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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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4 août 2012

Les Vieilles, Pascale Gautier

lesvieilles"On n'est vraiment pas sérieux quand on a quatre-vingt-dix-sept ans et qu'un astéroïde qui bombe à fond la caisse direction la terre est attendu pour là presque tout de suite. "

Elles sont nombreuses, dans cette petite ville du sud connue pour son bel ensoleillement, à vivre leur retraite. Elles sont presque toutes veuves, un peu perdues, persuadées que ce n'est pas maintenant qu'elles vont faire ce qu'elles n'ont jamais fait auparavant, trop tard. 
L'une prie, l'autre boit un peu, et il y a cette femme seule aussi qui s'enferme et a peur des voleurs. Madame Daspet, elle, cherche encore à séduire et est tombée sous le charme d'un jeune-homme un peu étrange.
Les enfants sont loin, où vivent à quelques kilomètres, mais c'est tout comme, le lien s'est rompu.
Alors que Nicole, la soixantaine naïve et toute fraîche, débarque dans ce lieu pour le soleil et son calme, la ville est en douce ébullition. Un astéroïde approche de la terre, la fin du monde est proche.

Voici un petit roman savoureux. Le théme en semblait pourtant morose - retraite et fin du monde - mais j'ai beaucoup ri de l'absurdité des scènes et de l'humour ravageur, et un peu sénile il faut bien le dire aussi, de cette bande de petites vieilles.
Une lecture qui donne envie de vivre sa vie en pleine conscience.

Editions Folio - 5.95€ - Octobre 2011

Cathulu la tentarice ! - A lire absolument pour Clara - La retraite... bof ! pour Moustafette

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22 juillet 2012

Sur la plage de Chesil, Ian McEwan

surlaplagedechesil"Elle mesurait [...] à quel point sa conduite était pitoyable. Pour survivre, pour échapper à un moment horrible, elle était obligée de faire monter les enchères, de passer à l'étape suivante en donnant, bien malgré elle, l'impression qu'elle mourait d'impatience. Le dénouement ne pourrait pas être différé indéfiniment. Il se rapprochait d'autant plus qu'elle se précipitait vers lui tête baissée."

Deux jeunes mariés se retrouvent, le soir de leur mariage, dans une chambre d'hôtel, au bord de la plage de Chesil. Ils sont venus passer là leur lune de miel. Mais nous sommes dans l'Angleterre de 1962, et ces deux-là ont attendu ce moment précis pour passer à l'acte et accéder à plus d'intimité. Edward est impatient, intimidé et fougueux, Florence effrayée et tendue...

Dans ce drame rythmé et minutieusement analysé, la vie se joue à un mot ou un geste de trop, ou de moins. Entre présent et incursions vers le passé, le récit monte petit à petit vers ce moment fatidique et cruel qui décidera de tout. Plus nous connaissons Edward et Florence moins nous comprenons pourquoi ils ne se parlent pas plus, victimes sans doute de leurs histoires personnelles et de leur éducation.
Même si les deux personnages de ce livre peuvent sembler par moments agaçants avec leurs hésitations prudes, il est évident que ce roman est de bonne qualité, doté d'un petit côté précieux et daté qui a son charme.

Editons Folio - 6.50€ - Janvier 2010

Amanda avait aimé - Dasola est déçue - C'est un coup de coeur pour Canel -  Un vrai régal pour Clara, son billet vous mènera vers d'autres liens...

21 juillet 2012

Le Rendez-vous, Justine Lévy

lerendezvous"Maman n'a jamais été si en retard. Et je commence à me demander si elle finira jamais par venir. Me serais-je trompée de rendez-vous ? Non, puisqu'elle a fait appeler. D'heure ? Elle a dit qu'elle arrivait. Aurait-elle un problème ? Une bêtise qui la retiendrait ? Ca oui, c'est bien son genre."

Je prends les écrits de Justine Lévy à rebours... Une occasion pour moi de constater combien la jeune écrivain était déjà précoce et combien aussi son écriture s'est améliorée. Voici donc son premier roman publié. Après viendront chronologiquement Rien de grave et Mauvaise fille.

Louise a dix-huit ans et attend Alice, sa mère, dans un café. L'attente s'éternise, Alice ne vient pas.
Le temps s'étire, les serveurs passent et les souvenirs ressurgissent. Louise a vécu jusqu'à ses huit ans auprès de sa mère, une enfance où elle était une petite fille chahutée par une fantasque, inconstante et sublime maman. Entre adoration et colère, Louise dresse le portrait d'une cohabitation chaotique et blessante...
Heureusement, la jeune-fille est aujourd'hui étudiante et sourit enfin à la vie, et à cet Adrien si beau qui pourrait devenir une histoire, un rendez-vous réussi, lui.

