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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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3 mai 2016

Nous dînerons en français, Albena Dimitrova

nousdineronsenfrancais

"Nous vacillons, tous radars coupés."

Alba est admise à l'hôpital du gouvernement bulgare pour une paralysie de la jambe. Là-bas, elle rencontre Guéo, cinquante cinq ans, alors qu'elle n'est encore qu'une adolescente. La complicité est tout de suite évidente, l'attirance physique également, mais guère facile à vivre au grand jour. Alors, Alba emménage avec le fils de Guéo, un compagnon plus conforme, de son âge. Guéo est un membre important du Polituburo. Il doit rendre un rapport que tout le monde attend. il a une femme, une maîtresse officielle, des enfants un peu partout. Mais l'attirance entre les deux amants est trop forte, peu importe les risques encourus, les dommages collatéraux... ils ne peuvent faire autrement que de la vivre passionnément.

Ce premier roman est un récit, écrit en français, qui possède une langue réellement suave et poétique, mais qui peut sembler étrange. En effet, j'ai buté à plusieurs reprises en début de lecture sur quelques phrases incongrues avant de comprendre que c'était là sans doute l'effet de la langue avec accent évoquée en quatrième de couverture, et puis je me suis faite à l'enchevêtrement des mots, et de la chronologie, pour apprécier la sensualité du texte. Il n'est pas si aisé de rentrer dans ce roman, il faut accepter sans préjugés la différence d'âge des protagonistes, ne coller qu'à l'amour improbable qui les rapproche et va accélérer leur perte. Il faut accepter de ne pas toujours savoir à quelle date nous sommes, quelle époque, se laisser porter par un récit désordonné. Mais, ce qui est certain est qu'en toile de fond le communisme vit ses derniers instants, et Alba, réfugiée à Paris, compare le capitalisme faussement libérateur au communisme empêtré dans les contradictions de ses élites. Quelles leçons en tirera donc l'histoire ? Pour les destins particuliers, la vie se charge de faire le tri. Un livre que j'ai refermé encore pleine de cette ambiance, amoureuse et particulière, et au final assez charmée par ma lecture. 

Editions Galaade - 18€ - Septembre 2015 - Merci ma bibli !!

Un roman bouleversant à l'aura politique pour Choco - Un premier roman d'une force incroyable pour Leiloona 

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2 mai 2016

Le reste de leur vie, Jean-Paul Didierlaurent

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"Mettez-nous encore quatre Dragibus, six Schtroumpfs, deux Cocobat, un Acidofilo cola et... deux Oeufs au plat. Non, attendez, non, mettez un seul Oeuf et ajoutez plutôt un Dentier Dracula."

Manelle est aide à domicile. Elle reste à peine une heure chaque jour chez les personnes âgées chez qui elle travaille, et entretient avec eux des relations plus ou moins amicales. Avec Samuel, c'est différent, lui elle l'embrasse, malgré les interdictions du règlement, et reste une fois par mois déjeuner avec lui. Au dessert, il y a toujours une forêt noire, elle ne sait pas vraiment pourquoi, c'est comme ça. Elle ne connaît pas encore Ambroise, thanatopracteur de son état, qui vit chez sa grand-mère et a du mal, à cause de son métier, à trouver l'amour. Il est également fâché avec son père, le grand ponte, spécialiste du cancer, prix Nobel, mais ça c'est une autre histoire. En attendant, un voyage vers la suisse va rassembler tout ce petit monde, un voyage à l'objectif pas très gai, mais aux conséquences assez inattendues...

Jean-Paul Didierlaurent nous conte là une bien jolie histoire. Et j'ai aimé retrouver dans ce nouveau roman les rares petites piques de fantaisie et d'ironie qui m'avaient séduites dans Le liseur de 6h27. Pour autant, je dois être honnête, malgré les qualités évidentes de ce roman, la déception est un peu au rendez-vous. Il m'a semblé en effet que ce récit là était un peu convenu, moins ambitieux que le précédent, moins original dans les détails, trop plein de bons sentiments. L'auteur a cependant un certain talent pour croquer la vie de son aide à domicile, et les détails justement y sont assez justes et précis. Il en est de même pour le métier qu'exerce avec passion Ambroise, très documenté. Je ne sais pas, je crois que j'ai du mal, sans doute parfois, avec les trop jolies histoires. J'aurais aimé que ce livre soit un peu plus corrosif, ... oui voilà qui m'aurait plu davantage.

