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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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7 juin 2011

La cote 400, Sophie Divry

lacote400"Un chef-d'oeuvre mathématique, une grande pureté, cette bibliothèque. Mais à quoi bon, si personne ne vient la malmener ? Moi, j'aime quand une nouvelle personne descend dans ma cave, ça m'aère. Je regarde toujours qui c'est. Chaque fois que j'entends quelqu'un descendre les marches, j'ai le coeur qui palpite. Des sortes de spasmes bizarres."

Quelqu'un s'est laissé enfermer dans le sous-sol de la bibliothèque... De cette personne on ne saura rien, mis à part qu'elle a eu peur, froid, sommeil, et qu'elle s'est demandé si on viendrait la délivrer. En fait, ce quelqu'un n'est là que pour faire parler la bibliothécaire qui le découvre.
Cette bibliothécaire est une jeune-femme qui aime son métier, malgré ses récriminations, qui en admire la structre Dewey, implacable, exaspérée cependant par la disparition au fil du temps de la cote 400 jugée soudain inutile. Elle, elle s'occupe du rayon géographie (bof), cote 910, déteste les duchesses du rayon littérature au-dessus et admire avec dévotion les hommes intelligents, les gens, et la nuque parfaite de Martin, un étudiant chercheur auquel elle n'a pas encore dit trois mots...

Ce petit livre a un attrait bizarre car il nous attache malgré soi. Difficile au préalable d'adhérer aux revendications un peu fermées de la narratrice, franchement anthipathique. Et puis et puis, il est question de livres, encore de livres, et de gens de toutes sortes, et encore de ces livres sagement rangés selon leur cote infinidécimale, et puis de l'ouverture à la culture pour tous... et de ce qu'est finalement une bibliothèque pour tous les solitaires de la vie.
Alors, on se prend à rêver du métier que l'on a un jour voulu faire, de ce que l'on voit bien qu'il est en réalité (entre manutention et foule du samedi à canaliser), et combien on aime y aller au moins une fois par semaine. Alors, bien sûr, chez les Antigone, on emprunte des DVD bêbêtes, des pièces de Sophocle, de la poésie, le dernier roman du Dudule avec un ange sur la couverture, du tout et du rien, des BD, parfois du n'importe quoi... Dans la famille Antigone, en bibliothèque, on cherche, on se prend quelquefois des regards de travers, mais aussi de superbes sourires et des conversations uniques, et souvent... on trouve.
Au final, cette cote 400 est un hymne aux bibliothécaires qui aiment les lecteurs, et avouons-le, au tout départ, elle cachait bien son jeu derrière des atours revêches, on y a vu que du feu... !!

bouton3 Editions Les allusifs - 11€ - Septembre 2010

Merci Cathulu !! - Toutes les autres lectures sont chez le déjà regretté BOB... avec entres autres celles de Clara et Alice.

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2 juin 2011

Une année avec mon père, Geneviève Brisac

Ce qui n'est pas écrit disparaît. (Ce qui est écrit disparaît aussi, le plus souvent. Mais d'une manière toute différente.)

une_ann_e_avec_mon_p_re"Ne plus conduire, ne plus s'autoriser à prendre un volant, un tel renoncement ne se peut penser aisément ni sans pleurer. Mon père est un hors-la-loi déguisé en homme de loi, un franc-tireur habillé en Salomon laïque, un aristocrate revêtu des insignes de la République. J'ai longtemps été dupe de ses proclamations.
Aujourd'hui, je sais qu'il n'attache vraiment de prix qu'à sa liberté."

Un accident de voiture, terrible. Du couple âgé qui avait pris la route ce jour-là ne survit que le père. Il est blessé, il faut s'en occuper, veiller, et en même temps respecter la distance qu'il impose, sa liberté d'homme fier et intelligent.
Une fille, respectueuse et inquiète, raconte ici son père, dans ces multiples moments partagés où la relation est sans cesse à recodifier, à réinventer, quand le corps vieillissant impose à tout être un lâcher-prise intransigeant, être à la fin de sa vie à la charge morale et physique de ses propres enfants...

