Manifeste d'une blogueuse-lectrice...furibonde
(Je sors exceptionnellement de ma réserve habituelle aujourd'hui.)
J'aurais pu commencer par vous raconter ma journée de lundi, l'inquiétude soudain ressentie pour une collègue que l'on soupçonne prise par les eaux, cette ambiance de fin du monde partout, ces photos sur les journaux, nos côtes défigurées, d'ordinaire si belles.
J'aurais pu vous dire la surprise de ce message d'un éditeur sur mon répondeur en rentrant le soir, celui qui m'avait envoyé gracieusement un livre il y a quelques temps en service de presse, un livre qui parlait d'amour, mais que je n'avais pas aimé, peu importe..."merci de rappeler".
J'aurais pu vous dire que bien sûr j'aime parler des livres mais qu'ils s'entassent, j'en accepte, j'en achète, j'essaye de me créer des priorités, de faire vraiment au mieux, et de conserver le plaisir, surtout. Fichue PAL dont je ne désespère pas de venir à bout ! ;o)
Je pourrais vous dire que j'essaye de toujours trouver les mots justes, doux, lorsque je parle d'un livre, que je leur tourne autour longuement, et que même si je n'ai pas aimé j'essaye de dire ce qui m'a plu, d'apporter à mon avis un élément positif. J'essaye d'être sincère.
Mais c'est d'aujourd'hui dont il faut que je vous parle, de ce coup de fil que j'ai donné à ce fameux éditeur, sans me méfier, de ce que l'on m'a demandé de faire.
Simplement, il y a quelques temps m'est venue cette idée, saugrenue sans doute, de postuler pour être juré d'un prix à la couleur orange, et il faut pour cela chroniquer quelques livres de la rentrée 2010 sur leur site. A l'occasion, j'ai donc effectué un copié/collé de mes lectures, même les plus négatives. Ce matin, l'éditeur dont je vous parle plus haut, et que je ne nommerai pas, m'a demandé d'enlever mon commentaire négatif sur le livre que j'avais moins aimé.
Hier, un éditeur s'est permis de téléphoner, chez moi, à mon domicile, afin que j'enlève ce commentaire (Je précise que je n'avais jusque là eu avec eux pas plus de contact que vous et moi).
Ce que j'ai fait.
Mais cela n'empêche en rien la colère.
Manifeste d'une blogueuse-lectrice...furibonde.
Je revendique le droit de lire ou de ne pas lire un livre,
Le droit d'être sincère, ou gentiment hypocrite,
Le droit de ne pas aimer un livre, de le dire,
Le droit d'aimer un livre, et de ne pas le dire,
Le droit d'accepter de recevoir des SP, ou pas,
Le droit de faire traîner mes lectures,
Le droit d'avoir un travail à côté, des enfants, une maison à tenir,
Le droit de me faire plaisir et de ne pas me prendre pour une critique littéraire,
Le droit d'être infidèle, de moins aimer ce que j'ai porté aux nues plus tôt,
Le droit de poster des commentaires ou bon me semble, partout ou le droit de s'exprimer existe,
Le droit de croire que tout vaut mieux que le silence, d'ouvrir la porte aux avis contraires,
Le droit de ne pas faire le jeu du commerce, mais des mots, de la lecture, et de la littérature.
Le droit d'être une lectrice.
Le plus drôle dans l'histoire est que je n'ai jamais réussi à m'inscrire à ce fameux prix (la connexion saute)...et que ce n'est pas maintenant que je vais perséverer dans cette démarche.
Je revendique aussi le droit de supprimer ce message bientôt, ou pas, en partie ou complètement.
Voilà mes ami(e)s à quoi vous attendre dorénavant...;o)
A lire aussi, ces commentaires sur le billet de Canel.
(Edit de 18h43 - Private joke : j'ai envie de dire merci "Je bouquine", lectrice inconnue qui a rajouté un avis négatif en lieu et place du mien, sans le savoir, je t'embrasse !! )