Editions Au Diable Vauvert - 17.50€ - Mai 2016

J'ai beaucoup pensé en lisant ce livre au film de Stéphane Brizé sorti en 2012 Quelques heures de printemps... vu en octobre dernier, peut-être donc alors une histoire de comparaison...  

30 avril 2016

Les Vrais durs, TC Boyle

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"Il était donc chez elle, sans se rappeler comment il y était arrivé, la succession d'évènements, la voiture qu'on gare, les portières qu'on ouvre et qu'on referme, les bottes remisées sur la véranda, la clé dans la serrure : tout oublié."

Sten et Carolee sont en croisière. Lors d'une excursion sur la terre ferme, leur groupe est pris à parti par des truands qui cherchent à voler leurs bijoux et leurs papiers. Sten, ancien Marine, sauve la situation en attrapant un des protagonistes du gang fermement et l'étrangle malgré lui. Après quelques heures désagréables, il est finalement considéré comme un héros et rentre en Californie poursuivre sa retraite paisible et aisée. Seulement, il y a Adam, le fils de Sten, embarqué un beau jour par Sara dans sa voiture, un peu désaxé, souffrant d'une psychose paranoïaque et Sara elle même, adepte du libre arbitre, et contre ce gouvernement avec lequel elle n'a, selon elle, pas passé de contrat. Cette rencontre est le début d'un drôle de voyage à bord d'une folie qui ne laissera personne tranquille...

Je suis très partagée sur ma lecture de ce roman assez particulier. Il est en effet assez rare que je sois à ce point moralement dérangée par des personnages. Mais il faut reconnaître à TC Boyle ce talent là, de rendre le désagréable et le dérangeant hautement captivants. J'ai donc été tenue par l'intrigue, attachée malgré moi à Sara, voulant savoir à quel point tout pouvait basculer, ou rester sur le fil, les individus s'empêtrer eux-mêmes dans des impasses et la violence. Le regard de l'auteur sur ses contemporains, sur la nature (très présente), sur des notions comme le bien et le mal, sont très cyniques et justes. On ressort de ce livre assez bouleversée et déstabilisée. Je ne suis pas certaine d'avoir cependant su voir au-delà de la réalité crue pour apprécier cette lecture à sa juste valeur, le sentiment désagréable restant gravé en moi pour ce roman-là qui est pour autant, et sans conteste, véritablement brillant.

Editions Grasset - 22€ - Mars 2016

Badge Lecteur professionnelClara : "C’est incisif, percutant, creusé et ça secoue !" Un humour décapant pour Anne !

 

20 avril 2016

Les grandes et les petites choses, Rachel Khan

lesgrandesetlespetiteschoses

 "J'ai en moi la déportation, la colonisation, l'immigration et, à la vitesse où vont les choses, je me demande ce que pourront inventer les prochains tyrans de l'humanité. Mais je serai plus rapide qu'eux."

En Nina plusieurs origines se mélangent. Et à la maison, c'est tout pareil. D'un côté, il y a Yoram, son grand-père maternel juif polonais, et puis de l'autre, son père, noir et africain, professeur d'anglais. Avec eux, vivent sa mère libraire, et puis le petit frère, fan de hip-hop. A l'extérieur, Nina tente de se forger un avenir solide en suivant des cours de droit mais le milieu dans lequel elle évolue la regarde d'un oeil plein de préjugés, et puis il y a ce professeur, Monsieur Chauvel, qui la note sévèrement et semble rester bloqué sur sa couleur de peau. Nina se débat, avec l'image qu'elle a d'elle même, celle qu'on lui renvoie, et les cases dans lesquelles on la rangerait bien. La danse classique n'a pas voulu d'elle lorsqu'elle était enfant, car on lui a expliqué qu'un corps de ballet doit rester homogène. Mais comment se décider réellement à présent pour l'athlétisme, où pourtant elle excelle naturellement, trop naturellement à son goût, pour un sport de noire ? Et puis à dix-huit ans tout juste, la vie est là, l'amour, le coeur palpite, s'emballe et s'émeut, voudrait croire à tous les mélanges possibles. Plus Nina est perdue et plus elle se jette dans la course, comme si tout à coup courir pouvait effacer toutes les différences, et enfin rassembler.

