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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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emotion
12 septembre 2011

Au cinéma

Bientôt...

Un heureux événement sortira le 28 septembre en salles.
Il est tiré du roman éponyme d'Eliette Abécassis, que j'avais beaucoup aimé lire à l'époque, et qui avait eu le mérite au moment de sa sortie de briser quelques tabous.
En effet, même si donner la vie est merveilleux, il est bon de s'entendre dire parfois que tout n'est pas toujours si rose bonbon (enfin rose layette !) dans le fait de devenir une jeune mère. Cela donne du courage pour les moments moins bons et préserve cette confiance en soi, si nécessaire, et que l'on perd si vite.

Par le réalisateur de Le premier jour du reste de ta vie.

Et puis, j'ai vu hier... Tu seras mon fils

Un film terrible, émouvant. Des acteurs magnifiques et des rôles certainement très éprouvants à jouer. 
Heureusement, l'amour qui unit Martin à sa jeune femme est comme une lumière, une respiration, un coeur qui bat contre l'adversité du père, sa cruauté.
Allez, je n'en dis pas plus ! J'ai été très touchée.

Aifelle est plus bavarde que moi et est la tentatrice.

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8 septembre 2011

Dans ses yeux... en DVD

Buenos Aires. Benjamin Esposito est à la retraite et souhaite se plonger dans l'écriture. Son obsession ? Le meurtre d'une jeune-femme sur lequel il a enquêté vingt cinq ans plus tôt. Se mêlent alors aux souvenirs de cette sinistre affaire son amour vain et ancien pour sa supérieure de l'époque, Irene.
Dans un présent imparfait et bancal, l'écriture du roman s'avère bousculer plus que prévu les protagonistes d'une affaire pourtant "classée".

Suspense et émotion dans ce film très prenant qui émeut, dérange et bouleverse... à la façon d'un thriller. Le jeu des acteurs est captivant et ce qui se passe dans leurs yeux est très rare au cinéma. Un petit bijou de film que m'a conseillé une amie et qui restera longtemps gravé dans ma mémoire. (Merci pour le prêt !)

Sorti en DVD en septembre 2010 - Oscar 2010 du meilleur film étranger

Cette histoire est tiré du roman éponyme d'Eduardo Sacheri publié chez Denoël (janvier 2011)

5 septembre 2011

Les oiseaux de paradis, Lise Benincà... Rentrée littéraire 2011

Je m'accroche à cette idée : il est normal de disparaître. Il y a de belles morts. Il y en a de stupides.

les_oiseaux_de_paradis"Je lui ai raconté, le silence inhabituel du soir, les deux oreillers, les placards pas encore vidés, la radio le matin qui ne s'allume plus toute seule, c'était lui, quand je me levais, les informations qu'il écoutait avant de partir, les deux brosses à dents, je n'arrive pas à jeter sa brosse à dents ai-je dit à Flavie [...]."

Samuel ne supporte plus de partir en déplacement, il se sent de plus en plus étranger à l'étranger. Dans cinq jours je reviens, promet-il.
Le jour J, sa compagne l'attend, guette le bruit de sa valise contre les marches de l'escalier qui mène à leur appartement. Mais c'est le téléphone qui sonne. On lui apprend l'accident, au Brésil, sur le chemin de l'aréoport. Samuel revient, mais mort. Enfermée dans sa douleur, la narratrice tente de trouver un chemin via ce qui lui semble rassurant et stable dans sa vie, le langage des molécules du corps par exemple, sa composition organique, les mots. Elle est par ailleurs traductrice de manuels scientifiques...

J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Lise Benincà dans ce roman, après avoir tellement aimé son précédent récit Balayer, fermer, partir, un énorme coup de coeur de 2008. Ici, il est question du deuil et de la manière de reprendre pied dans l'après, pour ceux qui restent... Tout peut faire sens, comme cette phrase anodine, inattendue, entendue lors d'une soirée et qui évoque les oiseaux de paradis.
Ce roman laisse le pathos de côté pour nous dresser l'histoire d'une résurrection en apnée. En périphérie, de beaux portraits se dessinent, comme celui de Flavie, la soeur énigmatique de Samuel, modèle nue.
Une lecture à faire pour ses magnifiques fulgurances d'écriture et pour tout l'espoir qu'elle donne en la faculté de la vie à reconstruire.

bouton3 Editions Joelle Losfeld - 13.50€ - Août 2011 challenge_1_

Un grand merci à Lise Benincà !!

