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Les lectures d'Antigone ...
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Ben oui, à mon tour, j'ai craqué !

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4 janvier 2017

La poupée de Kafka, Fabrice Colin

lapoupeedekafka

Tu as failli ne pas aimer ce livre... (et cela aurait été dommage). Il faut dire, qu'au tout début, il t'a bien embrouillé dans sa chronologie, et qu'au sortir d'une belle panne de lecture tu n'avais pas forcément envie de poursuivre ta reconquête du plaisir de lire avec un roman compliqué. Pour autant, tu as été intriguée, dès les premières pages, par cette coïncidence étrange, ces similitudes entre le film vu il y a peu (La voleuse de livres) et cette nouvelle lecture. Vous avez remarqué vous aussi ces enchaînements parfois très curieux, ces hasards ? Et puis, tu avais promis à quelqu'un de le lire, et surtout de le finir... Le décor est planté. Nous sommes à Berlin, en 1923, auprès d'un Franz Kafka souffrant de tuberculose, incapable d'écrire... Sa compagne lui parle d'une petite fille ayant perdu sa poupée. L'écrivain écrit alors pour elle des lettres, pour la consoler il imagine une correspondance, une poupée partie en voyage racontant ses aventures. Et tout à coup nous sommes en 1980, à Paris, auprès d'un homme érudit, obnubilé par l'écrivain, et par l'existence effective ou non de ces lettres inédites... Puis, Fabrice Colin nous propulse sans ménagement dans un wagon avec l'urine, la peur, les haltes sans fin, le froid, le froid, la soif, le froid. Quoi ? Là, tu dois avouer que l'auteur a failli te perdre. Et pourtant, tu avais bien compris de quel train il s'agissait, et de quel voyage monstrueux... Et tandis que tu lisais une scène d'embrasement de livres jetés au feu dans un Berlin d'autrefois ravagé par la haine, répondant à une même scène vue il y a peu dans ce fameux film, un camion s'élançait dans la vraie vie sur un marché de Noël à Berlin, avec l'impression très forte que l'Histoire percutait le présent et cherchait à nous dire quelque chose, quelque chose de bouleversant et de fort. Alors tu as poursuivi ta lecture, rencontré une jeune fille déterminée (la fille de l'érudit), Julie, qui permet de lier les différentes époques, les différents personnages, et de comprendre que l'humain est fait de ça, de bonnes intentions maladroites, de mauvaises intentions réfléchies, de mensonges, d'amour, de peur, de haine et de trahisons. Et il te reste, à la fin de cette lecture, comme une sorte d'état de sidération, un pré, la mort, le beuglement de quelques vaches, l'image d'un chalet de montagne trônant dans le silence d'une vallée, le Mont Blanc au loin, imposant et froid, observateur immobile et implacable... et sur la route ce fantôme de Kafka.

