Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Les lectures d'Antigone ...

Ardoise magique

Ce blog a dorénavant une page Facebook...
https://www.facebook.com
/antigone.lectures

Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

Newsletter
90 abonnés
6 décembre 2009

Madame de Sade...par la Cie Sirènes

madame_de_sade1...Vu vendredi soir dernier, la mise en spectacle du texte de Yukio Mishima Madame de Sade par la Cie Sirènes.
Une mise en scène superbe et précieuse, étonnante, des costumes magnifiques...en bref une esthétique à couper le souffle pour un texte emprunt de sensualité qui explore la vie de Sade, vue par ses femmes.

madame_de_sade

L'auteur à propos de son texte... "C'est en lisant "La vie du Marquis de Sade" de Tatsuhiko Shibusawa que pour moi, en tant qu'écrivain, se posa l'énigme de comprendre comment la Marquise de Sade, qui avait montré tant de fidélité à son mari pendant ses longs emprisonnements, a pu l'abandonner juste au moment oú il retrouvait enfin la liberté. Telle énigme a servi de point de départ à ma pièce, en laquelle on peut voir une tentative de fournir au problème une solution logique. J'ai eu l'impression de quelque chose de fort vrai en même temps que de fort peu intelligible paraissait derrière l'énigme, et j'ai voulu considérer Sade dans ce système de références. Il est peut-être singulier qu'un japonais ait écrit une pièce de théâtre sur un argument français. La raison en est que je souhaitais employer à rebours les talents que les comédiens de chez nous ont acquis en représentant des pièces traduites de langues étrangères."

Pour en savoir plus, c'est par ici... et encore par ici.

Malgré la fatigue et quelques émotions personnelles, je suis heureuse d'être sortie voir des spectacles cette semaine, d'avoir entendu et vu sur scène ces textes que je me contente bien souvent de lire... Un autre point de vue apparaît alors, il y a des réactions dans la salle, des éclats de rire inattendus sur des moments que je trouve moi émouvants ou graves...et inversement.
Cela vaut la peine de presser mes loustics à la maison, de quitter la chaleur de mon salon, de partir dans le noir et la pluie. Allez, pour moi, le prochain spectacle sera en février et il s'intitulera Sous l'oeil d'Oedipe... ;o)

Publicité
5 décembre 2009

4 Noëls pour 1 ...

...ou comment rire en cette veille de fête avec un DVD vraiment pas snob mais plutôt drôle, si si.
Ne râtez surtout pas la scène de la crèche vivante, un régal !
L'artillerie est parfois un peu trop lourde, avouons le, mais chacun de nous s'y retrouve forcément un peu.

Tout... sauf en famille (sortie en DVD : le 25 novembre 2009) Titre original : Four Christmases

Jusque-là, Brad et Kate avaient toujours réussi à éviter de passer Noël dans leur famille en s'enfuyant vers des contrées exotiques pour des vacances paradisiaques. Mais pour cette année, c'est raté. (Synopsis par allociné)

tout_sauf

2 décembre 2009

Par effraction, Hélène Frappat

par_effraction"Dimanche 23 septembre 2004, dans une courte-allée du Marché aux Puces de la Porte de Clignancourt, vous avez acheté pour la somme totale de 40 euros un carton jauni portant la marque Franprix sur ses flancs.
Le propriétaire du stand [...] avait indiqué, sans plus de précision, que le lot contenait des films de famille. De retour chez vous, 17 rue des Deux Gares dans le dixième arrondissement, vous n'avez par ouvert le carton tout de suite.
Il est demeuré dans un coin de votre chambre, avec le reste de vos achats [...], jusqu'à cette soirée d'hiver où, sans savoir pourquoi, vous avez projeté les bobines en désordre sur le mur blanc de la chambre."

Par effraction, quelqu'un s'immisce dans l'intimité familiale d'une étrangère, une petite fille prénommée Aurore, qu'elle voit grandir au fil des images. Une vie inconnue se projette alors sur ses murs, une vie composée de fêtes familiales, de vacances et de jeux...
Par effraction, une jeune fille, A., s'insinue dans les pensées des autres, elle est télépathe, et ce don est un poids, une souffrance, un éloignement...
Par effraction, une autre jeune fille, Sabrina, pénètre tous les week-ends chez les parents de son amie, en l'absence de la famille. Elle organise chez eux des soirées, tente de s'inventer une vie plus riche, différente, une vie qui serait sienne...