Une lecture du Challenge 1% rentrée littéraire
Mené cette année par Hérisson
7/7 (Challenge terminé !!)

"Je pense à Samuel. Je pense : Reconnaît-on le paradis au fait que les oiseaux n'ont pas besoin de s'y poser ? Est-ce tout ce qu'on est capable d'imaginer ?"

31 août 2011

L'annonce, Marie-Hélène Lafon

l_annonce"De Nicole et des oncles on devinait tout ; on finissait par savoir, même elle, Annette, l'étrangère, comment ils se tenaient autour de la table sans Paul, avec, à la droite de Nicole, cette chaise vide qui ne serait pas repoussée contre le mur. La place du frère était là, restée là, marquée, comme en attente. On ne changeait rien, on ne changerait rien ; qui savait le fin mot de l'histoire, et si."

Paul a passé l'annonce. Annette y a répondu. Lui est agriculteur dans le Cantal, elle vient du Nord. Ils se sont vus et ont décidé d'associer leurs solitudes. C'est une histoire d'amour, enfin presque, de celles qui se taisent, atténuées par le silence de la campagne et le regard du voisinage... Près d'eux, le fils d'Annette cherche doucement une place, loin du souvenir de son père violent, dans l'attente de ce quelque chose qu'il porte en lui, avide de former à sa manière une nouvelle cellule familiale.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce court roman, son ambiance, sa trame narrative. On est sans cesse à hauteur des personnages ou au coeur de cette ferme dans laquelle six personnalités se pressent les unes contre les autres... et voilà qui est au départ déconcertant et puis drôlement bien fait et ensuite troublant, et émouvant. Entre l'âpreté du quotidien et une détermination farouche pour le bonheur, contre la fatalité, Annette et Paul ont choisi une voie, très respectable.
Une lecture qui croit à l'amour dans les prés.

heart Coup de coeur ! - folio - 5.10€ - Avril 2011

J'ai envie de dire merci à La Pyrénéenne qui avait réussi à me convaincre grâce à son très beau billet, je ne regrette vraiment pas ma lecture !
Sylire m'a remis en mémoire le fait que j'avais lu aussi Le soir du chien !!
D'autres lectures... Cathulu, Keisha, Clara, etc...

27 août 2011

Emportée, Paule du Bouchet

En quel lieu nous sommes-nous donc tellement manquées ?

emport_e"René Char l'aima de façon constante, jamais démentie, parce qu'il savait que la paix était là, la condition de sa paix à lui et que, s'il n'était pas à même de pouvoir la goûter, il pouvait à tout moment la toucher, la cueillir. Il la savait là."

L'auteure évoque sa mère, son souvenir, et l'ombre de cet homme qui la lui a enlevé alors qu'elle n'avait que six ans. Une passion dévorante, lumineuse, impérieuse, a en effet alors jeté Tina Jolas dans les bras de René Char, loin de sa famille. Il est question là de douleur, de manque et de tendresse. La compréhension est bien difficile à atteindre, mais le temps répare, apaise, crée d'autres attentes.
Le roman répond avec tendresse aux questionnements de cette femme aimée de sa fille malgré les défaillances, au seuil de sa mort : "Ai-je vraiment vécu ce que j'ai vécu ?".

Le thème de Emportée m'intéressait beaucoup. Nous savons combien souvent près de grands hommes se sont tenues de grandes femmes, moins connues. Ici, l'amoureuse est de plus aussi une mère, et une mère "pas-comme-les-autres", le regard ailleurs, l'attention en éveil vers l'autre, et jamais pour sa fille, son fils. L'écriture des premières lignes m'a désarçonnée, je dois le dire, je l'ai trouvée âpre, altérée par la tension sans doute. Puis, le style est devenu plus fluide, le propos plus clair et l'émotion a finalement filé sa trace insistante dans les blancs du texte. J'ai refermé ce livre, l'âme rêveuse, soudain témoin d'une rencontre entre deux êtres, une rencontre qui aurait pû être et que le destin a décidé de laisser de côté au profit de la création poétique et de la passion littéraire... On aurait aimé qu'il en soit autrement, peut-être.