Encore une fois, ce roman a été un joli moment de lecture, sensible, fondateur de l'oeuvre à venir, moins dense peut-être, dans un sens traité plus légèrement. J'ai retrouvé quelques moments évoqués depuis dans ses autres romans, sous un autre angle. Justine Lévy pratique l'autofiction avec une grande grâce et beaucoup de talent. Dans Mauvaise fille - sans conteste mon préféré - elle revient à nouveau sur cette relation maternelle compliquée alors que l'une lutte contre le cancer et que l'autre s'apprête à donner la vie.

"Maman, ma maman, mon anti-modèle absolu. Voilà. C'est comme ça. C'est là que nous en sommes.
Je pourrais t'expliquer mieux, aller plus avant dans la dette et la rancune. Mais à quoi bon ? Pourquoi revenir sur le mal que tu m'as fait et sur ce que, sans le vouloir non plus, tu m'as donné ? Tout cela est si loin."

Editions Pocket - 5.20€ - Septembre 2011 pour cette couverture et Décembre 1997 pour la précédente édition

Midola a aimé  

16 juillet 2012

Karoo, Steve Tesich

karoo"La vérité, me semble-t-il une fois encore, a perdu le pouvoir, du moins le pouvoir qu'elle avait, de décrire la condition humaine. Maintenant, ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes."

Saul Karoo est un cinquantenaire désabusé que même l'alcool ne parvient plus à enivrer. Toujours sur le point de divorcer de son ex-femme Dianah, et le père imparfait de leur fils adoptif Billy, il est un anti-héros idéal, dont la vie est un désastre relatif. Le point d'orgue semble être d'ailleurs son dernier statut de non-assuré médical. Au creux d'une descente aux enfers annoncée se loge Jay Cromwell, un producteur que Saul Karoo déteste, avec lequel il s'est juré de ne plus travailler mais qui sera à l'origine de son plus grand bonheur et de son plus grand malheur. En effet, malgré ses nombreux défauts, Saul Karoo est un écrivaillon de talent, qui n'a pas son pareil pour reprendre un scénario défaillant, alors pourquoi ne pas transformer un chef-d'oeuvre en un insipide succès commercial ?

Après avoir assisté à un éloge unanime de ce roman dans le dernier numéro de La Grande librairie, je n'ai pu faire autrement que de l'emprunter lors d'un passage en bibliothèque. Autant l'annoncer immédiatement, je suis loin de crier au miracle littéraire même si ce titre est d'une remarquable qualité. J'ai sans doute été trop marquée dans ma lecture par cette insistance de l'auteur à nous faire comprendre combien le personnage principal est répugnant. J'ai pensé à Humbert Humbert dans Lolita (Nabokov)  ou au anti-héros de La Nausée (Sartre), et même à certaines figures des romans de Paul Auster. Cette littérature du désenchantement a un charme certain que je ne suis pas certaine d'avoir toujours goûté ici. Pourtant, quelques scènes sont très marquantes et visuelles, d'une grande force. En quatrième de couverture, on nous parle aussi d'"humour corrosif", de cynisme, et des "névroses particulières" de Saul, et je suis d'accord avec tout cela. Et puis, le tout est porté par des mythes antiques qui me touchent tels qu'Oedipe ou Ulysse, ah là là, oui mais voilà, quelques longueurs ont eu raison de moi et l'atmosphère est ici bien pesante.
Une lecture qui au final me laisse aussi enthousiaste que partagée. Maintenant, c'est à vous de juger !

Editions Monsieur Toussaint Louverture - 22€ - Février 2012

Lily était très tentante en Février - In cold Blog souligne le fait que l'on s'attache malgré ses défauts au personnage, et nous mène vers d'autres liens...

Le moment de télévision dont je vous parle ci-dessus ! 

