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Les lectures d'Antigone ...
Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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30 avril 2012

Forêt noire, Valérie Mréjen

foretnoire"Un soir en revenant chez lui après une brève absence, il avait remarqué une flaque de sang par terre et découvert au fur et à mesure qu'il parcourait les pièces que son colocataire avait décidé d'en finir de la façon la plus atrocement douloureuse qu'il avait pu trouver, en avalant du produit déboucheur pour canalisations."

Quel étrange livre ! Mais quelle fascination aussi, bizarrement douce, à l'évocation de toutes ces disparitions qui jalonnent la vie de la narratrice, comme autant de passages... Pourtant, ils sont souvent d'une violence insoutenable, ces décès, quand on y réfléchit un tant soit peu, terriblement injustes.

Apparemment, Valérie Mréjen a écrit ce texte, cet inventaire partiel qui passe sans transition d'une histoire à une autre, en se référant notamment aux débuts d'épisodes de la série "Six Feet Under", et aussi à une phrase de Mirelle Havet dans son journal de 1918, "...et je suis pleine de morts comme une crypte, pleine de souvenirs et de rêves".

Histoire de revenants donc, comme cette femme qui - à un moment - se promène aux côtés de celle qui raconte. Histoire d'esprits nous cotoyant. Histoire du temps qui passe. Histoire de ce qui n'est plus. Forêt noire est tout cela.
Une lecture spéciale qui ne demande rien au lecteur, sauf de se laisser envoûter.

"Cela vous fait penser à quoi ?
Aux fantômes.
Mais encore ?
A des cerises sur un gâteau.
Oui.
Un gâteau d'anniversaire, qui porterait le nom d'une forêt épaisse et peuplée de fantômes.
Et puis ?
A des couleurs, comme dans un conte : noir comme l'ébène, rouge comme le sang, blanc comme la neige."

Editons Minuit - 10€ - Mars 2012

http://valeriemrejen.com/folio/

Cathulu l'a lu et nous propose une vidéo que je vous rajoute ici

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28 avril 2012

Les Leçons du Mal, Thomas H.Cook

lesleconsdumal"Bien entendu, la nature de ce que j'avais fait était tout à fait claire. Je ne pouvais me méprendre sur le sens de la surexcitation que j'avais perçue dans la voix du shérif Drummond lorsque je lui avais parlé d'Eddie Miller, de Sheila Longstreet, de la fourgonette marron, ni sur la promptitude avec laquelle il avait dû se croire obligé d'agir, et contre qui. Par mon appel téléphonique, j'avais fait d'Eddie le principal suspect dans la disparition de Sheila."

Professeur, Jack Branch tente avec emphase d'attirer l'attention des élèves de sa classe. Tous originaire Des Ponts, le quartier ouvrier de la ville, parfois en difficulté, ces jeunes gens ont en général peu d'intérêt pour ce qu'on leur enseigne. Il a choisi comme thème Le Mal et en profite pour brasser ainsi des pans entiers de l'histoire et de la littérature. Sa technique d'enseignement fonctionne visiblement et le professeur s'attache peu à peu à Eddie Miller, un de ses élèves prometteurs, qui se trouve être aussi le fils du "tueur de l'étudiante". Jack lui suggère pour son devoir de fin d'année d'enquêter sur son père, persuadé que cela aidera le jeune homme taiseux et solitaire à franchir une étape.

L'écriture de ce roman noir a su me séduire, et j'ai trouvé ses personnages plutôt attachants et largement brossés par l'auteur. Thomas H.Cook est agréable à lire.
Cependant, il faut bien dire que l'intrigue, à force d'être ponctuée de funestes prémices annonciateurs en devient lourde, le dénouement arrivant ensuite inévitablement en conclusion comme une déception jamais à la hauteur du terrible malheur attendu. Cette technique stylistique m'a assez agacée, ainsi que l'idée que des cours relativement glauques sur Le Mal puissent sortir des élèves en difficulté de leur voie tout traçée.
Une lecture en demi-teinte donc.

Editions Points - 7.50€ - Janvier 2012

Plus de lectures sur Babélio

22 avril 2012

La Belle année, Cypora Petitjean-Cerf

labelleannée"Au début, les élèves ne respectaient pas  mademoiselle Kuntz, alors que maintenant ils sont calmes dans son cours. Plus tard, je voudrais être exactement comme elle : douce et paisible. [...] En fait, cette femme est la version parfaite de l'être humain, l'aboutissement de millions d'années d'évolution. Je ne vois même pas pourquoi notre espèce continue à se reproduire puisqu'elle est née."