"Je suis aujourd'hui à la recherche d'un temps déchiqueté qui, même lorsqu'il était du présent, se lisait à travers le filtre de la discontinuité. J'écris pour savoir si cette discontinuité est d'une faillite de ma mémoire ou si elle avait une réalité. J'écris au fil des jours, comme si cet acte pouvait fonder non seulement la continuité d'aujourd'hui, mais aussi, peut-être restaurer celle d'autrefois. Comme si rassembler l'épars de mes émotions pouvait rendre valide un passé qui a souffert de déconstruction, de scissions, de schismes et de cloisonnements."

bouton3Editions Actes Sud - 15€ - Mars 2011

Merci Aifelle ! - D'autres lectures ... Ptitlapin - Un article très complet sur Poézibao

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23 août 2011

Une jeune fille différente, Gérard Glatt

Il y avait la rivière. Après la rivière, la route nationale.

unejeunefillediff_rente"A Alain, lorsque Vivien était parti, Fée racontait toujours son enfance, presque avec obstination. Elle lui disait comment, ce jour où la mort l'avait épargnée, elle avait eu l'impression soudain que tout s'était arrêté. Et lui, il l'écoutait, il enregistrait ce qu'elle lui disait, il s'efforçait de ne rien perdre."

Fée raconte. Son enfance. Et cette mère qui était tant pour les autres, toujours souriante, attentive. Par sa faute, ainsi le pense-t-elle, sa mère a disparu. Depuis les vieilles femmes du village se sont mises à la maudire, elle. Son père et sa grand-mère ont, eux, regardé longtemps ailleurs, luttant contre ce qui en leur esprit lui en voulait encore de cette disparition injuste...
Alors Fée raconte l'enfance, à Alain, comme un remède, et pour qu'il transmette lui-même cette histoire à Vivien, le garçon qu'elle aime, qu'il aime aussi. Vivien et son besoin vif d'écrire. Cette histoire fera un roman, et ce roman elle veut le lui donner, comme un cadeau.

Voici un très joli livre, onirique, qui mérite que l'on prenne le temps de rentrer dans ses pages.
J'ai aimé l'histoire de Fée, cette adolescente craintive, et le brouillard qui entoure sa mémoire. La narration mélange son passé d'enfant et un présent de jeune-fille amoureuse et discrète. Tout cela est assez original et prenant. L'écriture est belle, fine. Lorsque l'on a situé les personnages, attachants, et les époques, le plaisir de lecture est réellement présent et nous emmène bien plus loin qu'on ne le supposait au tout départ. La scène finale est très émouvante et la présence du trio amoureux qui tient l'intrigue générale marque l'esprit de sa cruauté et de ses choix.
Je suis toujours étonnée et admirative de lire ainsi un aussi beau portrait de jeune-fille imaginé par un auteur masculin.

"Fée se disait que tout ça aurait été merveilleux : les vrilles du vent, les arbres, la rivière et la lune en croissant, si le malheur, un jour de printemps, à moins que ce n'eût été au milieu de l'été, n'était survenu par sa faute."

bouton3 Editions Orizons - 15€ - Juillet 2011

Un très grand merci à Gérard Glatt pour sa confiance !! [pour en savoir plus]

18 août 2011

Skoda, Olivier Sillig.. Rentrée littéraire 2011

skoda"La chaleur vient toujours d'en bas, les pieds chauffent sur les cailloux de la route. Le ciel est de plus en plus bleu, un bleu plus froid, plus limpide. Stjepan reconnaît une étoile. Skoda dort. Le paysage défile, ça ne se voit presque pas parce qu'il se répète continuellement, recommence sans cesse. C'est comme si Stjepan était un hamster faisant tourner un décor de théâtre vertical : la première colline qui sort derrière lui devenant alors la plus éloignée devant lui. Stjepan se demande combien de temps l'enfant va tenir avant d'avoir faim."

On ne sait ni où ni quand l'intrigue de cet étrange petit roman se déroule, mais peu importe. La guerre est là et elle tue lors d'un raid aérien les compagnons de Stjepan sur la route, et cette femme, dans l'autre voiture, qui allaitait encore son bébé... Le nourisson respire encore alors Stjepan décide de le prendre avec lui. Un lien se crée entre eux deux, fort, qui donne bien du courage au jeune-homme, et le lance dans une course éperdue sur les chemins contre la violence, pour la vie...

