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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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9 septembre 2008

La marche du cavalier, Geneviève Brisac

lamarcheducavalier

"A partir d'une remarque de Vladimir Nabokov ("J'ai des préjugés contre toutes les femmes écrivains. Elles appartiennent à une autre catégorie", Ndlr) Geneviève Brisac interroge les formes que revêt l'écriture des femmes, les figures de leur style, et en décrypte le sens caché. De Karen Blixen à Virginia Woolf en passant par Jean Rhys, elle explore onze manières d'écrire - c'est-à-dire onze manières de penser et de sentir le monde." (extrait de la quatrième de couverture)

Il a été amusant pour moi de commencer ce livre, et je comprends Geneviève Brisac, sa colère: "J'écris ce livre sous le coup de la colère ou sous le coup du chagrin.". J'ai moi-même essayé, autrefois, sans doute mal conseillée, de bâtir un mémoire de maîtrise sur les écrits américains de Vladimir Nabokov. Après avoir lu tous ses livres, parcouru plusieures de ses interviews, j'ai fini par détester le personnage, malgré la qualité évidente de certains de ses romans, un auteur imbu de lui-même et macho à souhait. J'ai renoncé à mon mémoire, pour d'autres raisons, mais celle-ci ne fut pas la moindre, je n'avais plus d'attrait pour mon sujet...

Pour revenir à La marche du Cavalier, Geneviève Brisac semble s'inspirer ici du pamphlet célèbre de Virginia Woolf, Une chambre à soi (ce qui n'est guère étonnant), et nous parle de l'écriture au féminin, de ses auteurs fétiches (Jane Austen, Grace Paley, Flannery O'Connor, Rosetta Loy, Ludmila Oulistkaïa, Karen Blixen, Alice Munro, Sylvia Townsend Warner, Jean Rhys, Christa Wolf, etc), de la difficulté d'être femme et écrivain, et de ces phrases que la littérature porte depuis toujours en elle, ces phrases si masculines, des thèmes peu abordés en littérature, de l'enfant qui prend tant de place aux quotidien et si peu de place dans les pages de nos livres, etc...

Mais qu'est-ce donc que cette "marche du cavalier" ?
"L'oeuvre de Grace Paley est un commentaire constant de la phrase de Virginia Woolf : "Il faut inventer une phrase nouvelle, naturelle, et qui convienne aux manières d'être et de penser des femmes."
Une phrase assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience - comme disait Baudelaire -, qui prenne la forme naturelle de la pensée sans l'écraser ni la déformer. Un jour, il y a bien longtemps, on a renoncé aux corsets, aux jupes à paniers, aux chapeaux hauts de forme, aux cannes à pommeau doré, aux ombrelles, et aux cochets.
Marguerite Duras ou Nathalie Sarraute, par exemple, ont réfléchi à cela, et illustré cette phrase respirée autrement, cette oralité construite, cette nervosité sophistiquée, la "marche du cavalier", l'humour invisible qui donne envie de dire à leurs lectrices :"J'aurais pu écrire cela, c'est exactement les mots qui me manquaient."

Une lecture difficile à noter, hors cadre, que je recommande chaudement aux écrivains en herbe, au féminin, en parallèle avec Une chambre à soi !

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29 août 2008

Ecrire

_crire"Une amie qui écrit un roman depuis huit ans craint de le terminer. De version en version, de révision en révision, elle repousse le moment de le remettre à l'éditeur, sachant bien entendu que sitôt qu'il sera imprimé, tout espoir qu'il ressemble au roman qu'elle a en tête s'éteindra et ne lui restera que la réalité d'une création, indépendante de sa volonté et de son désir."

(Extrait de Journal d'un lecteur, Alberto Manguel)

17 juin 2008

Un texte à la gomme

gommeOublier tout. Effacer tout.

Reprendre là où je m'étais arrêtée.
Attraper le cahier, le crayon.
Retrouver cette place sur le canapé,
Celle qui détend mon dos,
Celle qui permet les mots.

Je n'écris pas pareil, là.

Je n'écris plus que pour une seule oreille. Moi.

Atteindre la saveur du moment,
En prendre la juste mesure,
L'enrober.

Ne pas chercher à heurter un présent,

Qui tout à coup se défile.

De quoi sera fait demain ?
Je n'en sais fichtre rien.

L'avenir a tout à coup un goût de Barbapapa.

26 décembre 2007

La vie, mutine

La vie brouille les pistes de mon écriture.

Elle la bouscule, la chahute,

Irrémédiablement…

crayon

La vie s'insinue dans le blanc de mes phrases,

Vient me prendre par la main,

M'emprunte mon crayon.

La vie a un joli rire, bruyant,

Elle a le regard fragile

Et les doigts blagueurs.

La vie fait soleil, ou bien pluie.

Elle fait ce qui lui chante.