Edtions Actes Sud - Janvier 2016

Leiloona l'a lu aussi

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2 janvier 2017

Je suis une fille de l'hiver, Laurie Halse Anderson

jesuisunefilledelhiver

Tu as aimé ce livre... parce que quand tu rentres dans ses premières pages tu sais déjà que tu vas retrouver l'univers adolescent un peu rude de Laurie Halse Anderson (que tu avais déjà apprécié précédemment dans Vous parler de ça). Et que quand tu démarres ta lecture, c'est de ça, et de seulement de ça dont tu as envie, d'adolescence (et tu penses que c'est seulement ainsi que tu pourras enfin sortir de ton affreuse panne de lecture, via l'adolescence)... Tu ouvres alors les portes du roman, et tu découvres Lia, jeune fille de 18 ans. Et puis, tout de suite, à peine le temps de faire connaissance, il y a un décès, il est question d'une tragédie. Cassie, une autre adolescente, est morte, seule, dans une chambre d'hôtel. Lia et elle avaient été proches autrefois, mais en réalité elles ne se parlaient plus depuis longtemps. La veille de la tragédie, pourtant, Cassie avait appelé Lia à de nombreuses reprises, 33 fois, et Lia n'avait pas répondu... Comment gérer alors la culpabilité ? Comment gérer ce fantôme qui vient hanter ses nuits ? Comment continuer ce combat contre la faim que Lia mène en secret alors que ses parents la croient guérie ? Et que sa petite soeur Emma lui fait confiance ? Parce que Lia et Cassie partageaient ça avant (on l'apprend peu à peu au fil des paragraphes), cette course effrénée vers la maigreur, cette manière de disparaître de son vivant, en allant inexorablement vers la mort, et toutes les astuces et cachotteries pour y parvenir. En tournant les pages de ce livre, toi lectrice, ancienne jeune fille de 46 kilos, qui a connu la maigreur mais pas le fait de s'affamer, tu frémis de plus en plus, sur cette nourriture qui pèse, ce mécanisme mental qu'est l'anorexie. Tu n'as pas très envie de confier ce roman à ta fille adolescente, pas encore... On ne ressort pas indemne d'une telle lecture, des tentatives désespérées d'une jeune adulte pour trouver des raisons d'exister. Et puis tu refermes ce livre sur ces mots... je suis là, carresse sa couverture en relief, si soignée, et tu te dis que cette collection de La belle colère, c'est vraiment quelque chose... et que Je suis une fille de l'hiver t'a bien chahutée, mais qu'il t'a remise aussi mine de rien sur le chemin un peu perdu de la lecture (ouf).

Editions Anne Carrière - Octobre 2016

6 novembre 2016

Juliet, Naked - Nick Hornby ~ Objectif Pal de Novembre

julietnaked

 "Annie avait cru qu'elle resterait coincée éternellement dans l'enseignement, et elle avait tellement détesté ce boulot que, maintenant encore, arriver à son musée avec dix ou quinze minutes de retard suffisait à la combler."

Alors que son compagnon Duncan, fan inconditionnel de Tucker Crowe, ancien chanteur des années 80, découvre la sortie d'un nouvel album de son chanteur phare, disparu des médias, Annie se rend compte qu'elle vient sans doute de passer à côté des quinze dernière années de sa vie. Elle commence à s'agaçer des opinions tranchées de cet homme, préoccupé seulement de sa passion, avec qui elle vit une vie terne dans une petite station balnéaire du Nord de l'Angleterre, et avec qui elle n'a encore pas eu d'enfants. Et puis elle aussi elle a des opinions, notamment sur ce nouvel album du chanteur, qu'elle considère comme raté, une pâle copie, une version à l'état brut du célèbre album Juliet, sorti dans les années 80. Elle émet donc un avis sur le site de Duncan, un avis différent de son compagnon qui crie lui au génie, et reçoit quelques heures plus tard un mail personnel d'un certain Tucker Crowe... 

Ce livre attendait sagement son tour sur mes étagères depuis sa sortie en 2010. Je pensais à tort qu'il renfermait une sorte de thriller. En réalité, Juliet, Naked nous propose plutôt une plongée dans la morosité de ces petites villes d'Angleterre oubliées, et dans la musique des Eighties. Le contraste est saisissant et donne tout son charme à ce roman qui permet la rencontre virtuelle entre deux êtres qui n'ont rien pour se plaire, sur le papier. J'ai beaucoup aimé ce roman de Nick Hornby, son atmosphère, les questions que se posent les personnages sur le temps qui passe, et cette manière de décider qu'il n'y a jamais de bons ou de mauvais moments pour changer de vie. Un roman moderne, attachant, bourré d'humour et de réparties qui claquent, de situations saugrenues et d'espoir !