Voici un récit où étrangement la pudeur naît de l'impudeur des faits relatés... L'entrée dans l'intimité est là, matérielle et corporelle, mais elle est marque de respect, de recherche de sens et de fidélité à la mémoire d'un homme que l'on a aimé et admiré. Geneviève Brisac mêle à son récit de nombreuses références littéraires comme si elle recherchait dans ses textes préférés, fondateurs, un appui sûr contre la déchéance des corps et l'évanouissement des vies.  
Un agréable et touchant moment de lecture que je rapproche, dans l'idée et en version masculine, au magnifique Grandir de Sophie Fontanel...

bouton3 Editions Points - 6€ - Avril 2011

Ma rencontre avec Geneviève Brisac date d'une lecture publique autour de Virginia Woolf - J'ai lu depuis La marche du cavalier et Les filles sont au café (52 ou la seconde vie)... parions que je ne vais pas m'en tenir là !

Ce titre a réconcilié Cathulu avec l'auteure, et moi je lis dans les commentaires qu'il me fallait attendre le bon moment, c'est fait... - La lecture très tentante également de Véro l'encreuse - Un très beau billet sur Enfin livre !

28 mai 2011

Fragments d'un discours amoureux

fabrice luchini

... de Roland Barthes, lu par Fabrice Luchini, ça n'a malheureusement pas tout à fait le même charme que Stefan Zweig lu par Edouard Baer (autre essai Audiolib). Même si le texte est magnifique, bien entendu. Je l'aime ce texte, je l'ai déjà lu étudiante. J'adore cette décortication clinique des sentiments vue par un auteur exigeant de précision. Mais voilà, Fabrice Luchini ne croit pas toujours à ce qu'il lit, et quand il n'y croit pas on le sent vraiment... On se surprend d'ailleurs à guetter ces petits moments, assez rares et précieux, où la voix fait enfin corps avec les mots. Dommage, dommage, c'est une petite déception...

Merci tout de même aux éditions Audiolib, bien sûr !! J'ai été ravie d'être destinatrice de ce coffret, le format est ici vraiment adapté au texte. Seule la voix de Luchini m'a un peu déçue. Mais je suis peut-être trop exigeante, c'est possible... Petit atout cependant, je viens de me rendre compte que je pouvais écouter ces CD sur mon ordi, un casque juché sur mes oreilles... voilà enfin une solution à l'isolement nécessaire pour profiter pleinement des mots sonores.

A écouter tout de même pour le texte, et les moments divins où la voix du comédien s'envole !

Audiolib - 19€ - janvier 2011

Un petit extrait...

La fiche du CD sur le site Audiolib

27 mai 2011

Un été sans les hommes, Siri Hustvedt

un_ete_sans_les_hommes

"Bonne vieille Mia, couchée toute seule dans ce grand lit de roi aux vastes espaces vierges, une étendue de draps blancs qu'elle emplit de discours intérieurs et de souvenirs, un tourbillon de mots, de pensées, de douleurs et de chagrins. Mia, mère de Daisy. Mia, mère d'abandon. Ci-devant épouse de Boris. Mais quel dur changement maintenant, toi parti.  O Milton dans la tête. O Muse. O Mia, nigaude rhapsodique, bimbo chialeuse, ne languis plus ! Enroule tes ennuis, essuie tes meurtrissures, envoie balader tes chaussures et chante pour toi-même quelque chanson sotte, toi qui navigues sans roi sur cette grande goélette de lit, pas de reine de pacotille pour toi, Barde à la Face Rieuse, mais un roi."

Boris réclame soudain une pause, après des années de mariage. Mia est sous le choc, d'autant plus que l'objet de la pause se révèle être une maîtresse. Mia est anéantie, une crise de nerfs plus forte que les autres rend même l'hospitalisation nécessaire quelques temps... 
Poétesse de métier, professeure, elle profite pourtant de l'été qui arrive pour aller se reconstruire auprès de sa mère, retraitée joyeuse du Minesota. Elle y donnera des cours de poésie à de jeunes adolescentes, quoi de plus réconfortant ? Mais la vie n'a de cesse de représenter à tous les âges des scénarios déjà vécus. Ce seront en fait les vieilles amies de sa mère, et une jeune voisine mère de famille, qui deviendront pour Mia le support affectueux d'un nouveau départ.

