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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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22 mars 2015

Le Sculpteur, Scott Mc Cloud

lesculpteur

"Je vois bien la façon dont tu me regardes David. C'est comme si tu taillais l'air qui m'entoure pour trouver tout ce que je ne suis pas. Je ne veux pas être ciselée... réduite... Je veux continuer à ajouter à ce que je suis. Et si tu veux me comprendre, tu dois ajouter toi aussi. 
- D'accord compris, comme Giacometti.
- Exactement."

David Smith a connu le succès, puis plus. Ayant à l'époque de sa gloire été utilisé par des gens peu scrupuleux, il est maintenant amer. Mais l'art reste sa priorité. Il est seul, désargenté, sans famille, alors peu importe qu'il tente ou non ce pacte avec le diable qu'Harry lui propose, il n'a plus rien à perdre. Il ne lui reste plus que 200 jours à vivre mais dans ses mains tous les pouvoirs, et surtout celui de créer ce qui lui chante. Cependant, c'était compter sans Meg, sans l'amour, et sans le désir soudain vibrant de vivre...

J'ai été tout d'abord ravie et étonnée par l'épaisseur de cette magnifique BD envoyée par les Editions Rue de Sèvres. C'était effectivement, à la feuilleter rapidement dès reception, l'espoir de pouvoir plonger longtemps et complètement dans une histoire fouillée et visiblement maîtrisée. Et je n'ai pas été déçue. Ce roman graphique, mêlant fantastique, course contre le temps, beaux plans de New York, est en effet passionnante et très bien réalisée. Elle peut intéresser autant les adultes que les adolescents. On peut trouver éventuellement les dessins un peu simples, et les sculptures de David Smith un peu laides, n'empêche, j'ai été prise par l'histoire, séduite par la galerie de personnages, l'inventivité de l'ensemble, le rythme. Lire Le Sculpteur a été un délicieux moment.

Editions Rue de Sèvres - 25€ - 18 mars 2015

Le billet de Moka [ici] qui souligne bien la place du choix et du vertige dans cette BD de belle envergure

 

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19 mars 2015

La Part des nuages, Thomas Vinau

lapartdesnuages

 "Le matin il faut faire très vite. Le matin est une maison qui s'effrite. Tout est précis. Réglé. Tendu. Le réveil. La douche. Le petit-déjeuner de Noé. Le café. Passage de relais des informations de la radio aux dessins animés de la télé. Toilette de Noé. Habits de Noé. Manteau, cartable, voiture. Chanson de Noé. Ecole de Noé. Bise rapide et baveuse de Noé. Retour à la radio. Voie rapide. Mouettes dans le rétroviseur. Parking de la bibliothèque. Moteur coupé. La trace sèche et invisible du bisou de Noé. Portières claquées. Collègues. Faux sourire. C'est parti jusqu'au soir. Toute la journée est réglée. Jusqu'au crépuscule qui recommence dans l'autre sens. Faux sourire. Parking. Voiture. Autoroute. Radio. Ecole de Noé. Voix de Noé. Là, les choses se défont. Se libèrent. Se dissolvent dans la langue de l'enfant. Dans le chemin du retour aussi. Petit à petit, le corps se détend. Et on commence à fondre."

Joseph est un père divorcé. Il doit ainsi, de temps en temps, interrompre le tendre tête à tête qu'il tient avec son fils pour rendre ce dernier à sa mère. Un beau jour, alors qu'il vient de confier de nouveau Noé à son ex-femme, Joseph ne rentre pas chez lui, mais grimpe dans le cerisier du jardin où il a construit une cabane. Le temps file, passe dans une nébuleuse soudain sans contours, où la seule réalité qui soit prend la forme d'une tortue, aussi préhistorique que libre, l'animal familier qu'il partage avec son petit garçon. Au dessus, il y a le ciel qui rassure, toujours changeant mais immuable, qui ramène à l'enfance, qui ramène à Noé, qui ramène à tout ce qui est important... Au-delà de la palissade, une jeune-fille joue de la flûte traversière.

Encore une fois, j'ai beaucoup aimé lire Thomas Vinau avec ce titre. J'apprécie depuis longtemps sa manière de raconter des histoires sans y toucher par petits coups de pinceaux poétiques. La part des nuages laisse un sentiment très doux dans la mémoire, et c'est tellement agréable. Cependant, j'aime aussi tout autant la plume plus sarcastique de l'auteur, que l'on retrouve sur son blog [ici]. J'attends donc son prochain opus avec impatience, avide de surprises, avide de retrouver cette plume moderne, fraîche et libre, tellement rassurante sur le chemin que prend une certaine littérature. 