La force de ce court roman tient dans son aspect fable et sa portée universelle. Le style en est simple, épuré, les images marquantes. En deux trois mots, tout est dit, et l'émotion est cachée derrière chaque page que l'on tourne. J'ai peut-être moins aimé certaines scènes, violentes, cependant essentielles par la dangerosité qu'elles évoquent, en contraste. J'ai beaucoup aimé, par contre, tout ce qui avait trait aux relations entre le nourisson vulnérable et cet homme qui se découvre ainsi des ressources insoupçonnées.
Une lecture coup-de-poing, mais aussi coup de coeur, qui souligne avec sagesse toute la fragilité humaine.

heart Coup de coeur ! - Editions Buchet Chastel - 11€ - Sortie le 14 Août 2011 (ou le 25 ?)challenge_1_

Lu en juin pour le Prix Fnac 2011 - (Heureuse d'avoir été sélectionnée d'ailleurs... Aucun des titres que j'ai lu n'a cependant été retenu dans la sélection finale, au complet ici, voilà qui est toujours un peu frustrant. Je vous présenterai les quelques romans reçus dans les prochains jours. La remise du prix du Roman Fnac 2011 aura lieu mercredi 31 août. Je viens de recevoir une invitation, mais je ne pourrai m'y rendre... dommage dommage. J'aurais beaucoup aimé entendre lire les personnalités invitées !!)

Première lecture du Challenge 1% rentrée littéraire
Mené cette année par Hérisson : 1/7

11 août 2011

Ne t'inquiète pas pour moi, Alice Kuipers

ALICE_KUIPERS"Quand je te regarde
Je vois la femme que je veux être
Forte et courageuse
Belle et libre
PS Je t'aime."

On assiste, dans ce petit roman hautement riche en émotion, à un échange de post-it entre une mère, très occupée par son métier de médecin en hôpital, et sa fille de quinze ans.
Au tout départ, il ne s'agit que de lister les courses à faire, de se plaindre du si peu de temps consacré à se parler, et puis les mots écrits prennent un autre ton, la maladie s'interpose, la tendresse, la peine...

Pfiou... comment vous dire, c'est malin. J'avais les yeux tout rouges sur la plage en lisant ce livre.
(J'avais attendu pourtant le temps qu'il fallait pour le lire, que certaines personnes de mon entourage guérissent, d'être moins inquiète...)
Déjà, la forme est plaisante, elle a le charme de l'originalité... Chaque mot est à sa place. Mais j'ai craqué surtout sur ces traces du quotidien qui parcourent les pages, cette clé par exemple que Claire, l'adolescente, ne cesse de perdre, les victuailles à acheter, l'argent de poche réclamé "s'te plaît s'te plaît s'te plaît", les disputes et les réconciliations. Je me suis absolument mise dans la peau de la mère, preuve que le temps passe même si ma fille n'a pas encore cet âge... C'est un ouvrage que l'on a envie de partager, et de transmettre.

bouton3 Edition Le livre de Poche - 5.50€ - Mars 2011

Quelques lectrices parmi toutes celles qui ont lu ce titre...

Pour Véro l'encreuse "...prend à la gorge tout simplement" - Liliba "a pleuré" elle aussi - "...atrocement émouvant" pour Clarabel - "Un livre touchant" pour Cathulu...

6 août 2011

L'invitation à la vie conjugale, Angela Huth

invitation_lavieconjugale"La vie de famille lui avait révélé les charmes de la solitude. De petits espaces innocents mais privés sont essentiels à la santé mentale des couples mariés, avait-elle très vite découvert, et elle s'arrangeait  pour que ces parties de sa vie soient tout aussi prioritaires que ses devoirs envers Martin et les enfants."