J'ai eu un peu de mal, en début de lecture, à dépasser mes trop grandes impressions de légèreté avec ce roman qui est pourtant d'une grande richesse. Le phrasé de Rachel Khan, jeune et faussement désinvolte, y est pour beaucoup. Et pourtant, peu à peu, au fil des pages, j'ai réussi à discerner sous les mots, sous le foisonnement et la répétition, tout l'espoir et le désespoir mêlés, la souffrance, le rire qui recouvre la souffrance, et ce mouchoir que l'on pose sur des plaies ouvertes pour ne pas déranger. En parcourant la biographie de l'auteure, après avoir refermé ce livre, j'ai pu me rendre compte de tout ce qui avait été vécu et mis à l'intérieur. Alors, en fin de lecture, je n'ai plus tellement cru à la légèreté, mais seulement à quel point Les grandes et les petits choses croyait en l'humain.

Editions Anne Carrière - 17€ - Février 2016

 Ma première lecture dans le cadre du challenge...

68premieresfois

 

15 avril 2016

Moi et François Mitterrand, Hervé Le Tellier

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 "Ne doutez pas, cher Monsieur, que vos remarques recevront toute l'attention qu'elles méritent et qu'elles seront prises en considération par nos services dans les délais les plus brefs."

Le 10 septembre 1983, le narrateur de cette histoire (Hervé Le Tellier lui-même... d'après l'auteur), envoie une carte postale d'Arcachon à François Mitterrand le félicitant pour son élection, mais lui indiquant également qu'il passe d'agréables vacances, et que justement hier il a parlé de lui à table tout en dégustant des huîtres, excellentes d'ailleurs, bien qu'un peu laiteuses. Quelques mois plus tard, une réponse lui parvient, signée officiellement du Président de la République, lui précisant avoir bien reçu son courrier, et lui assurant qu'il sera examiné avec attention. Hervé Le Tellier s'empresse d'écrire de nouveau au Président, afin de lui souhaiter de joyeuses fêtes de fin d'année, missive qui recevra quelques mois plus tard une réponse du Président. Hervé Le Tellier est alors encouragé à continuer une correspondance qui se poursuivra, même après le décès de François Mitterrand, et avec ses successeurs.

Mouarf. Je ne veux rien vous dévoiler de plus de l'intrigue de cette histoire qui se déguste au fur et à mesure et avec délectation. Ici se joue un humour qui se base essentiellement sur le principe de répétition. Sincèrement, j'ai lu ce court livre assez hilare. Je ne m'attendais pas à trouver ce que j'y ai trouvé, j'ignorais tout de son contenu. Je savais seulement, sachant que l'auteur était membre de l'Oulipo, qu'il y aurait sans doute du jeu, et il y en a. Mais il y a aussi sous tout cela, sous cette correspondance qui ne s'arrête pas après la mort du premier président, sous le décalage évident que vous découvrirez à la lecture, une critique sous jacente des institutions... et un petit quelque chose, de glaçant et d'implacable, qui fait aussi un peu froid dans le dos. Une lecture assez jouissive.

Editions JC Lattès - 10€ - Mars 2016

Badge Lecteur professionnel Lu également de l'auteur Assez parlé d'amour [clic] 

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13 avril 2016

Rien ne résiste à Romica, Valérie Rodrigue

rienneresistearomica

 "Du jour où je suis devenue son Angelash, son Angel, Romica ne m'a plus vue comme une très grande personne ni elle en tout petit, au bas de la feuille."

Ce livre est un récit, celui d'une amitié (qui a véritablement vue le jour), entre Valérie Rodrigue et Romica, cette jeune femme roumaine, rom, enceinte, mendiant près du bureau de poste du quartier où habite la journaliste parisienne avec sa petite fille. A partir du moment où la journaliste prend Romica sous son aile, s'intéresse à ses conditions de vie, à sa grossesse, tout va être fait pour que la mendicité, la cabane dans le camp, ne soient plus une fatalité. Les deux femmes se disputent, se réconcilient, sont parfois dans l'incompréhension l'une de l'autre, mais dans l'affection aussi. La journaliste ouvre largement les portes de sa maison, se donne sans compter, pour celle qui si elle avait pu aurait voulu être médecin. Et Romica prend peu à peu confiance en elle, déploie son corps, grâce à l'aide de son ange gardien, fait valoir ses droits, trouve un logement pour sa petite famille, des heures de ménage, et rêve tout à coup qu'elle puisse devenir, peut-être un jour, à force de travail et de persévérance, aide soignante.