Editions Alma - 16€ - 21 août 2014 - Merci ma bibli !!

Tout plein de charme pour Sylire - Blablablamia a été empoignée et émue - Le coeur de Leiloona a été touché - Un indispensable pour Aifelle - Pour Ptitlapin c'est du bonheur en poche - Cultur'elle recommande chaudement - ... 

16 mars 2015

Triste figure (atelier d'écriture)

atelier diane

 C'est donc ce que tu fais ? Briser le coeur des femmes ? Et moi, à faire l'innocente, à croire que j'avais trouvé un trésor, que j'étais privilégiée, je n'ai rien vu venir. Bien sûr, il y a eu des signes, mais il aurait fallu trier les informations, être lucide, et je n'étais que joie. Tu comptais, tu importais, tu me touchais, et petit à petit tu prenais toute la place. Je t'ai laissé envahir ma vie. J'ai même poussé quelques meubles. Mais tu brises le coeur des femmes, et ça je ne le savais pas. Tu le fais sans malice, comme un petit garçon, un oiseau qui picorerait ça et là sa nourriture, sa dose d'affection, une abeille qui butine, le parfum d'un ange qui passe. Comment t'en vouloir ? Tu n'as sans doute pas conscience des éclats de coeur jonchés sur ton parcours. Tu en serais même le premier étonné si tu savais, surpris par tant de méprise. Pour toi, la vie est simple, les échanges, les rires, une source dont tu t'abreuves sans compter. Tu ne sais même pas que la fontaine a un coeur qui bat. Nous nous écrivions. Ou plutôt je t'écrivais et attendais tes réponses. Et bien, je vais moins t'écrire, et même plus du tout. Dis-t-on cela à quelqu'un ? Que les mots vont se tarir ? Sans doute pas. Ce serait ridicule. Et j'en ai assez du ridicule je crois. J'ai seulement décidé d'aller mieux, de ne plus éparpiller mes sentiments aux quatre vents. Ils ont trouvé ce midi le soleil pour ancrage, et cette place sur le quai, près des bateaux de pêche. Bleu pour bleu, j'essaye de noyer ton regard dans la mer. Et peu à peu, quelque chose arrive. Le bruit de l'eau contre les coques, le tintement du vent dans les haubans, me ramènent à moi-même, à ma place, là exactement où je me tenais, droite et singulière, avant de m'égarer. 

Une photo (de Diane), une inspiration, beaucoup d'imagination, et au final un texte... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic].  Et comme j'aime bien faire un petit écho à un de mes anciens textes, ce texte là... [clic]. Inspirée par cette vidéo aussi, bien sûr [le titre] [clic ici]. Et puis parce qu'elles m'ont faire rire toutes les deux, qu'il faut absolument aller regarder cette petite vidéo là, sur le même thème, en plus [clic ici]. Ben oui, il y a à boire et à manger sur mon blog aujourd'hui, c'est comme ça, c'est un peu fête puisque c'est lundi.

15 mars 2015

Sauf les fleurs, Nicolas Clément

sauflesfleurs

 "Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m'interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j'étais. Je voulais un professeur pour me surprendre. Je voulais des livres pour construire une cabane à la cime des arbres. Je voulais être un homme pour sentir ce que ça fait d'être une histoire. Je n'ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d'avant. Je tombe rond ; mon compte est bon."

La famille de Marthe, douze ans, semble être une famille comme les autres. Seulement, derrière les apparences, la joie de vivre dans une ferme, de créer des robes pour sa mère, d'aimer son petit frère, il y a un père violent. Alors, le corps devient un rempart qui protège ceux que l'on aime des coups, et l'imagination, les mots, un moyen de transformer ce qui est laid en poésie. Heureusement, avec Florent, Marthe apprendra plus tard la douceur... mais cela n'empêchera ni le drame, ni de se lever encore souvent avec du soir dans la bouche, malgré l'espérance de jours meilleurs.