12 juillet 2012

Le Corail de Darwin, Brigitte Allègre

lecoraildedarwin"Les voilà donc, ces deux femmes qui ne se connaissent pas, ce samedi matin, surfant sur internet, déroulant des menus par-ci, cliquant par-là. Vigdis et Livia cherchent chacune de leur côté un moyen de se dépayser. Une chose simple voire triviale comme partir en vacances ne suffit pas. Elles aspirent à davantage, encore à leur insu sans doute, mais un changement radical renflouerait tous les désirs enlisés dans la vase des jours, j'en mettrais ma main au feu. Chacune ignorant encore l'existence de l'autre, elles découvrent ce site d'échange de logements. Voilà l'aubaine. Partir autant de temps qu'on veut contre le seul prix d'un billet de train ou d'avion : quelqu'un s'occupe des chiens, des chats, des plantes vertes et de la maison pour vous, on peut échanger jusqu'à sa voiture - auncun souci à se faire, aucun."

Vigdis en Islande et Livia à Rome décident d'échanger leurs habitations pour quelques temps. Elles s'écrivent longuement, organisant le tout avec minutie, entrant même dans des confidences que la distance favorise, persuadées l'une comme l'autre qu'elles ne se rencontreront jamais. Alors que Vigdis arrive à Rome accompagnée de son mari une tempête s'annonce, suivie d'une inondation, et la ville prend soudain une allure de fin du monde propice aux grandes décisions. Livia, Gabrielle et leur fille Chiara débarquent eux à Reykjavik à la veille du fameux réveil de ce volcan qui clouera au sol de nombreux touristes.

J'ai eu avec ce roman un début de lecture assez laborieux. Je pense que sa forme fragmentée m'a un peu déstabilisée dans les premiers chapitres. Mon esprit préoccupé par ailleurs n'était peut-être pas assez disponible non plus pour cerner au mieux les caractères de chacun. Et puis, je me suis laissée emportée par le charme de l'histoire et la grâce des personnages. Voici une bien jolie fable que ce roman qui distille avec fantaisie quelques mystères et joue avec le destin de ses protagonistes. J'ai préféré sans conteste la deuxième partie plus évocatrice pour moi, islandaise, en compagnie de Livia et de son enfant. Et puis, comment ne pas comprendre, en tant que blogueuse, les rencontres qu'apportent les clics et les voyages via internet ?
Une lecture, à la belle écriture, à découvrir !

Editions Actes Sud - 23.50€ - Mai 2012

Le billet de Cathulu la tentatrice ! - Du pur plaisir de la première à la dernière ligne pour Clara !

Le blog de l'auteure

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8 juillet 2012

Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle

chroniquesdejerusalem"C'est pas du tout l'image que je me faisais de Jérusalem."

L'auteur s'installe avec sa famille pour une année dans un appartement de Jérusalem-est. Sa femme, Nadège, est membre d'une ONG et leurs deux enfants sont encore en bas âge. Voici donc tout à coup Guy Delisle dans le rôle pas évident d'un homme au foyer tandis qu'il cherche aussi à faire des croquis de la ville, une ville aux nombreux visages, marquée par des conflits et des passions religieuses d'une complexité parfois affolante. On voyage avec lui dans les ruelles de Jérusalem, on découvre les lieux saints, les rares parcs pour enfants, les terrasses de café où il fait bon rester, mais aussi la violence omniprésente... un Jérusalem véritable, loin des clichés.

Cette BD a reçu le prix Fauve d'Or à Angoulème cette année, prix du meilleur album 2012. Je n'en suis pas étonnée.
C'est un pavé. Et contrairement aux autres albums que je lis habituellement, il m'a fallu plusieurs séances de lecture pour le terminer. Il ne se dévore pas en une seule bouchée celui-ci, loin de là. Cependant, malgré sa densité et les quelques passages à côté desquels je suis sans doute passée, je l'ai trouvé très intéressant et à bien des égards même passionnant.
Il est peu de dire que ce qui nous transpire d'ordinaire via la télévision d'Israël est souvent tronqué et la réalité bien plus ambivalente qu'elle ne paraît. Guy Delisle réussit très bien à confronter ici les points de vue tout en restant toujours lié à un quotidien très prosaïque et neutre.
Un album important, au ton juste, et un auteur que je continuerai très certainement de découvrir.

Editions Delcourt - 25.50€ - Novembre 2011

chroniquesdejerusalem2          chroniquesdejerusalem1

Vu aussi chez... Kathel - Keisha - et Théoma (très enthousiaste) !!  - Le blog de l'auteur pendant le séjour !

