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Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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20 novembre 2009

Dans la brume électrique, James Lee Burke

dans_la_brume__lectrique"Peut-être que Twinky Hebert, exactement comme Julie Balbonie, c'est nous. Il méprisait son passé à un tel point qu'il n'avais jamais pu le reconnaître. Il n'avait jamais pu expier son péché, ni même jamais pu se pardonner à lui-même. Aussi, pareil à Protée se levant des eaux, condamné à reprendre forme à jamais, Twinky Hebert Lemoiyne avait passé contrat de se tromper lui-même et, en conséquence, se condamner à revivre son propre passé tous les jours de sa vie."

Dans ce roman de James Lee Burke, nous sommes plongés dans l'ambiance nébuleuse et fantomatique du Bayou.
Dans les environs de New Iberia, dans les marais, une équipe de cinéma s'est installée et s'active à tourner un film sur la guerre de sécession.
Alors que Dave Robicheaux est préoccupé par la découverte du corps d'une jeune fille, atrocement mutilé, il tombe sur l'acteur principal, Elrod Sykes, ivre mort au volant d'une voiture. Il l'arrête. Ce dernier lui affirme avoir vu pendant le tournage d'une scène le cadavre d'un homme noir.
Ce récit plongera Dave dans ses souvenirs et le conduira à lutter contre les figures néfastes qui ont pris possession depuis quelques temps de la ville, donnant à New Iberia les dimensions de l'enfer...

Dans la brume électrique est un très beau roman, exigeant par sa longueur et son écriture foisonnante. Il réclame de la part du lecteur une attention soutenue et un investissement certain. Heureusement, la récompense est au bout du voyage et ne déçoit pas.
Je n'avais encore jamais rien lu de cet auteur. (Pourtant, un autre titre de lui m'attend dans ma PAL. Il m'avait donc déjà fait de l'oeil...)
J'ai apprécié ici l'atmosphère, et cette manière d'insérer dans l'intrigue des doses homéopathique de surnaturel, ce qui donne à l'ensemble une profondeur tout à fait bienvenue. En effet, sans ces effets de manche, l'histoire que nous raconte James Lee Burke perdrait sens et certainement en intérêt.

Peu friande d'ordinaire de romans policiers, je laisse les propositions et opportunités m'inciter à découvrir davantage cet univers... C'est incidemment le deuxième opus de Rivages/Noir que je lis et apprécie, aurais-je donc finalement trouvé avec cette collection chaussure à mon pied, ou plutôt littérature policière à ma poche ?

Par ailleurs, et comme sur ce blog, livres ont tendance à rimer en ce moment avec adaptation cinématographie...je vous signale que Bertrand Tavernier a fait de cette intrigue un film, qui vient justement de sortir en DVD.

Un grand merci à TFM Distribution pour l'envoi du livre !

bouton3 Note de lecture : 4/5

Payot-Rivages - 10.50€ - 2007

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18 novembre 2009

Joël Sadeler (1938-2000)

la_po_sieLa
poésie
c'est
le
goutte
à
goutte
des
mots                     

Extrait de C'était hier et c'est demain, Anthologie Le Printemps des poètes, Mars 2004

16 novembre 2009

Vu hier au soir...

eternal01...Eternal sunshine of the spotless mind, sur Arte. C'est un film que je connaissais déjà. J'ai reçu ce deuxième visionnage bien différemment. Outre la structure narrative qui me plait toujours énormément, les personnages m'ont semblé deux fois plus attachants et le thème finalement bien intéressant aussi. Dans cette histoire, un certain Dr Merzwiak est à l'origine d'un procédé astucieux qui efface les souvenirs. C'est ce que vont se résoudre à faire Joël et Clémentine qui ne voient plus d'avenir pour leurs sentiments et décident de passer ainsi à autre chose.

Clémentine, jouée magnifiquement par Kate Winslet, a tout à fait sa place sur ce blog. Elle est - il me semble - une figure antigonesque tout à fait légitime.