Voici un tout petit livre, très particulier, fort, d'une écriture étonnante, et très poétique. En effet, en contrepoint d'une noirceur évidente, naît des phrases de Nicolas Clément de la lumière et des fleurs. Et j'ai beaucoup aimé l'originalité de cette écriture, cette manière d'entrecouper ses phrases avec des virgules et de faire entendre la voix de Marthe par ses images décalées. Une manière de lire le monde que l'on retrouve plus souvent en poésie que dans un roman ou un petit texte en prose d'ailleurs. Pour autant, je dois dire qu'autant j'ai aimé l'écriture, autant je me suis peut-être sentie trop engluée dans l'histoire de Marthe, un peu laissée de côté, nourrie de trop de pathos... Je ne retiendrai donc de ce livre que l'écriture, qui me donne envie là, tout de suite, alors que je viens de le refermer, de le rouvrir, et de le relire de nouveau.

Editions Buchet Chastel - Qui vive - 9€ - Août 2013 - Merci ma bibli !!

D'autres lectures... Une révélation pour Noukette - Une lecture forte chez Blablablamia - Un coup de coeur pour Gambadou - Lire et Merveilles rejoint mon bémol sur le pathos - Un roman puissant pour Leiloona - Un petit bijou de littérature et un grand coup de coeur pour Clara ! - Stephie n'a pas adhéré - Un coup de maître pour Jérome !

14 mars 2015

Il faut marcher la tête haute

... même quand on a envie de la baisser.

 

[Envie de vous mettre cet extrait là aujourd'hui, trouvé hier par hasard sur FB, la fin du film de Blier Un, deux, trois, soleil, extrait très antigonesque je trouve, très dans mon humeur du moment.] Sinon, pendant ce temps, je lis Lola Bensky de Lily Bret et vais sans doute ouvrir entre temps Sauf les fleurs de Nicolas Clément un coup de coeur qui circule dans le groupe de lecture de ma médiathèque. Et puis, n'oubliez pas qu'aujourd'hui sortent le CD et le DVD des Restos du coeur... Bon week-end !

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12 mars 2015

Beauté parade, Sylvain Pattieu

beauteparade

 "Le diable s'habille en jogging. Il porte un pull à capuche, façon lascar, mais débonnaire. Crâne rasé et courte barbe, comme le gardien algérien et le gardien américain, pendant la coupe du monde de foot 2014. [...] Sékou est gérant de boutique. De ceux qui emploient les sans-papiers, qui relèvent la maille, qui payent ou ne payent pas, ensuite."

Leur patron est parti, sans leur avoir réglé ni décembre, ni janvier. Alors, les chinoises du salon de beauté ont décidé de mettre tout le monde en grève, avec occupation des lieux 24h/24. Ils vont tous continuer à travailler bien sûr, mais pour eux. La solidarité s'organise, la CGT intervient, une certaine routine de lutte s'installe, les clients sont là, et peu à peu l'espoir naît, il serait même question d'une régularisation possible...

Je n'ai pas lu ce livre dans les meilleures conditions possibles mais j'ai aimé sa structure très particulière, faite de bribes d'interview, de remarques générales, et de petites scènes de vie. J'ai appris beaucoup sur l'extension du cheveux, son utilité esthétique, l'intérêt d'avoir des ongles parfaits pour certaines femmes, mais aussi sur la condition des sans-papiers, leur quotidien et leurs attentes, leur regard sur La France. J'ai peut-être été un peu gênée de ne pas pouvoir suivre certaines personnalités et de ne pas pouvoir mieux les repérer d'un chapitre à l'autre. Cependant, le fouillis apparent de l'écriture de ce roman, que l'on pourrait qualifier de social, reproduit avec brio l'effervescence que l'on pressent exister dans ces boutiques du Xème arrondissement de Paris, si petites et concentrées, remplies d'odeurs et de bruit. Et voir, entendre, et sentir cela était un moment très intéressant.

Editions Plein Jour - 18€ - Janvier 2015

La lecture de Clara - Hélène 

11 mars 2015

"En revenir

pineau

Commencer par le titre, la désillusion et y aller. N'en pas revenir encore, faire marche arrière, en avant toute. Question de survie. La surprise est passée, la sidération reste. S'arracher de là. Soulever les pieds de pierre et pesamment scander le point de non retour. Ebranler les alentours, les [in]certitudes, le corps et sa mémoire, le temps - à en appeler à l'orage, à en attirer les foudres. Etre plus fort que cela, regarder, ça bouge, ça gronde, ça auréole d'éclairs. Avancer. La terre tremble, réjouissances, lever la tête, et marcher droit. N'en être pas moins lourd mais regarder ailleurs. N'attendre plus rien mais savoir comment tout a commencé et comment tout finit. Parce que revenir de ce loin. Etre presque mort mais plus fort que l'enfermement. Peser maintenant le silence. L'alléger en en portant les chaînes. Et bientôt savoir où les déposer. Creuser."

