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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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8 février 2015

Stubborn love

[J'écoutais ça hier en écrivant mon texte pour l'atelier de Leiloona] Sinon, pendant ce temps, je lis Nous ne sommes pas nous-mêmes de Matthew Thomas, un roman qui promet, mais un pavé. C'est une lecture pour Babélio, j'espère ne pas être aussi en retard que je le suppose... D'ailleurs, je n'avance plus tellement dans mes lectures, pourvu que mes prochains jours de repos enrayent le phénomène, c'est agaçant. Il est bien trop tard pour vous souhaiter un bon week-end mais je vous embrasse !

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5 février 2015

Ligne & Fils, Emmanuelle Pagano

ligne et fils

  "A mon fils, je chantais que pour comprendre le ruisseau, il faut mettre les pieds dans l'eau, comme le petit Indien des Andes. Lors de petits séjours chez mes parents destinés à nous aérer, à prendre l'air, à fuir la ville l'été, en laissant mon mari travailler, je commençais enfin à m'immerger, moi aussi. Nous nous encouragions, mon petit garçon et moi, à faire plouf. Nous prenions autant l'eau que l'air."

Ligne & Fils est la première partie d'une trilogie consacrée plus largement à l'eau et aux rivages. Dans ce premier volet, il est question de rivière et de moulinage mais aussi de toute cette région ardéchoise où coule La Beaume. La narratrice, descendante des anciens patrons d'une fabrique évoque leur passé, le dur travail des petites mains, l'amour du fil et du tissage. On l'a appelée pour qu'elle récupère son fils en pédiatrie, grand garçon ramassé saoul en coma éthylique. Elle le voit rarement, il a été confié tout petit à son père, après leur séparation, suite à cet épisode où elle l'a laissé se déshydrater, presque mourir, sans s'en apercevoir. C'est une occasion pour elle de comparer leur relation tumultueuse et pourtant franche à son plaisir de contempler la rivière et les autres souvenirs qu'elle charrie...

Ce n'est plus un secret que j'aime particulièrement l'écriture d'Emmanuelle Pagano, mais aussi les thèmes qu'elle aborde et sait explorer en tous sens, farfouiller de ses mots. Est-ce parce que j'ai passé tant de temps moi même auprès d'une rivière, ou tellement de temps à regarder l'herbe pousser un livre dans les mains auprès d'elle, qu'il m'a plu encore une fois de plonger dans les pages de ce livre-ci ? Sans doute, ou peut-être pas. Peut-être est-ce simplement parce qu'Emmanuelle Pagano y déploie cette langue qu'elle seule sait si habilement manier, et dont je rapprocherais ici le goût de mes souvenirs de son Tiroir à cheveux [clic]. En effet, pour ceux qui l'aurait lu, on y retrouve cette même impression de maternité incomplète, dure et partagée, entre une mère et son garçon, et puis le paysage alentour, à la fois familier et rude, gorgé d'histoires. J'ai été touchée par tous les épisodes consacrés à la relation mère et fils, mais pas seulement. Il est également très beau d'assister au résultat si fluide et intéressant des recherches de l'auteure sur le moulinage et le travail du fil, et de réaliser combien tout cela est habilement décrit, poétiquement tenu, la technique sublimée, le tout dans une démarche narrative qui ne perd jamais son nord ni sa voie et qui raconte au final une famille. Un coup de coeur rempli d'admiration !

Editions POL - 15€ - 5 février 2015 

4 février 2015

Moby Dick 1 & 2, Hermann Melville / Chabouté

mobydick

mobydick2 "Ce cachalot est la muraille qui me retient prisonnier... une force qui me défie, m'écrase, me torture !! Une insondable malignité ! Et c'est sur lui... que j'assouvirai ma haine !!"

Chabouté a adapté le célèbre roman de Melville (que je n'ai pas lu) et nous embarquons donc à ses côtés à bord du Pequod, avec un équipage hétéroclite, à la chasse au cachalot. Le navire est dirigé par un capitaine hanté par la folie et la vengeance. Loin de se contenter d'écouter les conseils de son second et de ramener comme on le lui demande au terme de son voyage son chargement d'huile de cachalot, le capitaine Achab souhaite retrouver ce monstre des mers, Moby Dick, qui lui a dévoré la jambe dans le passé, et sans doute aussi la raison. Pourtant, les conditions de vie ordinaire sur le bateau sont déjà très rudes pour l'équipage. Mais le capitaine n'entend que son désir, et son combat. Il ira au bout de sa quête, quoiqu'il en coûte...