Tracey a 11 ans et vient d'entrer en sixième dans un collège de Saint-Denis. Affublée de quelques "facilités", elle a par ailleurs à coeur de faire régner dans sa classe calme et sérénité. Pour ce faire, elle n'hésite pas à intervenir lorsque certains professeurs se font chahuter. Tracey est respectée, tout le monde connait ses crises de colère et sa dégaine androgyne. A la maison, c'est une autre affaire, sa mère lui hurle dessus depuis sa naissance et elle n'aime pas trop son beau-père d'origine japonaise qui s'exprime pour l'instant très mal en français. Heureusement, elle a son copain Cosimo, son ami depuis le CP. Tous les deux se sont déclarés homosexuels et passent beaucoup de temps ensemble. Heureusement aussi, il y a son père, même si il reste terré chez lui. Son congélateur est toujours rempli de glaces.
Tout ce petit monde va évoluer au cours de cette année scolaire riche en rebondissements, et Tracey devenir petit à petit une jeune-fille...

J'ai démarré ma lecture un peu dubitative - je n'aime pas toujours entendre la voix des enfants en littérature - mais j'avais très envie de suivre une année de sixième, celle-là même que ma fille allait bientôt connaître, et ce depuis ma lecture du billet de Cathulu...
Et puis, j'ai tourné les pages et j'ai oublié très vite mes a-priori malgré ce qui pouvait parfois ressembler à des clichés. Suivre Tracey et ses tribulations, ce qui l'attire, la révulse ou la tient à distance s'est avéré très attachant et passionnant. La belle année est l'histoire d'une métamorphose, celle d'une enfant/chenille se transformant en jeune-fille/papillon. Voilà qui me prépare doucement aux changements qui vont naître rapidement chez ma grande-fille !
Une lecture addictive donc, qui en plus d'être souvent joyeuse, n'oublie pas non plus de nous présenter en marge une galerie de personnages hauts en couleur. A découvrir !

Editions Stock - 19.50€ - Février 2012

Une chronique adolescente "toujours sur la bonne ligne" pour Leiloona - Une lecture plaisante pour Clara ! 

21 avril 2012

Les ensembles contraires

... un récit de Kris et Eric T., dessin et couleur de Nicoby.

lesensemblescontrairest1        lesensemblescontrairest2

"C'est une histoire "vraie". Autant que peut l'être un récit raconté de façon totalement subjective, à quinze ans de distance, par les deux bouts de la lorgnette. [...] Il était donc indispensable que le lecteur en soit prévenu : ce n'est pas une fiction. Pas une histoire extraordinaire non plus. Juste le quotidien de deux types qui ne se sont pas cherchés, mais se sont néanmoins trouvés. Pour le meilleur et pour le meilleur encore à venir."

Les Ensembles contraires (t1 et t2) sont le récit autobiographique d'une amitié indéfectible, entre Eric et Christophe. Ils se sont rencontrés lors d'un tournoi de ping-pong et malgré des vies diamétralement opposées deviennent très vite inséparables, entre premiers émois amoureux et sorties entre potes.
Christophe est d'un milieu assez aisé, il continuera ses études à la fac. Eric, lui, a déjà un pied dans le monde des adultes, sa mère est alcoolique et il a du arrêter ses études trop tôt, il vit dans un foyer de jeunes travailleurs.
Rien ne nous sera épargné des démons qui envahissent Eric et le pousse deux fois au suicide, ni des élans qui lancent régulièrement les deux amis l'un vers l'autre, pour se soutenir.

Cela faisait longtemps qu'une BD ne m'avait pas ainsi tenue et aimantée. J'ai lu les deux tomes d'une traite. Pas de pathos excessif ici, mais une justesse et un sens du réalisme vraiment agréable. Les couleurs oscillent entre le orange et le violet, la Bretagne est en toile de fond (mais pas celle des cartes postales attention !).
J'ai pensé au très connu Blankets en la lisant, car il y a quelques similitudes dans l'intention et le rythme, je trouve...
Une BD de qualité que j'ai mis bien trop de temps à ouvrir.

Editions Futuropolis t1 - 24.40€ - Mai 2008
Editions Futuropolis t2 - 25.40€ - Septembre 2009 - Merci ma bibli !!

Je l'avais notée suite au billet très tentateur du Grenier de Choco

lesensemblescontrairesvignette

20 avril 2012

La Fille de son père, Anne Berest

lafilledesonpere"A se frotter les unes contre les autres, pendant toutes ces années d'enfance, nos peaux s'étaient épaissies, créant entre nous des callosités difformes. Notre épiderme s'était durci, nous rendant râpeuses les unes aux autres, comme de mauvaises langues."