Editions 10/18 - Epuisé en grand format mais disponible en version poche  8.40€ - Mai 2011

Un bon Nick Hornby pour Enna Ce pourrait être déprimant ou d'un optimisme forcené, c'est plein d'humanité , d'empathie et d'humour, et ça donne une folle envie d'aller sur la plage surannée de Gooleness ... pour CathuluUn bon roman british comme je les aime, bourré d'humour, d'émotion, inventif, sans vraiment d'happy end (that's life, quoi) et que je recommande chaudement ... pour Keisha -  Un livre tout simplement génial pour Clara - Aifelle a beaucoup aimé aussi !

objectif pal

Lu dans le cadre du challenge....

Pour participer vous aussi, voir les autres contributions et en connaître les règles, il suffit de cliquer ici [clic]

4 novembre 2016

Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse

lederniergardien

"Avec le temps, avec les années et les nuits sans sommeil, j'ai essayé de reconstituer ce qu'avait pu être son histoire."

Nous sommes à New York, en 1954, sur l'île d'Ellis Island, ce lieu par lequel ont transité pendant des décennies les aspirants immigrants venus d'Europe. Dans ce centre, ils ont été triés, parfois retenus, la plupart du temps libérés vers Manhattan, et très rarement refusés (environ 2%). Mais en 1954, le dernier gardien d'Ellis Island doit quitter cette île qui ne sert plus. Sur son journal, il se souvient de son arrivée, de son épouse Liz trop tôt décédée, et de Nella, cette immigrante pour laquelle il a eu une folle passion et des gestes déplacés. 

Ce roman de Gaëlle Josse est de prime abord fascinant par le sujet qu'il évoque, cette île dont j'ignorais tout et dont je n'avais jusque là que vaguement entendu parler. Et puis, il y a ce personnage, John Mitchell, le dernier directeur de l'établissement, dont Gaëlle Josse imagine les émotions, la ferveur et la rigueur, les silences et les muettes passions. Au delà des premières pages du roman, plus documentées, on suit alors avec grand intérêt sa vie, au fil de son écriture on réalise les difficultés du poste, et la violence de ces débarquements successifs. J'ai frémi à imaginer ce que tous ces pauvres gens ont pu vivre, le déchirement et l'espoir mélangés, et les corps en vrac, une seconde naissance en somme, américaine, dans les cris et parfois le sang.  

J'ai lu - 6€ - Janvier 2016 - Merci ma bibli !!

Quelques autres lectures enthousiastes - Sur le blog de blablablamia - Chez Sabine - Chez Géraldine - Gambadou - Sylire - Clara - Aifelle - ... et j'en oublie certainement car ce titre a beaucoup été lu sur la blogosphère. Bonne nouvelle il est désormais aussi en poche !!

29 octobre 2016

Comme dans un film, Régis de Sa Moreira ~ Rentrée littéraire 2016

commedansunfilm

"C'est un peu comme dans un film quand on sent qu'une partie se termine, et qu'une autre est sur le point de commencer." 

Il y a ELLE et il y a LUI, et une rencontre qui les conduit pour une première fois dans un cinéma de quartier, la vie commune, les disputes, l'amour et les séparations, un anniversaire comme un rendez-vous immuable qui rythme leurs années. La vie. L'amour. Les gens autour qui passent, comprennent ou pas, assistent. Les enfants qui naissent. Tout ce qui fait une vie, dans ce qu'elle a d'imparfaite, de désordonnée, d'intéressante et de parfois aussi un peu loufoque. Mais à force de regarder des DVD ou d'aller au cinéma, on a le sentiment de rejouer sans cesse des scènes déjà vues... et le phénomène est troublant. Comment va donc se terminer cette histoire ? Par un happy end ?