Quelle magnifique BD !! J'ai retrouvé dans ces deux albums ce que j'avais aimé de Tout seul [clic] (sobriété et élégance), ce que j'ai aimé autrefois en lisant L'île au Trésor de Stevenson (l'univers), et puis l'épaisseur de l'encre, la place du noir (les petites tâches sous l'écriture en début de chapitre qui donnent à voir la plume qui gratte sur le papier, j'adore). Voilà ! Que vous dire de plus ? Laissez-vous tenter. Gros coup de coeur !!

Editions Vent d'Ouest - Livre premier janv 2014 - Livre second oct 2014 - 18.50€ l'album - Merci ma bibli !!

Jérome est le tentateur [clic] - Saxaoul a confirmé mon envie [clic]

mobydick11 mobydick12

 

2 février 2015

Passeport (atelier d'écriture)

atelier153kot

J'ai pris un bateau pour nulle part. J'ai pris le large. Plus rien ne peut m'arrêter désormais. Surtout pas toi. Je pensais que je serais triste, que la peine me glacerait le ventre, assécherait ma gorge, mais je ne sens qu'un grand froid, une paix résolue et ferme, la certitude d'être enfin sur le bon chemin. Quel horreur de poser ainsi ce premier pas vers mon avenir sur un lit marécageux, fait de vase et de larmes ! Je ne m'en savais pas capable. La vie réserve de drôles de transports, portes dérobées, issues soigneusement cachées, il fallait juste prendre la mer, partir. Tu étais si belle le jour où je t'ai rencontré, la lumière jouait dans tes cheveux, je n'ai vu qu'elle, elle et ton sourire dans lequel je pensais docilement me noyer. Avec toi, j'ai vaincu la peur, pu enfouir mes sens dans l'odeur familière du bonheur, eu de merveilleux enfants. Avec toi, j'ai gagné des batailles, perdu certaines. Et la vie a mis au coin de nos yeux de vilaines tranchées. Sache que malgré ma fuite, malgré toi, j'emporte avec moi le meilleur de nous deux, nos souvenirs les moins périssables. Ils sont mon passeport pour l'ailleurs, pour là où je vais. Tu ne devines pas encore combien cela te rendra dorénavant plus proche, tu pleures.
J'ai pris un bateau pour que jamais tu ne me quittes, avant que le regard que tu posais hier sur l'autre ne se transforme en amour. Je te connais si bien. J'ai senti dans la crispation de tes mains, dans le rétrécissement de ton sourire, dans l'éclat plus noir de tes pupilles les prémices d'une irrépressible passion. Plus rien ne m'arrêtera désormais. Surtout pas toi.

Une photo (de Kot), une inspiration, et au final un texte ... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic ici]. 

 

1 février 2015

En cours de lecture...

beaume "Il arrive que mon fils scande notre paresse avec les pointillés que font les cailloux plats rebondissant sur la surface de la rivière. Il est capable d'en aligner plus d'une dizaine d'une rive à l'autre en prenant des diagonales. De là, nous nous lançons parfois dans une tentative de retrouver les paroles des Ricochets de Brassens, dont je connais tout le répertoire par coeur grâce aux anciens voisins de mes parents, mais à part ça, à part ces tangentes chantées que nous nous autorisons à prendre, ces diagonales cassées sur l'onde par la poigne calme de mon fils, nous ne faisons rien qu'être ensemble, tous les deux et l'eau et ses emportements."

Extrait de Ligne et Fils, le prochain roman d'Emmanuelle Pagano, dont la sortie est prévue le 5 février chez POL... ouah comme c'est beau, et comme je me régale.

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30 janvier 2015

Je rends ma couronne à vos dents

[Parce que Love] Sinon, pendant ce temps, je lis Ligne et fils d'Emmanuelle Pagano, un roman pas encore sorti mais qui est déjà dans mes mains (chanceuse je suis). Je ne vous dis pas encore l'effet, l'écriture, ni rien, j'attends la fin. Ensuite, depuis quelques semaines, et le retour du doux et si bel acte d'écrire avec l'atelier de Leiloona, je m'interroge pour écrire plus long, accoucher enfin de ce quelque chose que je porte déjà en moi depuis longtemps, au lieu de geindre sur ce que je ne fais pas, devrais faire de ma vie, sans doute pas encore assez pleine et entière. Ceci est toute présomption gardée, du domaine de l'accomplissement et de l'intime, sans doute. Je mets seulement le projet là, pour un peu m'obliger. Bon week-end !

