Les Soeurs Brelan, François Vallejo
"Les soeurs Brelan ont retrouvé la force d'être trois. Elles en avaient besoin, le notaire réunissait la famille pour la succession. Pas de testament, la mort à quarante-trois ans, Louis n'avait pas eu le temps de s'embarrasser d'actes formels, les biens revenaient aux descendantes directes, les soeurs Brelan."
Après la mort de leur père, alors que la France se remet difficilement des conséquences de la seconde guerre mondiale, les trois soeurs Brelan se retrouvent devant le notaire et le conseil de famille. Elles ont réussi, à force de persuasion, à repousser la date de l'entrevue pendant laquelle on devait statuer sur leur sort. Mais il s'agit de la date anniversaire de l'aînée. La famille avait négligé ce détail. L'anniversaire des nièces, on oublie souvent de le leur souhaiter. Au grand étonnement de l'auditoire, Marthe est devenue majeure depuis quelques heures. Le notaire est subjugué par leur faculté unique de parler à trois, d'une seule voix. Il est sous le charme de leur assurance et de leurs yeux gris. Les trois filles ne souhaitent pas être confiées à leur oncle Pierre Ledru. Il décide donc avec conviction de donner à Marthe la charge de tutrice de ses soeurs alors qu'elles n'ont aucun revenu, pas de métier et qu'elle habitent une maison invendable, fruit de la vision idéaliste de leur architecte de père...
Les Soeurs Brelan est un bien agréable roman, plutôt féminin, mais aussi un amoncellement de péripéties invraisemblables (par exemple, Judith, la plus jeune, tombe sous le charme d’un tueur en série). Il est donc nécessaire de se laisser porter par le caractère des personnages pour décider d'adhérer au récit.
J’ai pensé que l’intérêt du romancier s’était sans doute porté ailleurs que dans une vision subjective et réaliste de l’après-guerre. Ce qu’il évoque en effet au fond, et au travers des diverses époques et épreuves que vont traverser les trois sœurs de front, est un lien étroit et fraternel qui exclue toute possibilité de vivre autre chose en dehors du clan qu’elles constituent. Et cet enfermement, à la fois voulu et subi est assez terrible. Il a, au fil des pages, marqué de plus en plus ma lecture de son empreinte, jusqu'à en devenir le personnage principal, autour duquel gravitaient les soeurs comme des pantins.
J'étais toute prête à aimer ce livre à la belle écriture qui m'a laissée, ses pages refermées, malgré tout un brin perplexe.
Lu en avant première pour le Prix Points - Sortie prévue le 6 juin - 7.20€
Cuné a beaucoup aimé et est restée fascinée par ces trois caractères
Dans la sélection 2013 du Prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points [clic ici pour en savoir plus et lire le premier chapitre]