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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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rentree litteraire 2015
7 septembre 2015

La Maladroite, Alexandre Seurat... Rentrée littéraire 2015

lamaladroite

 "Entre eux et moi, il y aura toujours elle. J'aimerais pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était pas une pour moi, puisqu'elle n'était rien, puisqu'on ne la voyait pas, qu'on n'avait pas le droit de jouer avec elle, qu'elle passait des journées entières dans sa chambre, et si elle pleurait c'était pire, parce qu'elle était punie, et elle était punie si elle se levait la nuit pour manger quand ils l'avaient privée de dîner, ou si elle faisait pipi au lit, parce qu'on ne lui permettait pas de se lever pour aller aux toilettes."

La Maladroite est tiré d'un fait divers réel, le décès suite à maltraitance de Marina Sabatier à l'âge de huit ans. Dans cette affaire, les parents ont été jugés, mais ce sont également les institutions qui ont été mises en cause, car elles ont à plusieurs reprises été contactées sans que rien n'aboutisse, soit par la grand-mère, l'institutrice ou la directrice d'une école. Marina Sabatier porte ici le nom de Diana, mais l'histoire reste la même, terriblement tragique. Une petite fille est maltraitée, mais elle se tait et garde le sourire pour protéger ses parents, qui eux trouvent toujours des explications et déménagent régulièrement. Chacun, dans le récit d'Alexandre Seurat, parle de Diana, du rôle qu'ils ont joué dans cette vie là, une vie de petite fille, de ce qu'ils ont tenté de faire, de leur tristesse, et de leurs regrets.

J'ai eu du mal, je vous l'avoue, à me décider enfin à écrire ce billet. En fait, je ne suis pas très enthousiaste au sujet de ce livre. Comment l'être ? Partagée entre dégoût et tristesse. Et puis, je trouve que le style de l'auteur, l'enchaînement des témoignages, ne permet jamais de croire à la fiction, ou de se préserver derrière le rempart de la narration. La gêne est là, l'impossibilité du recul, le malaise d'assister à l'inévitable, comme une tragédie (parce qu'évidemment on connaît la fin de l'histoire), la colère. Et pourtant, je suis contente de l'avoir lu, d'avoir regardé vivre un peu cette petite Diane/Marina, d'avoir fait sa connaissance, appris son histoire intime, su qu'elle était regardée, malgré tout aimée, d'avoir compris que certaines personnes n'étaient pas dupes des faux-semblants, avaient réellement voulu la protéger. Notre système ne permet pas toujours de sauver ces enfants, empêtré qu'il est à protéger les parents, les règles, à ne pas vouloir intervenir mal à propos (et il a raison, quel parent ne serait pas anéanti d'être accusé à tort ?). Cependant, le fameux "bien de l'enfant" est trop souvent une grande supercherie. A se demander si parfois, il ne faut tout simplement pas hésiter à s'occuper des affaires des autres, quand même.

Editions Le Rouergue - 13.80€ - Août 2015

logo2015 (1)

Une lecture clinique mais qui résonne longtemps après avoir fermé le livre pour Alex - Un roman dont on ne ressort pas indemne pour Stephie - On ressort de ce roman abasourdi, nauséeux, et profondément secoué, dit Noukette - Un coup de poing et une tragédie moderne pour Leiloona - "Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté  que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe." pour Cathulu qui l'a lu la gorge serrée.

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 4/6.

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6 septembre 2015

Tandis que le temps file...

brigittegiraud

Mon dernier billet sur ce blog remonte au 1er septembre. Entre temps, j'ai pourtant lu, notamment La maladroite, un récit sur lequel je m'interroge beaucoup, et essaye de trouver les mots pour exprimer au mieux dans un prochain billet le malaise que j'ai ressenti. Peut-on aimer un livre qui nous met en colère ? Peut-on aimer ce livre malgré son sujet, et le traitement de son sujet ? Et là je suis dans Nous serons des héros, tellement d'actualité... Bref, je lis et m'interroge, laisse décanter l'actualité, le quotidien, un quotidien extrêmement présent (rentrée oblige) qui laisse peu de place à la rêverie, et puis je tricote, parce que le mouvement des aiguilles est relaxant. Hâte d'être moins occupée en somme, et de vous retrouver. Bon dimanche !

28 août 2015

Les eaux troubles du Mojito, Philippe Delerm... Rentrée littéraire 2015

leseauxtroublesdumojito

 "[...] ce qu'on veut c'est l'immobilité, le soleil retrouvé, la vie étale. Il y a de l'humilité dans cette façon de prendre son plaisir tout près des autres, et presque avec eux. On est de la même famille, celle des gens qui passent les vacances en famille, générations mêlées. On recule l'heure des repas, un peu d'ombre pour le pique-nique de la mi-journée, et cette délicieuse exaspération de la soirée, bien après l'apéro."