5 juillet 2012

Le Cherche bonheur, Michael Zadoorian

lecherchebonheur"Quand John et moi nous sommes passé la bague au doigt, nous avons fait comme tout le monde à l'époque. Une célébration toute simple dans l'église de ma paroisse, une petite fête chez ma tante Carrie avec nos parents et nos amis, un gâteau confectionné par ma mère, quelques sandwiches et du café. Des réjouissances modestes, contrairement aux représentations à grand spectacle que sont les mariages de nos jours, avec cathédrale, château et limousines. [...] A quoi bon une telle folie je vous le demande ? Les plus belles cérémonies du monde ne préparent pas à ce qui nous attend au final : nous faire conduire dans un  fauteuil roulant au milieu de grottes à touristes criardes par l'homme qui est le père de nos enfants. Mais le temps de l'apprendre, nous y sommes."

John et Ella, l'un frappé d'Alzheimer et l'autre de cancer, ont plus que jamais besoin de vacances. Faisant fi de toutes recommandations médicales, et sans prévenir leurs deux enfants adultes, ils montent dans leur camping car, baptisé Le cherche bonheur et prennent la route 66, destination Disneyland.
Leur étrange équipée arrive cahin caha à avancer, trainant dans son sillage quelques inquiétudes, des diapos du passé et une volonté de fer...

J'ai aimé lire ce roman en forme de road movie, que je pensais pourtant plus léger qu'il ne l'est à la lecture. On ne peut en effet oublier les maladies dont souffrent les deux personnages principaux, la douleur est présente quotidiennement - même si elle est masquée sous le terme pudique de "gêne". Heureusement, les paysages décrits, les moments de complicité et les rencontres permettent de conserver au livre sa saveur dépaysante. Et puis, on ne peut que saluer le caractère bien trempé d'Ella.
Une lecture qui interpelle et permet le voyage.

Editions 10/18 - 7.50€ - Octobre 2011

Un livre très lu sur la blogosphère... Keisha a quitté ces deux-là le coeur un peu serré - Canel l'a trouvé flippant - Aifelle souligne son côté drôle et émouvant - Une magnifique histoire d'amour pour Theoma - Une jolie balade sur la route 66 pour Kathel - Un bonheur pour Anne !!

30 juin 2012

Hôtel des adieux, Brad Kessler

hôteldesadieux"Ana voulait sentir l'eau sur son visage. Elle se dirigea vers l'endroit où les rochers, plus lisses, retenaient des flaques d'eau de mer, d'un vert de liquide de refroidissement. Des membres de la police montée étaient postés tous les dix mètres pour empêcher les gens de rejoindre le bord des rochers. Un ruban jaune avait été tendu le long de la mer elle-même. Tout l'Atlantique, songea Ana, était devenu le lieu d'un crime."

Alors que la fin de l'été s'annonce sur l'île de Trachis Island, un avion sombre près de ses côtes. Kevin et Douglas, gérants d'un hôtel, sont aux premières loges. Ils participent aux secours et accueillent les familles des victimes en lieu et place des touristes partis quelques jours plus tôt. L'évènement bouleverse profondément la vie de l'île. Et les proches des disparus trouvent dans cet havre de paix bien plus qu'un lieu de mémoire, le courage d'un nouveau départ. Ana, spécialiste de la migration des oiseaux, attend que l'on retrouve le corps de Russell son mari, tandis que les autres restent tétanisés de cette perte si absurde et brutale qu'est celle d'une fille, d'une nièce, d'un père et d'une mère, d'un amour de toujours.

Hôtel des adieux nous conte l'histoire d'un crash aérien, mais pas seulement. Il met également en scène notre capacité à survivre à la perte, au deuil, à la mémoire. La métaphore filée tout au long du récit est celle de la migration des oiseaux, via le personnage d'Ana -personnage auquel on s'attache essentiellement - et cela donne au texte une poésie subtile, tout en remettant l'être humain à sa place, un être vivant parmi d'autres.
Une lecture, à la fois profonde et légère, qui m'a pourtant laissée comme un goût de pas assez.

Editions 10/18 - 8.10€ - Juillet 2011 

 

20 juin 2012

Les Soeurs Andreas, Eleanor Brown

lessoeursandreas"Tirant leurs ouvrages, Cordy et Bean disparurent derrière les pages ouvertes. Rose demeura un long moment à fixer le vide devant elle, puis finit elle aussi par ouvrir son livre. Voilà, c'était tout, apparemment. Nous n'allions parler de rien, ni partager nos sentiments, ni discuter de quelconques dispositions, ni nous rapprocher affectivement [...]. Au lieu de cela, nous adoptions la seule conduite que nous ayons toujours eue, nous faisions la seule chose où nous ayons jamais brillé avec constance : lire."