Je dois vous dire d'emblée que ce titre ne plaira vraiment pas à tout le monde. Premièrement, sa forme est celle d'une pièce de théâtre, ou d'un scénario de film, pas d'un roman, et il faut parfois s'accrocher un peu pour suivre les dialogues. Mais voilà, j'ai personnellement une affection particulière pour ce jeune auteur, Regis de Sa Moreira, qui sait dans ses livres utiliser l'absurde et magnifier le réel avec son regard vif, affectueux, romantique et blessant. J'aime son regard particulier sur les couples, qui me fait parfois penser à ce qu'il se joue dans L'écume des jours de Boris Vian. J'ai donc beaucoup aimé le retrouver ici, car il m'a fait encore une fois beaucoup rire et sourire. J'aime son regard sur les absurdités de notre société, et sa connaissance du monde tel qu'il est. Et j'aime que ses personnages se sentent libres de vivre leurs émotions comme ils le souhaitent, voilà qui est très réconfortant. Parce que cette histoire d'amour entre un postier et une bibliothécaire est à la fois concevable et assez improbable. Mais elle m'a permise de passer un moment de lecture assez jouissif. Une lecture de rentrée étonnante, vive et drôle. 

Editions Au Diable Vauvert - 17€ - 18 août 2016

La lecture de blablablamia séduite aussi par la vivacité drôle de ce texte

Ma lecture de Pas de temps à perdre qui vous renverra en fin de billet vers mes autres lectures de l'auteur (Zéros tués - Le libraire - Marie et femme)

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24 octobre 2016

La Suture, Sophie Daull ~ Rentrée littéraire 2016

lasuture

 "Je vais tisser une étole à réchauffer mes mortes, composer une histoire à me repeupler, pour épaissir mon sang que l'absence du leur a rendu trop liquide, trop rapide - un torrent tout fou où ne battent que ces chiffres, plus jamais les saisons. Je vais inventer leurs hivers et leurs printemps, ranimer leur souffle éteint, repulper leurs lèvres aimantes dont j'aimais tant les baisers."

Sophie Daull nous a conté dans le très lumineux et douloureux Camille, mon envolée, le départ abrupt de sa fille de seize ans. Et cette absence fait face à une autre absence, celle de sa mère Nicole, disparue quand elle même n'avait que dix-neuf ans, emportant avec elle bien des secrets sur son passé. Alors, il est soudain question de partir en quête de cette mère méconnue, à partir de rien, seulement quelques photos, si peu de documents, d'inventer, de tisser, pour peut-être réussir à recoudre cette plaie que creusent ces morts trop précoces dans la vie de Sophie Daull.

Avec ce nouvel opus, dont je redoutais sans doute un peu la lecture, de peur d'être déçue par un récit qui manquerait de force après son premier livre, de décence (à tort), Sophie Daull confirme son talent d'écrivain. Et à l'instar d'Isabelle Monnin dans Les gens dans l'enveloppe ou d'Eloïse Lièvre dans Les gens heureux n'ont pas d'histoire, j'ai aimé la suivre dans sa recherche d'une vérité forcément subjective, dont les blancs sont repeuplés par le pouvoir de l'imagination ou du souvenir tronqué. Et il est tellement intéressant ce parcours, et il est tellement évident que derrière chaque visage se cache une histoire particulière, un roman, et que tout le monde a le sien à raconter. Les gens inintéressants n'existent pas. J'ai aimé lire ici le roman de vie de Nicole, qui existe à présent dans les livres auprès de Camille, sa petite fille. Et j'espère que Sophie Daull continuera d'écrire, car elle a sa voix en littérature, sa manière de construire des phrases luxuriantes et enveloppantes, et je souhaite pouvoir la lire de nouveau à la rentrée prochaine pourquoi pas. Un roman de rentrée sensible.

Editions Philippe Rey - 17€ - 25 Août 2016

20 octobre 2016

Les mains lâchées, Anaïs Llobet ~ Rentrée littéraire 2016

lesmainslachees

 "A la rédaction, on m'a félicitée. D'avoir su être à Tacloban avant Yolanda, d'avoir su flairer le typhon qui se préparait."