Elle n'a plus de saisons.

La vie ne comprend pas toujours

Le besoin de silence, la bulle

Epaisse, et dense, construite patiemment.

La vie sait m'attirer, m'amuser, m'éloigner…

Mais elle ne sait pas

Que je ne parle que d'elle

A longueur de mots,

Qu'elle est toute ma raison.

18 décembre 2007

Ecrire

ECRIRE   Ecrire…

…afin de tenter, vainement, de maîtriser ce flux qui émane de moi, bouillonnement d’émotions et de désirs, emmêlés.

Ecrire…

… pour déposer un mot, puis un autre, et les regarder s’aimer, tendrement, leur demander tant, toujours trop.

De ne plus me laisser seule, sur ce chemin.

Ecrire…

…tout ce que je ne peux te dire, surtout les frémissements.

Et puis les peurs.

Le reste est anodin et vit sans mes phrases.

Ecrire…

…des lettres pansements, apposées sur les pages froissées de ma vie,

Et poser le stylo,

Et ne plus avoir mal.

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15 décembre 2007

Une lettre intime

Alors qu’un café brûlant fume doucement sur ma table, je vous écris, crayon levé, une lettre impossible, des mots  intimes, inutiles et silencieux…

Je voudrais tant vous parler des gouttes de pluie, tôt le matin, sur mon pare-brise, des essuie-glaces et de leur danse, bruyante et saccadée. Vous dire le plastique familier du volant, sous mes doigts, sa texture et le son de la radio, jumelés. Vous parler, enfin, de l’entrechat de mes pieds, de cette vigilance constante, et du panneau vers l’Océan, que je ne suivrai jamais.

Je voudrais vous dire, aussi, les livres, l’écriture, et cette encre dans mon crayon levé, asséchée, ce sentiment d’imposture qui paralyse mes doigts, et me fait douter. Vous parler d’eux, peut-être, au détour d’une phrase, de mon père, de l’absence, et de ce que je ne suis pas.

Je voudrais écrire ces mots qui parleraient d’un été qui n’en finit plus de ne pas commencer, de ces nuits trop sombres, et de la lumière de câlins d’enfants, comme des réverbères. Vous dire l’amour, celui que l’on donne et que l’on reprend, celui qui ne s’exprime pas. Vous dire les cris aussi, la fureur et la jalousie, la difficulté d’être douce. Comprendre, par votre lecture, ces chemins que je ne prends pas et ceux, inconnus, que je devrais prendre.

Je voudrais vous décrire tendrement, avec des lettres rondes et ourlées, le goût du café, chaud et voluptueux, qui coule dans ma gorge, à cet instant, et le plaisir retrouvé, mêlé de soulagement, de la course de l’encre sur le papier.

lettreintime

20 octobre 2007

Si je devais...

passage_pommeraye...écrire un roman, je commencerais par fermer les yeux, un moment.

Je sais qu’il apparaîtrait presque aussitôt, mon personnage.

La jeune fille se tiendrait d’abord de dos. Je ne verrais d’elle que ses cheveux châtains, souples et longs, son lourd manteau brun et sa main, nerveuse et blanche tenant une clé. Elle fermerait alors la porte de son appartement, au cinquième étage, dévalerait l’envolée de marches qui mène dans la rue et je verrais enfin son visage, dissimulé sous une frange épaisse. Je déciderais de noter cette expression sur mon carnet à spirales : « ses yeux, grands et changeants, lui mangeaient le visage ».

Il y aurait des ruelles pavées, Nantes, le quartier Bouffay, le vendeur de marionnettes. Il y aurait de la pluie, fine et légère, comme une évidence. Les rues grises s’habilleraient de parapluies colorés. Elle mettrait sa capuche, mon héroïne, se souciant peu de son image. Elle serrerait ses bras autour de son torse, peut-être un peu trop maigre. Elle aurait froid mais elle se sentirait bien.

Elle s’engouffrerait alors dans le passage Pommeraye. Les miroirs lui renverraient son reflet, par mégarde. Elle ouvrirait une autre porte et disparaîtrait, sans prévenir, dans les entrailles de la ville.

19 octobre 2007

Elle écrit

Elle écrit le matin. Elle écrit le soir.

tasse15Elle écrit, pour conjurer le silence. Elle écrit, pour oublier la pluie.

Elle écrit, pour survivre, pour que chacun de ses mots éloigne la douleur, pour poser sa douce pierre sur le chemin étroit du bonheur.

Elle écrit des mots tendres, pour faire taire les voix assassines, pour panser ses blessures et fermer les portes du malheur.

Elle écrit malgré le temps qui court, sans savoir où elle va.

Elle écrit au présent, pour cadenasser le passé.

Elle écrit pour ses enfants, pour apprendre à les regarder, pour leur enseigner la vie.

Elle écrit pour elle.

Elle écrit pour demain.

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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