Comme Frances ne sait trop quoi faire de ses journées, et que son mari est occupé à élaborer des programmes informatiques élaborés, quand il ne passe pas ses nuits à observer les blaireaux de son jardin, le couple a décidé de donner à nouveau une soirée dans leurs propriété. Les invitations sont lancées depuis plusieurs mois. L'organisation minutieuse que cela implique distrait par ailleurs cette femme énergique et désoeuvrée du fait qu'elle ne pourra jamais reconquérir, Ralph, son premier amour. Car ce dernier est obsédé par Ursula, mère de famille et épouse heureuse en ménage.
Rachel, elle, se réfugie des heures dans son lit, pour oublier l'extérieur. Thomas, son mari, infidèle et maladroit n'en devine rien, tout pris qu'il est par son nouvel élan envers une peintre au talent intimidant.
Bill et Mary, eux, savourent la paix de la nature, tout en taisant au fond de leur coeur, les craintes que procure l'âge.
Ce petit monde hétéroclite va se retrouver, le temps d'un bal, une occasion toute trouvée pour redistribuer quelques cartes émotionnelles...

Si vous avez aimé le récit des femmes au foyer désespérées de Rachel Cusk, vous aimerez à coup sûr Angela Huth. Il y a encore ici une description fine des pensées et des gestes du quotidien, ainsi que de nos petites défaites intimes. J'ai particulièrement été touchée par Rachel, cette épouse effacée qui trouve un refuge inattendu dans le cocon de son lit et ce à l'insu de tous, et qui se complait dans ces moments volés... Sinon, on aimerait vieillir, comme vieillissent Mary et Rosie, mais enfin vous verrez, si vous ouvrez ce livre... qui reste au final assez optimiste, ouf tant mieux.
Une lecture agréable et lucide.

bouton3 Je voulais absolument partager avec vous la couverture si délicieusement kitch de mon exemplaire mais vous pouvez trouver ce roman en format poche chez...
Folio - 8.40€ - Mars 2000

Pour Annie, c'est "caustique et très british"Mes_images40

Extrait de ma PAL

2 août 2011

Prends soin de maman, Shin Kyung-sook

prends_soin_de_maman"Pendant toute votre vie commune, tu avais marché devant elle. Quelquefois, tu tournais au bout d'une rue sans avoir regardé derrière toi où elle en était. Si elle t'appelait, tu lui reprochais de lambiner. Cinquante ans se sont écoulés ainsi. [...] Tu pensais que les choses continueraient à se passer comme ça le reste de votre vie. Mais depuis que la rame de métro a démarré en la laissant sur le quai de la gare de Séoul parce qu'elle était en retard de un ou deux pas, plus rien ne peut être comme avant."

Une mère a disparu, dans Séoul, sur le quai d'une gare de métro, et cette femme auquelle personne ne faisait vraiment attention jusque là, prend tout à coup une place fondamentale dans la vie de chacun. Où est-elle ? Que s'est-il passé ? Comment peut-on ainsi égarer sa mère ? Pourquoi ne la retrouve-t-on pas ? Qui était vraiment cette campagnarde, dure à la tâche, connue pour sa générosité, aimée de tous ? On ignorait certainement ses pensées secrètes, ses désirs, ses volontés. On ignorait également à quel point elle était mal aujourd'hui et perdait de plus en plus la mémoire.
Ses enfants, adultes et citadins, collent des affichettes un peu partout dans la ville, espèrent, fouillent, mais l'attente se prolonge, s'éternise... C'est alors une occasion de partir à la recherche du souvenir que l'on a gardé d'elle, et de prier très fort afin que quelqu'un, quelque part, "prenne soin de maman".

J'avais lu un article fort élogieux de ELLE sur ce roman (lien ici) et  le billet de Cathulu a continué de me convaincre. Je voudrais vous exprimer combien j'ai aimé moi aussi ce doux récit coréen qui dresse le portrait d'une mère, courageuse et fière, mais non exempte de rêves, qui s'égare un beau jour et disparaît. On apprend beaucoup aussi dans ce livre sur le quotidien des coréens, la vie à la campagne, sur le lien ténu qui existe entre des enfants avides de liberté et leur mère, attentive, illettrée et protectrice.
Un très beau livre.

"Eux qui sont partis vivre leur vie, laissant derrière eux cette femme uniquement préoccupée de leur bonheur, se heurtent à son absence. Au vide auquel elle les confronte. Au vertige de la disparition..." (extrait de la quatrième de couverture)

 bouton3 Oh éditions - 17.90€ - Mars 2011

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