Ce livre - au format minuscule - est un petit bijou dont il est pourtant bien difficile de parler... Nous avançons, par fragments, dans une histoire que l'on soupçonne être celle d'Aurore, petite fille télépathe encombrée par son don. Il y a ici une atmosphère, onirique, un peu nébuleuse, précieuse, faite de brouillard, de lacs où l'on se noie et de châteaux vides.
Il m'a fallu relire la fin, deux fois, pour en comprendre le sens, pour savoir si j'assistais à une renaissance, à un récit qui se mord la queue ou à une fin, tragique.
Hélène Frappat a une écriture magnifique, presque désuète, mais d'une dextérité remarquable qui nous amène sans faiblir au terme d'un voyage on ne peut plus troublant.

"Si tu n'entres pas dans ma chambre, je n'entrerai pas dans tes pensées" (quatrième de couverture)

bouton3 Note de lecture : 4.5/5

ISBN 978 2 84485 319 6 - 6.10€ - AOUT 2009

Hélène Frappat a reçu pour ce titre une mention spéciale du Prix Wepler-Fondation - La poste 2009.

D'autres lectures... pour Aurélie, ce livre est une "bulle secrète" et j'adore l'idée - Lily ( car c'est chez elle que j'avais noté ce titre) souligne les diverses interprétations possibles et l'ambiance onirique du roman ...

 

30 novembre 2009

Là...en ce moment...tout de suite

lemardiamonoprix...je suis au théâtre.

"Depuis quelque temps, chaque mardi, Marie-Pierre s'occupe de son père. Elle passe la journée avec lui. Elle lui fait son ménage, son repassage. Ils causent un peu, de tout, de rien.
D'aujourd'hui et puis d'hier. D'avant. De Chantal, la mère, qui désormais n'est plus. De Jean-Pierre aussi. Ils causent et puis ils sortent. Ils font la promenade habituelle. La rue droite, la place de la Mairie et puis le chemin le long du canal. surtout, le mardi, Marie-Pierre et son père, ils vont à Monoprix. Ils prennent des choses pour la semaine. De quoi nourrir le père jusqu'au mardi suivant. Ils vont l'un et l'autre dans les rayons. Marie-Pierre porte les courses dans le panier plastique de chez Monoprix. Ils ont leurs petites habitudes. Puis ils font la queue et passent à la caisse. On les connait ici. On les regarde. On regarde Marie-Pierre surtout. Elle est belle, Marie-Pierre. Elle est grande. On ne voit qu'elle. Tous les yeux sont tournés vers elle quand elle fait les courses avec son père, le mardi matin, chez Monoprix. Avant, il y a de ça du temps, Marie-Pierre, son nom c'était Jean-Pierre. » Emmanuel Darley

Actes Sud - 31 Août 2009 - 9.50€

Le site de Jean-Claude Dreyfus - Le site d'Emmanuel Darley - Et de nombreuses autres infos par ici...

J'ai lu également, entre autres, du même auteur, une pièce intitulée Etre humain qui conte une prise d'otage dans une classe de maternelle, à la manière Emmanuel Darley, cela s'entend...c'est bien.

29 novembre 2009

Manhattan, Anne Révah

manhattan"J'aurais aimé avoir des soucis, toutes ces préoccupations humaines qui rongent le quotidien, et le bercent d'une plainte savoureuse. Les soucis nous protègent, ils sont là toujours présents, solides comme les murs de la maison, on les sent, on ne s'y perd pas, on s'y retrouve, c'est comme une poésie d'enfance, on peut la reprendre dans n'importe quel sens, le par coeur la rend si fluide qu'elle n'a pas de début ni de fin."

Cela commence par une douleur dans l'avant du bras, ou plutôt une insensibilité dure, qui prend la forme du plan de Manhattan... Cela continue par la révélation, médicale, de tâches blanches dans le cerveau... Cela se termine par une fuite, de tout, du quotidien, de l'époux, des enfants.
L'héroïne d'Anne Révah se cache au creux d'un appartement loué le temps de se retrouver. Anéantie par l'annonce de la maladie qui a pris corps en elle, elle écrit une lettre, à sa mère. Elle se révèle, enfin, après toutes ces années de compromissions, d'illusions...

