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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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13 février 2016

La renverse, Olivier Adam

larenverse

 "Ce n'est qu'avec le jour du non-lieu qu'à nouveau les choses se dessinent avec netteté. Comme celui de l'annonce du scandale, il me revient avec un éclat étrange. Comme si entre ces deux points, entre le début et la fin de l'affaire, tout n'avait été que chaos insaisissable."

Alors qu'Antoine semble s'être retiré du monde dans cette petite ville de la côte où il vit et travaille, son passé le rattrape. On annonce à la télévision le décès de Jean-François Laborde. Et c'est ainsi que tout le scandale qui a éclaboussé l'adolescence du jeune homme dix ans auparavant remonte à la surface. Ce qui a été reproché à Jean-François Laborde, le maire de la ville de M., ce qui a été reproché à sa mère, sa plus proche collaboratrice et maîtresse supposée, revient au premier plan dans sa mémoire. Mais pourquoi n'a-t-il pas eu le réflexe de protéger sa famille à l'époque plutôt que de fuir ? A-t-il été manipulé ? A-t-il été trop faible ? N'a-t-il rien voulu comprendre par lâcheté ? Pour en avoir le coeur net, Antoine doit se rendre aux obsèques de l'homme par qui tout est arrivé, et par là même accepter de, peut-être, se dessiller les yeux.

Dans ce roman, l'écriture d'Olivier Adam est précise et maîtrisée. Et elle m'a fait penser étrangement à celle de Brigitte Giraud que j'adore également, et à la froide retenue que celle-ci a pu avoir dans ses derniers écrits, le pavillon de banlieue, l'adolescence contrainte et détachée, l'abandon [par exemple Nous serons des héros - clic ici]. Pour autant, je n'avais pas envisagé en ouvrant ce livre, l'absence de douceur, la dureté et la violence d'un milieu entièrement corrompu et vil. La renverse n'est pas facile à lire, n'est pas un livre doudou, mais ce roman questionne beaucoup sur le déni, la naïveté, le jeu des miroirs, le pouvoir et la politique. Et c'est intéressant. Mais je ne m'attendais pas à autant de noirceur, pas à ce point. Pourtant, loin d'éloigner, le récit accroche presque malgré lui, nous entraîne dans sa musique mélancolique, dessine des personnages fragiles et désaxés, et amène au terme du récit, à l'espoir. Et puis, il permet de mieux comprendre ce que peuvent vivre les proches des personnalités touchées par le scandale, les victimes innocentes et collatérales d'un milieu perverti qui sait se redresser après les tempêtes, mais pas les enfants, les conjoints, les collaborateurs moins préparés, pas eux. Une lecture qui marque indéniablement en cette rentrée littéraire de janvier.

Editions Flammarion - 19 € - Janvier 2016

Un bon cru de cette rentrée d'hiver avec toujours une petite lueur au bout pour Véro Un véritable coup de coeur pour Ludovic chez Leiloona - Beaucoup de justesse, de bienveillance, de sensibilité pour MicMélo - "Et ça possède une force, tout en étant l’archétype du personnage adamien. Toujours pareil, donc, mais réalisé avec une maîtrise de plus en plus construite, qui donne une fluidité et un plaisir de lecture véritable." pour Cuné qui m'avait hautement tentée ! - Anne a été conquise !

 

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Commentaires
A
Ev : et merci à toi pour cet enthousiasme ici ;)
E
Adoré... le style, bon dieu, quel style! je n'avais rien lu avant car ce n'était pas le moment. J'ai commencé par le dernier et suis tombée en Littérature ! j'ai tout lu depuis et enfin, je découvre un auteur qui me fait vibrer par ses mots, son style, son rythme, son souffle... j'ai eu à nouveau 20 ans, quand je découvrais certains auteurs et prenais des claques avec bonheur... j'ai eu l'impression d'être à nouveau "pucelle" en littérature et d'être déflorée avec bonheur, et même si ça fait mal, je suis sortie autre de ces lectures. Merci Olivier Adam.
A
Joelle : oui c'est un des romans marquants de cette rentrée littéraire de janvier, assurément.
J
Du grand Olivier Adam comme je l'aime. Un gros coup de coeur de cette rentrée.
S
Je l'ai lu la semaine dernière mais je n'ai pas encore publié ma chronique. j'ai beaucoup aimé et je suis d'accord avec tout ce que tu dis. J'ajouterais qu'au delà de ce qu'il a vécu, Antoine avec ses doutes, son mal être, ses difficultés, a quelque chose d'universel. O. A est un auteur que j'apprécie de plus en plus.
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