J'aurais aimé aimer ce livre autant qu'il le mérite. Alors que ce roman sans hommes mérite vraiment d'être aimé, soyez-en convaincues ! Il a suffisament de part féministe et de justesse dans la psychologie de ses personnages pour convaincre et forcer la sympathie. Seulement, j'ai été moins sensible aux multiples changements de rythme, d'écriture, de ton, aux multiples digressions qui donnent un peps évident à cette lecture pourtant, que je l'aurais voulu. Tout cela ne m'a pas assez accrochée, tenue. Cependant, Mia est une héroïne irrésistible, pleine d'humour et de ressources. Boris un mufle que l'on adore détester (plus que ne le fait Mia ?). Daisy une fille exemplaire. Et les mamies des rebelles surprenantes. Une simple question de moment, certainement...
Allez, même si ce n'est pas un coup de coeur, ce roman a été malgré tout très agréable. Et on a envie de noter dans tout ce patchwork énergique de biens nombreux passages, c'est évident.
Et puis la couverture est magnifique, non ?

bouton3 Actes Sud - 18€ - Mai 2011

Cathulu a été la tentatrice, et elle souligne avec justesse combien ce roman est à savourer en prenant son temps - Pour Cuné, c'est un coup de coeur - Fashion est bouleversée - Keisha est conquise

23 mai 2011

Objectif Pal de Mai ... A ta place de Karine Reysset

Le soir, sur la plage les pieds dans l'eau, je demandais aux mouettes aux vagues à la lune s'ils ne t'avaient pas vue.

__ta_place

"Si je ne l'avais pas connue, je serais entrée dans les ordres, engagée au service de Dieu, j'aurais porté le voile, posé mes genoux cagneux sur le sol froid et humide d'une pièce sans lumière. J'ai abandonné Dieu, seuls les idiots ne changent pas d'avis. J'ai préféré la vie-vitesse, la chaleur de sa peau, de l'alcool et des flammes, le tourbillon des danses sur la lande, les virées en mobylette, et puis et puis."

Chloé est revenue dans la vie de Cécile de manière fracassante. Un appel d'un centre psychiatrique et c'est tout un passé qui ressurgit dans le quotidien terne et sans joie de la jeune-femme.
Elle n'était autrefois qu'une adolescente pataude et cette amitié d'alors, inespérée, l'a révélée à elle-même, tout semblait possible. A présent, Chloé est prostrée, méconnaissable, incapable de parler de ce qui l'a amenée là, elle a besoin d'aide. Cécile donnera tout pour ramener son amie à la surface, lui insuffler la vie, en mémoire de ce qui les uni, puis séparé douloureusement dans le passé.

Je découvre Karine Reysset. Ce livre était pourtant dans ma PAL depuis bien plus longtemps que Les yeux au ciel, roman plus récent que j'ai beaucoup aimé (coup de coeur de ce printemps même !). Ici, l'intrigue est moins lumineuse, plus douloureuse, plus âpre, mais le contenu est toujours efficace, la palette encore une fois fournie en émotions et réflexions diverses. Karine Reysset excelle dans l'art de camper ses personnages. Ils ressemblent à la vie, je les trouve profondément humains, palpables. Décidément, j'aime cette écriture là. Je deviens adepte, c'est évident.
Me voici conquise par Madame Olivier Adam, je ne m'y attendais pas.

bouton3 Editions Points - 5.50€ - juin 2007objectif_pal_le_retour

Clarabel en parle ici  mais je l'avais noté chez son "2ème chez elle" lors de la sortie poche de ce livre... en 2007, gloups !!  J'ai bien peur qu'il soit aussi dans ma PAL depuis tout ce temps, quelle erreur !

Objectif Pal : 10/12

Pour déposer son billet de mai, c'est par ici.

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22 mai 2011

Mon petit bunker, Marine Bramly

Voilà comment les souvenirs d'une enfance trop flamboyante peuvent empoisonner le présent et réduire les chances du bonheur.

mon_petit_bunker"Les pierres ne deviennent pas de petits fantômes. Rien ne peut pénétrer un roc, tout se brise contre les pierres.
Loin de moi le monde, comprenait-elle ce soir, sur son tapis rond, le dos calé à son canapé, comme vingt ans plus tôt contre le mur de pisé craquelé."