28 janvier 2015

Biographie d'un inconnu, Fabrice Humbert

biographieduninconnu

 "Je n'avais rien. Pas d'adresse, pas de gens que Paul avait pu connaître, pas d'entreprises où il avait travaillé. Mais Dantès me défrayait, j'avais donc le nerf de la guerre : l'argent. Le reste tenait de l'opiniâtreté et de la chance."

Difficile de regarder en face son statut actuel de nègre alors que l'on a tant voulu être écrivain. C'est pourtant ce que Thomas d'Entragues vit, il écrit des livres pour des sportifs célèbres et laisse dormir dans un tiroir ses ambitions littéraires. Cependant, un beau jour, un riche homme d'affaires obscur, Victor Dantès, lui passe une commande surprenante. Il s'agit d'écrire la biographie de son fils, un jeune homme que son père n'a jamais connu, ou même reconnu, et qui s'est enfui depuis quelques années aux Etats-Unis dans l'espoir de devenir scénariste. Thomas se lance donc à la poursuite de Paul, part suivre ses traces de l'autre côté de l'océan, se coule dans la peau du garçon, ou plutôt se glisse tout à côté d'une vie dont il apprend rapidement les moindres détails... et notamment les amours interdites avec une jeune Laura encore mineure.

Dans ce roman, ce sont sans aucun doute les références littéraires et le style de Fabrice Humbert qui m'ont le plus marqué et plu. Et oui, car j'ai été séduite, il faut bien l'avouer, par l'épopée de cet homme, biographe d'un autre, qui se trouve en ne se cherchant pas. L'auteur a su finement jouer de la mise en abyme, alors que nous suivons un écrivain, écrivant sur un autre écrivain, qui lui même filme ses contemporains. Quant aux références littéraires, on pense naturellement assez vite au Edmond Dantès du Comte de Monte Cristo, et aussi au cours de la lecture au Humbert Humbert de Nabokov amoureux d'une Laura/Lolita bien trop jeune. Je suis certaine que j'ai laissé s'échapper quelques autres indices, mais les découvrir disséminés ici et là m'a vraiment fait sourire. On pourrait reprocher à ce titre son classicisme apparent, sa lenteur, mais comme il y a quelques années pour ma lecture de Karoo de Steve Tesich [clic], je dirais oh mon dieu comme un peu de littérature fait aussi du bien de temps en temps... Ce roman est un subtil coup de coeur dans lequel j'ai été heureuse de plonger le nez ! Je ne connaissais pas Fabrice Humbert, mais maintenant que les présentations sont faites me reste seulement à continuer de le lire.

Editions du livre de poche - 5.90€ - 14 janvier 2015

La lecture de Clarabel

26 janvier 2015

Graffiti (atelier d'écriture)

atelier152julienribot

J'ai gravé nos deux noms sur un arbre. J'ai appuyé très fort pour bien marquer le bois avec mon canif. Précise, je n'ai pas oublié l'accent sur la deuxième voyelle de mon prénom. Malgré ses défauts, ma signature me semble parfaite. Pourtant, le marquage est grossier, le trait enfantin, mais peu m'importe. L'acte achevé, j'ai enlevé délicatement les épluchures résiduelles, elles ont volé dans le matin. Avant, j'aurais pesté contre le geste, eu envie de gifler son auteur. Et maintenant c'est moi qui offense. Tout arrive. Mais jamais je n'avais été aussi amoureuse avant. C'est comme un message que j'envoie à l'univers, au tout divin, à qui voudra. Pour que tu m'aimes. Debout dans le froid, j'ai envoyé un baiser à l'image de nos deux noms réunis. Et puis, j'ai serré cet arbre dans mes bras, cet arbre qui portait soudain le poids de notre destin, je lui ai dit tout bas tout l'espoir que je mettais en lui, l'offrande derrière le sacrilège. Qu'il me pardonne et qu'il m'aide. 
Je fais ce trajet tous les jours pour aller travailler, je longe cette rangée de troncs qui portent sur eux les marques d'amoureux supposés. Je sais que la plupart des coeurs sont dessinés par des gamins blagueurs qui cherchent à provoquer le copain ou l'amie rougissante. Le mien, plus gros, semble de la même veine, il disparaît au milieu d'un flot de rires. J'aime assez l'idée, puisque nous aimons rire ensemble, et qu'avec toi je retrouve mon enfance. Je chaparde dans l'éclat de tes yeux tout ce qui me manque, la légèreté du garçon avec qui partageais mes jeux autrefois. Mon dieu comme tu lui ressembles. Plus bas, la rivière coule, et j'aimerais qu'elle m'emporte ailleurs, mais seulement si mon voeu s'efface ou que l'arbre est coupé. A être ainsi tailladé, il ne vivra plus très longtemps. Est-ce un mauvais présage que de confier ses pensées secrètes à un arbre déjà mort ? Ce chemin, ce passage entre mon appartement et le lieu où je te rencontre parfois, semble pourtant figé dans un temps, immuable, toujours silencieux et serein, comme s'il attendait que ma vie change ou que soudain une sirène retentisse. Hier, en gravant nos deux noms sur cet arbre, j'ai peut-être modifié quelque chose, transformé en toute conscience le paysage, bougé. En refermant mon canif dans un claquement sec, en souriant à notre mariage de bois, j'ai eu envie d'y croire.