Voici un petit roman qui cache bien son jeu dans les premières pages, et qui nous amène tout doucement au fil des paragraphes vers l'émotion et l'horreur...et ce à l'aide d'une écriture fluide, très belle, qui m'a enchantée.
Je savais déjà que cette collection de chez Arléa recelait quelques trésors, c'est ici encore le cas. J'ai peut-être simplement été gênée par la construction du récit, par cette coupure dans le fil de la narration qu'engendre la rédaction de la lettre. Oh mais si peu... Il y a tellement de lignes que l'on a envie de noter, tellement d'émotion contenue dans le rythme des phrases, tellement de trouvailles littéraires que j'ai enviées.
Un premier écrit très prometteur !! Et une auteure à suivre...c'est certain.

"Ma vie doit changer, c'est en entendant la voix du neurologue que j'ai compris que cela ne pouvait plus durer, ma fuite est un début de changement. La première étape a été de prendre la décision. Prendre une décision, ça n'a l'air de rien, les pensées se déplacent, se décalent jusqu'au bord de soi, et surgissent dans un ordre inattendu. La décision est là, debout, dans tout son déploiement et sa force. Un sauvetage. Une fois que j'avais accepté la décision, je devais la rendre possible, lui ouvrir l'espace dont elle avait besoin."

Un grand merci à l'auteure !!

bouton3 Note de lecture : 4/5

ISBN 9782869598645 - 13€ - mai 2009

Leiloona en parle aussi aujourd'hui - L'avis de Laure, que je rejoins également...

La collection 1er mille chez Arléa

Publicité
28 novembre 2009

En cours de lecture...

classe"Allez, il faut commencer par le plus délicat. Je dois te faire un premier aveu, une première brèche dans le joli tableau que tu contemplais : il faut que je te dise la vacuité qui trône en moi. La formulation en est simple, sans équivoque : je ne sais pas. Ces mots m'étourdissent. Il faut les prononcer à voix haute ces quatre mots étroits, en recevoir les sons et leurs courbes rapides jusqu'au sillons obscurs des oreilles. Leur trace dans ma bouche m'embarasse et me fait mal. Je ne sais pas ni qui je suis, ni ce que je veux, ni ce que j'aime. C'est dit. Tu crois que ça ne me ressemble pas ? Pourtant. Regarde moi bien. C'est de moi que je parle."

Extrait de Manhattan par Anne Révah.

27 novembre 2009

L'astronome aveugle, Anne-Catherine Blanc

l_astronome_aveugle"L'astronome était réputé dans le monde entier pour sa grande science des cieux et de leur langage. Les négociants les plus cossus, les prélats les plus dignes, les plus nobles princes arrivaient pour le consulter des plus lointains royaumes, n'hésitant pas à braver la sombre fureur des flots ou la mortelle aridité des déserts en échange de ses oracles.
Sans avoir jamais quitté sa tour, il avait vu défiler tous les puissants de la Terre ; et sans la quitter jamais, il regardait ce monde tourner, et avec lui les mondes qui l'entourent."

Un astronome, devenu aveugle, n'est plus de très grande utilité à la cour du roi. Ayant désigné lui-même son successeur à son protecteur, un savant décide donc un beau jour de renoncer à la vie de château et de partir sur les routes, son chat sur les épaules. Mendiant sur les chemins, longeant la côte, il s'arrête un soir au creux d'une étrange habitation et rencontre ainsi un ami inattendu en la personne d'un gardien de phare.

Quel dommage que la couverture de ce roman soit si terne (je m'étonne un peu ici du choix des teintes), car la fable qu'il contient est rutilante de couleurs et de fantaisies, de celles dont justement on construit les contes !
Une écriture -quant à elle -alambiquée, insolite, semblant mimer un phrasé plus ancien, surprend, puis finit par jouer de son charme et par se faire oublier au bénéfice d'une histoire lumineuse où il est question d'un chat, de vent, de phare, d'astronomie, d'amitié, d'amours royales et de destin.
J'ai fait avec ce roman un voyage plutôt agréable vers un pays inconnu qu'il me semble avoir pourtant déjà croisé parfois au cours d'autres lectures épiques. Et puis il y eut -comme ça, à l'improviste - quelques réminiscences d'images, des similitudes avec l'errance d'Oedipe entre autres, ou la force du vent des Déferlantes.
En bref, un joli moment de lecture...

bouton3  Note de lecture : 3.5/5

ISBN 978 2 8122 0012 0 -13€ - 2009

Un grand merci à BOB ! - Kathel est sous le charme et vous trouverez chez elle d'autres liens...

26 novembre 2009

Une lettre arrive

armen_lubinA Jules Supervielle

Une lettre arrive en voletant
A cause des mots qui sont dedans.