Trois jeunes femmes rousses et leur père fêtent un anniversaire, celui d'Irène, l'aînée. Catherine, la deuxième femme d'Albert, n'est jamais très à l'aise dans ce genre de circonstances et les filles de son mari ne font rien pour arranger les choses. Soudain, une colère éclate et des mots sont dits, qu'on ne peut plus ravaler. Le doute s'insinue. Et si, comme cette femme l'a crié, leur mère décédée avait aimé un autre homme ? Et si, une des trois soeurs n'était finalement pas la fille de leur père ?

J'ai beaucoup aimé ce petit roman très bien écrit et très bien construit qui s'est lu en une journée. Il ne contient pas de pirouette finale, lui, mais une fin qui se dépose avec la douceur des ailes d'un papillon.
Les relations entre les membres de cette famille sont intéressantes, faites de reproches, d'amour, d'éloignement et de fidélité. La vie n'épargne pas cette seconde fille discrète qui se trouve être aussi la narratrice du récit, la mort rode autour d'elle, mais elle sait avec légèreté écouter sa petite voix intérieure et puiser du bonheur dans le brouhaha que produit sa bruyante famille.
Une lecture charmante et un bon premier roman. Une auteure à suivre.

Editions Points - 6€ - Août 2011

Mon avis détonne un peu de celui des autres blogueuses qui l'ont lu, et qui l'ont trouvé en général convenu et pas assez consistant : Clara est restée sur sa faim - Chaplum est réservée - Liliba est un peu déçue  - Un roman lu d'une traite aussi pour Laure - Trop maigre pour Mango !

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18 avril 2012

La Vie d'une autre, Frédérique Deghelt

lavieduneautre"Rien... Cette accumulation de sourires, de vacances, d'anniversaires, d'expressions ne m'évoque rien. J'ai beau attendre à chaque page un choc, une ombre, un fil à tirer pour que vienne le reste, c'est l'album de photos d'une étrangère que je feuillette avidement."

Marie se réveille auprès de Pablo rencontré la veille lors d'une soirée, et c'est le choc. Elle se rend compte très vite qu'ils sont mariés, ont des enfants et qu'elle a étrangement fait pendant la nuit un saut dans le vide de 12 ans. Hier, nous étions encore le jeudi 12 mai 1988, aujourd'hui nous sommes le 13 mai 2000. Elle ne dit rien de son amnésie, évite les erreurs avec dextérité et part en quête d'elle-même... La réalité s'avèrera plus douloureuse que prévu, mais cet amour tout neuf - vieux pourtant de 12 ans - qu'elle découvre soudain est ce pour quoi elle a réellement envie de se battre.

Je découvre l'auteure avec ce titre et c'est une rencontre plutôt intéressante que j'ai fait là. J'ai cru au tout départ entrer dans un univers fantastique/réaliste (allons bon) particulier, mais non pas du tout, il s'agissait bien d'amnésie. Le style du roman est assez simple mais l'histoire est suffisament addictive pour le faire oublier. Le personnage principal est attachant et les situations qu'elle rencontre vraisemblables. Je dois avouer que les tribulations de Marie et Pablo m'ont tenue assez tard dans la nuit... Ce livre pose avec justesse la question de la durée dans le couple, et du regard éveillé sur l'autre que l'on perd parfois en cours de route. Marie s'attache à ce mari tout neuf qui semble lui tomber du ciel, à cette famille qu'elle apprend à aimer en urgence, et donne ainsi à son couple un élan nouveau.

Une lecture agréable qui m'a remis en selle après quelques déceptions, même si la fin m'a laissée un peu sur ma faim.

Editions babel - 8.70€ - Janvier 2012 - Merci ma bibli !!

Je rejoins l'avis de Mango sur son billet - Anne (l'insatiable lectrice) avait été déçue par le dénouement et agaçée par des détails (je suis d'accord aussi) - Pas un coup de coeur mais presque pour Saxaoul ! - Anne (des mots et des notes) a beaucoup aimé !

Ce roman a été adapté au cinéma par Sylvie Testud - sorti en salles en 2011
Je n'ai pas vu le film qui semble assez différent du livre.


LA VIE D'UNE AUTRE - BANDE ANNONCE OFFICIELLE

15 avril 2012

Pôles magnétiques, Anne Révah

pôlesmagnétiques"Mais il s'était passé quelque chose entre eux. Clarisse n'avait rien remarqué, rien compris, pas décelé la moindre couleur en elle qui soit un signe. Pourtant il s'était passé quelque chose, et ils ne l'identifiaient pas encore. Léonard l'avait peu regardée. Leurs phrases avaient peu compté, elles avaient habillé ce qui se déroulait, une parure, rien d'autre. Mais il lui avait donné un texte qu'il venait d'écrire. Cet acte-là était d'importance, livrant un indice aussi massif qu'aveuglant [...]."

