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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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18 novembre 2014

Respire, Anne-Sophie Brasme

respire

"Même entourée, j'étais seule. Les autres n'existaient plus si Sarah n'était pas là. Son absence m'achevait, me torturait, m'écrasait. 
Oui, sans Sarah, je n'étais rien."

Charlène vit dans une famille sans grands reliefs. Exaltée, se sentant incomprise, elle rêve à l'adolescence de retrouver cette amitié qui l'avait liée plus jeune à une autre petite fille aux grands yeux. Mais l'arrivée au collège n'est pas très satisfaisante. Charlène traîne sa solitude, son mal-être, et un beau jour décide de se laisser entraîner au bord de l'étouffement par une crise d'asthme. Elle se retrouve alors à l'hôpital. Sarah apparaît. Et c'est cette camarade de classe, jusqu'à présent inaccessible, charismatique, qui lui promet une amitié éternelle, Charlène s'y engouffre avec émerveillement.

Il paraît hallucinant que ce roman d'une grande maîtrise soit sorti de la plume d'une jeune écrivain de 17 ans. Ancré de plein pied dans l'univers adolescent, il décrit en effet très bien le mécanisme subtil du harcèlement, et le jeu cruel qui se joue parfois entre les murs des classes, à l'insu de tous, à l'aide de moues indifférentes, de regards appuyés ou de stratégies douteuses. L'amitié est dans ce roman une aventure dangereuse, blessante, une addiction nocive. J'ai beaucoup aimé la fraîcheur du style d'Anne-Sophie Brasme, l'intention audacieuse de son roman et ses personnages. J'espère la relire de nouveau, et voir le film de Mélanie Laurent aussi, certainement. 

Editions du Livre de Poche - 5.10€ - Octobre 2002

Beaucoup de lectures chez Babelio [clic] - La fiche du livre sur le site du Livre de Poche [clic] 

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15 novembre 2014

Je ne tiens pas debout

[Décidément j'aime] En prévision, un week-end chargé dans ma vie réelle. Je serai donc peu présente sur internet. Les livres me tombent encore beaucoup des mains mais j'ai vu ici et là que le mal était assez général, effet secondaire de la rentrée littéraire sans doute. J'ai quand même commencé Respire de Anne-Sophie Brasme, à l'origine du film dont on parle beaucoup en ce moment. L'écriture est belle. Bonnes lectures et bon week-end !!

12 novembre 2014

Une vie à soi, Laurence Tardieu ~ Rentrée littéraire 2014

unevieasoi"Je m'appelle Laurence T., je suis écrivain, je viens d'avoir quarante ans. J'ai été au bord de l'effondrement pendant deux ans, incapable d'écrire une ligne, incapable d'accrocher le réel. Plus rien n'avait de sens, les mots n'avaient plus de sens. Les mots étaient vides. Et aujourd'hui j'écris ce livre."

Cela reste un étonnement constant l'inattendu de ce qui parfois nous réveille. Il suffit souvent juste d'un miroir tendu, d'une phrase, d'une rencontre. Pour Laurence Tardieu, rattrapée par une douloureuse panne d'écriture, ce fut cette exposition de Diane Arbus, ses photographies, un choc visuel, puis l'exploration d'un destin qui faisait tant écho au sien. Devant elle, il y a cette même enfance privilégiée qui se mure derrière des parois de verre, mais aussi le choix d'une vie différente, sincère, moins facile, moins tracée, honnête, et tous les sacrifices que cela engendre, le désordre que cela crée autour de soi, l'incompréhension et la solitude. Alors l'écrivain va se nourrir du parcours de la photographe, s'appuyer dessus, y puiser de la force, des impulsions, et peu à peu retrouver goût au jour qui se lève.

"Il n'y a qu'en écrivant que je ne triche pas. Que je reste la même que moi."

Ce titre de Laurence Tardieu est véritablement dans la continuité de ses derniers livres, du choix d'écrire La confusion des Peines [clic] par exemple, au constat que l'écriture a disparu en même temps que le brouhaha créé par ce récit (L'Ecriture et la vie [clic]). On ne rentre pas dans Une vie à soi comme dans un roman confortable. C'est l'histoire d'une quête qui nous est donnée, via des fragments de souvenirs, des scènes du quotidien, une enfance retrouvée. Personnellement, je suis très touchée par le chemin d'écriture que prend Laurence Tardieu, par ses questionnements, par son courage, sa sensibilité aussi. Certaines phrases m'ont percutée violemment, la résonnance est évidente, et ouvre de nouvelles portes, des réflexions, sur l'exigence dans laquelle on tient soi-même son existence.

"J'aurais pu continuer ainsi, en écrivant des romans : "touchants", qui ne dérangent personne. Qui inventent des histoires."

Un très personnel coup de coeur que, je l'espère, vous partagerez.