Madel est présente lorsque la vague énorme, le typhon meurtrier, prénommé Yolanda, ravage cette côte des Philippines où elle se trouve en compagnie de Jan, l'homme qu'elle aime. Après la violence des flots et l'intensité du chaos, elle se rend compte que Jan a disparu, et elle réalise qu'elle a lâché la main de l'enfant qu'on lui avait confié. Autour d'elle, que des morts. Madel cherche à rejoindre les secours, et de fil en aiguille se laisse reprendre par sa fonction de journaliste, devient l'envoyée spéciale sur place, celle qui doit montrer. Toute la difficulté est de recueillir avec respect la parole des survivants, pour que cela serve, soit réellement utile, et de ne pas sombrer... 

Anaïs LLobet, journaliste à l'AFP Moscou, était correspondante pour plusieurs médias aux Philippines lorsque le typhon Haiyan a ravagé le pays. Les Mains lâchées est son premier roman. Et la force de ce roman tient essentiellement justement dans ce réalisme, à la fois cru et tendre, hors du temps, ces quelques semaines qui ont suivi l'évènement et qui laissent les habitants sidérés et anéantis. Elle n'est pas facile à raconter pourtant cette population tétanisée qui compte ses morts. Anaïs Llobet y parvient avec une grande délicatesse. Elle sait aussi nous présenter des personnages attachants, humains, héroïques ou simplement vivants. Elle donne tour à tour la parole aux anonymes croisés et à Madel, figure iréelle, une étrangère dans ce pays. Un roman édifiant et éprouvant, qui pointe du doigt la réalité du réchauffement climatique.

Editions Plon - 16€ - 18 août 2016

Un des choix de Leiloona pour la sélection de Price Minister 

  68premieresfois

Badge Lecteur professionnel Lu sur ma liseuse grâce à NetGalley

19 octobre 2016

Karma City Tome 1 - Pierre-Yves Gabrion

karmacity

 "Mouais... Finalement, le destin... le karma... où se trouve le libre arbitre dans tout ça ?! Hein ?"

Karma City est une ville futuriste où le concept de Karma règne sur tout. Emma List, une jeune scientifique dont le Karma toujours positif fait la fierté de ses parents, passe un beau jour les portes de contrôle de la capitale avec un karma légèrement négatif. Elle qui est célibataire raconte une vague histoire de dispute familiale au petit déjeuner pour amadouer ses interlocuteurs puis franchit les portes de la cité, en larmes. Quelques minutes plus tard, un AVC la terrasse au volant de son véhicule. Les agents Cooper, Napoli et Asuki mènent l'enquête. Mais d'autres personnes sont également victimes d'un AVC dans les heures qui suivent. L'enquête prend donc tout à coup une autre envergure. Emma était paléontologue et avait trouvé un mandala gravé, témoignage de sociétés pré-karmiques. Le supérieur des agents, la police locale, de nombreuses personnes semblent impliquées... Il est temps alors pour Cooper, Napoli et Asuki de continuer leurs recherches, mais cette fois-ci dans l'ombre...

Je ne serais pas allée naturellement vers cet album si il n'avait pas circulé dans mon groupe de bibliothèque. Je suis plutôt attirée habituellement par les romans graphiques. Cependant, je ne regrette absolument pas cette lecture, car j'ai été indubitablement prise par le suspens de cette enquête policière pleine d'humour. Et j'ai très hâte de lire à présent le tome 2. Il n'y a pourtant rien d'original dans cette histoire, on y retrouve une société utopique, une jeune chef qui débute, un vieux briscard bourru qui la forme au métier, de la corruption en haut lieu, des secrets, etc... mais tout cela fonctionne très très bien et est très distrayant. De plus, chaque page est assez parfaite (disposition des cases, choix des couleurs, dialogues). Bref, j'ai aimé la vivacité de l'ensemble et en redemande. 

Editions Dupuis - 20.50€ - 9 septembre 2016 - Merci ma bibli !!!