Clarisse est dans cet avion qui file vers l'Arizona. Et elle cherche, comme toujours lorsqu'elle voyage ainsi, de distraire sa crainte par une conversation avec son voisin de voyage. Leonard est ingénieur, peu bavard mais amical. la jeune-femme le regarde peu, pense seulement l'utiliser comme faire-valoir, et l'oublier dès leur débarquement. Cependant, quelque chose est arrivé entre eux. Il lui laisse un des textes qu'il a rédigé - il écrit depuis toujours - et son numéro de téléphone. Elle le rappelera.
Pourtant, il y a Gabriel et son fils, laissés à Paris, et l'amour fusionnel qu'elle éprouve pour eux. Pourtant, ce n'est pas un voyage romantique. Une cousine éloignée avait décidé de tout léguer à son père à sa mort. la jeune-femme le représente courageusement malgré la chaleur suffocante, vient assister à l'enterrement d'une inconnue et récupérer un chèque.

Je connaissais d'Anne Révah son Manhattan qui m'avait plutôt émue en 2009. J'ai donc été enchantée de découvrir son nouveau roman, sorti cette année chez Arléa.
Je suis tombée ici sous le charme des premiers chapitres, intéressée par la rencontre originale que l'on me proposait. Et j'ai bien aimé aussi suivre le personnage de Clarisse dans la situation particulière dans laquelle elle se trouve soudain, bouleversée dans ses sentiments, victime du décalage horaire, l'hôte d'une famille dont la manière de vivre la désarçonne, un peu à côté de ses pompes, loin de chez elle et perdue sans son téléphone portable. Les retranscriptions des écrits de Léonard - que Clarisse lit par à coups - m'ont cependant semblé bien trop longs, de moindre qualité, et ont coupé le fil de ma lecture. Etaient-ils nécessaires ? Ah mais c'est que j'aurais tellement aimé que l'ensemble soit au niveau des réelles belles fulgurances d'écriture que contient ce roman ! Je reste donc partagée mais c'est un roman à découvrir, bien sûr, si vous avez aimé Manhattan (nous avions été nombreuses à le plébisciter à sa sortie).

"On ne lit pas le texte d'un inconnu rencontré dans un avion sans penser à lui, intensément. Chaque phrase est une forme de rébus, entrainant une succession de divagations, dont certaines recèlent de la douceur, d'autres de l'excitation. Biens sûr, on peut lire en se tenant en retrait, mais une tentation naturelle porte vers des fantaisies qui s'égrènent. Il est probable aussi que le décalage horaire, par la faiblesse et le désarroi qu'il suscite, contribue au cortège des fantaisies."

Editions Arléa - 18€ - 12 avril 2012

11 avril 2012

Nos vies romancées, Arnaud Cathrine

nosviesromancees"De l'enfant que j'étais, on a pu dire qu'il était "compliqué". Je pense plutôt qu'il est très "compliqué" de devenir soi-même quand la sacro-sainte norme nous souhaiterait tous identiques ; ça, je l'ai su très tôt. Le métier de vivre, ce n'est sans doute pas autre chose que ça : accepter sa liberté et, si tant est qu'elle ne nuise à personne, l'imposer sauvagement, obstinément, en serrant les dents tout d'abord, puis un grand sourire aux lèvres in fine. Cela prend sans doute toute une vie."

Livres de chevet, ou livres indispensables, il est de bon ton aujourd'hui, en tant qu'auteur, d'afficher ses goûts en matière de littérature et en somme finalement d'exposer sa bibliothèque idéale.
J'ai conservé un souvenir très fort d'une rencontre en 2007 où Geneviève Brisac et Arnaud Cathrine conversaient ensemble de leur admiration pour Virginia Woolf. Cet exercice d'admiration a été sans doute un des prémices de ce livre-ci, et je savais d'avance que le choix d'Arnaud Cathrine allait me toucher. J'avais déjà beaucoup aimé l'écouter.