Des moments prélevés à son quotidien, à sa vie, des photographies d'instants... voici ce que Philippe Delerm a jeté sur le papier pour cette rentrée dans ce recueil de textes courts. Comme une envie, sans doute, de réitérer sa Première gorgée de bière, mais avec d'autres plaisirs, pas forcément minuscules, des bonheurs d'adulte. Un adulte qui voyage, qui profite autant de la mer que de la capitale, qui profite de son confort, mais qui a été contraint de mettre ses parents âgés en maison de retraite. Le constat est doux amer, le regard distancié, mais la vie semble par ailleurs privilégiée, joyeuse, pleine d'activités, enveloppante.

Je n'ai pas été très réceptive, je dois bien l'avouer, aux émois que Philippe Delerm expose dans ses petits textes. Il est pour moi difficile de ressentir de l'empathie pour des instants méconnus qui ont tous lieu dans un quotidien tellement différent du mien. Alors que le principe de ces petits moments suspendus dépendent beaucoup de ça, qu'ils réussissent à rejoindre en écho le lecteur, que ce dernier réussisse à ressentir dans l'émotion de l'incident croqué par le talent de l'écrivain le souvenir de sa propre émotion. Mais les petits bonheurs d'un auteur au présent privilégié ne me parlent pas beaucoup et j'ai le sentiment qu'ils manquent aujourd'hui de cette dose d'universel qui a fait le succès de La première gorgée... Cependant, je dois avouer aussi, que malgré ces bémols, j'ai été cueillie en milieu d'ouvrage, par ce passage : une femme âgée rentre en scène, atteinte d'Alzheimer, elle apprend avec bonheur qu'elle est mariée à un homme charmant, qu'elle aura oublié le lendemain. Quand il touche au coeur, Philippe Delerm sait donc nous atteindre.

Editions du Seuil - 14.50€ - Août 2015

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Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 3/6.

21 août 2015

La Couleur de l'eau, Kerry Hudson... Rentrée littéraire 2015

lacouleurdeleau "S'embrasser. Contact des bouches chaudes et douces, instant où elle ouvrait les yeux et sentait ses cils contre les siens, odeur qui lui donnait envie de lécher sa peau, parfois un quart de seconde quand ses yeux mi-clos étaient si près qu'elle ne voyait que lui, avec l'impression de regarder dans sa tête.
Ses mains, sur sa taille, tenant gentiment son menton, caressant la peau douce et pâle de son cou, un pouce suivant sa clavicule. La chaleur rassurante de son corps quand elle posait la tête sur sa poitrine, quand ses bras forts l'enlaçaient, quand elle sentait la respiration dans ses poumons, et parfois un battement doux et irrégulier de son coeur contre le sien.
Alena avait oublié tout cela. La douleur exquise de se sentir hors de danger, de désirer un autre corps, d'avoir soif d'une odeur, le réconfort de tendre vers tout cela qui lui était donné sans le tranchant de la peur ni la cruauté de l'appropriation."

Alena et Dave n'étaient sans doute pas destinés à se rencontrer. Elle, venue de Russie, pleine de rêves. Lui, élevé et porté par les espoirs d'une mère adorée, puis détruit par ses promesses, un mariage ridicule. Alena a vu ses rêves se briser à ses pieds dès l'aéroport, entraînée de force dans le milieu de la prostitution de Londres, remarquée par un vieil homme, maltraitée, séquestrée, menacée. Dave est vigile dans un magasin. Il prend la jeune fille la main dans le sac lors d'un menu larcin, la laisse partir. Alena voit dans cet homme doux un moyen de s'en sortir, de se mettre à l'abri, de fuir la rue dans laquelle elle vit depuis des mois après son départ providentiel du domicile de son exploiteur. Elle tente donc de s'accrocher à lui. Son plan est tout d'abord d'occuper le plus longtemps possible son canapé, puis la tendresse et l'amour rapprochent peu à peu ces deux êtres perdus.

La couleur de l'eau est un roman assez dense qui mérite que l'on ne se laisse pas désarçonner par ses premières pages. Car en effet, après de multiples allers et retours entre le passé et le présent, qui expliquent l'histoire individuelle des deux amoureux, mais dans lesquels le lecteur se perd un peu, il donne enfin toute sa puissance. Le récit se pose enfin et le charme d'une atmosphère, très londonienne, opère, à la fois douce, libre et terriblement dangereuse. J'ai refermé les pages de ce livre, séduite par sa fin, par les personnages, par tout ce que j'y avais rencontré, de douloureux et de beau. J'avais déjà lu de l'auteure Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer ma maman, et il est évident, au terme de cette seconde lecture, que Kerry Hudson excelle à se mettre dans la peau d'une certaine frange de la population anglaise. Un très bon moment de lecture.