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Je participe cette année à La BD du mercredi !! Tous les autres liens sont cette semaine chez Stephie [clic ici]. 

15 octobre 2016

Molécules, François Bégaudeau ~ Rentrée littéraire 2016

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"Ça l'embête qu'ils deviennent ennemis, ce serait indigne de leur belle histoire. Elle a raison, on ne peut pas en vouloir à quelqu'un de ne pas aimer. L'amour n'est pas une créance. Elle ne lui doit rien."

Jeanne Deligny est morte, tailladée sur un des paliers de son immeuble. Il faut retrouver son agresseur, comprendre qui a pu vouloir la mort de cette femme sans histoires qui laisse derrière elle un mari pharmacien et une toute jeune fille. Elle travaillait dans un centre pour handicapés, pensait adopter Didier, malgré ce que Charles en pensait. Il a dit les fous ne sont pas tes enfants. Mais maintenant, tout a changé, depuis le meurtre de Jeanne, et la sidération, il est prêt. Sa fille Léna récupère un frère. Et l'on retrouve le meurtrier de Jeanne, un ancien amoureux transi, Gilles, qui avoue sans sourciller avoir voulu supprimer enfin la cause de tous ses malheurs...

Je lis régulièrement François Bégaudeau depuis que je l'avais écouté en rencontre il y a fort fort longtemps... et je reste souvent assez curieuse de ce qu'il écrit, même si le résultat est parfois désarçonnant, entre sentiment d'agacement et coup de coeur. J'avais par exemple adoré son Au début [clic], aimé Entre les murs, mais moins Fin de l'histoire [clic] ou La blessure, la vraie [clic]. Bref, François Bégaudeau ne me laisse pas indifférente, j'ai donc voulu lire encore en cette rentrée son nouvel opus. Et cette fois-ci, il m'a surprise encore, à s'essayer ainsi à un style qui frôle l'enquête policière et le thriller psychologique. Et en réalité, j'ai aimé ce que j'ai lu cette fois-ci, l'écriture inventive et vivante, et cette ambiance, un peu glauque (mais pas trop), une peu tendue (mais pas trop) et un peu sarcastique. Un texte à découvrir, avec beaucoup de second degré en soi.

Editions Verticales - 19.50€ - 18 août 2016

 

10 octobre 2016

Je viens de m'échapper du ciel, Mattiussi ... d'après Carlos Salem

jeviensdemechapperduciel "On reste comme ça, au bord de l'amour ou du désastre, sans se décider à agir et se perdre enfin."

Impossible de chercher un sens, de résumer cet album qui ouvre les frontières du réel, de l'imaginaire et mélange à son gré la chronologie. Il y a des visages qui apparaissent à des moments clés, un masque de Titi ridicule, un braquage de banque, des femmes belles et inaccessibles (ou blessées), des bars à l'atmosphère enfumée. Et il y a Poe, sorte de loser charismatique qui prend des décisions en comptant le nombre d'allumettes qui s'échappent de sa poche, qui pense à Lola, qui parle aux fantômes.
Laureline Mattiussi mêle ici polar et onirisme et on la suit, avec son trait épais, son dessin en noir et blanc parfait. Et c'est très beau, plein de désir et de folie, assez magique, plein d'humour noir aussi. J'ai beaucoup aimé.

Voici ce que l'auteure en dit sur son blog [clic ici]... Après avoir rencontré Carlos Salem au festival du Goéland Masqué il y a trois ans, et décidé en chœur de mélanger nos mondes dans un livre commun, j'adapte actuellement plusieurs de ses nouvelles. Le livre qui en découle s’appellera "Je viens de m'échapper du Ciel". Il fricote avec les bas-fonds, le roman noir, les soûlards désemparés et leurs fantômes fessus. Il rêve d'amour tendre avec beaucoup d'alcool fort. 

Editions Casterman - 18.95€ - 24 août 2016 - Merci ma bibli !!!

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