Et puis, voici la réflexion que je me suis faite, que toute émotion est bonne à prendre...même la plus douloureuse, que tout est bon plutôt que de perdre la mémoire et oublier.
Et aussi, qu'il est intéressant de voir ces deux êtres se rencontrer de nouveau, une deuxième fois, comme si le destin leur redonnait une chance, leur proposait une nouvelle partie, à eux de la gagner...cette fois-ci.

Un extrait...

14 novembre 2009

Poème épique...ou mythique, c'est selon

laine1Qu’as-tu donc fait de toi Antigone ?

De ta colère et de tes luttes.

De ta force.

Je me souviens du feu qui animait autrefois le brun de tes yeux.

Des matins que tu entamais, le poing serré,

Caché au creux de tes poches.

Qu’est-elle donc devenue celle qui osait ?

Qui brisait les tabous.

Qui bravait la tempête de son sourire timide.

Je ne te reconnais plus

Dans ce tassement d’épaules,

Dans ce découragement que soudain tu m’avoues.

Sous le voile des désillusions, de l’attente,

J’espère

Un sursaut, une hâte, un regain de vigueur.

Je sais que tu es là pourtant, cachée,

Simplement invisible aux yeux de tous.

Tu as grandi.

Je t’attends.

© Les écrits d'Antigone - 2009

13 novembre 2009

Chocolat, Joanne Harris

chocolatlivre"Je vends des rêves, de menues consolations, d'exquises tentations inoffensives pour qu'une multitude de saints dégringolent de leur piédestal et viennent se fracasser au milieu des noisettes et des nougatines.
Est-ce si terrible ?"

Vianne, et sa fille Anouk, arrivent en plein milieu du carnaval, à Lansquenet, "petit point à peine discernable sur la voie rapide reliant Toulouse à Bordeaux". Elles assistent, séduites, à une explosion de couleurs pour ce village d'ordinaire si paisible.
Portées par le vent du mouvement, attirées par l'endroit, elles décident finalement de rester, de s'installer, et de monter dans ce lieu en apparence peu propice une "chocolaterie".
L'ancienne boulangerie, juste en face de l'église, est donc investie par leurs deux volontés et devient à la veille du carême un haut lieu de tentations, mais aussi la cristalisation des émotions des villageois. Tout cela n'est pas du goût de Reynaud, le prêtre, ni des habitants bien pensants qui mènent la communauté. Heureusement, Vianne a le don de cerner les âmes, et serait même un peu sorcière...aux dires de certains.

Ce roman de Joanne Harris est sans grande prétention mais il a son petit charme, et son envoûtement propre. Autant le dire, je me suis fait plaisir, et j'ai retrouvé avec cette lecture le goût que l'on me raconte des histoires, que l'on m'entraîne au gré des pages vers un ailleurs dépaysant, ce qui n'est pas rien.
Mais attention, la couverture du poche qui reprend l'affiche du film est trompeuse. "Chocolat" n'est pas véritablement une histoire d'amour. En effet, malgré les quelques amitiés réconfortantes qui investissent sa boutique, Anouk est bien seule à mener sa barque contre une religion rigoriste aux fondations bien précaires. Elle est seule également quand elle affronte ses souvenirs, l'ombre de cette mère avec laquelle elle a toujours fui.
Au final, outre que de me donner des envies irrésistibles de chocolat (et ça tombe bien non ?) par le biais de descriptions olfactives et occulaires ditirembiques, ce livre a réussi à brasser en moi quelques émotions personnelles fortes et à raviver un plaisir de lecture parfois fragile.
Une bonne raison, donc, pour continuer de fouiller dans ma PAL !

bouton3 Note de lecture : 3.5/5     objectif_pal

ISBN  2 290 32320 3 - J'ai lu - 2001

Un très beau billet à lire chez Sylvie

Défi Objectif Pal : 4/50

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10 novembre 2009

Pause lecture...