Ce livre a une force très intéressante, vive et attachante. J'ai beaucoup aimé avec lui mieux connaître tout ce que l'on ne nous dit pas sur les roms, l'actualité préférant leur attribuer des qualificatifs peu amènes, montrer les camps que l'on démonte, la nuisance, la mendicité, la peur de l'autre. Valérie Rodrigue apporte un point de vue différent, de l'intérieur, un point de vue de bénévole qui s'implique et croit en certaines personnalités, tout en ne cachant pas ce qui parfois ne fonctionne pas, les désillusions. C'est, il me semble, un livre utile que celui-ci, éclairant. En le refermant, on a envie qu'il soit lu plus largement et aussi de poser un autre regard sur ces femmes assises sur les trottoirs dans nos villes, parce qu'il y a les campements, les codes, la Roumanie au loin, tout ce que nous ignorons. Et puis l'histoire est belle, elle donne envie de croire en l'être humain, et c'est assez rare pour le souligner.

Editions Plein Jour - 17€ - Mars 2016 

Une interview très intéressante de l'auteure sur L'Express - Un très beau billet à fleur de peau et de lecture chez Mirontaine - Une lecture plus que nécessaire aux yeux de Clara !

11 avril 2016

Très vite ou jamais, Rita Falk

tresviteoujamais

 "Dis donc Nils, ce serait cool que tu te remues un peu les fesses !"

Jan et Nils ont 21 ans, la jeunesse pour eux, l'amitié. Et puis, un jour, alors qu'ils sortent en moto, Nils rate un virage. Après la chute vient le coma profond. Jan décide alors d'écrire des lettres à son ami, et de les lui lire lors de ses longues visites à l'hôpital. Il croit au retour de Nils parmi eux, très vite. Par ailleurs, Jan travaille au "Nid de coucous", une clinique psychiatrique où il effectue son service civil, l'occasion de belles rencontres, inattendues. Mais le retour de Nils à la vie se fait attendre, et malgré quelques progrès, ses amis, ses parents, son amoureuse, commencent à vivre ailleurs leur vie. Seul Jan veut y croire encore, ne lâcher aucun espoir !

Ce roman est le premier roman ado de la collection M de chez Magnard. Pour moi, Magnard est un éditeur de livres scolaires, j'ai donc trouvé cela plutôt sympathique qu'ils se lancent dans la littérature pour adolescents et j'ai découvert à l'occasion tout un catalogue de livres jeunesse, qui va sans doute s'étoffer [clic ici]. Ce roman, traduit de l'allemand par Florence Quillet, est apparemment un best seller en Allemagne. J'ai retrouvé dans ce livre la lenteur et l'attention aux détails que j'aime retrouver dans la littérature allemande en général, ce quelque chose d'assez indéfinissable mais de particulier, et de reconnaissable, qui mêle étrangement froideur et passion. Le quotidien a beaucoup d'importance dans Très vite ou jamais, un quotidien ponctué de visites à l'hôpital, de jours de garde au "Nid de coucous", une vie pleine de responsabilités pour un jeune homme comme Jan. Heureusement, il est entouré d'une galerie de personnages qui vont l'aider à aller de l'avant et à grandir. J'ai beaucoup aimé ce petit roman épistolaire, à ranger dans la catégorie Young adults. Ma fille de 14 ans peut sans soucis le lire, d'ailleurs je le dépose juste après mon billet sur l'étagère Ado que j'ai commencé à remplir pour elle, pour quand elle aura envie, le temps, etc....

Editions Magnard - 13.90€ - Avril 2016

3 avril 2016

La Chaise numéro 14, Fabienne Juhel

lachaisenumero14

 "Parce qu'il y avait un monde dans la chevelure de Maria Salaün. Lui, il pouvait voir ça. L'automne, les brasiers, les feux sur les talus, les paniers remplis de cèpes, les pommes mûres, les marrons dans la braise, les soleils couchants, les déchirures dans le ciel, au crépuscule, promesses de beau temps."

Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Partout en France, des femmes sont brutalement tondues, principalement pour avoir eu des relations, pendant le conflit, avec l'ennemi. C'est ce qui arrive à Maria Salaün à Saint-Brieuc, devant l'auberge de son père, elle est tondue sur les ordres de son ami d'enfance, Antoine, pour avoir aimé Frantz, un officier allemand. Elle n'oppose aucune résistance à cette humiliation publique, au contraire elle se présente fièrement, drapée de la robe blanche de fiançailles de sa mère, et son apparition, sa chevelure flamboyante, sa dignité, impressionnent les badauds qui assistent à la scène. Elle se laisse tondre, assise sur sa chaise de bistrot, numérotée 14. Mais même si la honte est là, Maria a décidé qu'elle ne restera pas collée à elle, qu'elle va changer de camp, six noms sont sur sa liste. Armée de sa chaise, de son crane nu, de sa robe blanche, la jeune femme entame sa douce et ferme vengeance.

Il existe de nombreux récits sur ces scènes assez intolérables d'humiliations qui ont suivi la libération. J'avais lu sur le même thème le terrible L'échappée de Valentine Goby, par exemple. Dans ce roman de Fabienne Juhel, la perspective est assez différente et surprenante, et pourtant le sujet reste tout aussi difficile. Ce qui surprend ici est la force de caractère du personnage de Maria, sa quête, sa détermination, et les images superbes et évocatrices dont l'auteure pare son histoire. On referme ce livre étonnée d'y avoir trouvé ce que l'on n'y cherchait pas, beaucoup de force, de douceur, de l'amour qui se distribue gratuitement et de la lumière. Une très belle lecture, en lice pour le Prix Cezam.

Editions Le Rouergue - 21€ - Mars 2015 - Merci ma bibli !!!

Les oubliés de la lande avaient été un coup de coeur en 2012 ! Et j'avais papoté avec l'auteure en 2009 (ouh ça date) [clic]

D'autres lectures de La chaise numéro 14... Un enchantement pour les sens pour Alex - Encore une belle lecture forte de l'auteure pour Clara ! - "En commençant "La chaise numéro 14", je me doutais que Fabienne Juhel traiterait le sujet avec tact et intelligence. Je ne me trompais pas." chez SylireUn roman original, qui comme souvent chez Fabienne Juhel, flirte avec les codes du conte pour GwenaelleC'est une belle histoire, émouvante qui fait toucher du doigt ce qu'ont pu vivre de nombreuses femmes à cette époque pour Sandrine !

28 mars 2016

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

enattendantbojangles

"Heureusement, Maman reprit les choses en main."

C'est l'amour fou, le coup-de-foudre de la fantaisie au premier regard. Tout de suite, entre eux, les mensonges ont été le lien. Depuis, il dansent sur Mr Bojangles de Nina Simone dans leur appartement parisien. Leur fils sait qu'il ne faut pas raconter tout ce qui se passe à la maison à l'école, et inversement. La vie quotidienne est une fête perpétuelle, les amis viennent boire des cocktails, danser, à peine dérangés par le grand oiseau exotique qui se balade parmi eux avec des colliers de perle, Mademoiselle Superfétatoire. Tout serait merveilleux si tout pouvait continuer ainsi, l'amour se vivre, la légèreté se poursuivre. Mais un beau jour la réalité rattrape cette famille qui entasse son courrier sans jamais l'ouvrir. Les impôts réclament beaucoup d'argent. La mère s'inquiète, exagérément, et montre de plus en plus des signes d'un dérangement plus profond, jusqu'à mettre le feu à leurs souvenirs, frôlant ainsi gravement un danger plus grand. Elle est alors internée. Le fils suit son père dans un appartement moins faste. Comment faire pour que la fantaisie, le rire, la joie, continuent malgré tout... ? Il suffit peut-être simplement d'y croire encore, et de continuer à danser.