Ils disent "bonjour", "je n'oublie pas",
Et voici l'espoir, tout en éclats,
Qui rejaillit de ce monde âgé.

Le vent qui passe est si léger,
Qu'il passe sans révéler son identité.

Et bien entendu, les marguerites
Se répandent jusqu'à la guérite,
En suivant le pointillé.

Armen Lubin (1903-1974)

Extrait de C'était hier et c'est demain, Anthologie Le Printemps des poètes, Mars 2004

24 novembre 2009

The original of Laura

nabokovVous l'avais-je dit ? ... Lorsque j'étais étudiante, j'avais entrepris un mémoire de maîtrise sur les oeuvres de Vladimir Nabokov. En fait, ce qui m'intéressait vraiment alors était le "sentiment d'exil en littérature", et c'est mon maître de mémoire qui m'avait aiguillé vers cet auteur qui m'était alors inconnu.
(En effet, Vladimir Nabokov a quitté la Russie où il était né en 1919. Il débarqua alors en Europe occidentale, puis parti vers l'Amérique un peu plus tard. Il a terminé sa vie en Suisse. Il a donc tout d'abord écrit dans sa langue maternelle, en russe, puis en langue anglaise ses oeuvres les plus connues, par exemple son roman célèbre Lolita.)
En fait, après avoir lu toutes ses oeuvres, parcouru ses interviews, feuilleté ce que j'avais pu trouver sur lui...quelques différents sont apparus entre mon désir personnel de traiter sa période russe et le désir de mon professeur de me voir me concentrer sur Ada, roman dont j'avais exécré la lecture. Le dilemme ressenti, l'écoeurement naissant petit à petit, et mes débuts comme vendeuse en librairie, ont suffi à l'époque à me faire abandonner ce projet titanesque.
Vous en êtes, je le devine, au stade où vous vous demandez pourquoi je vous raconte tout cela.nabokov_laura_129
J'y arrive. J'y arrive.
En fait, à l'époque, toutes les biographies que j'avais consultées se terminaient sur l'évocation d'un nouveau roman, commencé en 1976, alors que le romancier était déjà affaibli par une hospitalisation récente. Dans sa tête, le roman était complet, achevé, il s'intitulait The Original of Laura. Dans les faits, il n'existait pas encore. A sa mort, en 1977, Véra sa veuve, et Dmitri son fils, ont hérité d'un paquet volumineux de fiches bristol annotées.
Alors que l'auteur souhaitait que son manuscrit soit brûlé, Véra et Dmitri n'ont pu s'y résoudre.
Le manuscrit posthume est sorti dans les librairies américaines le 17 novembre dernier. Il paraîtra au printemps 2010 chez Gallimard.
Vous le comprenez, ayant vécu une petite année avec les romans de cet auteur particulier, je ne pouvais passer à côté de cette information. Je ne sais pas vraiment comment Dmitri Nabokov a pu compiler les notes les_fiches_de_laura_1254830836de son père et en faire un roman complet. Je ne sais pas si le résultat vaut le détour. Il y est question, semble-t-il, de mort et de plaisir.
A suivre donc...
En attendant, vous pouvez toujours jeter un oeil sur ses autres romans... Je me souviens avoir beaucoup aimé La défense Loujine, Le Don, La Vénitienne et autres nouvelles, Machenka, etc...et bien entendu Lolita est un roman essentiel, sulfureux, qui reste gravé en mémoire, longtemps.
Bonne lecture !

[Un article très détaillé et passionnant sur le sujet par ici chez Libellules.]

22 novembre 2009

Aujourd'hui...

...j'ai 37 ans, tout rond.

Dans les heures qui viennent, vous vous en doutez...j'ai donc l'intention de me goinfrer de chocolat, de souffler des bougies, de déchirer des papiers cadeaux, d'embrasser des joues d'enfants, d'oublier le temps qui passe...

Aujourd'hui, je suis en pause "petit nuage".

Alors, pour rester dans l'ambiance (parce que aussi c'est tout neuf dans les bacs), et que c'est tout ce que j'aime...un peu de Norah Jones.

norah_jones    

Publicité
Les lectures d'Antigone ...
Publicité
Les lectures d'Antigone ...
  • "Tu vois, moi, j'ai des passions, les livres, ça me sauve... J'ai traversé mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi..." Jeanne Benameur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 694 737
Derniers commentaires
Publicité