Editions Philippe Rey - 21€ - 20 août 2015

Un conte moderne pour Blablablamia [clic] 

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Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 2/6.

20 août 2015

Camille, mon envolée, Sophie Daull ... Rentrée littéraire 2015

camillemonenvolee

 "Depuis mon coeur crevé je vais faire ça, raconter ta mort, ta maladie, ton agonie. Du jeudi 19 au lundi 23 décembre ; quatre jours, trois p'tit tours et puis s'en vont. Je vais relater dans le détail ta lutte, ton combat, blitzkrieg, parce que, putain, qu'est-ce que tu as été forte dans cette traversée de la fièvre et de la douleur. Médaillée, croix de guerre."

Comment parler d'un évènement aussi absurde et terrible que celui de la perte de son enfant ? A la veille de Noël. A la veille de ses 16 ans. Après trois jours d'une fièvre implacable, que le corps médical tentait de soigner négligemment avec quelques aspirines, le coeur de Camille cesse de battre. Sophie Daull réussit ce pari, sans trop de pathos, avec juste la bonne dose de délicatesse, de pudeur, de tristesse, d'humour qui permet à ses phrases de dresser le portrait en creux d'une jeune fille adolescente, qui ressemblait à toutes les autres filles de son âge, mais qui était unique pour ceux qui l'aimaient.

Récit d'un deuil, d'un enterrement, ce roman enveloppe, apaise, tente de trouver du baume au coeur. Il envoie tout de même des petits coups dans le ventre qui font brutalement monter les larmes aux yeux. J'ai aimé pour ma part qu'il soit si réaliste, si proche du quotidien, piqueté d'ironie, et que rien ne nous soit épargné de la crudité de ces moments, pendant lesquels, malgré la douleur, la vie ne cesse d'avancer. Un très beau roman, qui n'est pas seulement le témoignage d'une mère endeuillé, mais également le journal d'une survie. 

Editions Philippe Rey - 16€ - 20 août 2015

logo2015

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire (clic sur l'image pour plus de détails). Challenge : 1/6.

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16 août 2015

Claude Ponti, Nantes... et des lectures

Il n'y a plus de billets sur ce blog depuis le 8 août. Mais que se passe-t-il ? Rien de grave, seulement la reprise de la vie matérielle, de la fatigue parfois, mais aussi quelques occupations. Je dépose ici quelques photos postées sur mon compte #Facebook et #Instagram. Parce que pendant la pause, les activités continuent.

claudeponti

Claude Ponti a de nouveau déposé ses petites merveilles dans le Jardin Des Plantes de Nantes. Ci-dessus, un poussin au repos. J'ai visité ce parc un mercredi de grosse chaleur et en bonne compagnie. [Plus de photos par ici - clic]

flamandsethollandais

Le même mercredi de grosse chaleur, il semblait bienvenu de visiter cette expo, au sein du Château des Ducs de Bretagne, toujours à Nantes. Salles climatisées, peintures magnifiques, légendes riches et intéressantes. J'ai aimé. Exposition ouverte jusqu'au 30 août. [Plus de détails ici - clic]

autrerentreelitteraire

Sinon pendant ce temps, je lis quand même... un peu pour la rentrée littéraire grand format (des billets à venir sur ce blog à partir du 20 août) mais aussi pour la rentrée poche (quelques lectures à venir aussi de ce côté). Les Editions Points ont décidé de mettre en avant ce qu'ils appellent L'autre rentrée littéraire, et j'aime assez leurs bandeaux, leur démarche éditoriale en général, ainsi que leurs publications. Cette rentrée (effective le 20 août aussi) est une bonne alternative pour les petits budgets. J'ai décidé de lire trois titres de la sélection ci-dessus. [Crédit photo facebook Points - clic ici]

amorostasiat2

Enfin, j'ai eu de belles lectures BD cet été dont le prenant Amorostasia [Clic ici]. J'ai lu le tome 2 ce week-end, qui loin de me décevoir m'a plu tout autant [Contrairement à Noukette qui avait tellement aimé le premier tome - clic ici]. L'épidémie de maladie d'amour est toujours d'actualité dans ce deuxième opus, elle sévit maintenant depuis plus de trois ans, et a pris des proportions mondiales. Les gens continuent de se figer. La prise d'un médicament qui bride les émotions a été rendu obligatoire dans les lieux publics. Des groupes de résistance se sont constitués. Les recherches continuent. Kiran est le cobaye idéal. Les expériences réveillent Olga, réfugiée dans la maison de ses parents. La jeune femme souhaite retrouver Kiran, pour pouvoir se figer de nouveau avec lui, mais en attendant elle doit fuir et se cacher, traquée par les autorités. 

Bon dimanche !!

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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