Ce petit livre était sur ma PAL depuis la rentrée de janvier et attendait bien sagement mon bon vouloir, ou du moins une opportunité. Il aborde depuis fièrement un tas de bandeaux rouges qui démontrent oh combien ce titre a beaucoup séduit. Mais en fait c'est le sourire d'Olivier Bourdeaut, sa grâce discrète face au truculent Luchini dans La Grande Librairie, qui m'ont convaincue d'ouvrir enfin ce livre. J'étais curieuse de connaître cette histoire inventée, presque avec nonchalance, par cet écrivain là. Et je dois dire que j'ai été moi aussi séduite. J'ai beaucoup pensé en lisant ce titre à la folie de Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, une folie similaire, qui cherche à montrer son amour, qui cherche à envelopper l'être aimé dans l'illusion et la possibilité d'une fête perpétuelle. J'ai également été émue, touchée. Ce livre est un ovni littéraire d'une grande finesse, d'une grande classe, et il est tellement décalé qu'il interroge et étonne. C'est une très belle surprise.

Editions Finitude - 15.50€ - Janvier 2016

Une histoire d'écriture toute aussi rocambolesque racontée sur l'Express - Addictif, frais, drôle et bien rythmé pour Leiloona - Coup de coeur pour A l'ombre du noyer - Une belle invitation à la fête malgré les obstacles pour blablablamia - Tendre, émouvant, drôle et fou à la fois pour Noukette - Une très belle découverte pour Gwenaelle - Un roman qui fait du bien mais qui sait aussi être grave sans perdre sa légèreté pour George - La lecture de Keisha - C'est beau et triste comme la vie pour Jérome qui y a trouvé du Boris Vian aussi (suis d'accord) - Une très jolie surprise de cette rentrée de janvier pour Aifelle !! - Une petite pépite pour Sylire !

23 mars 2016

Les Amis du Paradis, Caroline Vermalle

lesamisduparadis

 "Camille sourit d'un petit sourire fatigué. Et quand la rampe d'ampoules s'illumina peu à peu, en balbutiements de lumière, sur ses pupilles de vieux fantôme se dessina le reflet somptueux de l'amour d'Odette."

Rose vient de quitter Hong-Kong, sa carrière de violoncelliste, pour ce petit village de Vendée, Villerude, et cette maison de famille où elle a passé ses vacances d'enfance. Quelque chose s'est brisé en elle depuis longtemps, la musique ne lui apporte plus rien, elle veut retrouver sa liberté et vendre son précieux violoncelle. Antoine, lui, végète, passe d'un petit boulot à un autre, bricole, entretient une relation assez superficielle avec Lalie, l'antiquaire. Mais il y a aussi le Paradis, ce cinéma un peu décrépi qui rassemble le dimanche quelques passionnés et désoeuvrés, dont Rose, dont Antoine qui vient parfois porter main forte au projectionniste Camille. Cependant, un soir d'hiver et de tempête, Camille est retrouvé mort. Antoine est promu projectionniste de remplacement par l'assiociation Les Amis du Paradis, mais cela n'empêche pas le maire de vouloir vendre les lieux, les promoteurs de lorgner sur l'emplacement, le cinéma d'être en danger. Il faudra tout le poids des souvenirs d'enfance, des fantômes bienveillants, et de l'amour pour lutter contre ce qui semble inéluctable.

Les romans de Caroline Vermalle sont toujours de petites choses douces et généreuses, de ces livres qui font du bien, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Il s'inscrit dans un coin de Vendée que je connais bien, dont la vue de la plage donnerait sur l'Ile de Noirmoutier. Villerude reste cependant un lieu imaginaire et l'intrigue permet assez vite d'oublier le sable, le vent, les embruns, pour se concentrer sur le cinéma et les personnages qui le hantent. Un bien joli moment de lecture, léger et positif, tout simple, bourré de bons sentiments, de gentils et de méchants, de fantastique assumé et fantaisiste. Bref, je n'ai pas boudé mon plaisir avec cette parenthèse là.

Editions Belfond - 18€ - Octobre 2015

Un très bon fell good novel mignon comme tout pour Caroline - Géraldine a été un peu déçue - Keisha est toujours bon public ! - Il fait du bien au moral confirme Saxaoul - Sandrine a été déçue - Stephie est restée pantoise sur certains ressorts de l'intrigue - 

Camille Vermalle sera présente au Printemps du Livre de Montaigu (85) le 23/24 Avril. 

D'autres lectures sur ce blog... L'île des beaux lendemains - Une collection de trésors minuscules - Nouvelles contemporaines

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