Une photo (de Julien Ribot), une inspiration, et au final un texte ... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic ici]. Heureuse de retrouver l'écriture après une semaine d'abstinence.

25 janvier 2015

La Saison des mangues, Cécile Huguenin

lasaisondesmangues

 "Qu'importe, se dit-elle, si c'était à refaire elle retournerait dans le temple de Kanchipuram s'asseoir sous le manguier magique à quatre troncs qui exauce les souhaits."

De nos jours, à Paris, une femme tente par les épices de retrouver les saveurs de son pays et de son enfance. La mère d'Anita, d'origine indienne, a été mariée autrefois par son propre père à un Major anglais fortuné et en vue. Mais Radhika vit un calvaire en Angleterre, près de cet homme qui s'avère tyranique et rigide, et ne s'en sort qu'en empoisonnant son mari. Elle fuit avec sa fille en Inde et rencontre dans l'avion François, un jeune homme sympathique et féru de culture indienne, qu'Anita finira par épouser. Mira, à la peau couleur de mangue, est l'enfant de ce couple. Lorsque ces derniers décident de vivre à Paris, inquiets pour la santé défaillante de François, l'enfant peine à trouver sa place. Porteuse de diverses origines, c'est finalement plus tard en Afrique qu'elle se sentira chez elle, un petit albinos qu'elle a adopté, prénommé Yacou, dans ses jupes. Laurent, un jeune garçon d'origine plus bourgeoise, en quête d'identité et d'humanitaire, la découvre ainsi. Entre eux deux naît tout de suite une grande complicité, comme si les deux jeunes gens se connaissaient depuis toujours... 

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman d'une belle sensualité qui propose également de beaux portraits de femmes. Le personnage du jeune garçon, Laurent, n'est cependant pas en reste. Il est sans doute effectivement celui qui m'a le plus intrigué et intéressé dans ce texte. La Saison des mangues est un curieux récit, qui semble parfois partir dans tous les sens, faire fi de la chronologie, frôler le surnaturel, le délire psychologique, puis retomber des deux pieds dans un réel rassurant et bienveillant étonnant, comme si tout à coup quelqu'un avait rallumé la lumière. Il est tentant au début de cette lecture de penser que l'auteure va s'enferrer dans un roman purement indien mais la narration sait avec légèreté déjouer les pièges de l'attendu et nous emmener dans un voyage finalement aussi imprévisible que dangereux. A découvrir.

Editions Heloïse d'Ormesson - 17€ - 15 janvier 2015

Un très bel article de Sarah par ici [clic] 

24 janvier 2015

Bon week-end !

[Depuis ma grosse fatigue de l'an passée, je suis obnubilée par la danse et le mouvement physique des corps. Et là je trouve réellement ces danseuses magnifiques !] Sinon, pendant ce temps, je lis Biographie d'un inconnu de Fabrice Humbert, après avoir refermé La Saison de mangues de Cécile Huguenin, un très bon titre dont je vous parlerai bientôt. Et puis, j'ai décidé de zapper mon billet sur Elle s'appelait Tomoji, une BD de Jirô Taniguchi, éditée chez Rue de Sèvres qui est plutôt une déception... Quel dommage ! Malgré la beauté du dessin, l'histoire est bien trop fade, et l'envie de vous en parler ne vient pas, me bloque plutôt. Alors, je contourne l'obstacle comme ça. Vous pouvez lire un billet d'Anne [ici] qui partage mes bémols. Bon week-end !

(Oh, enfin, j'allais oublier... de nouveau lundi matin vous retrouverez ma participation à l'atelier d'écriture de Leiloona, après une semaine de silence.)

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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