voie. Tandis que moi, j'ai l'impression qu'ils sont plusieurs."

D'Albert Einstein, on connaît bien souvent cette formule E=mc2 et puis cette photo, la langue sortie, impertinente. L'histoire intime du savant, et de sa famille, est assez méconnue du grand public. Dans Le cas Eduard Einstein, on apprend donc qu'il avait deux fils d'un premier mariage, et que le cadet a été diagnostiqué schizophrène. A l'époque, Albert Einstein vit déjà avec sa deuxième épouse Elsa, plus conforme aux souhaits de sa famille, il est resté à Berlin, tandis que Mileva est revenue en Suisse. Montée du nazisme oblige, Albert Einstein finit par quitter le vieux continent pour l'Amérique, non sans dire un dernier adieu à son ex-épouse, et à son fils, Eduard (la photographie en couverture du poche), ils ne se reverront plus.

Laurent Seksik instaure dans ce livre un dialogue sourd entre un fils prisonnier de sa maladie mentale, une mère, délaissée par l'amour de sa vie mais fière, et un père qu'une découverte fabuleuse a propulsé au firmament mais qui est rongé par la culpabilité et le découragement. Comment communiquer ? Comment parler de ce qui embarrasse au plus haut point ? Alors, l'Histoire s'en mêle, elle ruine le savant nobélisé, elle sépare les êtres, permet la fuite au loin, arrange les choses à sa manière. Laurent Seksik sait dans ce livre raconter les émotions et le passage du temps, l'infinie solitude, l'accablement et l'impuissance. Et j'ai aimé sa manière fine et subtile de nous en apprendre beaucoup tout en accordant tellement d'importance à la psychologie humaine. Un très beau livre, qui m'a rappelé une autre lecture, L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero [clic ici], mais aussi son Les derniers jours de Stefan Zweig dont je n'ai lu que la version BD [clic ici].

Editions J'ai Lu - 7.60€ - Janvier 2015

La lecture de Sébastien qui pose sur ce livre son brillant regard d'écrivain [clic]

Publicité
15 mars 2015

Sauf les fleurs, Nicolas Clément

sauflesfleurs

 "Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m'interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j'étais. Je voulais un professeur pour me surprendre. Je voulais des livres pour construire une cabane à la cime des arbres. Je voulais être un homme pour sentir ce que ça fait d'être une histoire. Je n'ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d'avant. Je tombe rond ; mon compte est bon."

La famille de Marthe, douze ans, semble être une famille comme les autres. Seulement, derrière les apparences, la joie de vivre dans une ferme, de créer des robes pour sa mère, d'aimer son petit frère, il y a un père violent. Alors, le corps devient un rempart qui protège ceux que l'on aime des coups, et l'imagination, les mots, un moyen de transformer ce qui est laid en poésie. Heureusement, avec Florent, Marthe apprendra plus tard la douceur... mais cela n'empêchera ni le drame, ni de se lever encore souvent avec du soir dans la bouche, malgré l'espérance de jours meilleurs.

Voici un tout petit livre, très particulier, fort, d'une écriture étonnante, et très poétique. En effet, en contrepoint d'une noirceur évidente, naît des phrases de Nicolas Clément de la lumière et des fleurs. Et j'ai beaucoup aimé l'originalité de cette écriture, cette manière d'entrecouper ses phrases avec des virgules et de faire entendre la voix de Marthe par ses images décalées. Une manière de lire le monde que l'on retrouve plus souvent en poésie que dans un roman ou un petit texte en prose d'ailleurs. Pour autant, je dois dire qu'autant j'ai aimé l'écriture, autant je me suis peut-être sentie trop engluée dans l'histoire de Marthe, un peu laissée de côté, nourrie de trop de pathos... Je ne retiendrai donc de ce livre que l'écriture, qui me donne envie là, tout de suite, alors que je viens de le refermer, de le rouvrir, et de le relire de nouveau.

Editions Buchet Chastel - Qui vive - 9€ - Août 2013 - Merci ma bibli !!

D'autres lectures... Une révélation pour Noukette - Une lecture forte chez Blablablamia - Un coup de coeur pour Gambadou - Lire et Merveilles rejoint mon bémol sur le pathos - Un roman puissant pour Leiloona - Un petit bijou de littérature et un grand coup de coeur pour Clara ! - Stephie n'a pas adhéré - Un coup de maître pour Jérome !