Editions Flammarion - 18€ - 20 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - et je suis en partance vers le 2% - n°10/12

Clara a été touchée-coulée [clic] - Un coup de coeur et au coeur pour Cathulu [clic] - Une plume délicate et lumineuse pour Leiloona [clic] - Bouleversant pour Mirontaine [clic] - Un coup de coeur pour Eimelle qui a la bonne idée de rajouter des photographies de Diane Arbus [clic]

11 novembre 2014

En cours de lecture...

"[...] ainsi donc, le monde est bien plus vaste que le petit territoire propre et verouillé que je parcours depuis l'enfance, il est traversé de mille frontières dont une première vient de m'apparaître, il intègre ce qu'on a toujours cherché à tenir éloigné de moi, dans un souci évident de protection mais qui, loin de me procurer un quelconque apaisement, génère en moi la plus vive des angoisses : la vie n'est pas seulement ordre, clarté, cohérence, verticalité, unicité, maîtrise, toutes ces choses qui, lorsqu'elles existent seules, sont effrayantes - mais aussi désordre, ombre, folie, aliénation, effondrement. On n'est pas toujours debout. On est parfois à terre. On est parfois hurlant. En mille morceaux. Oui, la vie est immense, ouverte sur des abîmes. Ouverte sur des espaces. La vie est bien vivante."

Extrait de Une vie à soi de Laurence Tardieu, Flammarion 2014

inrocks

(copyright - photo chipée sur le twitter des Inrocks)

9 novembre 2014

Plein hiver, Hélène Gaudy

"La couleur de la glace. C'était l'une des premières choses que l'on apprenait aux enfants de Lisbon. Là où la glace est bleu pâle, l'eau est gelée en profondeur. La glace blanche est une glace de neige, plus fragile, incertaine. Glace grise, risque de dégel. Ne pas y poser un pied."

David Horn avait disparu à l'adolescence de cette petite bourgade située au Nord des Etats-Unis, mal nommée Lisbon, laissant derrière lui une population atterrée et anesthésiée, déjà habituellement transie par le froid, une mère éplorée et des amis sidérés. Soudain, alors que l'on pensait ne plus jamais le revoir, il réapparaît. Ce retour imprévu perturbe la petite communauté qui doute soudain de la sincérité de cet homme taiseux, fils prodigue un brin décevant, qui semble ne pas correspondre vraiment au David dont on avait conservé le prégnant souvenir...

J'ai lu ce très subtil roman d'Hélène Gaudy dans de biens mauvaises conditions, en pleine panne de lecture. Pour autant, en le refermant hier, j'ai su que j'avais lu là un très beau livre, à conseiller, qui sait avec une écriture magnifique et précise décrire les différentes couleurs de la neige, le flux douloureux des émotions cachées, le tumulte de l'adolescence, la rudesse évidente d'une vie dans le Nord, avec ses contraintes et ses limites, mais aussi avec le vertige de ses espaces infinis. Un titre à découvrir, indubitablement, même s'il vaut plus par l'ambiance qu'il décrit que par l'histoire qu'il raconte, soyez en avertis.

Editions Actes Sud - 20€ - Janvier 2014 - Merci ma bibli !!

La lecture de Cachou, mitigée [clic] - Val également mais elle salue l'ambiance [clic] 

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4 novembre 2014

Un seul de tes poignets est tatoué, défiguré par ta manche

[Là encore un clip qui me fascine, la danse toujours] Sinon, ce n'était pas prévu, mais j'entame une petite pause avec ce post. Les livres me tombent des mains depuis quelques jours, et j'ai parfois besoin de m'éloigner un peu des blogs pour mieux y revenir ensuite. A très bientôt donc, et bonnes lectures !!

2 novembre 2014

Je t'ai perdu si vite

chaussureneige

A peine avant d'avoir commencé

Tu étais blanc comme neige
J'étais déjà tellement abîmée
Tu as su tout de suite
Que c'était fini terminé
A peine avant d'avoir commencé
J'étais si vite perdue
Tu étais à peine né

Je t'ai perdu si vite
Que l'hiver a caché tes dernières traces
Et que même ton ombre a disparu
Sous les premiers flocons

© Les écrits d'Antigone - 2014

31 octobre 2014

On s'est juste embrassés, Isabelle Pandazopoulos

onsestjusteembrasses"J'ai gardé un souvenir très confus de toute cette période. Comme une douleur diffuse et continue. Il me semble que tout est arrivé en même temps, dans la même journée. Il me semble aussi parfois que ça dure encore aujourd'hui. Comme si le temps n'avait pas passé. Comme si j'avais grandi avec cette peur-là qui ne me quittera jamais.
Parce que c'est arrivé. En vrai. Je ne l'ai pas rêvé.
On m'a abandonné.
J'ai failli en crever."