Extrait de Avec dessus dessous de Jany Pineau, éditions Gros Textes, 2015

Ouvrir le livre d'une amie. Avoir attendu le bon moment pour le faire, d'être un peu plus apaisée dans son quotidien... Et puis trouver avec émotion dans ces pages juste les mots qu'il faut à poser sur aujourd'hui. Etre heureuse de cela. Et des post-it égrenés sur d'autres textes... comme L'Indicible ou La Parenthèse. Bravo Jany ! Et merci pour ta poésie. [Pour commander c'est par ici]

 

9 mars 2015

Mon père (atelier d'écriture)

ateliermarion-pluss

De toi, je ne vois qu'un torse, celui contre lequel je rêve de me blottir dès que la vie sort ses couteaux. Peu importe alors que tu sentes l'alcool, la cigarette ou la transpiration. Pour moi, tu sens bon, tu sens la maison, tu sens l'homme. Je suis une petite fille qui aime irriter ses joues à ta barbe, qui aime se blesser aux clous de ton blouson, qui aime quand tu prends ma nuque doucement pour me rapprocher de toi.
Ce serait tellement mieux cependant si tu ne m'envoyais pas ensuite très vite jouer, d'un mouvement toujours trop brusque. Les adultes ont tellement de préoccupations, d'affaires sérieuses à régler, besoin d'espace, ouf laisse moi tranquille, leur vie à mener. 
Tu sais, les enfants sont rudes, surtout entre eux, et je ne suis pas la plus forte. Tu n'as pas idée des trésors qu'il me faut déployer pour survivre parmi mes semblables. Et puis je suis si malhabile, avec mes tresses, ma blondeur, la candeur dans laquelle vous m'élevez, mes vêtements de travers, et les mondes que je me fabrique tout bas. Heureusement, les livres sont là, et lorsque je plonge dans l'un d'entre eux je peux enfin devenir quelqu'un d'autre, ce garçon courageux qui découvre une île mystérieuse, ou bien cette jeune fille orgueilleuse et têtue qui tient tête à plus riche qu'elle. Et il y a tellement de pays à découvrir dans leurs pages, de vies à vivre, d'énigmes à résoudre, de rôles à jouer, que je ne me sens plus seule, mais entourée, protégée. Certains personnages de papier m'accompagnent parfois sur le chemin de l'école, je les laisse avec regret à la grille. Les cris de la cour de récréation les dispersent violemment.
Je vois bien cette moue courroucée dont tu couvres ton visage lorsque tu me découvres plongée dans un de ces volumes que j'emprunte avec gloutonnerie à la bibliothèque. Tu aimerais que je sorte plus, que je m'amuse, tu me voudrais entourée de poupées, tu ne comprends pas. Tu ignores ce que je picore dans mes livres. Tu ne peux pas savoir que j'y puise un espoir insensé, combien j'y attends impatiemment et avec avidité la fin de l'enfance, comment je m'accroche à eux. 
Un jour, je glisserai mes bras dans les manches de ton blouson. Un jour, je pourrai appuyer mon front contre le tien et te donner à mon tour de la force. Un jour, je serai grande. 

Une photo (de Marion Pluss), une inspiration, beaucoup d'imagination, et au final un texte... tout ça pour l'atelier d'écriture de Leiloona [clic].  Et comme un petit écho à ce texte là... [clic]. J'ai fait des progrès. ;)

7 mars 2015

Moi je n'attends personne

[Parce que cette musique a inspiré mon texte de lundi] Sinon, un peu chamboulée et débordée par mon quotidien en ce moment, je lis très doucement, et peine à vous rendre visite autant que je le voudrais sur vos blogs. J'ai tout de même ouvert Beauté parade de Sylvain Pattieu et je me plais dans les pages de ce livre... Bon week-end !

4 mars 2015

Parfois, je compense...

... en achetant des livres pour mes enfants. Et bizarrement, ça marche aussi. Compliqué de trouver un titre pour petit dernier qui a des goûts de grand mais qui reste un petit lecteur. Grande fille s'est lancée elle dans la série des Coeur et a déjà dévoré Coeur cerise (les couvertures sont gourmandes non ?).

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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