26 décembre 2014

Pietra Viva, Léonor De Récondo

pietra viva

 "Comment peuvent cohabiter en moi les certitudes d'être à la fois génial et misérable ?"

Nous sommes en 1505, à Rome, Michelangelo vient d'être chargé d'une commande par le pape Jules II quand il apprend par hasard la mort d'Andrea, un moine qui fascinait le maître par sa beauté parfaite, juvénile et lumineuse. Il part alors à Carrare pour choisir avec les carriers le marbre qui lui sera nécessaire pour sa prochaine oeuvre, et emmène avec lui la bible que lui a confié Andrea. Beaucoup de questions restent en suspend quant aux raisons de son décès. Michelangelo est préoccupé et peu affable avec les habitants du village dans lequel il débarque. Seuls ses hôtes semblent trouver grâce à ses yeux. Mais peu à peu, la douceur qui l'environne, la compétence et le courage des carriers, la folie intrigante de Cavallino amoureux de sa belle jument blanche, l'affection naïve et troublante de Michele, un petit garçon qui vient de perdre sa mère, vont lui ouvrir les portes depuis longtemps fermées de l'émotion...

Il est étonnant, et dépaysant, en ouvrant ce roman, d'être immédiatement plongé dans une autre époque. Et j'ai apprécié ce voyage vers un autre monde auquel je ne connaissais presque rien. Bien entendu, j'ai déjà vu des représentations de la Pieta de Michel-Ange et me suis à plusieurs reprises émerveillée du travail prodigieux du sculpteur. Ici, nous rentrons dans son esprit, ses motivations, et regardons la pierre avec ses yeux... Quel don sublime de faire sortir des corps si vivants de blocs de marbre !! Mais Pietra Viva est également un récit très poétique qui nous raconte l'éveil d'un homme à l'expression de ses sentiments et de son affection. Le sculpteur ne cesse d'ailleurs d'être tiraillé entre l'exigence froide et presque clinique de son métier, qui ne permet aucune erreur, et l'imprévu de ce qu'il ressent de plus en plus, le prend parfois à la gorge au détour d'une sensation ou d'une remarque. Un très beau moment de lecture.

Editions Sabine Wespieser - 20€ - Août 2013

pieta  david2  david1

 

D'autres lectures... Une oeuvre d'art pour Lucie - Le blog du petit carré jaune a été subjugué - Enorme coup de coeur pour Anne de Des mots et des notes - Une pépite pour hélène - Sous les galets a été tenue un peu à distance par la minéralité du livre - Une parenthèse sensible et magique pour Kathel - Disponible en version poche chez Points [clic ici] à partir du 15 janvier !!

11 décembre 2014

La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon

lapetitecommuniste

 "Ce qu'elle accomplit, ce jour-là, personne ne sera capable de le raconter, ne restent que les limites des mots qu'on connaît pour décrire ce qu'on a jamais imaginé.
Est-ce qu'on peut dire qu'elle prend le temps. Ou qu'elle s'empare de l'air. Ou qu'elle intime au mouvement de se plier à elle."

Dès que Nadia Comaneci apparaît aux JO de Montréal en 1976, et obtient le dix parfait, la fascination est de mise. Lola Lafon s'est penchée sur la vie de cette athlète hors du commun, entraînée en roumanie par un homme aux méthodes drastiques, Bela. Mais il n'est pas aisé de faire la part des choses entre le mythe et la réalité, entre ce que souhaite réécrire la sportive de sa propre histoire et ce qui s'est réellement passé. L'écrivain, et son sujet, sont en effet en constant dialogue, mais parfois l'incompréhension éclate. Nadia Comaneci ne veut pas que l'on présente une Roumanie triste aux rues grises, elle reste ferme sur le fait qu'il y a eu également des moments meilleurs, reste évasive sur ses liens avec le pouvoir en place. La petite fille obéissante et déterminée est devenue aujourd'hui une femme au corps libéré, parfois malhabile, qui ne sait plus quoi faire d'une liberté dont on lui vantait les mérites mais dans laquelle elle se sent finalement prisonnière...