Noah a tout pour être heureuse. Un mécène vient de lui faire confiance en lui commandant trois énormes sculptures pour sa collection, et elle s'est créé en plein Paris un atelier dans lequel elle se sent bien. Cependant, lorsque son mari pénètre dans ce lieu un soir, elle comprend alors combien elle souffre et se sent à l'étroit dans une vie construite en tous points contre le souvenir.
Noah a en effet passé son enfance sur l'île de Gorée, au Sénégal , elle jouait avec les enfants des rues, était heureuse bien sûr, mais le jouet évident et fragile de parents jeunes en quête d'une vie hors normes.

Voici un joli roman, sympathique et vif, qui conte avec un fourmillement de détails intéressants l'enfance d'une petite fille, seule blanche au milieu d'un peuple bardé de codes silencieux, intégrée mais différente.
J'en ai aimé l'ambiance, les questionnements, l'esprit. J'ai cependant trouvé l'écriture assez simple (même si j'ai bien compris que c'était la voix d'une enfant qui s'exprimait souvent). Le tout m'a bien semblé également parfois manquer un peu de densité, friser le conventionnel, surtout lorsqu'il s'agissait de dresser le portrait d'une Noah adulte en rupture. Pourtant, le sentiment de lecture que l'on retient au terme des dernières pages, au final, est plutôt agréable. Les cheveux, blonds et bouclés, du personnage principal volent d'ailleurs encore dans ma mémoire... J'avoue, j'ai aimé cette petite fille maigrichonne qui porte aux nues l'art de la débrouillardise.
Je ne regrette donc pas mon choix, ce titre étant un des ouvrages que j'ai sélectionné pour la dernière opération Masse Critique de Babélio, et celui que j'ai reçu.
Une lecture sur ce que l'âge adulte reçoit en héritage de son enfance.

bouton3  Editions JC Lattès - 18€ - Avril 2011 
Grand merci à Babélio et à l'éditeur !

Marine Bramly était présente lors du Printemps du Livre de Montaigu, en avril dernier. Je n'avais pas choisi son roman alors, mais j'avais retenu son visage sympathique - elle était assise à côté de Fanny Brucker (éditée également chez Lattès) - forte de cette première expérience de lecture plutôt réussie, peut-être découvrirais-je donc un jour Festin de miettes (2008)...

Critiques et infos sur Babelio.com

Attention, sur Babélio, demain, un Masse critique spécial BD !! A vos claviers.

15 mai 2011

Une blonde à Manhattan, Adrien Gombeaud

une_blonde___manhattan"La Marilyn "qu'on n'a jamais vue" est-elle "la vraie" Marilyn ? Celle que l'on voit d'habitude est-elle une fausse ? Ici intervient Norma Jeane. [...] Marilyn serait une façade, un masque, une création glamour, tandis que Norma Jeane serait la personne réelle. Derrière la blonde Marilyn, l'être de lumière artificielle, se cacherait la brune Norma Jeane, l'être authentique, innocent et souffrant. Marilyn éveille le désir. Norma Jeane la compassion. Le fan rêve d'être le seul à passer au-delà du maquillage de la star pour atteindre l'enfant fragile, connaître Norma Jeane quand les autres ne voient que Marilyn."

En 1955, Marilyn débarque à New York. En conflit avec la Fox, elle cherche à changer son image, elle ne veut plus jouer les blondes écervelées. Elle prend des cours à l'Actor Studios et monte avec un ami une société de production dont elle devient la présidente.
Ed Feingersh, lui, est alors engagé par la revue Redbook pour ce que l'on nomme à l'époque une picture story. Il s'agit de suivre Marilyn pendant une semaine, le reportage devra montrer aux lecteurs une vision inédite de la star, celle d'une personne ordinaire, plus femme d'affaire que sex symbol. Mais Marilyn ne perd rien de son aura et de son érotisme, au contraire. Sous le regard du photographe, son éclat est évident.
Ces photos, longtemps perdues, et retrouvées par hasard dans un hangar sont aujourd'hui célèbres. Ce sont sans doute celles qui imprègnent le plus notre mémoire du mythe de Marilyn.
Adrien Gombeaud revient ici sur cette rencontre entre deux personnalités fragiles et lumineuses. Il élabore, à l'aide de témoignages amicaux, le tableau d'un New York en pleine évolution.

