Un bref billet BD
Lors de mes passages en bibliothèque, je prends quelquefois un petit tas d'albums... sachant pertinemment que je ne vous parlerai pas de tout. J'adore piocher comme ça au hasard, au vu d'un titre, d'un auteur reconnu ou d'une couverture. Lire des BD, c'est ma petite méthode pour éviter les pannes de lecture et avoir l'impression de faire un joli pas de côté, une manière de me laver de l'atmosphère du roman précédent. Voici, ci dessous, le petit tas pris dernièrement. Il se dégage de cette pile au final deux BD, dont je vous parle brièvement aujourd'hui... même si les autres n'étaient pas inintéressantes hein, loin s'en faut.
Tonight de Nine Antico (image en haut à droite)... D'elle, j'avais déjà lu Girls don't cry [clic] qui évoquait l'adolescence, la futilité, la drague et les garçons. Ici, nous sommes à la veille du 1er de l'an et Pauline s'inquiète, se pose dix mille questions, s'apprête à passer le réveillon seule, alors qu'elle a officiellement un petit ami. Et puis, elle imagine des scènes, se voit en rêve aller à des soirées, repartir avec un autre, rêvasse à ce qu'elle ressentirait alors... J'ai aimé retrouver dans cet album le regard particulier de Nine Antico. Malgré le fouillis des dessins, de la narration, ressort de cet opus une étrange mélancolie, assez liée aux périodes des fêtes... difficiles à vivre pour les solitaires. Mais heureusement, il y a les copines, heureusement...
Glénat - 13.90€ - Avril 2012
Dans Fun home [clic], Alison Bechdel avait exploré son enfance particulière, et sa relation avec son père. Dans C'est toi ma maman ? (les deux images du bas) nous suivons plutôt ses aventures de jeune femme, l'élaboration de son premier album à succès et ses relations présentes avec sa mère. J'avais fait un coup de coeur de Fun home, cet opus là est aussi très réussi, bien que différent, très documenté. Alison Bechdel essaie de comprendre sa mère, et loin de l'accuser, cherche surtout à savoir l'impact qu'elle a pu avoir sur sa vie, s'interroge aussi sur les effet de l'analyse qu'elle a entrepris, en s'appuyant sur le journal de Virginia Woolf, les écrits de Winnicot et ceux d'Alice Miller. J'ai beaucoup aimé tout cela, son cheminement, ses réflexions sur l'acte autobiographique et ses conséquences, mais j'ai aimé également l'attitude de sa mère, au final très touchante. Loin d'approuver tout ce que sa fille fait ou est, elle la laisse utiliser leur vie comme matière, tente de lui expliquer qui elle était, reste dans les parages... n'abandonne rien, et ne cherche pas non plus à excuser ses actes. Un album très optimiste qui prend en compte les points de vue et envisage la réparation.
Editions Denoël - 24€ - Octobre 2013