La petite communiste qui ne souriait jamais est le récit chronologique d'un parcours sportif, mais pas seulement. Il s'agit ici aussi de creuser la vérité, de combler les trous d'un récit de vie avec des dialogues fictifs, d'inventer une biographie, à la fois fidèle et étrangère. Et c'est ce qui est hautement intéressant dans le travail de Lola Lafon, ce va et vient intentionnel entre fiction et réalité. La fiction finissant d'ailleurs au final par avoir bien plus de crédibilité que la pseudo vérité qui est présentée. Il est évident que dans tous les pays - et pas seulement dans les états totalitaires-, les athlètes sont des emblèmes utiles, dont on se sert un moment, puis qu'on éjecte sans ménagement quand la performance n'est plus là. Il faut alors que l'image soit impeccable, sans tâche, conforme au message. Nadia Comaneci a été cette emblème, longtemps, d'une roumanie qui voulait se montrer combative et moderne, mordante et fière. Lola Lafon était fascinée par la petite fille, elle semble prendre beaucoup de distance avec la femme avec laquelle elle correspond. En dehors de tout ce qu'il y a de remarquable dans ce roman, c'est sans doute cette distance qui m'a tenue un petit peu à l'écart du sujet tout au long de ma lecture. Je salue tout de même la performance d'écriture, comme elle le mérite, aisni que l'originalité enthousiasmante du projet.

Editions Actes Sud - 21€ - Janvier 2014 - Merci ma bibli !!

La vidéo du premier dix parfait à voir [par ici] - Ecouté en audiolib par Sylire [clic] - Un livre fascinant pour Aifelle [clic] - Un grand et beau coup de coeur pour Cathulu [clic] - Un coup de coeur pour Clara aussi ! [clic] ... et l'intéressante fiche du livre sur le site Actes Sud [clic], ce titre a été beaucoup lu, il a reçu de nombreux prix !

9 novembre 2014

Plein hiver, Hélène Gaudy

"La couleur de la glace. C'était l'une des premières choses que l'on apprenait aux enfants de Lisbon. Là où la glace est bleu pâle, l'eau est gelée en profondeur. La glace blanche est une glace de neige, plus fragile, incertaine. Glace grise, risque de dégel. Ne pas y poser un pied."

David Horn avait disparu à l'adolescence de cette petite bourgade située au Nord des Etats-Unis, mal nommée Lisbon, laissant derrière lui une population atterrée et anesthésiée, déjà habituellement transie par le froid, une mère éplorée et des amis sidérés. Soudain, alors que l'on pensait ne plus jamais le revoir, il réapparaît. Ce retour imprévu perturbe la petite communauté qui doute soudain de la sincérité de cet homme taiseux, fils prodigue un brin décevant, qui semble ne pas correspondre vraiment au David dont on avait conservé le prégnant souvenir...

J'ai lu ce très subtil roman d'Hélène Gaudy dans de biens mauvaises conditions, en pleine panne de lecture. Pour autant, en le refermant hier, j'ai su que j'avais lu là un très beau livre, à conseiller, qui sait avec une écriture magnifique et précise décrire les différentes couleurs de la neige, le flux douloureux des émotions cachées, le tumulte de l'adolescence, la rudesse évidente d'une vie dans le Nord, avec ses contraintes et ses limites, mais aussi avec le vertige de ses espaces infinis. Un titre à découvrir, indubitablement, même s'il vaut plus par l'ambiance qu'il décrit que par l'histoire qu'il raconte, soyez en avertis.

Editions Actes Sud - 20€ - Janvier 2014 - Merci ma bibli !!

La lecture de Cachou, mitigée [clic] - Val également mais elle salue l'ambiance [clic] 

Publicité
25 octobre 2014

Profanes, Jeanne Benameur

profanes "Les mots de l'amour il faudrait se contenter de les dire au-dessus de l'eau qui coule, dans le vent au bord de la mer. Qu'ils soient portés loin. L'amour on ne devrait jamais l'enfermer, ni dans les bouches, ni dans les coeurs. C'est trop vaste."

Octave Lassalle, ancien chirurgien, a décidé de composer une équipe qui veillera sur lui nuits et jours. Il a quatre-vingt-dix ans et pour lui le moment est venu, que l'on s'occupe un peu plus de lui, mais également de mettre de l'ordre dans sa vie et dans sa grande maison. Ils sont quatre, un homme et trois femmes, choisis scrupuleusement, ressentis avec force. Ils ont comme lien commun de ne pas croire en Dieu mais ont en eux cet espace vide qui laisse supposer le doute. C'est ce qui intéresse le vieil homme au plus haut point, cet espace vide, mais aussi ce que ces présences pourraient chambouler en lui et chez lui, les interactions qui vont pouvoir se créer ainsi, pudiquement. Octave est un être curieux et sensible, attentif. Il souffre encore du décès de sa fille unique, Claire, du départ de sa mère, bouleversée qu'il ne se soit pas décidé à sauver leur enfant de ses propres mains. Comment Marc, Hélène, Yolande et Béatrice vont-ils trouver leur place auprès de cet homme ?