J'ai conservé longtemps dans ma chambre d'adolescente une carte représentant Marilyn adossée au balcon d'un immeuble New Yorkais. Elle y paraissait songeuse, elle était belle, mélancolique, contemplative, un peu échevelée, accessible, une cigarette se consumait à ses doigts. Je ne savais pas qu'Ed Feingersh était l'auteur de cette photographie et j'en ignorais encore plus le contexte. J'aimais le grain de cette photo, sa quiétude, en l'observant je crois que j'arrêtais le temps, être une belle femme semblait tout à coup si simple.

Vous comprendrez donc aisément combien ce récit m'a captivé. Ce n'est qu'un angle différent, un autre projecteur braqué sur Marilyn peut-être, mais il permet de mettre également en lumière le backstage, ce qui se jouait autour, cette foule anonyme dont on ignore tout et qui dépend tant du Star System que bien souvent elle s'y consume les ailes.

bouton3 Edtions du Serpent à Plumes - 19€ - 6 mai 2011

Les photographies d'Ed Feingersh seront exposées du 31 mai au 7 octobre 2011 à la photo-galerie de La Maison des Amériques à Paris.

http://www.uneblondeamanhattan.com/portfolio/

7 mai 2011

Les autres gens # 01

lesautresgenst1"Des milliers de fenêtres... Derrière chacune, le petit film d'une vie dont je ne suis que le figurant. Chaque lumière abrite un personnage, persuadé d'être "le héros principal", et pour qui je ne suis qu'une fenêtre sur une façade... anonyme et perdu parmi "les autres gens"."

Un jour, Mathilde est abordée par un inconnu qui lui demande au vol des numéros pour jouer au loto ; il lui promet même de la recontacter si il gagne. Et effectivement, il gagne. Mathilde, étudiante, hérite ainsi d'une fortune inattendue.  
Gravitent autour de la jeune-fille une bande d'amis exubérants, des parents un peu coincés, un frère homosexuel aux idées de droite ... et tout un monde qui boit, fume, fait la fête et se rencontre à l'occasion sur une terrasse de café ou sur un banc de fac.

Thomas Cadène, le créateur et scénariste, a eu l'idée de recréer le genre feuilleton, version BD. Ce premier tome regroupe les premières planches diffusées depuis mars 2010 sur le site [ici]. Le principe ? Un récit qui se poursuit et se réinvente tous les jours, porté par une soixantaine d'auteurs.
Passer d'un style de dessin à un autre pourrait lasser, et bien non, étrangement, c'est d'une fascination sans nom. Chacun conserve son univers, un petit topo en début de chaque épisode permet de repérer les personnages, l'histoire reste fluide et m'a vraiment plu.

Les auteurs sont là - Le premier épisode, signé Bastien Vivès, est disponible gratuitement [en cliquant ici] - Le reste est accessible en version abonnement payant.

Dupuis - Avril 2011 - 14.95€
Et le tome 2 est déjà disponible depuis hier

gen     arton9385_b76c1    imagesCANPOZ05

 

5 mai 2011

Les reliques, Jeanne Benameur

les_reliques"Soulever le couvercle de bois.
Retrouver.
En mémoire le corps.
Dans le souffle toujours vivant de leurs trois poitrines.
Qu'importe les lambeaux, rien ne ternit sous la terre. Qu'importe le lieu où les os de Mira oublient ce que fut le poids de cette femme sur la terre. Ils ont leur trésor. Non, elle ne repose pas là-bas, au milieu des autres de la terre, sagement alignés dans les allées bordées de graviers. Non. Elle est avec eux. Entière. Vive. Dans l'éclat des paillettes dérobées au cirque.
Le temps n'existe pas.
Le mémoire est comme la souffrance. Intacte."