De sa découverte de Carson McCullers à sa tendresse pour la femme qu'était Jean Rhys, en passant par le personnage de Françoise Sagan ou Les fragments d'un discours amoureux de Barthes, c'est avec sensibilité et intelligence qu'Arnaud Cathrine nous présente ici ses choix littéraires. Il y mêle désir de liberté, retour sur lui-même, féminisme et exigence littéraire. Et le tout est véritablement passionnant.
Loin de me donner envie pourtant de découvrir ses auteurs fétiches, il m'a surtout incité à continuer de le lire lui, tant j'ai aimé à cette occasion retrouver son écriture. Je connaissais déjà La disparition de Richard Taylor ou Les vies de Luka, me reste encore bien d'autres titres à piocher dans sa production... A suivre, donc.

Editions Stock - 18.80€ - Septembre 2011 - Merci ma bibli !!

Laure aime aussi beaucoup Arnaud Cathrine mais est un peu restée à l'écart

8 avril 2012

Les derniers jours de Stefan Zweig, Sorel et Seksik

lesderniersjoursdestefanzweig"Excuse-moi d'insister mais Lotte a déjà lu ton Kleist ?"

Nous sommes en 1941. Stefan Zweig a fui le nazisme et en arrivant au Brésil lui et sa femme Lotte croient avoir trouvé enfin un havre de paix. L'auteur a choisi Pétropolis, perdue aux confins de la jungle. Lotte est la seconde épouse de l'écrivain, rencontrée sept années plus tôt alors qu'elle postulait pour un poste de secrétaire et épousée depuis. Lotte souffre d'asthme et Stefan Zweig est épuisé par l'errance, auront-ils la force d'espérer le renouveau alors que le monde autour d'eux ne cesse de ressembler au chaos ?

Voici un très bel album, rencontré sur un billet d'Aifelle, qui m'a également - comme elle - touché par son histoire et la beauté de ses vignettes.
J'ai eu la chance de me le faire dédicacer à cette occasion [clic].
Je regrette peut-être un peu la tristesse de l'ensemble mais on peine sans doute à imaginer aujourd'hui la détresse des intellectuels de l'époque assistant à la fin d'un monde, à l'émergence d'idées révoltantes, à la perte continuelle d'amis et de proches, à l'inquiétude constante.
Ces pages tentent d'expliquer le suicide de l'auteur par l'évocation de ses derniers jours. Cet album est inspiré du roman éponyme de Laurent Seksik, que je n'ai pas lu et ne lirai sans doute pas. Je pense cependant que je parcourerai Zweig avec un autre regard désormais.

Editions Casterman - 16€ - Février 2012

Plus de détails et de documents par ici... http://lesderniersjoursdestefanzweig.blogspot.fr/

zweig et lotte

Sinon, entre chasse aux oeufs ce matin et marche sur la plage cet après-midi ce fut une belle journée de Pâques... j'espère que la vôtre aussi !!

7 avril 2012

Plage non surveillée, Isabelle Kreidi

plagenonsurveillée"La vie est une plage non surveillée : on s'y baigne à ses risques et périls [...]."

Alan a le profil idéal sur internet, raffiné, d'âge mûr mais séduisant. Visiblement à l'aise financièrement il inspire confiance. Sa maison, près des rives du lac d'Hossegor accueille donc de temps en temps des jeunes femmes en quête d'amour et d'avenir. Cependant, les prétendantes sont nombreuses et Alan ne semble se décider pour aucune d'entre elles. Louise, la femme de ménage, assiste même à un drôle de défilé de "fiancées". Alors qu'il s'est absenté pour quelques jours, la supercherie est soudain dévoilée, les amoureuses d'Alan se rencontrent. Certaines venaient chez lui depuis très longtemps, mais seulement conviées selon le bon vouloir du maître, persuadées d'être l'élue, en fait corvéables à merci. La solidarité féminine s'organise...

J'ai rencontré l'auteure de ce roman lors du petit salon du livre de mon coin de France... Isabelle Kreidi était l'écrivain inconnue que j'avais décidé de découvrir cette année. Le contact a été très agréable, et souriant. Et ma lecture a été à la hauteur de cet échange.
Plage non surveillée est une oeuvre résolument féminine, qui se lit avec plaisir et rapidement. L'écriture en est maîtrisée et j'en ai aimé l'intrigue originale. C'est un petit roman, sans grande prétention littéraire, parfois caricatural, mais qui contient pourtant de belles pensées et de belles phrases. Il aurait tout à fait sa place dans une collection de Chick litt, tant il égratigne les hommes (le personnage d'Alan étant assez méprisable et incolore) et laisse la part belle aux femmes (toutes sont plutôt belles et intelligentes, quoique naïves).
J'ai passé un joli moment avec ce titre, une petite pause bienvenue de légèreté.

Isabelle Kreidi est également l'auteure de Page blanche (publié en 2011).

Editions Jets d'encre - 17€ - Novembre 2010

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