Trois soeurs, trentenaires, se retrouvent de nouveau ensemble à Barnwell, dans la maison de leur enfance. Elle sont réunies officiellement pour accompagner leur mère dans l'épreuve de la maladie, un cancer du sein et son lot de chimio, de chirurgie, et d'effets secondaires épuisants. Mais il y a d'autres raisons, celles qu'elles tentent de dissimuler aux yeux de leurs proches, Rose, Bean et Cordy sont toutes les trois à un tournant de leurs vies. Et si l'aînée hésite à prendre son envol pour rejoindre son fiancé en Angleterre, les deux plus jeunes sont venues malgré elles chercher refuge dans un lieu qu'elles n'ont eu jusque là de cesse de fuir, l'une en vivant à New York et l'autre en zonant sur les routes.
Passionné par Shakespeare, leur père ne s'exprime qu'à coup de citations du célèbre dramaturge. Les trois soeurs sont elles-mêmes baptisées de prénoms d'héroïnes.
Trouveront-elles des réponses à leurs questions dans cette maison nichée au creux d'une ville universitaire, où il y a toujours un livre à lire, à prendre, à commencer ou à terminer ?

Et bien, voici un roman d'été, sans prise de tête, qui s'est avéré bien plaisant à la lecture !! 
J'en ai aimé l'ambiance familiale, affectueuse et taquine, et son environnement baigné de littérature. J'ai apprécié aussi cette manie étrange, paternelle et contagieuse, de citer Shakespeare...
Et puis, il y a cette attitude, qu'ont naturellement les personnages - assez semblable à ce qui se passe chez moi - de prendre un livre dès qu'un espace/temps le permet, même une attente de cinq minutes.
Bien entendu, les rouages vont vous paraître un peu trop bien huilés et le tout manquer de vraisemblance, on se demande aussi parfois qui peut bien être le narrateur (les trois soeurs ?), mais peu importe. Malgré un style très simple (trop simple ?), je vous recommande cette lecture "qui fait du bien".

"Comment expliquer la signification des livres et de la lecture dans notre famille, le bonheur des pages, des bibliothèques ?"

Editions Marabout - 19.90€ - juin 2012

Le billet de Mango

16 juin 2012

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Jeanette Winterson

pourquoietreheureux"Et les livres n'avaient pas fini de me sauver. Si la poésie était une bouée de sauvetage, alors les livres étaient des radeaux. Dans mes moments les plus fragiles, je tenais en équilibre sur un livre, et ces livres m'ont portée sur des marées d'émotions qui refluaient en me laissant trempée et anéantie."

Ce titre de Jeanette Winterson est une autobiographie. L'histoire "vraie" de l'auteure, celle-là même qu'elle avait déjà parée de fiction dans Les oranges ne sont pas les seuls fruits (Ed Olivier 2012) [roman que je n'ai pas encore lu].
Elevée par une mère adoptive rigide et mystique, Jeannette trouve malgré tout le chemin étroit qui la mènera plus tard vers l'écriture. Dans la bibliothèque qu'elle fréquente en cachette, dans sa petite ville ouvrière d'Accrington au nord de l'angleterre, elle a décidé très jeune de lire l'intégralité des auteurs de A à Z. Remarquant déjà l'absence manifeste de femmes - quoique l'alphabet tienne par chance dans sa lettre A Jane Austen - elle devient très tôt sensible à leur condition. La lutte est depuis lors un mode d'expression, féministe, le fruit d'un instinct de survie fort qui n'empêchera pourtant ni la souffrance, ni les doutes, ni la dépression, et ne remplacera jamais le manque.
Née sous X, Jeannette Winterson cherchera plus tard,  à l'âge adulte, à construire le puzzle de ses premiers instants en partant en quête de ses origines, de son dossier d'adoption et de sa mère biologique.

Voici un titre qui m'a touchée pour de multiples raisons, l'histoire assez terrible qu'elle raconte en premier lieu, et puis ces magnifiques passages sur la place de l'écriture et de la lecture dans une vie qui ne demande par ailleurs qu'à sombrer. Ah, ces enfances meurtries me révoltent toujours autant ! L'écriture est ici bourrée d'émotion à fleur de mots, et elle est pourtant si pudique et si littéraire. Elle avance par touches sensibles comme dans un tableau impressionniste. De plus, le tout est baigné d'amour, malgré les blessures. Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est véritablement un très beau texte.
Une lecture qui lutte pour le bonheur.

Editions de l'olivier - 21€ - Mai 2012

Le billet de Cathulu la tentatrice ! - L'avis de Clara tout aussi positif

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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