Aïcha, jeune collégienne de quinze ans, vit seule avec sa mère, en banlieue parisienne. Elle passe beaucoup de temps chez sa copine Sabrina, et est fascinée par le frère de celle-ci, Walid. Un jour, Walid l'embrasse, et tout le collège la traite soudain de traînée, Sabrina en tête. Aïcha ne comprend plus rien, s'isole, sèche les cours, et la dépression qui atteint soudainement sa mère lui semble juste une tuile de plus dans un quotidien de plus en plus désespéré. Koto, son amoureux depuis la maternelle, son meilleur ami, la rattrape alors au vol, avant qu'elle ne s'écrase et sombre. Vigilant, attentif, il préfère être à ses côtés lorsqu'elle recherche la famille perdue de sa mère et tente de renouer des liens...

Ce petit livre, noté depuis un moment déjà, est une bien jolie découverte en matière de lectures pour ados... J'ai aimé son ton assez juste, son rythme, le personnage d'Aïcha, perdu et frondeur, la note d'espoir de la fin. Il est recommandé pour les plus de quatorze ans, je ne sais pas effectivement si ma fille de treize ans peut adhérer à cette histoire, elle a envie de l'essayer. Il traite assez bien, je trouve, de la solitude adolescente, de la perte de repères, des secrets de famille, mais aussi de cette énergie que l'on peut trouver en soi pour s'en sortir et atteindre d'autres repères, plus bienveillants. Une belle pioche de bibliothèque !

Gallimard jeunesse - Scripto - 8.90€ - juin 2009 - merci ma bibli !!

Un livre authentique, pudique et positif pour Clarabel [clic] - Karine a eu du mal [clic] - Une très belle lecture pour ados pour Théoma [clic] - Une belle découverte pour Cathulu également [clic] - ...

30 octobre 2014

We walk in the Mud... ou quand la blogo se met en mode live

[Une énergie qui me plaît bien chez ce groupe découvert il y a peu, Elephanz] J'ai l'habitude de vous mettre régulièrement un peu de musique sur ce blog. Aujourd'hui, je réponds à l'appel de Leiloona qui souhaite créer pour sa Radio des blogueurs une playlist en live. N'hésitez pas à aller poser votre petite contribution [ici], plus on est de fous, etc... Ce que j'ai déjà écouté sur son blog (les premières contributions) regorgent de découvertes. Sinon, pendant ce temps, et du côté des lectures, après avoir passé un moment inattendu et assez précieux finalement avec Debout-payé de Gauz [clic], je ne sais que lire. J'ai pourtant quelques emprunts de bibli sous le coude, des prêts d'amis, une PAL urgente qui stagne, une PAL plus vieille qui prend définitivement la poussière, deux livres qui viennent d'arriver dans ma BAL... rien ne manque donc. A suivre !!

29 octobre 2014

Debout-payé, Gauz ~ Rentré littéraire 2014

deboutpaye

 "FORMATION DE VIGILE. Pour exercer, tout vigile doit avoir une autorisation de la préfecture. Et il existe désormais une indispensable formation de vigile. Un diplôme pour gagner le droit de rester debout 12 heures payées au SMIC horaire, dans un Franprix ou un Ed miteux de banlieue, avec pour mission d'empêcher les enfants de chaparder des canettes de Cola..."

Debout-Payé explore la condition de vigile à Paris, apparemement exclusivement noire, parce que le Noir fait peur, qu'il impressionne, particulièrement la voleuse à sac à main qui traîne dans les rayons de chez Camaïeu ou les petites frappes qui cherchent à dissimuler dans leurs poches des parfums coûteux de chez Sephora. Comme beaucoup d'autres ressortissants de la communauté africaine qu'il fréquente, Ossiri est sans-papiers, il loge dans une maison pour étudiants sur un matelas posé au sol près d'un autre sans-papier, dans neuf mètres carrés. Depuis des générations, sa famille vient chercher le paradis en France et se retrouve finalement debout à l'entrée d'un magasin ou dans une guérite à garder un entrepôt. Les dangers de retours à la frontière sont multiples, les conditions de vie limitées au sacro saint sésame du travail qui lui permettra de conserver un logement, même miteux, et de pouvoir envoyer de l'argent au pays.

Gauz porte un regard mi-amusé mi-perplexe sur nos habitudes occidentales et sur la foule qui fréquente Les Champs-Elysées. Et j'ai aimé son récit, la forme du cataloguage qui alterne avec un aperçu plus large de la condition africaine en France, via des parties plus romancées, la volonté de partir, la naïveté et les pièges, les cercles vicieux, l'obtention tant attendue des papiers. Ce livre, avec son texte d'une grande qualité, dont j'ai apprécié à plusieurs reprises la langue, arrive en complément parfait de mon visionnage au cinéma de Samba [clic], apporte une autre lumière, également très moderne, sur nos hypocrisies modernes. Un très bon titre de rentrée !

Editions Le Nouvel Attila - 17€ - 28 août 2014

challengerl2014

Je participe au challenge 1% rentrée littéraire de Hérisson... qui consiste à lire au moins 6 livres de la rentrée littéraire [clic ici pour plus de détails] - et je suis en partance vers le 2% - n°9/12

Un coup de coeur pour Cathulu !! [clic] - Un auteur à la plume singulière qui mérite vraiment que l'on s'attarde sur son cas pour Jérome [clic]

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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