...car je suis dans le chocolat, et je m'y sens bien. A tout bientôt !

chocolat

8 novembre 2009

Pour tout dire

pour_tout_direJe n'aurai pour tout dire
Ecrit sur mon chemin
Que mon incertitude
La buée qui recouvrait la vitre
Et peut-être la vitre
Mais jamais la fenêtre
Et jamais le chemin

Paul Vincensini (1930-1985)

Extrait de C'était hier et c'est demain, Anthologie Le Printemps des poètes, Mars 2004

7 novembre 2009

Un lien étroit

home_wifeDes bourrasques, du gris, de la pluie.

Marie essuya du bout de l’index les traces de buée que la chaleur de son haleine venait de former sur la vitre de son salon. « Quel temps stupide ! » Puis, elle se ravisa et dessina dessous, en trois mouvements rapides, le sourire d’une bouche et deux énormes yeux ronds.

De l’autre côté de l’impasse, son voisin, Paul, venait de sortir de son garage, le dos légèrement vouté.

Elle observa un moment la lourdeur de ses mouvements, alors qu’il déchargeait lentement la camionnette rouge qui encombrait son entrée. « La camionnette de son fils », pensa-t-elle, puis aussitôt « son dos le fait encore souffrir. ».

Elle essuya du revers de la manche son dessin et contempla les tâches brunes de ses propres mains à elle, la fragilité nouvelle de sa peau, cette preuve visible que le  temps filait à toute vitesse vers la fin.

Vingt-cinq ans qu’elle habitait cette impasse, cette maison. Vingt ans qu’elle s'avouait aimer son voisin d’un amour profond et sans issue. Dix ans qu’elle était veuve.

Marie s’était depuis longtemps enlisée dans le confort sans surprises de l’amitié. Tout plutôt que de risquer la souffrance, tout plutôt que de briser le fragile équilibre de leur vie, tout plutôt que de s’entendre opposer un refus, un rejet.

Sur ce principe vain qu’un amour se doit d’être vécu, su, elle avait tenté le tout pour le tout, il y a bien longtemps, un beau jour de juillet. « Je vais quitter mon mari », avait-elle dit à Paul, alors qu’il l’aidait à réparer la roue de bicyclette d’Isabelle, sa fille à elle, tout juste âgée de treize ans.

Elle avait attendu une réaction de sa part, fouillant ses traits, une faille, la justification de ce sentiment d’intimité qui se dégageait d’eux alors qu’ils se tenaient ainsi, penchés ensemble sur le même objet. Elle n’avait pas rêvé, elle n’était pas folle, elle ne pouvait être la seule à éprouver une telle attraction impérieuse.

« Tu es certaine ? Peut-être devrais-tu essayer encore ? Tenter de vous retrouver. Ce n’est sans doute qu’un passage. Pense aux enfants, Marie, ils sont encore si petits… »
Elle n’avait rien pu lui dire de plus. Elle s’était éloignée, repliée sur elle-même, comme giflée.

Et aujourd’hui, vingt ans plus tard, elle était là à l’observer, incapable de bouger, de déménager, alors que ses enfants la pressaient de le faire, incapable de vivre sans l’homme qu’elle aimait. Son meilleur ami.

Le mari de sa voisine.

Gêné par le vent et la pluie, Paul s’adossa un instant à la camionnette de son fils, puis leva les yeux vers elle, l’aperçu, lui fit un signe discret de la main. Sa bouche forma un bonjour muet qu’elle reçu sans sourciller. Comme souvent, son visage paisible à lui, s’immobilisa un temps de plus de trop, ce temps qu’elle savait ne lui appartenir qu’à elle, mais qu’elle ne tentait plus d’interpréter.
Elle recula d’un  pas vers l’obscurité de son salon.

Une main sur sa bouche. L'autre sur le coeur.

© Les écrits d'Antigone - 2009

5 novembre 2009

Une fois deux, Iris Hanika

unefoisdeux"De toute manière, c'était un tissu de mensonges, dès le début un tissu de mensonges. Simplement parce qu'il avait l'air débile, que par-dessus le marché il louchait, uniquement pour ça j'ai osé m'imaginer qu'il était celui, celui que j'aimerais comme aucun autre et lui moi de même. Mais c'était un tissu de mensonges, un mauvais rêve, cruel et mauvais de la part de ce rêve, de me laisser supposer, envisager que - il y en aurait un, un pour moi toute seule et pour personne d'autre."