Que reste-t-il donc d'une femme que l'on a aimée ? Presque rien, sauf le souvenir.
Ils sont trois, ils sont issus du cirque, Hésior le magicien, Zeppo le clown, Nalbatar le soigneur de fauves, ils sont vieux et ils ont aimé Mira, tous les trois. Maintenant qu'elle n'est plus là, l'amante, la trapéziste, ils fabriquent de fausses reliques qu'ils enterrent dans la terre, pour perpétrer ce qu'elle a été, pour l'avenir...

J'ai rencontrée Jeanne Benameur, dernièrement lors d'un apéro littéraire... Je n'ai pas parlé de cette rencontre ici car je n'ai pas pris vraiment de notes sur l'instant, et que les phrases que j'ai retenu de ce moment je les ai logées dans un petit coin de ma tête pour ne pas les oublier mais qu'elles en disent peut-être finalement un peu trop sur moi... Jeanne Bennameur est une personne très intéressante à écouter, concernée, une personne d'opinion qui aime les gens, lance - comme ça en l'air - des phrases pansements inattendues sur les liens humains, sur la vie... J'ai adoré l'écouter. Interviewée par Eric Pessan, le temps est passé très vite.
Il a beaucoup été question, bien entendu, de son dernier roman Les insurrections singulières (2011) mais c'est vers celui-ci, Les reliques, tout juste sorti en poche mais publié chez Denoël en 2005 que s'est porté mon choix.
Comme ce que j'ai déjà lu d'elle, ce texte fait la part belle à l'écriture poétique, à la sensualité brute, au lyrisme contenu. La ponctuation arrête souvent les phrases au bord du trop, juste avant. Il ne faut pas y chercher un sens réaliste, vous y perdrez la raison, mais se laisser porter par la musique des mots, à la limite lire tout haut, et oublier l'ordre du temps.
Jeanne Benameur nous a rappelé avoir commencé sa vie éditoriale par un recueil de poèmes, Naissance de l'oubli (1989) et nous a promis quelque chose dans ce sens pour la rentrée, comme un retour aux sources... A suivre, donc !

bouton3 Babel - 6.50 € - Février 2011

Et une illustration trouvée chez Ptitlapin aujourd'hui - Signée Walter Ottokar - complètement dans l'esprit du texte !

walter_ottokar

3 mai 2011

Orage et Désespoir

orage_et_d_sespoir...de Lucie Durbiano

Orage et Désespoir viennent tout juste d'arriver chez leur père. Ce sont les vacances, enfin. Elles retrouvent avec plaisir Martin et Pierre sur cette côte où règnent encore les légendes les plus folles. Il se dit par exemple que sur L'île aux mortes vivaient autrefois une bien étrange famille. D'ailleurs, Orage a cru voir des sirènes en se baignant tout près et a failli se noyer. C'est alors qu'un beau brun ténébreux et mystérieux l'a sauvé. Sa soeur, Désespoir, est sous le charme du sauveteur inconnu mais lorsque la jeune fille disparaît brutalement ses amis s'inquiètent et se lancent sans tarder à sa recherche...

Voici une BD toute pleine de charme et d'humour, à l'atmosphère gothique assumée. J'en ai aiméOrageetdesespoirPLANCHE les dessins naïfs, cette ambiance bretonne qui ne dit pas son nom, les instants de vacances, l'intrigue troublante... J'aime décidément ce que fait cette nouvelle génération féminine d'auteures dont les crayonnés se ressemblent un peu tous allez peut-être (voir par exemple ce que fait Agnès Maupré), mais qui allient avec un talent tellement sûr verve et audace dans leurs scénarios. Il y a là une fluidité dans les vignettes, un allant, dont je ne suis pas prête de me lasser. J'y trouve vraiment un réel bonheur de lecture.

Editions Gallimard - collection Bayou - Mars 2006

Bel Gazou avait déjà parlé de Trésor, sorti en 2008. Un grand merci à elle pour cette découverte rafraîchissante et encore une fois parfaite !!
Ah oui, j'ai oublié de dire que l'objet livre est magnifique !

D'autres titres semblent disponibles Le Rouge vous va si bien (2008) et Lo (Prix point quai des bulles 2010), je m'empresse de les noter. 

Ici, Martin Page conseille Lucie Durbiano

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