C'est un titre d'une grande sensibilité et d'une grande poésie que Jeanne Benameur a écrit là. Tout est dans l'effleurement, l'attention silencieuse à l'autre, dans les méandres de la pensée, la torture vigilante des souvenirs. Il faudrait être de bois pour ne ressentir aucune émotion à lire ce livre. J'ai donc été émue, touchée, troublée et emportée par la beauté des instants créés et des phrases, bien sûr. Il m'aurait cependant fallu un peu moins de bons sentiments et un peu plus d'acidité pour m'en faire un véritable coup de coeur, certainement. Mais je suis difficile, je chipote. Jeanne Benameur m'a permis, avec ses mots qui s'adressent directement à l'âme, de reprendre le chemin soudain perdu de la lecture, et ça ce n'est pas rien. J'ai retrouvé avec plaisir sa plume, sa voix, sa profondeur et ses intentions. Et bien oui, j'ai été prise, j'ai aimé. Ce roman est un très bon titre de l'auteure.

Editions Babel - 7.80€ - Mai 2014 - Merci ma bibli !!

Grand Prix RTL Lire 2013

Un livre d'une intensité rare pour Clara [clic] - Delphine ne savait pas comment en parler tellement il lui a parlé à elle [clic] - Noukette était à la maison [clic] - Beaucoup d'émotions chez Géraldine [clic] - Un livre comme elle les aime pour "un autre endroit pour lire"  [clic] - A lire absolument pour Aifelle [clic] - Un coup de coeur pour Sylire [clic] - ... [Tout Jeanne Benameur sur ce blog]

 

14 octobre 2014

La Fabrique du monde, Sophie Van der Linden

lafabriquedumonde

"Comment vais-je supporter cela, leurs conversations excitées, leurs petits bonheurs, tout ce qu'elles ont vu, bu et mangé pendant trois jours, tout ce qui va nourrir leurs conversations et leurs pensées pendant des semaines, parce que c'est tout ce qu'elles auront réellement vécu en un an ? Comment vais-je supporter cela sans parler de moi, de ce qui m'arrive ?"

Mei travaille, vit et dort dans l'usine dans laquelle elle a été embauchée en arrivant de son village. Elle est une ouvrière chinoise, banale et anonyme, et coud toute la journée, à toute vitesse, des vêtements qui iront remplir des boutiques européennes. Son quotidien est fait d'une existence sans cesse partagée, où l'intime n'existe pas, et où il est compliqué de rester seule dans son dortoir, au moins quelques minutes, où les repas sont pris parfois debout et ont à chaque fois la même saveur de nouilles pâles. Dans cette promiscuité, seuls ses rêves lui appartiennent, et ils sont profonds, troublent son esprit, la rendent moins vigilante dans son travail. La sanction est immédiate, Mei n'aura pas son salaire du mois, et ainsi aucun argent pour se rendre dans sa famille pour les fêtes. Comment vont donc se passer ces quelques jours dans une usine presque entièrement désertée ?

Voici un petit livre qui se lit en une bouchée, mais quelle bouchée !! J'ai été happée presque tout de suite par l'écriture poétique du premier chapitre puis tenue par celle des autres, tout aussi belle, plus proche de la prose. Sophie Van der Linden sait dans ce texte frapper fort, avec une économie de moyens et une simplicité remarquable pour un premier roman. Comme quoi, il ne faut pas toujours en faire des tonnes pour toucher, juste avoir du talent. J'aimais déjà d'emblée le propos, que l'on me parle du ressenti d'une ouvrière de chine, dont je ne peux qu'imaginer les dures journées. Le texte a dépassé mes attentes, s'est enveloppé de sensualité, a pris des allures d'épopée tragique et s'est tranformé en un évident coup de coeur !!

Editions du Livre de Poche - 5.60€ - 27 août 2014 - Merci ma bibli !!