Deux personnes se rencontrent, que tout semble opposer, Senta et Thomas. Tous deux ont la quarantaine, l'une tient une galerie et le second est ingénieur système. Coup de foudre dans un café. Evidence. Fusion totale.
Puis, parce que la vie n'est pas si simple, les doutes, la confusion des sentiments, l'éloignement, les quiproquos entrent dans la danse. Jusqu'à briser ce qui avait pourtant si bien commencé ?

"Le chapitre merdique sur l'amour, elle le considérait clos ; elle pensait en avoir fini une bonne fois pour toutes avec ça. On peut bien être heureuse sans homme, ou au moins sans un homme en particulier ! En outre, il y a suffisamment d'autres choses avec lesquelles s'occuper.
On peut aller au ciné, par exemple, ou lire un livre.
On pourrait finir sa maîtrise et avoir son diplôme.
On pourrait aussi aller chez le coiffeur ou apprendre le polonais.
On peut tout faire !
Telle était sa pensée, et elle ne pleura que le samedi chez Alina, mais alors à torrents, quoique sans sangloter."

Racontée brièvement cette histoire d'amour peut sembler banale, déjà vue, monotone. Mais il n'en est rien. En fait, ce livre est tout bonnement jubilatoire.
L'auteure, d'une langue alerte, jamais en repos, nous propulse dans les émois d'une relation amoureuse naissante, inattendue, et nous promène en nous ménageant des petits temps de pause, des digressions, des à-côtés flamboyants, et quelques pleurnicheries désopilantes.
Bien entendu, tout n'est pas parfait. Je lui ai trouvé parfois quelques longueurs à ce récit (explications informatiques obscures sur le métier de Thomas par exemple) et je me suis perdue dans les rues d'un Berlin moderne que je ne connais pas. Cependant, il serait dommage de dénigrer ce petit joyau d'écriture et de passer ainsi en lisière d'un roman foisonnant à la verve légère et tonitruante, espiègle, irrésistible, pleine de surprise. A vous de voir, enfin...de lire ! ;o)
Voilà un voyage bien agréable dans les méandres de l'amour !

Une fois deux a figuré sur la sélection finale du Buchpreis 2008, prestigieux prix littéraire allemand.

bouton3 Note de lecture : 4.5/5

ISBN 978 2 922868 95 1 - 24€ - AOUT 2009

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com ...et comme toujours, le hasard a bien fait les choses. Merci Babélio !

Cuné l'a lu aussi, et nous dit "c'est une histoire d'amour, mais jamais aucune n'a été écrite comme ça."
C'est vrai.

Le billet d'Ecaterina

4 novembre 2009

En cours de lecture...

images"Ce fut par l'une de ces nuits fougueuses d'août que ses yeux à lui vinrent pour la première fois s'immiscer jusqu'au plus profond de son coeur à elle, le transpercer de part en part. Ensuite, le schéma resta le même : ses yeux surgissaient d'on ne savait où, par dessus la table, de sous les draps ou du trottoir d'en face. En général, ils s'insinuaient jusque dans les moindres contours de son cerveau. Pour soudain jaillir des méandres de son vivier de souvenirs qu'elle avait cru aussi résistant aux intrusions que le plus blindé des blockhaus, ce qui s'avérerait poser un véritable problème, cette incapacité à lui fermer les yeux, à lui, car au moment où elle fermait les siens, les autres se hâtaient de s'infiltrer insidieusement pour couler droit jusqu'à son coeur et plus profondément encore en elle, nageant pour mieux se dissoudre de l'intérieur comme au premier soir de ce mois d'août inouï au cours duquel elle s'était déjà, extérieurement, désagrégée."

Pfff...j'adore...et je me régale.

Extrait de Une fois deux de Iris Hanika.

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  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
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