Un roman sensible et terrible pour George [clic] - Concis et touchant pour Sharon [clic] - Géraldine a été profondément touchée [clic] - Un roman qui se lit le souffle court pour Stéphie [clic] !

 

13 octobre 2014

Les Brumes de l'apparence, Frédérique Deghelt

lesbrumes

"Affronter sa peur, c'est refuser de souscrire à sa propre ignorance."

Gabrielle va bientôt avoir quarante ans. Organisatrice d'évènements de talent, mariée à Stan chirurgien plasticien, mère d'un grand fils, parisienne, elle est fière de n'avoir presque peur de rien aujourd'hui, d'être une femme fiable et de maîtriser au mieux sa vie. Sa mère, grande joueuse de casino, est morte il y a peu dans un accident de voiture, mais c'est avec son père qu'elle avait le plus de liens, lui ce scientifique rationnel qui lui a permis de se construire un avenir solide. Un beau jour, un notaire de province lui annonce qu'elle a hérité d'un terrain boisé et d'une ruine. Elle découvre alors que sa mère avait une soeur, et donc elle une tante et une famille. Bien décidée cependant à vendre ce bien dont elle n'a que faire, Gabrielle contacte un agent immobilier et se rend sur les lieux...

La quatrième de couverture de chez Actes Sud dévoile bien trop des aventures de Gabrielle suite à son voyage vers son héritage, et je suis heureuse, alors que je la découvre en rédigeant mon billet, de ne pas l'avoir parcourue avant ma lecture. Sachez cependant que Frédérique Deghelt ouvre dans son roman, et avec brio, les portes de l'irrationnel, un irrationnel qu'elle a le don de rendre compréhensible et tout à fait acceptable. J'ai beaucoup aimé ce titre, je l'ai dévoré en peu de temps, je l'ai trouvé passionnant, d'une écriture superbe et extrêmement bien documenté. On peut reprocher à l'auteure de faire évoluer ses personnages dans l'aisance financière, mais j'ai été à de nombreuses reprises, et surtout, touchée et émue par les bouleversements qui font basculer la vie de Gabrielle, touchée par ses renoncements, ses doutes et sa volonté constante d'être et de rester fidèle à elle-même. Un très beau roman, qui donne la part belle à l'amitié et aux sensations fortes, et avec lequel j'ai passé un très bon moment.

Editions Actes Sud - 21.80€ - Mars 2014 - Merci ma bibli !!

La Pyrénéenne a beaucoup aimé malgré quelques bémols [clic] Cuné a vibré, flippé et parfois tiqué mais reste également enthousiaste [clic] - Un très beau billet de Meelly qui a adoré [clic] !!

11 juillet 2013

Ecoute la pluie, Michèle Lesbre

ecoutelapluie"J'essayais d'imaginer dans quel décor il s'était levé le matin, quel vieux désespoir l'avait soudain rattrapé, quelles images insoutenables, lointaines ou non, quelles transformations du monde rendaient désormais la vie impossible. Peut-être seulement la solitude."

Alors que la narratrice s'apprête à prendre la prochaine rame de métro, puis le train vers Nantes afin de rejoindre son amant, un vieil homme lui adresse un sourire, puis se jette sur la voie, happé par la machine. Cruel moment qui désorganisera toutes les pensées de la jeune femme choquée, et la conduira dans une errance douloureuse où la dernière des choses possibles semble être de rejoindre l'homme qui l'attend.

J'ai eu envie de lire ce roman suite au passage de Michèle Lesbre à La Grande Librairie. Dans cette émission, elle expliquait avoir vécu ce moment là, réellement. Et qu'il avait fallu depuis beaucoup de mots, et beaucoup d'histoires, pour arriver à ce livre-ci.
D'où ma légère déception à lire ce titre, déception dont je vous parlais plus tôt et qui a essentiellement sa source dans l'exploitation de l'incident qui m'a semblé être trop délayé, noyé dans les réflexions de la narratrice sur l'importance, ou non, pour elle de rejoindre son amant. Je m'attendais sans doute à autre chose...

Editions Sabine Wespieser - 14€ - Février 2013 - Merci ma bibli !!

Lucie n'a pas aimé non plus et avait été inspirée par la même émission ;) - Clara n'a pas compris la finalité de ce roman Bouleversant pour Jack !!

Publicité
<< < 1 2
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 821
Derniers commentaires
Publicité